(LE) LAMENTIN - Voilier - Chargeurs Coloniaux du Havre

[Ar Brav]

Bonjour à tous,

LE LAMENTIN ou LAMENTIN Voilier des Chargeurs Coloniaux du Havre (1899-1917)

Voilier ex-Quillota anglais de 716 t construit en 1875 à Liverpool et appartenant aux Chargeurs Coloniaux du Havre, Le Havre

Coulé au canon le 26 février 1917 par l'UC-17 de Ralph Wenninger, à 30 miles dans le WSW de Guernesey lors d'un voyage St Mare (Haiti)-Le Havre

http://uboat.net/wwi/ships_hit/3534.html

La fiche Miramar :

IDNo: 1074483
Year: 1875
Name: QUILLOTA
Launch Date: 13.11.1875
Type: barque
Flag: GBR
Tons: 728
Yard No: 55
LPP: 56.9
Beam: 9.4
Country of build: GBR
Builder: Potter
Location of yard: Liverpool
Material of build: I
Number of
screws/Mchy/
Speed(kn): sail
Owner as Completed: S.Wakeham & Son, Liverpool
End: 1917

1899 : LE LAMENTIN (Union Coloniaux)

Disposal Data:

sm/gf 49.40N/3.25W 26.02.1917

http://www.miramarshipindex.org.nz/ship/show/414943

Cordialement,
Franck

[Ar Brav]

Re,

Dans le Registre des Pertes du SHM Brest (liste JPC), il est signalé :

26/02/1917 LAMENTIN VOILIER 716 30 milles WSW Guernesey coulé par un sous-marin, équipage sauvé, Chargeurs Coloniaux du Havre.

Or, il s'agirait du Le Lamentin et non du Lamentin

Cordialement,
Franck

[Yves D]

Confirmé, c'est bien LE Lamentin
Cdlt
Yves

[olivier 12]

Bonjour à tous,

LAMENTIN Trois-mâts 650 tx JN

Compagnie des Chargeurs Coloniaux

A noter que dans tous les documents officiels du dossier, y compris dans le rapport du capitaine et le rapport d’interrogatoire le navire est appelé « LAMENTIN », sans article.
Nous adopterons donc ce nom qui semblerait être le bon, mais sans en être tout à fait certain.

La confusion a pu venir, côté allemand, de ce que Le Lamentin est une commune bien connue de La Martinique, près de Fort de France. Il est toutefois difficile d’expliquer pourquoi l’article est enlevé dans les documents français, ce nom n’ayant probablement rien à voir avec celui du mammifère marin de l’ordre des siréniens qui s’écrit « lamantin ».

La perte du LAMENTIN

Le trois-mâts effectue une traversée Saint Marc – Le Havre avec un chargement de bois de campêche.
Saint Marc est un petit port de Haïti, situé entre Port au Prince et Gonaïves, face à l’île de la Gonâve.

Capitaine LE FLOCH Amédée CLC inscrit à Vannes
2e capitaine DAVO Joachim CLC inscrit à vannes

COSSON Joseph matelot inscrit à Vannes

14 hommes d’équipage en tout dont 13 Français et 1 Haïtien. La liste d’équipage complète ne figure pas dans le dossier.

Le 26 Février 1917, il se trouve par 49°40 N 03°25 W.
Beau temps. Mer peu agitée. Vent variable de N à NNW. Ciel un peu couvert.

Soudain, trois coups de canon sont entendus et les obus tombent tout près du voilier, sans le toucher. Un sous-marin est alors aperçu sur bâbord arrière, qui fait route à toute vitesse sur le LAMENTIN.
Cargué la grand voile, mis en panne et débordé les deux embarcations. Le sous-marin demande au canot du capitaine de venir l’accoster et à celui-ci de monter à bord. 1 officier allemand et 3 marins prennent place dans le canot, porteurs de deux bombes et se font déposer sur le voilier.
Les Allemands prennent les instruments, les volailles, des conserves, puis disposent les bombes, une à l’avant et une à l’arrière.
Ils reviennent ensuite sur le sous-marin et le capitaine rembarque dans son canot. Après l’explosion des bombes, le voilier coule en une minute.

Les deux embarcations font alors route sur Guernesey, à la voile. Elles arrivent à Saint Pierre le lendemain matin.
Les naufragés sont rapatriés sur Le Havre le 3 Mars, par le vapeur FAIRY qui fait le service de Guernesey à Saint Malo. (Petit vapeur de 249 tx qui fera naufrage en Janvier 1937)

Description du sous-marin

Sous-marin de taille moyenne. Kiosque un peu sur l’avant. Filière courant de l’avant à l’arrière. Un périscope.
1 canon fixe sur l’avant, assez long, d’au moins 90 mm.
Vieille peinture gris foncé.

Vu le commandant et deux officiers.
Le capitaine Le Floch a parlé moitié en français, moitié en anglais avec son homologue allemand, âgé d’environ 35 ans. Celui-ci lui a dit qu’à cause de la guerre, il était chargé de couler des navires. Il lui a dit que les Anglais étaient la cause de cette guerre. Il a ajouté que le LAMENTIN était le 3e navire coulé ce jour, et que la veille il en avait aussi coulé trois.
Il a refusé de prendre les canots en remorque, disant qu’il n’avait pas le temps.

Les autres officiers parlaient aussi un peu français.

Le sous-marin s’est ensuite dirigé vers l’ENE puis a plongé.

Le sous-marin attaquant

C’était l’UC 17 du KL Ralph WENNINGER.

Entre le 23 et le 26 Mars, il avait effectivement coulé six navires dont la goélette française KLEBER. Il avait aussi coulé le grand voilier LA ROCHEJACQUELEIN le 15 Novembre précédent et coulera L’HERMITE le 16 Mai suivant.
De nombreux petits pêcheurs et caboteurs seront aussi ses victimes.

Wenninger deviendra général de la Luftwaffe en 1940 et trouvera la mort en Italie en 1945.

Note du Service Historique

On trouve dans le dossier une note datée de 1934 adressée à un interlocuteur non identifié

« Voici les circonstances de la perte du voilier LAMENTIN.

Le trois-mâts LAMENTIN, du Havre, allant d’Haïti au Havre, a été canonné le 26 Février 1917 par un sous-marin allemand et évacué par son équipage. Le voilier fut ensuite coulé au moyen de bombes.
L’équipage embarqua dans les deux canots et fit route à la voile, sous la direction du capitaine au long cours Amédée Le Floch, de Vannes. Les naufragés arrivèrent le lendemain à Guernesey d’où ils furent rapatriés sur Le Havre le 3 Mars.
Le LAMENTIN n’avait pas de canon et n’a pu résister au sous-marin. Aucune récompense individuelle ou collective n’a été décernée . Aucune sanction n’a été prononcée contre un membre de son équipage ».

On note que si le LAMENTIN a bien été canonné au début, il a en fait été coulé par la pose de deux bombes.

Cdlt

[olivier 12]

Bonjour à tous,

Après recherches dans l'ouvrage du capitaine Lacroix "Les derniers voiliers antillais" voici ce qu'il écrit :

Page 16 :

En 1907, Le Havre n'armait que 11 voiliers antillais : BRETAGNE, DESIRADE, HAVRE et NORMANDIE à Mr Auger & Cie, ainsi que CARBET, FORT DE FRANCE, GALION, LAMENTIN, MARIN, SAINT PIERRE et VAUCLIN à la Compagnie des Chargeurs Coloniaux.
(On note que Le Carbet, Le Marin et Le Vauclin sont comme Le Lamentin des communes de Martinique, mais que les noms de navires ne comportent pas l'article).

Avant la guerre de 1914, Le Havre ne comptait plus que trois antillais : FORT DE FRANCE, GALION et LAMENTIN.

Page 351

Surprise ! le voilier antillais devient dans la liste récapitulative :

"LE LAMENTIN", ex QUILLOTA de 728 tx JB, construit à Liverpool par Porter (il s'agirait en fait de Potter) et acheté en 1899. Piquet, puis Compagnie des Chargeurs Coloniaux. Coulé par un sous-marin pendant la guerre.

Peut-être l'article repris par la suite vient-il uniquement de cette liste récapitulative, sans doute erronée, et dont tous les voiliers sont repris avec l'article "LE"... Grand écrivain maritime, Louis Lacroix, n'en commet pas moins parfois de nombreuses erreurs dans les noms, les dates et l'orthographe.

Les noms proviennent donc bien des communes de Martinique.
En revanche, HAVRE reste HAVRE et ne devient pas LE HAVRE dans la liste récapitulative.
Le mystère demeure...

Cdlt

[Yves D]

Alors va pour LAMENTIN. Cela dit dans la base uboat.net je n'ai rien changé, juste ajouté qu'il s'orthographiait aussi sans LE. De toute façon, quelle que soit l'entrée, avec ou sans Le qui est utilisée dans le moteur de recherche du site, la page ad hoc s'affiche. Par contre dans ma dbase je vais le porter sous le seul nom de LAMENTIN.
Merci Olivier
Amts
Yves

[Terraillon Marc]

Bonsoir

Les 2 entrées sont possibles dans la base de données des navires de la grande guerre.

A bientot

[kgvm]

Lloyd's Register 1913/14 has the ship as "Le Lamentin", too .

[Rutilius]

Bonjour à tous,


Le Lamentin, ex-Quillota — Trois-mâts barque — Union des chargeurs coloniaux, Le Havre (1899~1917).

Trois-mâts barque en acier de 725 tx jb et 650 tx jn lancé le 13 novembre 1875 sous le nom de Quillota par le chantier W.-H. Potter & Sons, de Liverpool, pour le compte de la société d’armement S. Wakeham & Son, également établie dans ce port.

Cédé en 1899 à la société en commandite par action dite « Union des chargeurs coloniaux » (C.-L. Ambault & Cie) [Siège social : Le Havre, 36, rue Chilon. Capital social en 1915 : 350.000 fr.]. Renommé Le Lamentin ; immatriculé au Havre, f° 496, n° 1.489.

Le 26 février 1917, canonné puis coulé au moyen de charges explosives par le sous-marin allemand UC-17 (Kapitänleutnant Ralph WENNINGER), à 30 milles dans l’W. S.-W. de Guernesey, par 49° 40’ N. et 3° 25’ W., alors qu’il allait de Saint-Marc (Haïti) au Havre avec un chargement de bois de campêche. Était parti du Havre pour cette destination le 15 novembre 1916.

Pour cet ultime voyage, Le Lamentin avait été armé au long-cours le 17 mai 1916 au Havre, n° 97. Après sa perte, il fut administrativement désarmé le 7 mars 1917 au même quartier, n° 50. Il était alors com-mandé par Amédée Joseph Marie LE FLOCH, capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Vannes, n° 124, qui avait pour second Louis Célestin YVINEC, capitaine au cabotage (Brevet supérieur), inscrit au quartier d’Auray, n° 4.378.

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Le trois-mâts Quillota dans le port de Bristol en 1885

QUILLOTA, futur LE LAMENTIN – Trois-mâts barque - .jpg (119.68 Kio) Consulté 1996 fois

National Library of Australia ~ State Library of South Australia
A. D. Edwardes collection ~ Image PRG 1373/9/79

[Rutilius]

Bonjour à tous,

Composition de l’équipage du trois-mâts Le Lamentin
le 26 février 1917, jour de la perte de ce bâtiment

[14 hommes]


État major

— LE FLOCH Amédée Joseph Marie, né le 21 octobre 1877 à Arzon (Morbihan). Capitaine ; capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Vannes, n° 124 [Initialement inscrit au même quartier le 22 octobre 1895, f° 1.864, n° 528] ; classe 1897, n° 688 au recrutement de Vannes. [Gages mensuels : 200 fr.] № 18 sur le rôle de bureau.

— YVINEC Louis Célestin, né le 17 avril 1884 à Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan). Second capitaine ; capitaine au cabotage (Brevet supérieur), inscrit au quartier d’Auray, n° 4.378 ; classe 1904, n° 3.069 au recrutement de Lorient. [Gages mensuels : 250 fr.] № 20 sur le rôle de bureau.

Équipage

— DORSO Julien Joachim Marie, né le 11 mai 1878 à Arzon (Morbihan). Maître d’équipage, inscrit le 19 mai 1896 au quartier de Vannes, f° 1.872, n° 545 ; classe 1898, n° 2.215 au recrutement de Vannes. [Gages mensuels : 140 fr.] № 24 sur le rôle de bureau.

— DENIS Louis François Marie, né le 19 septembre 1877 à Saint-Quay-Portrieux (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor). Matelot, inscrit au quartier de Binic, f° 2.221, n° 4.450. [Gages mensuels : 110 + 10 fr.] № 26 sur le rôle de bureau.

[Disparu en mer le 14 mai 1917 avec le cargo Meuse, de la Compagnie de navigation d’Orbigny (A. Capelle), de La Rochelle, torpillé à l’Ouest du Fastnet par le sous-marin allemand U-48 (Kapitänleutnant Karl EDELING), par 50° 48’ N. et 15° 50’ W. Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 20 mars 1922 (art. 2 ; J.O., 2 avr. 1922, p. 3.653), inscrit à titre posthume au tableau spécial de la Médaille.]

— FORGET Joseph Marie, né le 29 novembre 1871 à l’Île-d’Arz (Morbihan). Matelot, inscrit le 28 janvier 1890 au quartier de Vannes, f° 679, n° 556 ; classe 1891, n° 929 au recrutement de Vannes. [Gages mensuels : 120 fr.] № 27 sur le rôle de bureau.

— LARGOUËT Armand Joseph, né le 11 février 1899 à Arzon (Morbihan). Matelot, inscrit provisoire au quartier de Vannes, f° 743, n° 571 ; classe 1919, n° 1.018 au recrutement de Vannes. [Gages mensuels : 120 fr.] № 30 sur le rôle de bureau.

— POUHAËR Joseph Jean Vincent, né le 20 avril 1870 à Plourivo (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor). Matelot, inscrit au quartier de Paimpol, f° 1.286, n° 2.571 ; classe 1890, n° 1.731 au recrutement de Saint-Brieuc. [Gages mensuels : 120 fr.] № 28 sur le rôle de bureau.

— SEGUIN Eugène Alphonse, né le 17 juin 1883 à Saint-Briac (Ille-et-Vilaine). Matelot, inscrit au quartier de Saint-Malo, n° 5.832 ; classe 1903, n° 951 au recrutement de Saint-Malo. [Gages mensuels : 120 fr.] № 29 sur le rôle de bureau.

— COCHFOURNIC Joseph Jean Baptiste, né le 19 janvier 1899 à Arzon (Morbihan). Matelot léger, inscrit provisoire au quartier de Vannes, n° 579 [Puis reporté le 31 décembre 1915 aux inscrits définitifs du même quartier, n° 10.242] ; classe 1919, n° 992 au recrutement de Vannes. [Gages mensuels : 100 fr.] № 17 sur le rôle de bureau.

— JOFFRAUD Émile Alexis Aimé, né le 6 décembre 1897 à Mesquer (Loire-Inférieure — aujourd’hui Loire-Atlantique). Matelot léger, inscrit provisoire le 12 juillet 1912 au quartier du Croisic, f° 1.611, n° 222 [Reporté le 31 décembre 1915 aux inscrits définitifs du même quartier, n° 3.438] ; classe 1917, n° 2.689 au recrutement de Nantes. [Gages mensuels : 90 + 10 fr.] № 3 sur le rôle de bureau.

[Du 21 avril 1912 au 23 juin 1914, embarqué comme mousse, puis comme novice sur trois-mâts Saint-Louis, de la Société nouvelle d’armement, de Nantes (deux voyages) ; capitaine Maurice GIRARD, capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Saint-Malo, n° 724.

Décédé le 5 août 1920 à l’Hôpital de Beyrouth (Liban). Alors embarqué comme matelot de 3e classe sur le yacht Albatros, de la Division de Syrie ; lieutenant de vaisseau Camille Gabriel GUILLON, commandant.]

— PELFRESNE Anthime Césaire François, né le 8 août 1899 à Étretat (Seine-Inférieure — aujourd’hui Seine-Maritime). Novice, inscrit provisoire au quartier du Havre, n° 10.379 ; classe 1919, n° 1.954 au recrutement du Havre. [Gages mensuels : 80 fr.] № 32 sur le rôle de bureau.

— VERDIER Henri Joseph, né le 18 juin 1902 à Sainte-Adresse (Seine-Inférieure — aujourd’hui Seine-Maritime). Mousse, inscrit provisoire au quartier du Havre, n° 11.244. [Gages mensuels : 55 fr.] № 31 sur le rôle de bureau.

— GESTIN Hilaire Jean Marie, né le 22 janvier 1881 à Saint-Igneuc (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor). Cuisinier, inscrit au quartier de Saint-Malo, f° 871, n° 143 ; classe 1901, n° 443 au recrutement de Saint-Malo. [Gages mensuels : 150 fr.] № 25 sur le rôle de bureau.

— BERGERON ..., ressortissant haïtien. Maître d’hôtel. [Gages mensuels : 70 fr.] № 34 sur le rôle de bureau.

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• Inscription maritime du Havre ~ Désarmement des bâtiments de commerce, n° 50, 7 mars 1917 : Archives départementales de la Seine-Maritime, cote 6P6_779.