Re: BOUGAINVILLE Trois-mâts barque

Rutilius
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BOUGAINVILLE — Trois-mâts barque.

Message par Rutilius »

Bonsoir, et bienvenue,
Bonsoir à tous,

Merci pour ces très utiles illustrations du présent sujet. Et une tentative – peu convaincante – d'amélio-ration du premier cliché.

Image
Dernière modification par Rutilius le sam. mars 24, 2018 9:50 am, modifié 2 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: BOUGAINVILLE Trois-mâts barque

Message par Memgam »

Bonjour,

Olivier 12 a mentionné en début de sujet que Bougainville avait subi un terrible incendie en 1904.

"Le Bougainville avait à bord 3 000 tx de pétrole en caisses pour Hakodaté, chargement dangereux en cas d'incendie. Un peu avant midi, le 7 novembre 1904, une imprudence du lieutenant mit le feu dans des balles d'étoupe goudronnée entreposées dans la cambuse basse et séparées seulement par une cloison en bois du chargement de pétrole.
En même temps qu'il cherchait à étouffer l'incendie, M. Le Troquer manoeuvra pour se rapprocher de Tristan da Cunha, distante de 30 milles marins à peine, pour être prêt à toute éventualité. Toutes les voiles de rechanges montées hâtivement des soutes furent étendues sur le foyer bien localisé et sur la cloison de séparation, puis arrosées copieusement avec les lances d'arrosage et la pompe à incendie. On boucha également toutes les ouvertures susceptibles de laisser passer l'air, et le peu de soufre dont on disposait à bord fut suspendu dans des récipients en tôle d'acier au-dessus du panneau de communication. Asphyxiés à demi par la fumée épaisse et âcre dégagée par le goudron, les hommes pouvaient à peine diriger le jet des lances et l'incendie ne cédait pas devant les mesures prises, et qui, en pareil cas, sont les plus efficaces. Vingt-quatre heures, qui parurent longues, s'écoulèrent, pendant lesquelles M. Le Troquer réussit à mettre ses embarcations à la mer, remorquées dans son sillage ; il y embarqua ses hommes le lendemain matin, tout faisait penser que le navire allait sauter d'un moment à l'autre. Avant l'abandon, la voilure fut réduite aux quatre huniers et à deux focs orientés babord amures, ce qui permettait au Bougainville de se rapprocher tout doucement de l'île qui restait à quelques milles de distance seulement. Le lendemain matin, 9 novembre, la situation étant inchangée, tout l'équipage remonta à bord et amena le navire au mouillage le plus proche de Tristan da Cunha.
Neuf jours durant il resta sur son ancre, exposé à rompre sa chaîne avec la grosse houle de l'Atlantique et sans qu'on puisse noter un changement appréciable du feu que l'équipage continuait à combattre.
Le 22 novembre, quinze jours après la première annonce du feu, la fumée diminua et, quelques heures plus tard, le capitaine put descendre dans la cambuse basse où il n'y avait plus qu'un amas de cendres brûlantes, produit d'une combustion lente en une sorte de vase clos, et qui n'avait pu s'intensifier par suite du manque d'air.
Trois nouvelles journées furent nécessaires pour réparer les dégâts et le navire continua sa route pour sa destination qu'il atteignit sans nouvel incident le 2 février 1905, comptant cent cinquante jours de mer depuis son départ de New York."

Source : Louis Lacroix, Les Tragédies de la Mer aux derniers jours de la Voile, Dépôt Librairie L. Durance, Imprimerie S. Pacteau 11/1958, imprimé aux dépens de l'auteur, pages 25 et 26.

Cordialement.
Memgam
Rutilius
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Message par Rutilius »

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olivier 12
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Re: BOUGAINVILLE Trois-mâts barque

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Complément sur le naufrage du BOUGAINVILLE

Extraits des archives anglaises

La barque française BOUGAINVILLE a été coulée par canonnade à 60 milles au Sud du bateau feu de Koninbeg le 22 Mars à 13h30.

23 hommes de l’équipage ont été recueillis par le chalutier KEMES et sont arrivés à Dunmore.

J’ai essayé de savoir si ce n’était pas le même sous-marin qui a coulé le Norvégien LINDFIELD le 17 Mars et avait mis ensemble tous les marins de l’équipage qui parlaient anglais.
Bien sûr, les Français n’ont pas eu une aussi bonne opportunité de voir le sous-marin que les Norvégiens, mais ils le décrivent, comme eux, comme ayant deux canons sur l’avant du kiosque et sur l’arrière.

Le sous-marin a hissé le pavillon de guerre allemand dès que le voilier a été abandonné et a aussitôt commencé à le canonner. Il a tiré 4 coups de canon sur bâbord et 4 coups de canon sur tribord et a aussi lancé une torpille.
12 hommes ont été vus sur le pont, portant des cirés jaunes. Ils n’ont rien dit, mais ont juste fait signe de d’écarter.

Nota : U 70 avait effectivement coulé le vapeur norvégien LINDFIELD le 17 Mars. Voici l’histoire.

Naufrage du LINFIELD

LINDFIELD, barque de Porsgrund, Norvège (petite commune du Telemark), armateur Jeremie Assien, affréteur Hanser de Portland (Oregon), capitaine Carl NORBERG, chargée de blé, avait été coulée le 17 Mars à 14h00 par le sous-marin U 70 à 70 milles dans le SW du Fastnet. LINDFIELD portait le pavillon norvégien et un drapeau norvégien peint sur sa coque.

Equipage :

- 6 Norvégiens,
- 3 Suédois
- 3 Hollandais
- 2 Finlandais
- 2 Anglais
- 1 Américain
- 1 Polonais
- 5 Danois
- 1 Allemand (qui avait signé comme étant Norvégien)

Du 17 au 21 Mars, les 24 hommes du LINDFIELD furent gardés à bord du sous-marin, avant d’être remis à un autre voilier norvégien, le SILAS, afin d’être débarqués à Dunmore.
Le commandant du sous-marin avait laissé le temps aux Norvégiens de prendre leurs affaires les plus précieuses et gagner leurs embarcations avant de couler le voilier à coups de canon. Il avait alors commencé à remorquer les embarcations pour les rapprocher de la côte d’Irlande, comme il l’avait promis. Mais la nuit tombant et le vent forçant, il avait pris l’équipage à son bord et avait plongé. Les embarcations avaient été perdues.

L’interrogatoire du Hollandais Toney BYNEN, marin du LINDFIELD est particulièrement intéressant car c’était un ancien sous-marinier de la marine hollandaise.
Il n’a vu aucun numéro sur le sous-marin, mais U 70 était inscrit sur les moteurs, qui portaient aussi la mention 1914. Selon lui, c’était un sous-marin récent, de 2 ou 3 ans, avec 37 hommes d’équipage.
Deux moteurs diesels, deux moteurs électriques, deux hélices. Six gouvernails : 2 verticaux et 4 horizontaux.
Le sous-marin possédait un canon de 88 mm sur l’avant et 1 canon du même calibre sur l’arrière du kiosque. Il avait un stock de 600 obus et 10 torpilles.
Installation TSF allemande Telefunken. Les antennes se levaient automatiquement.
Deux périscopes s’élevant de 5 m et s’orientant sur tout l’horizon.
A bord du sous-marin, il y avait des journaux allemands datant du 9 Mars, venant de Bremen. Le sous-marin avait donc quitté Brême une dizaine de jours auparavant. Les campagnes duraient entre 30 et 40 jours.
En plus du commandant, il y avait deux officiers. Tous trois parlaient très bien anglais. Il y avait aussi un chef mécanicien et un TSF + 1 pilote de guerre.
Le commandant s’appelait WUNSCHE.
Uniformes de cuir noir, cirés quand sur le pont, quelques vêtements en caoutchouc pour les officiers. Tenue de serge bleue dans le sous-marin.

En surface, il y avait 4 quarts de 4 heures, suivis de 8 heures de repos. Mais en plongée, tout l’équipage était en service. L’équipage du LINDFIELD, qui comportait deux marins anglais, fut traité exactement de la même façon que les marins allemands. Il fut logé dans la salle des torpilles. Le sous-marin était bien sûr éclairé et chauffé à l’électricité, utilisée aussi pour faire la cuisine.

Le capitaine Norberg fut logé confortablement dans une cabine d’officier comportant 3 couchettes. Il se déplaçait librement dans tout le sous-marin, parlait souvent avec le commandant allemand et a tenu un « journal de bord » qu’il a pu emporter, mais après qu’il ait été un peu censuré par le commandant allemand.

La nourriture était la même pour tous. Au petit déjeuner : café, pain noir, beurre, sucre, lait condensé et saucisses. Repas identique à 16h00, puis à nouveau à 18h30. Mais pour ce dernier repas, on servait du thé au lieu du café et des sardines en supplément.
Le Samedi il y eut un déjeuner comportant de la viande de mouton, des légumes et des pommes de terre bouillies ensemble. Le Dimanche, le repas de midi consista en riz et saucisses.

Le sous-marin est resté en surface jusqu’au Samedi où l’on croisa un destroyer anglais. Le temps était brumeux. Le signal de rentrer à l’intérieur fut aussitôt lancé et 50 secondes plus tard, le sous-marin plongeait à 10 brasses. Un peu plus tard, il remonta à 8 brasses, mais redescendit presque aussitôt à 10 brasses car le commandant n’aimait pas les conditions météorologiques. Le commandant laissa le capitaine Norberg regarder le destroyer anglais à travers le périscope. Il lui dit qu’il ne tirerait pas de torpille sur lui, car il les réservait pour des « jouets plus importants ». Il avait d’ailleurs coulé un gros vapeur juste avant le LINDFIELD. (Nota : il s’agissait effectivement du vapeur anglais BERWINDVALE, 5242 t, mais seulement endommagé)

A 19h35 le Dimanche, on aperçut un autre destroyer anglais et on plongea à nouveau pendant quelque temps.
Le Lundi, le temps devint clair et le sous-marin resta en surface. Il filait 25 nœuds en surface et 15 nœuds en plongée. Même quand le sous-marin avait passé 5 ou 6 heures en plongée, l’air était excellent et on ne ressentait aucune difficulté à respirer et aucun sentiment d’oppression.

Le Mardi à 10h00, le sous-marin échangea des signaux avec un autre navire. Une heure et demie plus tard ce navire vint le long du bord. C’était le voilier norvégien SILAS. Les prisonniers y furent transférés, à l’exception d’un marin qui avait passé au consulat de Portland en tant que Norvégien, mais était très probablement un marin Allemand. Les deux Anglais furent transférés en même temps que les autres.

Le commandant allemand a remis un certificat ainsi rédigé au capitaine du LINDFIELD :

« Hierdurch wird dem captain Norberg bescheinigt dass die 4 mast Bark LINDFIELD samt ladung wegen Beförderung von conterbands am 17 Märs 1916 durch ein deutsche unterseeboot versengt ist. Die papiere sind beschlagnahmt.
Wünsche Kapitän-Leutnant u. Kommandant

(Je certifie pour le capitaine Norberg que le 4-mâts barque LINDFIELD et sa cargaison ont été coulés le 17 Mars 1916 pour cause de transport de contrebande. Les papiers ont été saisis.)

Les aventures de ces marins norvégiens ont été publiées dans le journal norvégien Morgenbladet du 20 Avril 1918.
(Ces aventures ne sont pas sans rappeler celles des hommes du voilier EMMA LAURANS à bord du sous-marin U 52.)

Voici le dessin du kiosque de l’U 70 fait par le capitaine Norberg.

Image

Et la silhouette de l’U 70 dessinée par les marins du vapeur FENAY BRIDGE coulé le 24 Mars 1916, juste après le BOUGAINVILLE.

Image

Cdlt
olivier
Rutilius
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BOUGAINVILLE — Trois-mâts barque.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Les circonstances de la perte du trois-mâts barque Bougainville (22 mars 1916)

Rapport de mer du capitaine Eugène ROBERT


« L’an mil neuf cent seize, le vingt-deux avril, devant Nous, Président du Tribunal de commerce de Nantes, assisté de M. A. Boudet, Greffier, a comparu M. Étienne Baillergeau, armateur à Nantes, lequel nous a déposé le rapport de mer dont la teneur suit :

Je, soussigné E. Robert, capitaine du trois-mâts Bougainville, de Nantes, déclare être parti de Falmouth le 12 février 1916 à destination de Rumcorntrom
[Lire : "Runcorn", comté du Cheshire (Royaume-Uni)] y débarquer une cargaison d’orge. Aussitôt après mon départ de Falmouth, les vents ont passé du Sud-Ouest et ont duré pendant 8 jours consécutifs, variables de l’Ouest au Sud-Ouest, ou coup de vent, avec temps bouché, ne pouvant faire de route. Ce n’est que le 20 février que j’ai pu faire bonne route, me trouvant ce jour en vue de Start-Point. Le lundi 22 février, me trouvant près des îles Scilly, j’ai été assailli par un coup de vent de N.-E. et depuis ce jour jusqu’au 22 mars, j’ai eu constamment des vents de la partie du N.N.-E. et de l’E.N.-E., avec grains de grêle et de neige, me forçant à diminuer de toile à chaque instant et ne pouvant faire bonne route. En louvoyant pour gagner dans le N.-E., j’ai été par trois fois reconnaître la côte d’Irlande ; parfois je gagnais du vent, mais les courants contraires et le mauvais temps m’empêchaient de rentrer dans le Canal Saint-Georges.

Le 22 mars 1916, à 1 h. 15 de l’après-midi, me trouvant sur la latitude estimée 51° 39’ N. et longitude estimée 6° 56’ W., à cinq milles environ dans le Sud du bateau de Coningbeg
[Bateau-feu de Coninbeg, Irlande], l’homme de barre Hervé me prévient que l’on apercevait un remorqueur derrière qui venait sur nous. Je regarde. Je distingue et reconnais que c’est un sous-marin qui venait sur le Bougainville à toute vitesse en faisant beaucoup de remous. Cinq minutes après, à une distance de 400 mètres, il hisse le signal A.B. que je traduis par : " Abandonnez le navire." ; puis il tira un coup de canon à blanc. Je commande de mettre les embarcations à la mer et d’embarquer dedans, ce qui a été fait en moins de 5 minutes. La baleinière bâbord est partie la première et, après m’être assuré que personne ne restait plus à bord, j’ai quitté le bord dans la baleinière de tribord. L’état du temps était incertain et la mer houleuse. Le sous-marin étant arrivé à 30 mètres du bord, par tribord arrière, me fit signe de m’écarter et arbora le pavillon de guerre allemand. En passant à l’arrière du navire, le commandant se frotta les mains en lisant le nom du navire. Ensuite, commença son tir sur le navire, côté bâbord ; quatre coups furent tirés sur ce côté, puis il passa à tribord du navire, tira de retour quatre coups sur le côté tribord. Voyant que le navire ne coulait pas assez vite, il lança une torpille par le travers. Aussitôt, une forte colonne de fumée se produisit ; le navire prit la bande à bâbord et coula l’arrière le premier. Il y avait environ 25 minutes que nous l’avions abandonné et que le sous-marin avait commencé son infâme vengeance. La perte du navire et de la cargaison était totale.

Après que le sous-marin eut lancé sa torpille, il s’écarta et s’immergea pour aller sur un bateau vapeur en vue. A ce moment, il y avait une petite goélette à 4 milles de nous et un bateau de pêche anglais. Nous nous sommes dirigés sur le bateau de pêche et nous sommes montés à bord après être restés 1 h. 30 environ dans les embarcations. Le bateau de pêche était le Kemes, de Kilford, qui nous a conduits à Dundemore, où nous avons débarqué le matin à 7 h. 00, le 23 mars 1916. Dans la nuit dernière, la brise avait fraîchit et la mer était plus grosse. Les embarcations que nous avions filées derrière se sont démolies et obligé de les abandonner.

En outre, je déclare que la perte du navire a été totale, avec sa cargaison, et que l’équipage n’a pu sauver aucun vêtement ni objet lui appartenant. Je n’ai sauvé que les papiers du navire.

En foi de quoi j’ai dressé le présent rapport, qui est sincère et véritable, et déposé à la Chancellerie de Dublin le 24 mars 1916.

Fait en triple à Dublin, le 24 mars 1916.

Le Capitaine ,
Signé : Robert.

Vu au Consulat de France,
Signé : J. des Longchamps.

En conséquence, nous avons reçu le présent rapport sous notre seing et celui du greffier.

Signé : A. Boudet et E. Bégarie. »


[Enregistré à Nantes A.J., le 25 avril 1916, f° 25, Case 1]

[Archives départementales de la Loire-Atlantique, Rapports de navigation des capitaines au long-cours et au cabotage enregistrés par le Tribunal de commerce de Nantes, 16 janv. 1916 ~ 16 déc. 1919, Cote 21 U 477, p. num. 42 et 43]
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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BOUGAINVILLE — Trois-mâts barque.

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Bonjour à tous,


Bougainville — Trois-mâts barque — Société en nom collectif Bureau Frères & Baillergeau, Nantes (1902~1916).

Trois-mâts barque lancé le 20 juillet 1902 à Chantenay-sur-Loire par la Société anonyme des chantiers nantais de construction maritime [Siège social : 4, place du Commerce, Nantes] pour le compte de la société en nom collectif Bureau Frères & Baillergeau [Siège social : 2, rue Olivier de Clisson, Nantes]. Cinquième bâtiment construit pour le compte de cet armement.

Francisé le 11 septembre 1902 à Nantes, n° 3.681. Immatriculé le ... septembre 1902 au quartier maritime de Nantes, f° 208, n° 619. Indicatif d’appel : H.N.L.G.

Initialement armé au long-cours le 21 septembre 1902 à Nantes, n° 466 ; désarmé le 7 janvier 1904 à Cher-bourg, n° 142. Capitaine François Marie LE TROQUER, né le 27 janvier 1876 à Tréguidel (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Saint-Malo, n° 639.

Alors qu’il allait de Falmouth à Runcorn (Royaume-Uni) avec une cargaison d’orge, arraisonné puis coulé au canon le 22 mars 1916, à 13 h. 15, par le sous-marin allemand U-70 (Kapitänleutnant Otto WÜNSCHE), à 5 milles au Sud du bateau feu de Koninbeg (Irlande), par 51° 55 N. et 6° 55 W.

Lors de sa perte, était commandé par Eugène Marie ROBERT, né le 1er juillet 1870 à Dinard-Saint-Enogat (Ille-et-Vilaine), capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Saint-Malo, n° 598.

Caractéristiques.Jauge : 2.248 tx jb et 1.981,03 tx jn (Juin 1904). Port en lourd : 3.000 t. Dimensions : 84,7 x 12,26 x 6,89 m.

[Archives départementales de la Loire-Atlantique — Matricule des bâtiments de commerce : Cote 7 R 4 / 1322.]

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BOUGAINVILLE - Trois-mâts barque -  .jpg
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Réf.
: slwa_b5199786_1.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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BOUGAINVILLE — Trois-mâts barque.

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Bonsoir à tous,


Voyages effectués par le trois-mâts Bougainville


I. — Bâtiment armé au long-cours le 21 septembre 1902 à Nantes, n° 466 ; désarmé le 7 janvier 1904 à Cherbourg, n° 142. Capitaine François Marie LE TROQUER, né le 27 janvier 1876 à Tréguidel (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Saint-Malo, n° 639.

II. — Bâtiment armé au long-cours le 7 juin 1904 à Cherbourg, n° 149 ; désarmé le 20 août 1905 à Nantes, n° 454. Capitaine François Marie LE TROQUER.

[Inscription maritime ― Quartier maritime de Nantes ― Rôles des bâtiments de commerce — Désarmements (Août 1905), n° 454 : Archives départementales de la Loire-Atlantique, Cote 7 R 4 / 739.]

III. — Bâtiment armé au long-cours le 23 août 1905 à Nantes, n° 526 ; désarmé le 13 avril 1907 à Limerick (Irlande), n° 2, et administrativement à Nantes, le 19 avril 1907, n° 308. Capitaine Achille Paul François KERRIO, né le 14 septembre 1878 à Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan), capitaine au long-cours, inscrit au quartier d’Auray, n° 53.

[Inscription maritime ― Quartier maritime de Nantes ― Rôles des bâtiments de commerce — Désarmements (Avril 1907), n° 308 : Archives départementales de la Loire-Atlantique, Cote 7 R 4 / 746.]

IV. — Bâtiment armé au cabotage le 15 avril 1907 à Limerick (Irlande), n° 2 ; passé au long-cours le 19 juin 1907 à Belle-Île ; désarmé le 30 juillet 1908 à Nantes, n° 454. Capitaine François Marie LE TROQUER (26 jours), puis capitaine Émile Louis ROPART, né le 16 août 1876 à Lorient (Morbihan), capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Lorient, f° et n° 310.

[Inscription maritime ― Quartier maritime de Nantes ― Rôles des bâtiments de commerce — Désarmements (Juillet 1908), n° 454 : Archives départementales de la Loire-Atlantique, Cote 7 R 4 / 751.]

V. — Bâtiment armé administrativement au long-cours le 28 avril 1908 à Nantes, n° 534 ; désarmé le 23 mai 1909 à Nantes, n° 326. Capitaine Émile Louis ROPART (14 jours), puis capitaine Ernest Pierre Marie DURAND, né le 11 décembre 1872 à Pléhérel (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Saint-Brieuc, f° 46, n° 93.

[Inscription maritime ― Quartier maritime de Nantes ― Rôles des bâtiments de commerce — Désarmements (Mai 1909), n° 326 : Archives départementales de la Loire-Atlantique, Cote 7 R 4 / 754.]

VI. — Bâtiment administrativement armé au long-cours le 27 septembre 1909 à Nantes, n° 609 ; désarmé le 19 mai 1910 à Nantes, n° 347. Capitaine Georges Marie LE TESTU, né le 19 septembre 1866 à Couëron (Loire-Inférieure — aujourd’hui Loire-Atlantique) (25 jours), puis capitaine Ernest Pierre Marie DURAND.

[Inscription maritime ― Quartier maritime de Nantes ― Rôles des bâtiments de commerce — Désarmements (Mai 1910), n° 347 : Archives départementales de la Loire-Atlantique, Cote 7 R 4 / 758.]

VII. — Bâtiment armé administrativement au long-cours le 8 juin 1910 à Nantes, n° 432 ; désarmé le 1er septembre 1911 à Nantes, n° 627. Capitaine Francisque Joseph Marie POILVET, né le 8 novembre 1877 à Pléneuf (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Saint-Brieuc, f° 50, n° 101.

[Inscription maritime ― Quartier maritime de Nantes ― Rôles des bâtiments de commerce — Désarmements (Septembre 1911), n° 627 : Archives départementales de la Loire-Atlantique, Cote 7 R 4 / 763.]

VIII. — Bâtiment armé au long-cours le 23 septembre à Nantes, n° 1.099 ; désarmé le 14 septembre 1912 à Nantes, n° 595. Capitaine Francisque Joseph Marie POILVET (17 jours), puis capitaine Victor Marie RÉBILLARD, né le 26 décembre 1884 à Saint-Jacut (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Dinan, n° 97 (11 jours), et, enfin, capitaine Ernest Pierre Marie DURAND.

[Inscription maritime ― Quartier maritime de Nantes ― Rôles des bâtiments de commerce — Désarmements (Septembre 1912), n° 627 : Archives départementales de la Loire-Atlantique, Cote 7 R 4 / 768.]

IX. — Bâtiment armé administrativement au long-cours le 11 octobre 1912 à Nantes, n° 668 ; désarmé ad-ministrativement le 4 septembre 1913 à Nantes, n° 601. Capitaine Eugène Marie ROBERT, né le 1er juillet 1870 à Dinard-Saint-Enogat (Ille-et-Vilaine), capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Saint-Malo, f° 300, n° 598.

[Inscription maritime ― Quartier maritime de Nantes ― Rôles des bâtiments de commerce — Désarmements (Septembre 1913), n° 601 : Archives départementales de la Loire-Atlantique, Cote 7 R 4 / 774.]

X. — Bâtiment armé administrativement au long-cours le 10 octobre 1913 à Nantes, n° 676 ; désarmé admi-nistrativement le 30 juillet 1914 à Calais, n° 50. Capitaine Eugène Marie ROBERT.

XI. — Bâtiment armé le 9 septembre 1914 à Dunkerque, n° 232 ; désarmé le 1er octobre 1914 à La Rochelle, n° 408. Capitaine Eugène Marie ROBERT.

XII. — Bâtiment armé au long-cours le 7 novembre 1914 à La Rochelle, n° 408 ; désarmé administra-tivement le 31 mars 1916 à Nantes, n° 142. Capitaine Eugène Marie ROBERT.

Traversées

• La Rochelle ~ Newcastle (New South Wales, Australie) : 20 novembre 1914 ~ 8 février 1915 — 23 hommes d’équipage.

• Newcastle ~ San Francisco (États-Unis) : 30 mars ~ 6 juillet 1915 — 23 hommes d’équipage.

• San Francisco ~ Falmouth (Cornouailles, Royaume-Uni) : 20 août 1915 ~ 7 février 1916 — 23 hommes d’équipage.

• Falmouth ~ Runcorn (Cheshire, Royaume-Uni) : ... février 1916 ~ Naufrage du 22 mars 1916 — 23 hommes d’équipage.

[Inscription maritime ― Quartier maritime de Nantes ― Rôles des bâtiments de commerce — Désarmements (Mars 1916), n° 142 : Archives départementales de la Loire-Atlantique, Cote 7 R 4 / 784.]

Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Bonjour à tous,


État-major du trois-mâts barque Bougainville lors de la perte de ce bâtiment


— ROBERT Eugène Marie, né le 1er juillet 1870 à Dinard-Saint-Enogat (Ille-et-Vilaine) et décédé le ... 1942 à ... (...). Capitaine. № 1 sur le rôle de bord de bureau.

• Fils d’Eugène François ROBERT, né le 6 juin 1832 à Dinard-Saint-Enogat, maître au cabotage, et d’Azéline Marie JOLIVET, né le 16 mai 1842 à Dinard-Saint-Enogat, sans profession ; époux ayant contracté mariage dans cette commune, le 22 avril 1863 (Registre des actes de mariage de la commune de Dinard-Saint-Enogat, Année 1863, f° 1, acte n° 3 ~ Registre des actes de naissance de la commune de Dinard-Saint-Enogat, Année 1870, f° 5, acte n° 28).

• Époux de Marie Adèle VALLENET, née le 18 septembre 1883 à Saint-Maurice-près-Pionsat (Puy-de-Dôme) et décédée le 22 août 1975 à Dinard (Registre des actes de naissance de la commune de Saint-Maurice-près-Pionsat, Année 1889, suppl. f° 4, acte n° 18), avec laquelle il avait contracté mariage à Londres (Royaume-Uni), le 28 septembre 1911.

Capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Saint-Malo, n° 598 ; classe 1890, n° 1.118 au recrutement de Saint-Malo.

Par arrêté du 1er novembre 1918 (J.O. 2 nov. 1918, p. 9.227), nommé, à titre temporaire, maître de port de 4e classe à Rouen à compter du 16 novembre 1918.

Distinction honorifique

□ Par décision du Sous-secrétaire d’État chargé des Ports, de la Marine marchande et des Pêches en date du 15 juillet 1920 (J.O. 2 août 1920, p. 11.033 et 11.034), lui fut décernée la Médaille d’honneur des marins du commerce, instituée par la loi du 14 décembre 1901 (J.O. 16 déc. 1901, p. 7.777) au bénéfice des marins français comptant plus de 300 mois de navigation.


— BOUILLON Alphonse Paul, né le 10 avril 1881 à Saint-Aquilin-de-Passy (Eure), au lieu-dit « Boudeville », et décédé le ... à ... (...). Capitaine en second. № 2 sur le rôle de bord de bureau.

• Fils d’Alphonse Georges BOUILLON, né le 15 mai 1853 au Neubourg (Eure), mégissier, et de Marie Antoinette CHEVALIER, née le 13 février 1859 à L’Aigle (Orne), sans profession [Faïencière en 1917] ; époux ayant contracté mariage à Nassandres (Eure), le 5 juillet 1879 (Registre des actes d’état-civil de la commune de Nassandres, Année 1879, f° 15, acte n° 23 ~ Registre des actes d’état-civil de la commune de Saint-Aquilin-de-Passy, Année 1881, f° 3, acte n° 5).

• Époux de Charlotte Aline MILLARD, née le 11 novembre 1895 à Pacy-sur-Eure (Eure), sans profession, avec laquelle il avait contracté mariage dans cette commune, le 23 octobre 1917 (Registre des actes de mariage de la commune de Pacy-sur-Eure, Année 1917, acte n° 9).

Fille de Philippe Alexandre MILLARD, jardinier, et d’Irma Marie LIARD, jardinière, son épouse, domiciliés à Pacy-sur-Eure, rue du Faubourg.

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Officier de la Marine marchande (Dieppe, 27 mars 1908), inscrit le 7 septembre 1899 au quartier de Nantes, n° 16.311 ; classe 1901, n° 336 au recrutement d’Evreux.

Embarqué comme lieutenant sur le trois-mâts Bougainville du 20 octobre 1912 au 1er septembre 1913 (9e voyage), puis comme second capitaine du 27 septembre 1913 au 22 mars 1916, jour du naufrage de ce bâtiment (10e, 11e et 12e voyages).

Embarqué comme second capitaine sur le cargo Verdun — ex-Proconissos (Armement Nicolaos J. Eusthathyades), capturé le 29 août 1916 à Bordeaux par les autorités maritimes françaises, puis armé par l’État français pour son propre compte — du 17 janvier au 27 avril 1918, date à laquelle ce bâtiment fut coulé par le sous-marin allemand UC-20 (Oberleutnant zur See Heinrich KUKAT) dans le Golfe de Gabès (Tunisie), à 37 milles à l’Est de Kerkennah, par 34° 49’ N. et 11° 52’ E., alors qu’il allait de Sidi Abdallah à Sfax (Tunisie) avec 25 fûts vides, un lot de 50 madriers et 800 kg de carbonate de soude
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Distinction honorifique

□ Par décision du Sous-secrétaire d’État chargé des Ports, de la Marine marchande et des Pêches en date du 10 novembre 1920 (J.O. 11 nov. 1920, p. 18.032 et 10.033), félicité pour la bonne tenue des postes d’équipage et le bon entretien des machines du remorqueur Electrolyse-II, dont il exerçait alors le com-mandement.


— GRISEL Louis Charles, né le 10 août 1866 à Saint-Sauveur-Lendelin (Manche), disparu avec la goélette Couronne, coulée le 21 janvier 1917 au moyen de charges explosives par le sous-marin allemand UC-16 (Oberleutnant zur See Egon von WERNER).

• Fils de Jacques Aimable GRISEL, né le 26 décembre 1825 à Saint-Sauveur-Lendelin et y décédé, le 11 août 1884, jardinier, et d’Adèle Joséphine FATOUT, née le 20 novembre 1840 à Saint-Sauveur-Lendelin et y décédée, le 14 janvier 1872, couturière ; époux ayant contracté mariage dans cette commune le 12 mai 1861 (Registre des actes d’état civil de la commune de Saint-Sauveur-Lendelin, Année 1861, f° 20, acte n° 34 ~ Registre des actes d’état civil de la commune de Saint-Sauveur-Lendelin, Année 1866, f° 41, acte n° 71).

• Époux en premières noces d’Eugénie Euphrosine Marie VAULTIER, née le 9 janvier 1865 à Saint-Sauveur-Lendelin et décédée le 16 avril 1893 à ... (...), blanchisseuse, avec laquelle il avait contracté mariage dans cette commune, le 9 août 1891 (Registre des actes d’état civil de la commune de Saint-Sauveur-Lendelin, Année 1891, f° 32, acte n° 60). Fille de Constant Jacques VAULTIER, né le 19 mai 1824 à La Rondehaye (Manche), domestique, et d’Eugénie Euphosine Virginie LECOUEY, née le 8 juin 1829 à Saint-Aubin-du-Perron (– d° –) (Registre des actes d’état civil de la commune de Saint-Sauveur-Lendelin, Année 1865, f° 3, acte n° 4).

Époux en secondes noces de Louise Augustine NOBLET, née le 17 août 1876 à Granville (Manche) (Registre des actes de naissance de la ville de Granville, Année 1876, f° 42, acte n° 132), avec laquelle il avait contracté mariage dans cette ville, le 24 octobre 1900 (Ibid.). Fille d’Augustin NOBLET, né vers 1839 à Donville (Manche), ouvrier perceur, et d’Amélie Rose LACOLLEY, née vers 1847 à Granville, sans profes-sion, son épouse.

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Capitaine au cabotage, inscrit au quartier de Granville, n° 190 [Initialement inscrit au quartier de Régne-ville, f° et n° 944] ; classe 1886, n° 719 au recrutement de Saint-Lô.

A ensuite exercé le commandement de la goélette Couronne de fin mars 1916 au 21 janvier 1917, date à laquelle ce bâtiment fut coulé par le sous-marin allemand UC-16 (Oberleutnant zur See Egon von WERNER).

V. le sujet correspondant —> viewtopic.php?f=29&t=45540&p=499769#p499769
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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