Bonjour,
De passage dans le 93 il y a une dizaine d’années, comme je n’en étais pas très loin j’en avais profité pour faire une petite visite au Cimetière Parisien de Saint-Ouen. Le hasard m’avait mené jusqu’à une très vieille tombe où j’avais photographié ce portrait de soldat. Délavée, rongée par le temps, on n’arrivait plus à voir les inscriptions gravées sur la stèle. J’ai donc classé cette photo dans mes archives : « Soldat inconnu ».
Récemment, en jetant un œil dans quelques vieux dossiers 14/18 j'ai retrouvé cette photo. Doté d'un logiciel plus performant que ce que j'avais à l'époque, j'ai réussi à zoomer sur les quelques lettres encore à peu près visibles et j'ai réussi, par contraste, à identifier le soldat : Marius DAUDÉ.
Né dans le 20ème arrondissement de Paris, Marius était employé de bureau au Gaz, célibataire, vivant au 49 rue d’Orcel, Paris 18, non loin de ses parents, Achille, agent du gaz et musicien à ses heures, et Françoise Arnaud, sa mère, sans profession. Incorporé au 37ème d'infanterie en 1907 pour son service militaire, la guerre va le rattraper et il va être incorporé au 167ème d’infanterie dès août 1914. Grièvement blessé pendant les combats du Bois-le-Prêtre, il décèdera le 8 avril 1915 à l’hôpital Gama de Toul.
Un autre médaillon est apposé sur la tombe à côté du sien mais a disparu victime de l'érosion. Il s’agit de son frère, Raoul, qui était également employé au Gaz et vivait rue d’Orcel dans le 18ème, comme le reste de la famille. Soldat au 68ème d’artillerie à l’entrée en guerre, il participa aux terribles combats du Chemin des dames. Évacué en août 1917 sur l’hôpital de Château-Thierry, il sombra dans la folie, entendant toujours les cris des blessés et les coups de canon, le bruit infernal de la guerre ne lui laissant aucun répit. Rapatrié, il décèdera à l'asile de Villejuif en juin 1919. Cela je l’ai appris en retrouvant la trace d’un descendant grâce à son arbre généalogique, descendant ravi de recevoir cette photo de son grand-oncle Marius, soldat dont la seule trace d’existence encore visible était cachée sur cette tombe oubliée du cimetière de Saint-Ouen.
Cdlt
BB
Un soldat parisien sorti de l’anonymat…
Un soldat parisien sorti de l’anonymat…
Bruno BAVEREL - Romans: "La voiture de Vandier" - "Les aventures du lieutenant Maréchal" - "Le manuscrit de Magerøya ou le Tombeau des quatre ours" (Éditions des Indes Savantes)
Re: Un soldat parisien sorti de l’anonymat…
Bonjour Bruno17,
un grand merci pour vos recherches. J'ai lu avec grand intérêt le parcours des frères DAUDE que vous nous permettez de découvrir.
Soldat restant anonymes sauf pour les curieux et passionnés cherchant à comprendre la vie difficile et tourmentée de nos ancêtres obligés de prendre les armes.
Amicalement,
Nicolas.
un grand merci pour vos recherches. J'ai lu avec grand intérêt le parcours des frères DAUDE que vous nous permettez de découvrir.
Soldat restant anonymes sauf pour les curieux et passionnés cherchant à comprendre la vie difficile et tourmentée de nos ancêtres obligés de prendre les armes.
Amicalement,
Nicolas.
Re: Un soldat parisien sorti de l’anonymat…
Bonsoir,
Il doit y avoir une erreur de transcription concernant Raoul Daudé.
En effet, il n'existe pas de 68e Régiment d'Artillerie au début de la guerre.
De surcroît, le 68e Régiment d'Artillerie à Pied (R.A.P) n'est créé que le 1er août 1917 et il s'agit d'un régiment d'artillerie très particulier puisqu'il regroupe toutes les unités d'exploitation de la Voie Étroite (0,60 m) donc des mécaniciens, chauffeurs, aiguilleurs, etc...
Cordialement,
Guy François.
Il doit y avoir une erreur de transcription concernant Raoul Daudé.
En effet, il n'existe pas de 68e Régiment d'Artillerie au début de la guerre.
De surcroît, le 68e Régiment d'Artillerie à Pied (R.A.P) n'est créé que le 1er août 1917 et il s'agit d'un régiment d'artillerie très particulier puisqu'il regroupe toutes les unités d'exploitation de la Voie Étroite (0,60 m) donc des mécaniciens, chauffeurs, aiguilleurs, etc...
Cordialement,
Guy François.
Re: Un soldat parisien sorti de l’anonymat…
Bonjour,
Il s'agit de DAUDÉ Raoul Gérand, matricule 2388, classe 1894, 6e bureau à Paris.
Il a été mobilisé le 17 août 1914 dans le 4e RAL et après différentes affectations il est passé au 68e RAP le 1er août 1917.
Il y a effectivement erreur de lecture de la fiche matricule.
Il s'agit de DAUDÉ Raoul Gérand, matricule 2388, classe 1894, 6e bureau à Paris.
Il a été mobilisé le 17 août 1914 dans le 4e RAL et après différentes affectations il est passé au 68e RAP le 1er août 1917.
Cordialement
Yvonnick
Yvonnick
Re: Un soldat parisien sorti de l’anonymat…
Bonsoir,
Merci de vos précisions et corrections pour le parcours militaire de Raoul Daudé! Il s'était marié le 23 juillet 1912 à Colombes (92), avec Louise Marie ESSIRARD, vendeuse en parfumerie originaire de Bretagne, qui décédait à l'âge de 36 ans, la même année que son époux, en 1919...
Cdlt
BB
Merci de vos précisions et corrections pour le parcours militaire de Raoul Daudé! Il s'était marié le 23 juillet 1912 à Colombes (92), avec Louise Marie ESSIRARD, vendeuse en parfumerie originaire de Bretagne, qui décédait à l'âge de 36 ans, la même année que son époux, en 1919...
Cdlt
BB
Bruno BAVEREL - Romans: "La voiture de Vandier" - "Les aventures du lieutenant Maréchal" - "Le manuscrit de Magerøya ou le Tombeau des quatre ours" (Éditions des Indes Savantes)