Vendin-le-Vieil : Victor, ce poilu de Verdun disparu deux fois

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gizmo02
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Vendin-le-Vieil : Victor, ce poilu de Verdun disparu deux fois

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Vendin-le-Vieil : Victor, ce poilu de Verdun disparu deux fois

La pierre tombale d’un soldat tombé pour la France à Craonne en mai 1917 a été retrouvée à Auchy-les-Mines. Sa tombe reste depuis introuvable

Scandale

Victor (Armand Antoine Augustin) Blondel est un Poilu né en 1896. Il est mort face à l’ennemi à Craonne le 11 mai 1917. Sa famille a désiré l’inhumer dans le caveau familial au cimetière du Centre.

En 1998, Michel Dedourge, agriculteur d’Auchy-les-Mines, retrouve la pierre tombale de Victor parmi des restes humains et un cercueil. Le tout a servi de remblai à un sentier, contre l’avis du fermier.

Aujourd’hui, les bases de données informatisées permettent d’identifier ce soldat. En revanche, sa sépulture mérite d’être mieux honorée.

Victor Blondel n’est plus aujourd’hui qu’un nom en lettres d’or sur un monument. Celui de l’Anneau de la Mémoire ? Non. À Lorette, ce n’est qu’un homonyme, un Lillérois né à Saint-Venant, tué près de Douai en 1914.

Le Vendinois garde aussi une grande part de mystère. Qui était exactement ce grand blond d’1m79 au front haut et aux yeux bleus ? Son souvenir se perpétue sur le monument aux morts du Centre et dans l’église. L’informatique le signale encore à Lépine, village près de Berck. « Sa fiche militaire signale plusieurs faits étranges : il avait déménagé à Lépine peu avant le conflit, il était étudiant à 20 ans et il était extraordinairement grand pour l’époque », note Maxence Druelle, passionné de cette époque. Selon l’historien montreuillois Philippe Valcq, la présence du Vendinois reste inexpliquée à Lépine : « C’est un village très rural, pas un endroit pour un étudiant. »
Un homme du front

Une chose est certaine en revanche : Victor prend la Grande Guerre en pleine face. Incorporé en avril 1915, il connaît l’enfer des bombardements et tous les pires endroits du front : Verdun l’Argonne, la Somme, le Chemin des Dames. Son rôle ? « Soldat téléphoniste : il doit porter un équipement très lourd pour réparer les fils de communication jusqu’au PC, parfois en traversant le no man’s land », rappelle Maxence. Victor et sa grande carrure vont connaître trois régiments différents. Et rencontrer la Mort avec un camarade par un beau jour de mai 1917. Une balle ou un obus prive ses parents, Émile Blondel et Émilie Duclermortier, du retour du fils chéri.
Sépulture disparue

Plongée dans le deuil, la famille exige le retour de la dépouille, inhumée dans le caveau familial de cette « grande famille dans l’histoire vendinoise », souligne Didier Hiel, maire. Pourtant, aujourd’hui, sa sépulture est invisible. Pire, sa pierre tombale a été retrouvée dans les remblais d’un chemin d’Auchy-les-Mines en 1998.

L’enquête poussée des services municipaux permet toutefois d’apporter une réponse rassurante. Il semblerait que le héros repose toujours dans un grand caveau « Blondel Duclermortier », toujours fleuri et refait à neuf vers 1998, mais le marbre ne mentionne plus Victor. C’est grand dommage car la loi protège ceux qui ont versé leur sang pour la patrie. La loi stipule en effet qu’une tombe d’un soldat pour la France est inamovible, sans limitation de durée.

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e scandale d’Auchy-les-Mines

En 1998, la pierre tombale de Victor Blondel est retrouvée à Auchy. Parmi tout un tas d’ossements humains, des dizaines de pierre tombales, souvent cassées, sans compter un gros morceau cercueil en bon état, avec ses poignées dorées. Un vrai scandale « qui a fini dans les journaux et sur la table du conseil municipal, à l’époque présidé par le maire Jean Clarisse », se souvient Michel Dedourge, membre du souvenir français. Mais visiblement, aucune poursuite n’a été intentée. Les autorités de l’époque ont classé l’affaire. Pourtant, il y avait de quoi : parmi les pierres tombales, on trouve par exemple celle de la famille Broutin, qui ne paraît pas être de Vendin. La trouvaille macabre fait quand même froid dans le dos car parmi les six défunts mentionnés, la tombe la plus récente

n’avait que cinq ans en 1998. La pierre signalait : Juvénal Broutin (1870-1927) époux d’Anne France morte en 1943, Mathilde Kaltembach (1849-1938), Adolphe Mailliotte (1907-1965), Adolphe Broutin (1899-1901), Alice Broutin (1900-1985) et Marguerite Broutin (1902-1993).

https://www.lavenirdelartois.fr/27137/a ... -deux-fois
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