Chanson "La mort d'un brave"

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Titeuil
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Re: Chanson "La mort d'un brave"

Message par Titeuil »

Bonjour à tous,

Voici une chanson retrouvée par hasard, soigneusement recopiée par un soldat de mon village mort pour la France à l'âge de 21 ans. Il l'a envoyé à un cousin peu avant d'être victime des terribles combats vosgiens de l'été 1915 (Barenkopf). Versé dans le 22ème Bataillon de chasseurs Alpins, il était fils de géomètre expert, et avait entrepris des études pour se destiner à cette même profession.
Si vous avez un commentaire, une précision sur cette chanson (est-elle connue ?), merci de m'en faire part.

Bien à vous tous,

Christophe

La mort d’un brave

Quand tu recevras cette lettre-là
Ma femme chérie ton cœur sautera
Ta foi sera courte peut-être à tout prendre
Ferai-je bien mieux de ne rien d’apprendre
Dis t’en souviens-tu quand je suis parti
Lorsque j’embrassai mon enfant chéri
Et quand en pleurant tu m’as dis courage
Quand tu reviendras je t’aimerai davantage
Tu croyais peut-être au joyeux retour
Mais cet adieu c’était pour toujours

Refrain :

Pourtant sur le champ de bataille
La mort fauche à prenant
On rit du danger on le raille
Chacun fait son devoir crânement
Mais à l’hôpital ou je souffre
Blessé par une balle ennemie
De la mort j’entrevis le gouffre
Et je pense à toi femme chérie

Nous défendons un petit pays
Point culminant que voulait l’ennemi
Nous tirions bravement décharges sur décharges
Quand notre clairon vient sonner la charge
Il y a la goutte à boire crie le lieutenant
À la baïonnette allons mes enfants
A ce moment-là vois-tu ma chère
Je n’ai eu qu’une idée c’est pour la Patrie
Un drapeau teuton devant nous flottait
Frappant et tuant je m’en emparai



Refrain

Sur nous les têtes carrées se jettent
Pour reprendre leur drapeau maudit
Une balle à la poitrine m’arrête
Malgré ça ils ne l’ont pas repris
On m’a porté à l’ambulance
Je crois que j’y laisserai ma vie
Sois forte aie de la vaillance
Si je meurs c’est pour la patrie

J’ai reçu la médaille de la légion d’honneur
Mais un ouvrier c’était d’honneur ????
M’empêche de montrer ta jolie médaille
Ce serai trop vois-tu mais je sens
Que je n’en ai plus pour longtemps
Adieu ma petite femme élève bien le gosse
Au revoir j’étouffe À moi c’est atroce
De sa main fébrile la plume tomba
Lettre inachevée qui s’arrêtait là

Refrain

Une charitable infirmière
En l’envoyant à la maman
Disant : « Ecoutez la prière
vivez pour votre cher enfant
devant la croix de la vaillance
vous en ferez un soldat de la France
un héros dont vous serez fier »

FIN
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Yv'
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Inscription : ven. oct. 31, 2008 1:00 am

Re: Chanson "La mort d'un brave"

Message par Yv' »

Bonjour,

Je ne l'ai pas trouvée sur internet.
Il y a sur ce site intéressant une autre chanson intitulée "La Mort d'un Brave" :
http://annuaire.indexweb.info/32237/cah ... ennes.html

On trouve aussi mention d'une chanson anarchiste qui daterait de 1889, sur Googlebooks (je n'ai pas pu bien consulter l'ouvrage) mais votre chanson semble dater de la 1e GM, donc ce ne doit pas être la bonne :
http://books.google.fr/books?id=O6Dnkaz ... &ct=result

Vous êtes donc peut-être en possession d'un inédit !
Cordialement.
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Alain Dubois-Choulik
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Re: Chanson "La mort d'un brave"

Message par Alain Dubois-Choulik »

Bonsoir,
La plupart du temps, ces textes correspondent à une musique connue, j'ai cru au début que "Le temps des cerises" était la bonne musique, mais ça ne coïncide plus ensuite. Si quelqu'un a une autre idée ....
Cordialement
Alain
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floraline
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Re: Chanson

Message par floraline »

Bonjour,
Mon arrière-grand-mère l'avait aussi dans son cahier de chansons sous le titre : La lettre inachevée. Voici les paroles :

La lettre inachevée

1er couplet
Quand tu recevras cette lettre-là
Me femme chérie, ton cœur sautera
Ta joie sera courte, peut-être à tout prendre
Ferai-je bien mieux de ne rien t'apprendre
Dis, t'en souviens-tu, quand je suis parti
Lorsque j'embrassais notre enfant chéri
Et lorsqu'en pleurant, tu m'as dit courage
Quand tu reviendras, je t'aimerai davantage
Tu croyais peut-être au retour
Mais cet adieu là, c'était pour toujours
Pourtant, sur le champ de bataille
Où la mort fauche âprement
On rit du danger, on le raille
Chacun fait son devoir crânement
Mais à l'hôpital où je souffre
Blessé par une balle ennemie
De la mort j'entrevois le gouffre
Et je pense à toi, femme chérie

2ème couplet
Nous défendons un tout petit pays
Point culminant que voulait l'ennemi
Nous tirions bravement, décharge sur décharge
Quand notre clairon vint sonner la charge
« Il y a la goutte à boire » dit le lieutenant
A la baïonnette, allons mes enfants
A ce moment là, vois-tu ma chérie
Je n'eus qu'une idée, c'est pour la patrie
Un drapeau teuton devant nous flottait
Frappant et tuant, je m'en emparant
Sur moi, les têtes carrées se jettent
Pour reprendre leur drapeau maudit
Une balle à la poitrine m'arrête
Malgré cela, ils ne me l'ont pas repris
On m'a porté à l'ambulance
Je crois que j'y laisserait la vie
Sois forte va, ais de la vaillance
Si je meurt, c'est pour la patrie

3ème couplet
J'ai reçu ce matin la légion d'honneur
Mais pour un ouvrier c'est bien trop d'honneur
Et pourquoi faut-il qu'un peu de mitraille
M'empêche de montrer ma jolie médaille
C'était bien trop beau, vois-tu mais je sens
Que je n'en ai plus hélas pour longtemps
Adieu ma petite femme, élève bien le gosse
Au revoir, j'étouffe à moi, c'est atroce
De sa main fébrile le la lettre tomba
Lettre inachevée qui s'arrêtait là
Une charitable infirmière
En l'envoyant à la maman
Disait écoutez sa prière
Vivez pour votre cher enfant
Devant la croix de la vaillance
En pensant à lui, pauvre mère
Vous en ferez un soldat de France
Un héros dont vous serez fière.

Quelques autres chansons extraites du même cahier:

Il était un petit zouave


1er couplet
Il était un zouave au rire joyeux
Qui n'avait jamais jamais froid aux yeux
Il fallait le voir sur le terrain
Toujours plein d'entrain, chantant un refrain
Quand dans la tranchée les soldats assis
Soufflaient tristement dans leurs doigts transis
Le petit zouzou d'un air moqueur
Réconfortait tous les cœurs
Quand le clairon au loin sonnait
Riant, chantant, il fredonnait
Allons les gars ne vous désolez pas
Quand on est zouave faut être brave
On a pas chaud, mais Dieu merci
Chez les boches, il fait froid aussi
Levez la tête devant ces gens là
Sans défaillance
Pleins d'espérance
Chantons quand même hardi ! Les gars
C'est pour la France

2ème couplet
Quand dans la tranchée un officier vient
Et leur dit : soldats écoutez moi bien
Il me faut ce soir dix d'entre vous
Alors d'un seul coup, chacun est debout
Un instant plus tard se glissant sans bruit
Tous les hommes rampent, mais dans la nuit
Dans un piège tombent nos troupes
Et sont tous fait prisonniers
Le petit zouzou la rage au cœur
Riant, chantant de ces vainqueurs
Allons les gars ne vous désolez pas
Quand on est zouave faut être brave
On est prisonnier mais Dieu merci
Les nôtres en ont fait aussi
Levez la tête devant ces gens là
Sans défaillance, plein d'espérance
Chantons quand même hardis ! Les gars
C'est pour la France

3ème couplet
La nuit va finir et les Allemands
Font marcher sur nous tous le régiment
Poussant devant eux les bras liés
Tous leurs prisonniers comme un bouclier
Un seul cri un seul, c'est la mort pour tous
Dit le chef Teuton aux petit zouzou
Dont le regard voit déjà là-bas
La ligne de nos soldats
Le petit zouzou la rage au cœur
Riant, chantant de ces vainqueurs
Allons les gars , ne vous désolez pas
Quand on est zouave faut être brave
Les français ont cessé le feu
Voyant les nôtres devant eux
Soudain la voix du zouzou s'éleva
Dans le silence les boches avancent
Tirez sur nous hardis les gars
C'est pour la France

La petite Jeannette

1er couplet
C'était deux fiancés Lorrains
Elle Jeannette et lui Séverin
S'adorant d'un amour tendre
Mais tous les deux pour s'entendre
Le jour de la mobilisation
Le cœur tout rempli d'émotions
Le jeune homme sans bien comprendre
Rejoint sa section
Et Jeannette avec des larmes dans les yeux
Embrassant son ami lui fit ses adieux
Et l'âme inquiète
Sa petite Jeannette
Pour la calmer il lui dit plein de douceur
Ne pleure plus et garde moi bien ton cœur
C'est tout le bonheur que je souhaite
Ma petite Jeannette

2ème couplet
Un jour, on entend le canon
On se bat près de sa maison
Et Jeanne voit dans la plaine
Une douloureuse scène
Oui, c'est bien lui son Séverin
Pris par un officier Germain
Qui le conduit et l'entraîne
Tout seul dans un coin
Aussitôt l'officier prend son révolver
Et questionne le Français qui se montre fier
Puis face à face
Il le menace
Vous pouvez bien me tuer répond-il, m'a foi
Car non jamais vous ne saurez rien de moi
Mais tout le bonheur que je regrette
C'est ma Jeannette

3ème couplet
L'Allemand a tué Séverin
La bataille a bientôt pris fin
Dans les yeux de Jeanne en délire
La vengeance peut se lire
L'officier qui cherche un abri
Vient justement à son logis
Avec un malin sourire
Jeanne l'accueillit
Aussitôt le capitaine prussien se désarme
Il ne craignait rien dans cette maison là
La jeune fille
Est très gentille
Soudain en s'emparant de l'arme du bandit
En l'abattant le jeune Lorraine dit :
« Dors mon Séverin justice est faite
Par ta Jeannette.

Le Légionnaire
(Paul Dalbret - 1911)
1er couplet
Depuis longtemps la raison du plus fort
Tenait courbés deux bons vieux de l'Alsace
Et dans leurs cœurs opprimés par le sort
L'amour de France était toujours vivace
Lorsque son fils atteignit dix huit ans
La mère alors murmura les mains jointes
« Va vite en France t'engager mon enfant
Tu ne doit pas servir les casques à pointes
Lorsqu'à Nancy au bureau de recrutement
Il vint joyeux signer son engagement
Le sergent dit : « Regardez-moi cette caboche
Dans leur pays, quand ça n'a plus de pain
Ca vient chez nous espionner son prochain
Pour la légion c'est encore un sale boche

2ème couplet
En Algérie son accent Alsacien
Dont il n'avait jamais pu se défaire
Le faisait prendre pour un vulgaire prussien
Et détester des autres légionnaires
Les rengagés ne pouvaient pas le sentir
Il avait beau suivre la droite route
Tous les prétextes étaient bons pour punir
La tête carrée, le mangeur de choucroute
Il écrivait souvent à sa maman
Je suis heureux car dans mon régiment
On me dorlote, on ne me fait pas de reproches
Puis essuyant ses larmes qui coulaient
Le pauvre gars pensait elle mourait
Si elle savait qu'on m'appelle l'Alboche

3ème couplet
Les légionnaires sont partis au Maroc
Un jour surpris par une fusillade
Le capitaine voulant éviter le choc
Tomba frappé sous le coup d'une embuscade
Mais l''Alsacien, se jetant comme un lion
A tout secours, quand le recours approche
Quand le capitaine lui demanda son nom
Il répondit : «  L'Alboche »
Devant tout le monde son chef le décora
En lui disant : « Rappelez-vous braves soldats
Que dans la Légion il n'y a pas de différences
Quand le drapeau vous conduit au succès
Il n'y a plus d'Italiens ni d'Anglais
Vous êtes tous des enfants de la France.


Le sacrifice d'une mère

1er couplet
Mon pauvre gamin t'as tes dix-huit ans
Il te faut partir défendre la Patrie
Fais bien ton devoir, marche fièrement
Et reviens bientôt vers ta mère chérie
Tu sais que ton père est mort bravement
Pour nous sauver tous, et pour la chère France
Venge le mon fils, combat vaillamment
Chasse les Allemands j'en garde l'espérance

Refrain
Mon pauvre petit, mon bien cher petit
C'est un vrai supplice pour le cœur d'une mère
De se séparer de son fils chéri
Sachant que tu pars, loin pour la frontière
Mais tu reviendras, j'en ai l'espérance
Nous serons vainqueurs et les Allemands
Seront anéantis, et notre chère France
Sera victorieuse, pense à ta maman

2ème couplet
Le gamin parti des larmes dans les yeux
Tout en embrassant sa vaillante mère
Vers le régiment il s'en fût joyeux
Mais pensant souvent à sa pauvre chaumière
Arriva le soir d'un rude combat
Son capitaine, le voyant si fidèle
D'un ton paternel lui dit mon petit gars
A ton tour ce soir d'être sentinelle
Et le brave gamin, le fusil en mains
Fouillant de ses yeux dans la nuit bien sombre
Entendant un bruit, aperçu soudain
Un soldat prussien rampant comme une ombre
Mais au même instant, le pioupiou chancelle
Et tomba frappé d'une balle en plein cœur
C'est très périlleux d'être sentinelle
Pauvre petit gars, mort au champ d'honneur

3ème couplet
Quelque temps après le Maire du pays
Dans un pli de deuil à la pauvre mère
Apporta la nouvelle que son fils chéri
Etait mort frappé comme son pauvre père
Sortant d'un écrin à nos trois couleurs
Un petit ruban et une croix neuve
Il s'écria « Mère séchez donc vos pleurs
Car de son courage, il vous laisse la preuve ».

Refrain
On devrait toujours penser aux mamans
Quand le canon tonne, quand le tambour roule
Quand la mitraille pleut sur les régiments
C'est le sang des mères qui gicle et qui coule
Souhaitons de tout cœur que la funeste guerre
Soit bientôt finie, et que les Allemands
Soient anéantis et que notre chère France
Soit victorieuse, pensez aux mamans
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