TORPILLEUR 352

alain13
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Re: TORPILLEUR 352

Message par alain13 »


Bonjour à tous,

Compte tenu des dégats sur son étrave et de l'explosion de sa torpille d'étrave, il semble que l'abordeur est bien le torpilleur 352.

Voilà ce que dit le rapport du patron de quart du 352 pour le 31 janvier 1918 et la nuit du 31 au 1er février :

" le 31
9h appareillé du bassin Napoléon, sorti de la rade abri, escorté le convoi de l'ouest jusqu'à Jardebeu, fait route sur Lévi, dragué le parcours E' 7 milles N et O,
rien à signaler, rentre en rade abri, fait ronde de rade.
15h45 reçu l'ordre d'aller explorer le NW de la passe, fait route 18 Nds, à 16h45 venu à l'Est, à 17h15 venu au Sud, rien en vue.
rentré à Ste Anne à 18h20.
0h, appareillé sorti de la rade abri, pris le poste de soutien d'arraisonneur,
2h25 abordage avec le Merle, bâtiment arraisonneur qui coule aussitôt,
amené youyou et le berthon, recueilli 15 survivants,
fait les signaux de détresse,
le torpilleur 238 nous prends à couple vers 3h30,
rentre au bassin Charles à 5h,
monté sur le dock à 10h30."

le Patron de Quart,

signé Halgon

"+ le quartier maître chauffeur Herbert François décédé à bord à 4h30 des suites de blessures reçues après l'explosion de la torpille,
5h30 envoyé 4 bléssés à l'ambulance de la Direction du Port."

D'autre par le PV de perte lors de l'abordage parle de dégats dus à l'explosion de grenades de l'arraisonneur.
Il dit également :"... par suite de l'explosion de la torpille d'étrave, toute lapartie AV du bâtiment à été sectionnée jusqu'au guideau et ..."

Cordialement,
Alain
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Ar Brav
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Re: TORPILLEUR 352

Message par Ar Brav »

Bonjour Alain,

Là c'est clair et net, aucun doute possible, si tant est qu'il y en ait eu après les indications de Daniel. Merci beaucoup pour ces précisions supplémentaires.

Amicalement,
Franck
PS. J'ai avisé notre ami Jean-Pierre, du Mémorial de la Pointe Saint Mathieu, par mail pour rectifications.
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
JPC
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Re: TORPILLEUR 352

Message par JPC »

Bonjour à tous, merci de m'avoir fait remarquer mon erreur, c'est bien le T 352 qui a abordé le Merle. J'ai mis à ce sujet un rajout sur la fiche du Merle. Bon Noël à tous .. JPC
Jean Pierre Clochon
Rutilius
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TORPILLEUR 352.

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

• L'Ouest-Éclair — éd. de Caen —, n° 5850, Jeudi 1er août 1918,
p. 3, en rubrique « Dans la région ~ Cherbourg ».


« Au Conseil de guerre

Collision entre le Torpilleur 352 et l’arraisonneur Merle. ― Dans la nuit du 31 janvier au 1er février 1918, l’arraisonneur Merle, du port de Cherbourg, était abordé par le Torpilleur 352, aux abords de Cherbourg. En moins de dix minutes, l’arraisonneur Merle sombrait. Malgré la rapidité avec laquelle le commandant organisa le sauvetage, onze hommes périrent. Le commandant du Merle comparut devant le Conseil de guerre maritime et fut acquitté avec félicitations.
Aujourd’hui a comparu devant le Conseil de guerre maritime comme responsable de l’abordage, l’enseigne de vaisseau Dumourtier, qui était officier de quart au moment où la collision se produisit entre son torpilleur et l’arraisonneur. Sa responsabilité a paru devoir être atténuée dans une certaine mesure, car cet officier a bénéficié d’un acquittement à la minorité de faveur.»

_________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.
Dernière modification par Rutilius le dim. août 12, 2018 8:30 am, modifié 1 fois.
olivier 12
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Re: TORPILLEUR 352

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

TORPILLEUR 352

Rencontre avec un sous-marin

Rapport de l’officier enquêteur

Le 27 Avril 1917 à 8 milles au NE du cap de La Hague, le torpilleur 352 a récupéré les naufragés de la goélette anglaise AMELIA AND JANE.
Capitaine BLACKMORE + 3 hommes.

Goélette de 63 tx JB 51 tx JN appartenant à Georges Kent, de Jersey. Effectuait une traversée Granville – Southampton sur lest, affrétée par Yves Georges de Granville.

Le sous-marin tire 6 obus d’une distance de 4000 m à 20h18, puis 12 coups tandis que la goélette est abandonnée. Elle est touchée à 4 reprises puis est accostée par le sous-marin. Trois Allemands montent à bord, tandis que le canot avec les 4 Anglais s’éloigne. C’est alors que le torpilleur 352 arrive sur les lieux, suivi plus loin du 308. Les Allemands, qui ont vu le torpilleur approcher rentrent dans le sous-marin qui plonge doucement, encore accosté au voilier. Le capitaine de la goélette avait été interrogé en bon anglais par le second du sous-marin. Il a donné le nom du voilier et ses papiers.

Le commandant était grand, petite moustache, paraissant 35 ans. Vu 8 hommes habillés de drap bleu. Casquette pour les officiers.

Le sous-marin ayant plongé, le torpilleur a remis à leur bord les hommes de la goélette qu’il avait embarqués. Il a lancé des grenades qui ont explosé dans l’eau, tandis que le 308 remorquait AMELIA AND JANE en rade de Cherbourg.

Le sous-marin est très probablement celui qui avait canonné et coulé le matin même le petit voilier GOOD HOPE

Le sous-marin attaquant

C’était l’UC 48 du Kptlt Kurt RAMIEN. Il portait une petite voile sur l’arrière.

Voici sa silhouette dessinée par le capitaine de la goélette.

Image

Quant au GOOD HOPE, il avait bien été coulé le matin, mais par l’UC 72 de l’Oblt z/s Ernst VOIGT.

Cdlt
olivier
Rutilius
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TORPILLEUR 352.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Le Torpilleur 352 fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre :

— du 2 août au 13 septembre 1914 ;
— du 11 décembre 1914 au 1er février 1918, jour de son abordage avec l’arraisonneur Merle-I ;
— du 3 avril 1918 au 11 mars 1919 ;
— du 25 mai au 1er octobre 1919.

[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 770.].
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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TORPILLEUR 352.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

■ Historique (compléments).

— 3 février 1917 : A 19 h. 25, à environ 2 milles dans le N. 20 E. de la porte du barrage établi au Nord du Havre, aperçoit en surface un sous-marin qui commençait à plonger. Lui lance une torpille d’étrave qui manque le but, puis deux grenades Guiraud qui n’explosent pas.

Torpilleur 352 — alors commandé par l’enseigne de vaisseau Léon Jules Émile LEPOITTEVINJournal de bord — 24 juin 1916 ~ 8 avril 1917 — : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 578, p. num. 490 et 435.

« Journal de navigation

Le 3 [février 1917]. —

16 h. 00 — Appareillé ; sassé et amarré au quai des remorqueurs à 17 h. 00.

18 h. 00 — Appareillé pour faire la surveillance du barrage et le soutien d’arraisonneur.

19 h. 25 — Aperçu un navire sans feux à 4 ¼ par bâbord sous la lune. Mis le cap dessus et poste de combat ; augmenté de vitesse. Reconnu un sous-marin de grandes dimensions commençant à plonger rapidement. Aussitôt, la porte du tube ouverte, lancé par le tube d’étrave la torpille réglée en surface ; traverse l’endroit où le sous-marin vient de disparaître. Mouillé deux grenades Guiraud, immergées à 11 mètres ; elles n’explosent pas. Fait des signaux d’alerte ; évolué sur les lieux à bonne vitesse, prêt à mouiller deux autres grenades, puis repris la surveillance normale sans rien apercevoir. Le
[Torpilleur] 295 nous rejoint à 22 h. 00.

Le Patron de quart,
Signé : A. LELO...

Observations du commandant

Le 3 février, vers 19 h. 25, étant tous feux masqués à environ 2 milles dans le N. 20 E. de la porte du barrage, route au S. 20 W. à 80 tours, aperçu, à 4 quarts par bâbord, un bâtiment sans feux paraissant faire route vers l’Ouest. Mis le cap sur lui ; augmenté de vitesse pour le reconnaître et rappelé aux postes de combat. Circonstances de temps : très beau temps, mer calme, clair de lune, atmosphère embrumée, un mille de vue environ. Reconnu grand sous-marin commençant à plonger. Commencé aussitôt l’attaque en maintenant le cap sur lui à 240 tours. Arrivé en position convenable, environ 300 mètres, lancé la torpille d’étrave en surface ; la trajectoire m’a paru bonne en direction. Le sous-marin ayant plongé à ce moment avec une rapidité extraordinaire, j’estime que la torpille a dû passer à très peu de distance au-dessus de lui. Manœuvré pour passer sur le lieu de plongée et lancé deux grenades dont on n’a pas constaté l’explosion. Continué à évoluer à grande vitesse sur les parages, prêt à lancer deux autres grenades, mais plus aucune trace du sous-marin.
Donné l’alerte en tirant cinq coups de canon à blanc et lancé quatre fusées rouges. Rallié l’arraisonneur pour lui demander de mettre au courant par T.S.F. le commandant du Front de mer de ce qui venait de se passer.
A 33 h. 00, nous sommes rejoints par le
[Torpilleur] 295 qui continue avec nous la surveillance devant le barrage Nord Jusqu’à 7 h. 10 le 4 février, heure à laquelle nous recevons l’ordre de reprendre service normal.
Adressé un rapport des événements au Commandant du Front de mer du Havre.

Le Commandant,
Signé : Léon LEPOITTEVIN. »

« Rapports et procès verbaux divers

P.V. — Le 3 février 1917, le bâtiment, se trouvant en surveillance au large du Havre, a attaqué un sous-marin ennemi en lui lançant une torpille. Celle-ci ayant manqué le but a coulé sous l’action de son mécanisme de submersion, d’où perte du matériel suivant :

— Une torpille automobile de 450 mm, modèle 1904, n° 8.574, en tenue de combat ;
— Une charge humide, une charge sèche, un détonateur, une pointe percutante.

Bord, Le Havre, le 3 février 1917.

Le Commandant,
Signé : Léon LEPOITTEVIN. »

============================================================================================

— 24 avril 1917 : Recueille 13 hommes d’équipage et trois doris du trois-mâts goélette terre-neuvier Marie-Blanche, de l’armement Veuve Jérôme Malandain & Fils, de Fécamp, coulé au canon le même jour par le sous-marin allemand UB-32 (Oberleutnant zur See Max VIEBEG), à 30 milles dans le Nord de Cherbourg, alors qu’il partait pour sa campagne de pêche sur les bancs.

17 autres hommes d’équipage et trois doris du même bâtiment furent recueillis le même jour par le Torpilleur 308.

Torpilleur 308 — 20 janvier ~ 26 avril 1917 — : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 536, p. num. 724 et 656.

« 24 avril 1917 — De la mer à la mer.

....................................................................................................................................

9 h. 00 — Appareillé
.
9 h. 10 — Sorti de la rade avec le
[Torpilleur] 352. Patrouillé entre La Hague et le Rénier.

10 h. 50 à 12 h. 52 — Convoyé le vapeur français Malte faisant route à l’Est

14 h. 05 — Recueilli trois doris montés par 17 hommes du trois-mâts goélette français Marie-Blanche, de Fécamp à 5 milles dans le Nord de Lévi.

16 h. 40 — Rentré en rade de Sainte-Anne. Débarqué les naufragés.
[...] »

« P.V. de consommation.

Le 24 avril, le bâtiment étant en patrouille à environ 5 milles Nord de Lévi, a recueilli trois doris montés par 17 hommes naufragés du trois-mâts goélette français Marie-Blanche, de Fécamp.

Ces hommes ayant besoin de nourriture, il leur a été délivré 3 kilogrammes de conserves de bœuf, 4,25 litres de vin, 7 kilogrammes de pain.

Bord, le 25 avril 1917,
Le Commandant,

Signé : Illisible. »

Torpilleur 352 — alors commandé par l’enseigne de vaisseau Léon Jules Émile LEPOITTEVIN — Journal de bord — 8 avril 1917 ~ 29 janvier 1918 — : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 578, p. num. 519.

« 24 [avril 1917].

Appareillé à 5 h. 40. Disposé la drague ; elle casse au Nord du Fort [de] Chavagnac. Rentré à Sainte-Anne ; amarré à 7 h.00.

9 h. 00 — Appareillé. Pris la surveillance entre La Hague et Rénier.

13 h. 11 — Recueilli 13 hommes et trois doris du trois-mâts Marie-Blanche. Rentré à 16 h. 45.
[...] »

============================================================================================

— 27 avril 1917 : A 12 h. 10, recueille le capitaine et trois ou quatre hommes d’équipage du ketch Good Hope, bâtiment de 77 tx jb armé par la société Symonds W. T. & C°, de Cardiff (Pays de Galles, Royaume-Uni), arraisonné et coulé au canon, à 15 milles dans le N. N.-W. du phare de Barfleur, par le sous-marin allemand UC-72 (Oberleutnant zur See Ernst VOIGT), alors qu’il allait sur lest d’Isigny à Cardiff ; débarque les rescapés à Cherbourg à 14 h. 05.

A 20 h. 10, dans les mêmes parages, se porte au secours de la goélette Amelia & Jane, bâtiment de 62 tx jb armé par George Louis KENT, de Guernesey (Royaume-Uni), qui venait d’être avarié dans ses hauts à tribord arrière et tribord avant par le sous-marin allemand UC-48 (Kapitänleutnant Kurt RAMIEN), alors qu’il allait sur lest de Granville à Southampton (Royaume-Uni). A 20 h. 50, mouille trois grenades Guiraud dans le remous du sous-marin qui venait de plonger.

A 22 h. 00, la goélette Amelia & Jane fut prise en remorque par le Torpilleur 308 qui la conduisit en rade de Cherbourg où elle parvint à 23 h. 50.

Torpilleur 352 — alors commandé par l’enseigne de vaisseau Léon Jules Émile LEPOITTEVINJournal de bord — 8 avril 1917 ~ 29 janvier 1918 — : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 578, p. num. 520 et 513.

« 27~28 avril 1917 — De Cherbourg à Cherbourg.

Journal de navigation

27 [avril 1917]. —

9 h. 00 — Appareillé du bassin Charles X dans la passe Ouest. Reçu ordre du fort d’aller au Bouvines.

9 h. 45 — Fait route pour sortir de la passe. Pris la patrouille entre Lévi et Barfleur.

10 h. 50 — Entendu le canon dans le N.-W. ; fait route dans cette direction à 18 nœuds.

11 h. 50 — Venu à l’Est.

12 h. 10 — Aperçu une embarcation par tribord ; recueilli quatre hommes du voilier anglais Good Hope coulé par un sous-marin ennemi. Fait route sur Cherbourg. Amarré à Sainte-Anne à 14 h. 05.

14 h. 45 — Appareillé. Pris la surveillance entre La Hague et Lévi.

20 h. 10 — Entendu le canon dans le N.-W. ; fait route à 18 nœuds dans cette direction.

20 h. 30 — Aperçu un voilier légèrement par bâbord ; augmenté de vitesse.

20 h. 35 — Reconnu un sous-marin ennemi à côté du voilier. Mis à toute puissance ; rappelé aux postes de combat. Le sous-marin manœuvre pour se cacher dans le Nord du voilier.

20 h. 45 — Étant à environ 2 milles du voilier, le sous-marin disparaît.

20 h. 50 — Mouillé trois grenades Guiraud dans le remous du sous-marin. Donné ordre au
[Torpilleur] 308 de prendre le voilier à la remorque, de fouiller le bord et de le conduire à Cherbourg.

Fait route à 22 h. 00 en escortant le voilier. Amarré à Sainte-Anne à minuit.

Le Patron de quart,
Signé : Malgorn.

Observations du commandant

L’examen de la partie arrière de la carène du bâtiment a montré que la partie avant du tube d’étambot est légèrement enfoncée (25 mm de flèche sur une longueur de 0,40 m). Un rivet a sauté, donnant une légère rentrée d’eau. La tôle est bien lisse en cet endroit, dépourvue de peinture et de coquillages. De plus, la partie antérieure de la crosse est retroussée vers l’arrière et accuse en dessous des traces nettes de portage. Dans ces conditions, il me paraît possible que nous ayons touché le sous-marin en passant au dessus de lui, la grande vitesse à laquelle nous marchions à ce moment ayant fait passer le choc inaperçu.

Le Commandant,
Signé : Léon LEPOITTEVIN. »

« Rapports et procès verbaux divers

Le 27 avril, étant à 10 milles dans le N. N.-E. de La Hague, attaqué un sous-marin ennemi ; mouillé trois grenades Guiraud. Ces grenades ayant explosé, le présent procès verbal a été dressé.

Le Commandant,
Signé : Léon LEPOITTEVIN. »

Torpilleur 308, Journal de bord — 27 avril ~ 20 août 1917 — : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 536, p. num. 729.

« Le Vendredi 27 avril 1917 ~ De Cherbourg à la mer.

Journal de navigation

9 h. 00 — Appareillé ; sorti de l’arsenal.

9 h. 55 — Sorti de la rade avec le
[Torpilleur] 352. Fait route pour aller se placer sur le méridien de Barfleur.

10 h. 50 — Entendu plusieurs coups de canon dans le Nord-Ouest ; fait route dans cette direction.

10 h. 50 — Aperçu une embarcation montée par 5 hommes, laquelle est recueillie par le
[Torpilleur] 352.

11 h. 55 — Fait route sur Cherbourg.

14 h. 00 — Rentré en rade.

14 h. 10 — Amarré en rade de Sainte-Anne.

14 h. 45 — Appareillé. Patrouille vers La Hague.

16 h. 50 — Escorté le convoi venant de l’Ouest et resté en surveillance autour des bâtiments à l’entrée du chenal.

17 h. 50 — Rentré en rade prendre les ordres concernant le convoi de l’Est.

18 h. 50 — Sorti de la rade. Transmis les ordres au
[Torpilleur] 352 et continué la surveillance des bâtiments.

20 h. 10 — Entendu dans l’Ouest Nord-Ouest plusieurs coups de canon ; fait route dans cette direction.

20 h. 30 — Aperçu une goélette ayant un sous-marin par son travers tribord.

21 h. 00 — Le sous-marin plonge et disparaît. Recherché l’ennemi.

21 h. 05 — Le
[Torpilleur] 352 lance trois grenades sur le sous-marin.

21 h. 20 — Recueilli l’embarcation portant l’équipage de la goélette anglaise Amélia-Jane
[Lire : Amelia & Jane] venant de Granville allant à Southampton sur lest.

21 h. 30 — Envoyé le patron et trois hommes armés et l’équipage à bord de la goélette. Visité le bord ; rien de particulier.

22 h. 00 — Pris le bâtiment à la remorque et fait route sur Cherbourg.

23 h. 50 — Rentré en rade.

Très beau temps ; faible brise de l’Ouest ; mer très belle.

Le Patron de quart,
Signé : Philip...

Observations du commandant

Reçu l’ordre de nous rendre sur le méridien de Barfleur et d’y patrouiller jusqu’à 15 h. 00.

A 10 h. 30, étant Nord du Renier, entendu une canonnade dans le Nord-Ouest ; fait route dans cette direction en vitesse.

21 h. 50 — Aperçu une embarcation montée par 5 hommes qui sont recueillis par le
[Torpilleur] 352 ; fait route pour Cherbourg.

20 h. 10 — Étant soutien des convois devant la passe, entendu une canonnade dans l’Ouest Nord-Ouest ; fait route à 23 nœuds dans cette direction.

20 h. 30 — Aperçu une goélette et un moment après un sous-marin à tribord d’elle.

20 h. 50 — Aperçu une embarcation montée par 4 hommes ; dit à la voix à celle-ci de rejoindre son bateau ; continué la poursuite du sous-marin qui plonge à environ un mille de nous. Ce dernier avait une voile à l’arrière. Fait les recherches jusqu’à la nuit faite.

21 h. 15 — Recueilli ensuite l’embarcation ; envoyé celle-ci à son bord, ainsi que 4 hommes armés dont le patron.

Pris le bâtiment à la remorque et ramené ce dernier au mouillage en petite rade vers 0 h. 30 du matin.

(Le
[Torpilleur] 352 a lancé des grenades. Le voilier est l’Amélia-Jane, de Guernesey, et est percé dans les hauts à tribord arrière et avant.).

Le commandant,
Signé : Illisible. »

============================================================================================

1er février 1918 : Alors qu’il se trouvait à environ 4 milles dans le Nord-Ouest du fort Ouest de Cherbourg, aborde à 2 h. 25 l’arraisonneur Merle-I (Lieutenant de vaisseau Camille Marie HUET, commandant), ex-yacht britannique Vola, qui était affecté à la Défense fixe de Cherbourg. La collision provoque l’explosion de la torpille du tube d’étrave, faisant 10 victimes sur le Merle-I, qui coule en quelques minutes, et une à bord du torpilleur, le matelot chauffeur François Jean Alphonse HÉBERT.

Torpilleur 352 — alors commandé par l’enseigne de vaisseau Léon Jules Émile LEPOITTEVINJournal de bord — 31 janvier 1918 ~ 10 février 1919 — : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 578, p. num. 594.

« 31 janvier ~ 1er février 1918 — De Cherbourg à Cherbourg.

Journal de navigation

Le 1er [février 1918]. —

0 h. 00 — Appareillé ; sorti de la rade abri. Pris le poste de soutien d’arraisonneur.

2 h. 25 — Abordage avec le Merle, bâtiment arraisonneur qui coule aussitôt. Amené le youyou et le Berthon ; recueilli 15 survivants.

Fait des signaux de détresse. Le Torpilleur 238 nous prend à couple vers 3 h. 30. Rentré au bassin Charles X à 5 h.00.

Monté sur le dock à 10 h. 30.


____________________________________________________________________________________________

Le quartier-maître chauffeur HÉBERT François décédé à bord à 4 h. 30 des suites de blessures reçues après l’explosion de la torpille.

5 h. 30 — Envoyé quatre blessés à l’ambulance de la Direction du port.

Le Patron de quart,
Signé : Malgorn.

============================================================================================

— 28 juillet 1918 : A 11 h. 00, prise de commandant du lieutenant de vaisseau Louis René Edmond LE PIVAIN. Succède au maître principal patron pilote Alain GUÉNNOU, inscrit au quartier de Brest, n° 10.162, qui exerçait par intérim le commandement du bâtiment.

============================================================================================

— 10 septembre 1919 : Prise de commandement du premier maître patron pilote Auguste Marie ABÉE, inscrit au quartier de Binic, n° 2.006.

Par arrêté du 7 novembre 1920 (J.O. 9 nov. 1920, p. 17.939 et 17.947), inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants :

« Abée (Auguste-Marie), premier maître patron pilote, Binic 2006 : excellent officier marinier. Comme commandant de torpilleurs, a pris part à de nombreuses opérations de guerre dans une zone particulièrement active. »
.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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TORPILLEUR 352.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Le commandant du Torpilleur 352 du 28 octobre 1916 au 30 juin 1918


— LEPOITTEVIN Léon Jules Émile, né le 2 mars 1880 à Cherbourg (Manche) et décédé le 10 janvier 1953 à Bois-Colombes (Seine — aujourd’hui Hauts-de-Seine —), au 18, rue Paul Déroulède, son dernier domicile.

Fils de Jules Jean Louis LEPOITTEVIN, né le 10 novembre 1854 au Theil (Manche) (Registre des actes d’état civil de la commune du Theil, Année 1854, f° 10, acte n° 45) et décédé le 3 avril 1939 à Paris (XVe Arr.) (Registre des actes de décès du XVe arrondissement de la ville de Cherbourg, Année 1939, acte n° 1.353), cuisinier [concierge du Cercle littéraire de Cherbourg en 1880], et d’Émilie Eugénie BOUDREUIL, née le 8 novembre 1848 à Saint-Servan (Ille-et-Vilaine), cuisinière ; époux ayant contracté mariage à Saint-Servan, le 12 janvier 1878 (Registre des actes de mariage de la commune de Saint-Servan, Année 1878, f° 7, acte n° 7 ~ Registre des actes de naissance de la ville de Cherbourg, Année 1880, f° 33, acte n° 125).

Époux de Joséphine Marie Victoire JEANNE, née le 17 janvier 1884 à Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche) et décédée le 13 octobre 1984 à Colombes (Hauts-de-Seine) (Registre des actes d’état civil de la commune de Saint-Sauveur-le-Vicomte, Année 1884, f° 7, acte n° 12), avec laquelle il avait contracté mariage à Cherbourg, le 9 septembre 1905 (Ibid.).

Carrière militaire

Classe 1900, n° 1.198 au recrutement de Cherbourg.

Engagé volontaire au titre du 1er Dépôt des équipages de la flotte, à Cherbourg, le 16 août 1897 ; apprenti-marin le même jour, matricule n° 16.404 – 1.

Par décision ministérielle du 24 octobre 1899 (J.O. 25 oct. 1899, p. 7.023), nommé à l’emploi d’élève mécanicien de 2e classe.

Promu à la 1re classe de son emploi le 13 février 1900.

Par décision ministérielle du 28 décembre 1900 (J.O. 28 déc. 1900, p. 8.525 et 8.527), nommé second maître mécanicien théorique de 2e classe à compter du 1er janvier 1901. Proposé pour le cuirassé de 1er rang Redoutable.

Promu à la 1re classe de son grade à compter du 1er octobre 1902.

Inscrit le 3 mai 1904 au quartier maritime de Cherbourg, n° 2.860 C.H.

Par décision ministérielle du 6 septembre 1905 (J.O. 8 sept. 1905, p. 5.128), déclaré admissible à subir les épreuves pratiques et orale pour l’admission au cours de élèves officiers.

Promu au grade de premier maître mécanicien élève officier à compter du 1er octobre 1906.

Par décision ministérielle du 12 octobre 1907 (J.O. 13 oct. 1907, p. 7.139), promu à la 1re classe de son grade à compter du 1er novembre 1907.

Par décret du 7 octobre 1908 (J.O. 9 oct. 1908, p. 6.903), promu au grade d’enseigne de vaisseau à compter du 1er octobre 1908 ; port de Cherbourg.

En Novembre 1908, désigné pour embarquer sur le croiseur protégé Du Chayla, à Cherbourg (J.O. 25 nov. 1908, p. 7.958).

Par décision ministérielle du 9 août 1910 (J.O. 11 août 1910, p. 6.970), bénéficiaire d’un congé de convalescence de trois mois à solde entière à compter du 30 juillet 1910.

En Novembre 1910, destiné d’office au Bataillon d’apprentis fusiliers à compter du 1er décembre 1910 (J.O. 23 nov. 1910, p. 9.550 – Liste de destinations).

En Mai 1911, admis à l’École technique supérieure pour l’année 1911~1912 (J.O. 31 mai 1911, p. 4.306).

Par décision ministérielle du 9 juin 1911 (J.O. 11 juin 1911, p. 4.555), breveté officier fusilier.

Au 1er janvier 1912, embarqué sur le cuirassé d’escadre Condorcet (Capitaine de vaisseau Ferdinand Jean Jacques de BON, commandant), de la 1re Escadre.

Au 1er janvier 1914, embarqué sur le torpilleur d’escadre Gabion (Lieutenant de vaisseau Marie Félix Joseph VASCHALDE, commandant), de la 2e Escadrille de la 2e Escadre légère.

Du 28 octobre 1916 au 30 juin 1918, exerce le commandement du Torpilleur 352.

Par décret du 11 mars 1917 (J.O. 13 mars 1917, p. 2.017), promu au grade de lieutenant de vaisseau (2e tour ; ancienneté) ; port de Cherbourg. Alors enseigne de vaisseau de 1re classe.

En 1920 et jusqu’en Mars 1921, embarqué comme officier en second sur l’aviso Quentin-Roosevelt (Capitaine de frégate Eugène Georges Auguste DESCOTTES-GENON, commandant – Nommé par un décret du 20 janvier 1920 : J.O. 22 janv. 1920, p. 1.150), de la Station de pêches de la Manche et de la Mer du Nord.

Par décret du 13 juin 1921 (J.O. 15 juin 1921, p. 6.831), nommé au commandement du pétrolier de l’État Garonne. Désignation semble-t-il ultérieurement rapportée (Cf. J.O. 30 juin 1921, p. 7.445 – Liste de destinations).

Par décision ministérielle du 16 décembre 1921 (J.O. 20 déc. 1921, p. 13.837), bénéficiaire d’un congé pour affaires personnelles de 3 mois à demi solde à compter du 20 décembre 1921.

Par décision ministérielle du 28 juillet 1922 (J.O. 30 juill. 1922, p. 8.011), admis sur sa demande à faire valoir ses droits à la retraite à titre d’ancienneté de services. Rayé des contrôles le 23 août 1922.

Par décret du 23 août 1922 (J.O. 25 août 1922, p. 8.879), nommé à compter du même jour au grade de lieutenant de vaisseau dans la réserve de l’armée de mer.

Par décret du 13 juillet 1926 (J.O. 14 juill. 1926, p. 7.790), promu au grade de capitaine de corvette dans la réserve de l’armée de mer.

Carrière civile ultérieure

Inspecteur de la Société des huiles Antar, antérieurement dénommée Société alsacienne des oléonaphtes [Siège social : 32, avenue Robertsau, Strasbourg].

Distinctions honorifiques

□ Cité le 10 septembre 1915, à l’ordre du jour de la Brigade des fusiliers marins.

□ Exerçant alors le commandement du Torpilleur 352, félicité le 1er mai 1917 par le préfet maritime de Cherbourg « pour s’être porté avec rapidité et décision au secours de voiliers attaqués par un sous-marin, trop éloigné du premier, il n’a pu que recueillir son équipage, mais il a réussi à sauver le deuxième et a failli couler le sous-marin, qui avait plongé à son approche et qu’il a frôlé, en essayant de la détruire à la grenade. ». [Engagement du 27 avril 1917].

□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 10 juillet 1917 (J.O. 11 juill. 1917, p. 5.317), inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier.

□ Par décret du Président de la République en date du 30 juin 1932 (J.O. 13 juill. 1932, p. 7.586), promu dans les termes suivants au grade d’officier dans l’Ordre de la Légion d’honneur :

« Le Poittevin (Léon-Jules-Émile), capitaine de corvette. Services actifs : 25 ans, dont 13 ans à la mer ; réserve : 9 ans 10 mois ; 7 campagnes ; 1 citation. Chevalier du 10 juillet 1917. »
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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TORPILLEUR 352.

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Bonsoir à tous,

Marins du Torpilleur 352

[Compléments]


— HÉBERT François Jean Alphonse, né le 4 décembre 1889 au village de Coisel, commune de Lozon (Manche), et domicilié à Bricquebec (– d° –), décédé le 1er février 1918 à 4 h. 30 à bord du Torpilleur 352 des suites de blessures reçues lors de l’explosion d’une torpille consécutive à l’abordage de ce bâtiment avec l’arraisonneur Merle-I (Acte de décès transcrit à Cherbourg, le 4 février 1918). Quartier-maître chauffeur, matricule n° 27.090 – 1 ; classe 1909, n° 446 au recrutement de Cherbourg.

• Fils de Jean François HÉBERT, né vers 1838, meunier, et Léontine PLÉNAGE, née vers 1845, « occupée au ménage », son épouse (Registre des actes d’état civil de la commune de Lozon, Année 1889, suppl. f° 1, acte n° 37).

• Époux de Blanche Augustine Aglaé LELAIDIER, avec laquelle il avait contracté mariage à Briquebec, le 4 mai 1917 (Ibid.).

□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 7 mars 1922 (art. 2 ; J.O. 15 mars 1922, p. 2.952 et 2.953), inscrit à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants :

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— LUCETTE Paul Joseph Auguste, né le 19 juillet 1887 à Bretteville-l’Orgueilleuse (Calvados) et domicilié chez ses parents à Caen (– d° –), au 130, rue d’Auge, décédé le 17 novembre 1918 à l’Hôpital maritime de Cherbourg des suites d’une pneumonie grippale. Matelot de 2e classe (28 octobre 1911), inscrit le 3 octobre 1908 au quartier maritime de Caen, n° 257 ; classe 1907, n° 1.193 au recrutement de Caen. Était employé en qualité chauffeur dans la marine marchande.

• Fils de (Registre des actes de naissance de la commune de Bretteville-l’Orgueilleuse, Année 1887, f° 4, acte n° 7) Jules Auguste LUCETTE, né le 5 novembre 1853 à Bretteville-l’Orgueilleuse (Registre des actes de naissance de la commune de Bretteville-l’Orgueilleuse, Année 1853, f° 10, acte n° 19), menuisier, et de Julia Blanche Angèle TABARD, née vers 1861, sans profession, son épouse.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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