A propos d'un extrait du discours du Maréchal Pétain Douaumont 1927

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chanteloube
Messages : 1547
Inscription : mer. nov. 10, 2004 1:00 am

Re: A propos d'un extrait du discours du Maréchal Pétain Douaumont 1927

Message par chanteloube »

Bonjour à tous,

Le texte ci-dessous est fort connu:
" Certes le soldat de Verdun a été un héros, mais sans y prétendre.
L’épreuve commençait pour en montant en ligne. Les anciens de Verdun savent ce que l'expression « relever » signifiait déjà de soumission au sacrifice, puisque les unités qui s’engageaient dans la fournaise n'en revenaient jamais qu’impitoyablement décimées.
Et, cependant, chaque soir, à la nuit tombante, on voyait de petites colonnes gravir les côtes en direction des plateaux où fumait la bataille: files d’hommes silencieux et graves, conscients du sort qui leur était réservé. Malgré les obstacles du terrain, malgré les barrages d’artillerie et les nappes de gaz, ces petites colonnes progressaient, laissant toujours en chemin des morts et des blessés.
L’officier ou le gradé, qui marchait en tête, n’avait pas besoin de se retourner; il savait qu’aucun homme valide ne voudrait manquer à l’arrivée. Tard dans la nuit, à la lueur des éclatements et des fusées éclairantes, les fractions relevantes finissaient par trouver, au fond de quelques trous d’obus, les débris des éléments à relever.
La consigne était vite passée; elle était toujours la même : « Tenir à tout prix »
Alors, commençait un drame de quatre, cinq ou six jours. Soumis au pilonnage systématique de l’artillerie ennemie, les combattants voyaient leurs camarades déchiquetés à leur poste de combat ou ensevelis vivants par le bouleversement des terres. Leur poitrine haletait sous l’action des gaz, dont les fumées blanches, jaunes, verdâtres traînaient sur le sol, mêlant leurs parfums nocifs à l’odeur nauséabonde des pourritures remuées. A tant de souffrance la pluie et la neige ajoutaient trop souvent le martyre de la boue.
Dans cet enfer et contre toute vraisemblance, nos hommes tenaient. L’arme au poing, attendant stoïquement l'ennemi ou la mort"

Je viens de lire, sous la plume de Prost qui n'avance, habituellement, rien sans avoir de sérieuses raisons de le faire, que ce texte était peut-être du à de Gaulle. A titre personnel je trouve que le style de ce texte, la période oratoire, ne correspondent pas au style gaullien, plus construit plus élaboré, alors que l'on retrouve, me semble-t-il, dans La guerre mondiale 1914-1918 (Privat éditeur) cette écriture assez sèche, précise.
Qu'en pensez-vous?

A bientôt.

CC


garance.
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Inscription : jeu. sept. 21, 2006 2:00 am

Re: A propos d'un extrait du discours du Maréchal Pétain Douaumont 1927

Message par garance. »

Bonjour
la thèse de Prost est plausible mais non confirmée car de Gaulle était "le nègre" de Pétain pendant les années 20 et rédigeait beaucoup pour lui
cdt Garance
"Il pleuvait en cette nuit de Noël 1914, où les Rois Mages portaient des Minenwerfer."
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Alain Dubois-Choulik
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Re: A propos d'un extrait du discours du Maréchal Pétain Douaumont 1927

Message par Alain Dubois-Choulik »

Bonjour
Je ne sais pas pour le phrasé de Pétain, mais ce texte sonnerait bien dans la bouche de Malraux. Il est vrai que ça diction, effaçant la ponctuation, était d'un autre demi-siècle, je n'imagine pas De Gaulle parler ainsi, mais quand on écrit pour un autre, on s'adapte.
Cordialement
Alain
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