Comment se déroulait le chargement ou la confection des obus

[alex35]

Bonjour,

Petite question naïve sur le chargement des obus.
J'ai pu voir des phots d’arsenaux où les obus paraissaient sans douille ni fusée

D'où ma question
Comment, et à quel endroit (arsenal, soute régimentaire, terrain de manœuvre...), se passait le chargement ou la confection des obus.
Et notamment l'assemblage des parties :
- obus
- douille
- détonateur
- gaine relais
- fusée

en vous remerciant,
Cordialement,

Alex

[Gardiendelombre]

Bonjour à tous,
je prends le train en marche....

Il m'a semblé voir sur une douille non pas l'emplacement d'une amorce standard,mais bien d'une munition de fusil que l'on pouvait donc sertir au dernier moment ,et qui dès lors pouvait tenir lieu d'amorce.
Est ce que c'est "possible" ?

Ceci faisait suite à un fil concernant les plaquettes de sécurité d'amorce .
Seulement ,tous les obus n'ont pas de telles sécurités .
Il doit bien en avoir une autre ....
Ce qui m'avait fait dire que la sécurité pouvait être très bien le fait qu'il fallait au dernier moment sertir l'amorce ou ce qui en tient lieu .

Maintenant ,je ne suis pas artilleur...
Je demande .

Merci à tous .

[ALVF]

Bonjour,

Votre question entraînerait des développements très longs car on ne charge pas un obus comme une cartouche de chasse!
Les instructions sur le seul chargement des obus en explosif comptent pas moins de 80 pages!
En résumé:
-le chargement en explosif s'effectue dans des ateliers de chargement bien équipés: ateliers spécialisés, parcs d'artillerie importants (Lyon, Clermont-Ferrand), École Centrale de Pyrotechnie de Bourges, Pyrotechnies Maritimes des grands ports de guerre. Au début de l'introduction des obus explosifs, le chargement pouvait être réalisé par des ateliers plus sommairement équipés, notamment dans les places fortes.
-le chargement s'effectue en fonction des explosifs employés:
-en fondu: le versement de l'explosif fondu nécessite des opérations délicates.
-en explosif pâteux: pilonné ou versé mécaniquement sous forme de pâte.
-en nougat: grains d'explosifs solides avec versement d'explosif liquide dans les interstices.
-en comprimé: explosif pulvérulent comprimé à la broche
-après chargement, l'obus est fermé par vissage dans la lumière d'une gaine ou d'une gaine-relais.
-la gaine, goupillée sur le corps de l'obus, est fermée par un bouchon en laiton qui ne doit être retiré qu'au moment de l'amorçage.
-l'amorçage est réalisé au moment de l'emploi par les artificiers. Certains obus sont pré-amorcés et leurs fusées sont protégées par une capsule retirée au moment de l'emploi.

Concernant les charges:
-les gargousses sont préparées en ateliers ou dans les Parcs d'artillerie de façon semi-artisanale dans ce dernier cas.
-les douilles sont chargées dans des ateliers spécialisés.

Les fusées sont toujours construites dans des ateliers très bien équipés, la fabrication des fusées étant particulièrement délicate.
Je reste dans les généralités car le sujet est très vaste!
Cordialement,
Guy François.

[alex35]

Bonjour,

merci pour cette réponse,

Encore une question,
le détonateur faisait-il partie de la gaine relais ou de la fusée ou était-il indépendant ?

Cordialement,

Alex

[ALVF]

Bonjour,

On distingue pour les obus explosifs:
-obus fermé par une gaine-relais: le détonateur primaire est réuni à la fusée (fusée-détonateur) et la gaine-relais, chargée en mélinite pulvérulente, est destinée à amplifier la détonation du détonateur primaire.
-obus fermé par une gaine: la fusée et le détonateur sont séparés.

En 1914: seuls les obus explosifs de 75 et de 65 de montagne sont fermés par une gaine-relais, les obus explosifs des autres calibres étant fermés par une gaine.
Ensuite, progressivement, tous les obus des calibres compris entre 65 et 155 seront fermés par une gaine-relais.
Les obus de très gros calibres ont des amorçages parfois plus complexes.
Cordialement,
Guy François.

[alex35]

Merci pour ces infos,

Cordialement,
Alex