Recherches concernant l'aviateur ULYSSE LALANNE

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Dominic
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Re: Recherches concernant l'aviateur ULYSSE LALANNE

Message par Dominic »

Je suis à la recherche d'informations et de tous documents concernant mon ancêtre, l'aviateur ULYSSE LALANNE, lieutenant de l'infanterie coloniale hors cadre Aviation (de 1912 à 1920, date de son décès)
Brevet aviation civile n° 859 en date du 03 mai 1912
Brevet de pilote militaire n° 128 en date du 13 juillet 1912
Membre de l'escadrille D 4 de Maubeuge en 1912, muté au centre d'aviation marocain d'Oujda en juin 1913, puis pilote sur Farman pendant la WW1…
Dernier grade: Chef de bataillon
?????????????
Merci beaucoup!
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dtb
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Re: Recherches concernant l'aviateur ULYSSE LALANNE

Message par dtb »

Bonjour,

Votre ancêtre a servi à l'escadrille MF 33 début 1915, avant d'être muté à la MF 55 au 3e trimestre 1915. Il a eu le célèbre pilote Dieudonné Costes sous ses ordres... qu'il a copieusement engueulé quand celui-ci a cru bon de faire une démonstration d'acrobatie à son arrivée en escadrille. Quand il a reçu une circulaire demandant des pilotes pour l'aviation d'orient, devinez qui il a proposé...

Bien cordialement,
DTB
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bruno10
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Re: Recherches concernant l'aviateur ULYSSE LALANNE

Message par bruno10 »

Bonsoir

Y aurait-il un rapport quelquonque ??

http://teemix.aufeminin.com/w/musique/t ... -Play.html

Bruno
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CTP
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Re: Recherches concernant l'aviateur ULYSSE LALANNE

Message par CTP »

Bonjour

En 1912 il participe aux Grandes Manoeuvres de Touraine

Le 15 mai 1916. il est nommé:
Adjoint tactique au chef de l'aéronautique de la 5ème armée.
La 5ème armée fait partie du Groupe des Armées du Centre région Reims.
Malheureusement le JMO de l'aéronautique de la 5ème armée en ligne s'arrête en avril 1916.

Il n'a pas de fiche MDH

Je vous envoie un message par messagerie du forum.
Cordialement
Claude
Claude Thollon-Pommerol
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TLR
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Re: Recherches concernant l'aviateur ULYSSE LALANNE

Message par TLR »

Bonjour.

L'anecdote au sujet de Coste est compréhensible dans l’ambiance du début de la guerre. Les pilotes militaires souffraient alors de ne pas être pris au sérieux.
Dans les hautes sphères de l’Armée, mais aussi au Parlement, on les a parfois accusé d’être des touristes et des acrobates. Il est donc assez normal qu’un chef d’escadrille sanctionne un tel comportement de la part d’un pilote réserviste, justement plus habitué des fêtes d’aviation que des règlements militaires.
D'ailleurs, je ne pense pas qu'aujourd'hui cela serait beaucoup mieux accepté.

TLR
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bruno10
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Re: Recherches concernant l'aviateur ULYSSE LALANNE

Message par bruno10 »

Bonsoir

Ici un entrefilet dans un journal sportif (1917) qui laisse penser qu'il a été effectivement Chef de Bataillon
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... .textePage


Dans l'Aéronautique

Le Commandant Ulysse LALANNE

C'est avec un
très vif et réel

plaisir que nous avons appris que, par un arrêté du
Sous-Secrétaire d'Etat de l'Aéronautique mi- '
litaire et maritime, en date du 23 novembre
courant, notre très sympathique ami et com-
patriote, le commandant Ulysse-Henri-Emile
LALANNE, pilote aviateur, venait d'être nom-
mé chef adjoint du cabinet du Sous-Secrétaire
d'Etat,

Le commandant Lalanne, qui est un spor-
tif ardent et un ancien membre du S.T., est
né en 1877 et fit ses études au Lycée de Tou-
louse. Reçu à l'Ecole de Saint-Cyr, il fut en-
suite affecté à l'infanterie coloniale et, dès
1912, se lançait dans l'aviation.

il est, de ce fait, un de nos plus" anciens pi-
lotes; mais, en revanche, c'est un de nos plus
jeunes chefs de bataillon de la cinquième
arme.

Après avoir fait partie de l'escadrille Deper-
dussin de Maubeuge, il partait dès 1913 pour
le Maroc, où son séjour fut marqué par plu-
sieurs exploits aériens.

Quand la guerre survint, il partit sur bi-
plan Farman ci se signala de suite par son
héroïque bravoure et sa splendide audace.

Chevalier de la Légion d'honneur, titulaire
de la Croix de guerre avec plusieurs palmes
et de la fourragère, ïe commandant La.lanne
est, en plus d'un pilote remarquable, un tech-
nicien de splendide. valeur et aussi, et par
dessus tout, le plus affable et le plus modeste
des hommes, le plus sûr et le plus serviable
des amis.

Cordialement
Bruno
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Dominic
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Re: Recherches concernant l'aviateur ULYSSE LALANNE

Message par Dominic »

Je viens de trouver un article très intéressant écrit par l'aviateur Lalanne intitulé "L'Utilisation des Aéroplanes aux Colonies" écrit en 1912 !!!

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54776390.image

(voir pages 34 à 42)
Rutilius
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Re: Recherches concernant l'aviateur ULYSSE LALANNE

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


Ulysse Henri Émile LALANNE

[ Pamiers (Ariège), 7 août 1887 ~ Gorbio (Alpes-Maritimes), 17 décembre 1920]


— ... : Élève au Lycée Pierre de Fermat, de Toulouse (Haute-Garonne).


— 1905 ~ 1907 : Élève de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, 90e Promotion, dite « La Dernière du Vieux Bahut » (1905 ~ 1907). A sa sortie de l’école, nommé sous-lieutenant au 24e Régiment d’infanterie coloniale en garnison à Perpignan (Livre d’or de Saint-Cyr – Annuaire de la Saint-Cyrienne, 1908, p. 427.)


— Mars ~ Avril 1912 : Élève-pilote à Reims.

Le Figaro, n° 90, Samedi 30 mars 1912, p. 7, en rubrique « Aviation ».

« A Reims, sous la direction de Bielovucci, les lieutenants Benoist, Pierrat, Fournier et Ruffène, les élèves Sineux, Coutard, Mouchard, Estirac, Devienne, Lalanne et Germain s'entraînent pour leur brevet. Prévost a réceptionné brillamment deux appareils militaires et Bielovucci deux appareils-école. »

Le Figaro, n° 112, Dimanche 21 avril 1912, p. 8, en rubrique « Aviation ».

« Aux écoles Deperdussin, à l’aérodrome de la Champagne, sous la direction d’Aubrun, les lieutenants Mouchard et Lalanne, arrivés tout récemment à cette école, ont passé tous deux, avec grande facilité, les épreuves du brevet. Tous les autres, officiers poursuivent journellement leur entraînement. »

Ulysse Lalanne photographié à Reims.

Gallica —> http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9 ... NNE.langFR


— Mai 1912 : Pilote breveté à titre civil. Brevet n° 859.

Le Figaro, n° 124, Vendredi 3 mai 1912, p. 7, en rubrique « Aviation ».

« La commission d’aviation de l’Aéro-Club de France a admis aux fins d’homologation les demandes de brevet de pilote aviateur de MM. Francès, Kreyder, Canal, Cottau, Ménard, Fouchard, de Clerck, Fontaine, Gérard, Étienne, Lalanne, Hentz, Perrin de Brichambaut, Garde, Rougier, Rallier du Baty, Ducasse, Germain, Cuiton, de Marnier, Prot, Cénari, Bisson. »


— 13 juillet 1912 : Pilote breveté à titre militaire. Brevet n° 128.


— ... 1912 : Affecté à Maubeuge au 2e Groupe aéronautique (Biplaces Deperdussin 80 H.P.), commandé par le capitaine Raymond Yence ; autres pilotes : le lieutenant Victor Radisson ; les sergents Didier et Verdier.


— Fin Mai 1913 : Désigné pour le 1er Groupe aéronautique, au Maroc occidental (Le Temps, n° 18.594, Lundi 26 mai 1913, p. 4, en rubrique « Affaires militaires ~ Armée ») (Centre d’aviation d’Oudja).

Autres pilotes alors affectés au Centre d’aviation d’Oujda : les pilotes Jannerod, Magnien et Bruncher ; le lieutenant Souleilland, qui mourra accidentellement en Septembre 1913 ; le lieutenant Victor Radisson.

Le Gaulois, n° 13.020, Samedi 7 juin 1913, p. 4, en rubrique « Aviation ».

« Le lieutenant Lalanne part au Maroc. — Le lieutenant Lalanne va rejoindre le centre d’aviation marocain d’Oudjda. Il emmène avec lui deux monoplaces Deperdussin. Le lieutenant Lalanne est un de nos meilleurs pilotes.
Il a participé brillamment aux grandes manœuvres de 1912. Il appartenait à l’escadrille Deperdussin de Maubeuge, dont l’activité est incessante et dont on a pas oublié le grand raid récent. Il avait effectué des essais de lancement de bombes particulièrement réussis qui lui avaient valu les félicitations du général Desaleux, gouverneur de Maubeuge. C’est un courageux, un travailleur et un pilote de grande classe, qui va prendre place avec joie au poste de combat, avec ses camarades Jannerod, Magnien, Bruncher et Souleilland.
»

Le Gaulois, n° 13.224, Dimanche 28 décembre 1913, p. 3, en rubrique « Au Maroc ».

« Oudjda, 27 décembre. — Hier a eu lieu, en présence des officiers et soldats composant le centre d’aviation d’Oudjda, l’exhumation du corps du lieutenant Souleilland, tué dans une chute d’aéroplane au mois de septembre dernier le corps a été réclamé par la famille. Le lieutenant-aviateur Lalanne accompagnera la dépouille mortelle de son ami à Toulouse. Où l'inhumation aura lieu. »

Le Gaulois, n° 13.241, Mercredi 14 janvier 1914, p. 2, en rubrique « Nécrologie ».

« Les obsèques du lieutenant-aviateur Soleilland, tué au Maroc, en septembre dernier, ont eu lieu à Péguilhen (Haute-Garonne), en présence du maire de Boulogne-sur-Gesse et d’une nombreuse assistance. Au nom du ministre de la guerre, le lieutenant-aviateur Lalanne, venu spécialement d’Oudja, à cet effet, a prononcé le panégyrique du défunt. »

Le Gaulois, n° 13.291, Jeudi 5 mars 1914, p. 3, en rubrique « Au Maroc ».

« Un raid d'aéroplane de 1,600 kilomètres. — Oudjda, 4 mars. L'escadrille d’aviation d’Oudjda a effectué sans incident un raid aux avant-postes comportant un parcours de 1.600 kilomètres.
Chaque officier avait un mécanicien comme passager. Le lieutenant Lalanne a pris à bord de
son aéroplane, de M’çoun à Oudjda, le caïd de M’çoun, chef marocain influent et dévoué à la
cause française.
»

Le Gaulois, n° 13.321, Samedi 4 avril 1914, p. 5, en rubrique « Dernière heure ~ Petites nouvelles ».

« Pendant la sortie de la garnison de M’çoum (Maroc oriental), le 1er avril, les lieutenants aviateurs Lalanne et Radisson ont expérimenté des bombes explosives qui ont été lancées avec succès sur des groupements marocains. »


— Décembre 1914 : Nommé chevalier de la Légion d’honneur « pour services rendus à l’aéronautique » (Le Temps, n° 19.511, Lundi 7 décembre 1914, p. 3, en rubrique « Affaires militaires ~ Armée ») ; avec le lieutenant Moineau, décoré par le commandant Girod lors d’une cérémonie organisée sur le champ d’aviation des escadrilles de Paris.

• Le Temps, n° 19.523, Samedi 19 décembre 1914, p. 6..

« Les vols de nuit sur Paris. — La remise officielle, par le commandant Girod, de la croix de la Légion d’honneur aux lieutenants aviateurs Lalanne et Moineau a eu lieu hier sur le champ d’aviation des escadrilles de Paris. Cette cérémonie a été très impressionnante.
Le lieutenant Lalanne, de l’infanterie coloniale, a gagné sa croix, d’abord sur les champs de bataille du Maroc, puis sur le front, où sa conduite est celle d’un beau soldat.
Quant au lieutenant Moineau, qui a déjà reçu la médaille militaire, il a montré que l’aviateur de
guerre était digne du grand sportif qu’on a applaudi tant de fois en France et à l’étranger. Devant les troupes assemblées, le commandant Girod a rappelé la belle carrière des deux officiers.
Puis douze appareils ont pris immédiatement leur vol et ont plané sur Paris et la périphérie. L'un d’eux est allé, en un vol rapide, jusque dans la direction de Montdidier, où on avait signalé le passage d’un appareil allemand.
Enfin, à la nuit, on entendait dans l’air le ronflement d’un moteur et, de temps en temps, on apercevait dans le ciel une étoile filante. C’était un exercice de vol de nuit effectué par l’escadrille, exercice qui, dès à présent, devient un service régulier.
»


[strike]Avril 1916 [/strike] 25 octobre 1915: L’Escadrille M.-F. 55, alors commandée par le capitaine Ulysse Lalanne, est citée de la sorte à l’ordre du jour (Le Temps, n° 20.017, Mercredi 26 avril 1916, p. 4, sous le titre « Citations à l’ordre du jour ») :

« L’escadrille M.-P. 55 : a rendu pendant les opérations des services tout à fait exceptionnels, grâce à la compétence et à l’énergique impulsion de son chef, le capitaine Lalanne, au courage, à l’audace et au dévouement absolu de son personnel. »

(Citation à l’ordre du jour de la IVe Armée n° 406, 25 oct. 1915 ; V. ci-dessous).


— En mai 1917 : Alors membre du cabinet du sous-secrétaire d’État à l’Aéronautique militaire (Daniel-Vincent) – rattaché au Ministère de la Guerre (Paul Painlevé) –, assiste à la visite de l’École d’aviation du camp d’Avord par M. Sharp, ambassadeur des États-Unis en France.

Le Temps, n° 20.403, Jeudi 17 mai 1917, p. 3.

« M. SHARP AU CAMP D’AVORD. — L'ambassadeur des États-Unis, M. Sharp, a visité hier l’école d’aviation du camp d’Avord, où se trouvent la plus grande partie des aviateurs venus des États-Unis en France. Une imposante manifestation eut lieu en son honneur.
M. Sharp était accompagné de son fils, du major Mitchell, chef de la mission américaine d’aviation en France ; de M. Sillac et du docteur Gros. Le lieutenant-colonel Girod, inspecteur général des écoles d’aviation, de commandant Arnouil et le capitaine Lalanne, du cabinet du sous-secrétaire d’État de l’aéronautique, firent les honneurs de l’école à l’ambassadeur des États-Unis.
Les troupes d’aviation, rangées en carré, ont été passées en revue par M. Sharp et par le colonel
Girod.
L’ambassadeur serra la main des pilotes américains et de leur chef. La revue terminée, le colonel Girod pria M. Sharp de se placer devant le drapeau et prononça l’allocution suivante :


" Je vous convie, d’un même cœur vibrant, à rendre les honneurs à la grande nation qui vient d’enfer dans la Ligue du droit et de la liberté.
Je vous convie à saluer ses représentants, à leur présenter vos armes.
A cette heure solennelle de l’Histoire, élevez vos cœurs et vos espoirs la Victoire resplendit.
A la mémoire de La Fayette, pour les États-Unis d’Amérique, pour la victoire des armées alliées, trompettes, faites éclater vos fanfares.
Et toi, drapeau de la France, étendard sacré qui portes avec nos gloires le sang de nos morts, incline-toi puis fais remonter tes couleurs vers le ciel, fier et vibrant, tout rempli de notre foi, de nos serments, de notre flamme, pour, la patrie et pour la liberté.
Présentez vos armes.
Trompettes : aux champs! au drapeau ! "

Les troupes défilèrent ensuite dans un ordre impeccable devant l’ambassadeur et les autorités présentes.
M. Sharp assista ensuite à de très belles évolutions d’avions. Retenu à dîner par les officiers
de l’école, l’ambassadeur n’est rentré que ce matin à Paris. Pendant une partie du chemin, des avions français et américains survolèrent la voiture de M. Sharp.
L’ambassadeur s’est montré vivement touché des honneurs qui ont été rendus à son pays.
»


— 23 novembre 1917 : Alors chef de bataillon, nommé chef adjoint du cabinet du sous-secrétaire d’État à l’Aéronautique militaire et maritime (J.-L. Dumesnil) – rattaché au Ministère de la Guerre (Georges Clemenceau, cumulant ce ministère avec la Présidence du conseil)(Le Temps, n° 20.595, Dimanche 25 novembre 1917, p. 2, en rubrique « Nouvelles du jour ~ Les cabinets ministériels »), en remplacement de l’ingénieur principal du génie maritime Gille, appelé à d’autres fonctions (Le Matin, n° 12.326, Dimanche 25 novembre 1917, p. 2, en rubrique « Dans les ministères »).

Rugby, n° 61, 1er décembre 1917, p. 2.

« Dans l’Aéronautique. — Le Commandant Ulysse LALANNE. — C’est avec un très vif et réel
plaisir que nous avons appris que, par un arrêté du Sous-Secrétaire d’État de l’Aéronautique militaire et maritime, en date du 23 novembre courant, notre très sympathique ami et compatriote, le commandant Ulysse-Henri-Émile LALANNE, pilote aviateur, venait d’être nommé chef adjoint du cabinet du Sous-Secrétaire d’État.
Le commandant Lalanne, qui est un sportif ardent et un ancien membre du S.T., est né en 1877 et fit ses études au Lycée de Toulouse. Reçu à l’École de Saint-Cyr, il fut ensuite affecté à l’infanterie coloniale et, dès 1912, se lançait dans l’aviation.
Il est, de ce fait, un de nos plus anciens pilotes ; mais, en revanche, c’est un de nos plus jeunes chefs de bataillon de la cinquième arme.
Après avoir fait partie de l’escadrille Deperdussin de Maubeuge, il partait dès 1913 pour le Maroc, où son séjour fut marqué par plusieurs exploits aériens.
Quand la guerre survint, il partit sur biplan Farman et se signala de suite par son héroïque bravoure et sa splendide audace.
Chevalier de la Légion d’honneur, titulaire de la Croix de guerre avec plusieurs palmes et de la fourragère, le commandant Lalanne est, en plus d’un pilote remarquable, un technicien de splendide valeur et aussi, et par dessus tout, le plus affable et le plus modeste des hommes, le plus sûr et le plus serviable des amis.
A lui vont toutes nos sympathies et nos meilleures félicitations. – A. C.
»


— Mars 1918 : Assiste au dîner donné par l’Aéroclub de France en l’honneur de Rolland Garros et d’Anselme Marchal, dîner à l’issue duquel ces deux aviateurs furent respectivement décorés par M. Dumesnil, sous-secrétaire d’État à l’Aéronautique militaire et maritime, de la rosette d’officier et de la croix de chevalier de la Légion d’honneur, après leur évasion d’Allemagne.

Le Gaulois, n° 14.755, Vendredi 3 mars 1918, p. 2.

« Les Héros retrouvés. ROLAND GARROS, officier, MARCHAL, chevalier de la Légion d’honneur. — Tous les mois, les membres de l’Aéro-Club se réunissent en un dîner intime. Celui d’hier se relevait de beaucoup de fierté et de joie, car on y fêtait deux héroïques revenants, les aviateurs Roland Garros et Anselme Marchal, évadés des prisons allemandes.
Ils étaient là tous deux, vêtus de vêtements civils, modestes et comme gênés de se sentir le point de mire de tous les regards, de se trouver à l’honneur après avoir été à une si dure peine. M. Dumesnil, sous-secrétaire d’État à l’aéronautique, avait pris place entre eux ; et, tout autour, une brillante et martiale assistance d’officiers : le général Dubail, gouverneur militaire de Paris ; le commandant Darsemaine, représentant le grand quartier général ; le commandant Lalanne, chef adjoint du cabinet du sous-secrétaire d’État ; le commandant Leclerc, commandant l’aviation du
camp retranché de Paris ; le commandant Cagnot, directeur des services techniques de l’aéronautique, et qui fut l'inventeur des
"saucisses" d’observation ; le lieutenant-colonel Girod, inspecteur général des écoles d’aviation ; le commandant Guignard, directeur des services de fabrication de l’aviation ; le colonel Dhé, directeur de l’aéronautique ; les pilotes Audemars, Alfred Leblanc, les capitaines Heurtaux et Nungesser, leur croix de guerre barrée de palmes nombreuses, Fonck ; le lieutenant Niox, fils du gouverneur militaire des Invalides ; le lieutenant Gilbert, le commandant de Goÿs de Mezayrac, trois autres évadés d’Allemagne ; le préfet de la Seine, M. Deutsch de la Meurthe, M. Grosdidier, sénateur de la Meuse ; M. Lucquet de Saint-Germain, le prince Léon Cantacuzène, Me Clunet, le comte de Lambert, le baron van Zuylen, M. Lucien Millevoye, etc.
Au dessert, M. Deutsch de la Meurthe, M. Lucien Millevoye, M. Grosdidier saluèrent en termes chaleureux et vibrants les deux vaillants aviateurs dont l’incroyable énergie symbolise l’exaltation d’une des plus belles qualités de la race française ; puis M. Dumesnil, après avoir rendu un vibrant hommage aux aviateurs morts et lu la liste des trente-quatre qui jusqu’à ce jour ont réussi à échapper aux mains des ennemis pour venir reprendre leur grand devoir, se tourna à droite, se tourna à gauche, et dit d’une voix forte :


" Un grand bonheur m’échoit ce soir. Au nom du gouvernement, je vous apporte, à vous Garros, la rosette d’officier de la Légion d’honneur à vous Marchal, la croix de chevalier. Mais souffrez que je me borne à vous en remettre ici les insignes. A des héros comme vous, il faut la consécration des champs de bataille. C’est au front, devant tous vos camarades assemblés, que vous devez recevoir l’accolade de vos chefs ! "

Alors ce fut dans la salle une explosion d’enthousiasme indescriptible, un tonnerre d’applaudis-sements frénétiques, une tempête de cris : "Vive Garros ! Vive Marchal ! " cependant que toutes les mains se tendaient frémissantes vers les deux aviateurs et que M. Garros père, tout ému, serrait son fils dans ses bras.
Voici le texte du décret qui nomme le nouvel officier et le nouveau chevalier de la Légion d’honneur :


" Sont inscrits au tableau spécial de la Légion d’honneur les officiers dont les noms suivent :

Pour officier :

GARROS (Adrien-Roland-Georges), lieutenant d’infanterie (active), au service des fabrications de l’aviation militaire.
Grand aviateurs d’avant-guerre, dont le nom est un symbole de bravoure et de modestie ; a mis au service de la patrie, dès le début des hostilités, ses admirables qualités d’intelligence, d’audace et d’habileté professionnelle. Tombé aux mains de l’ennemi, a gardé intactes sa confiance, son énergie et son indéfectible volonté. A échappé aux Allemands dans des conditions qui jettent un nouvel éclat sur son nom. (Croix de guerre.)


Pour chevalier :

MARCHAL (Anselme-Léon-Émile), lieutenant d’infanterie (réserve), au service des fabrications de l’aviation militaire.
Pilote de premier rang. Après avoir donné sur le front des preuves éclatantes de sa valeur, s’est proposé pour une entreprise des plus hardies. Tombé aux mains de l’ennemi après avoir survolé plus de 1.300 kilomètres de terre allemande, est parvenu à s’évader dans des circonstances qui font ressortir une fois de plus ses hautes qualités militaires et morales. (Croix de guerre.) "

Ce fut une belle et réconfortante soirée.

P. Contamine de Latour.
»

________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.
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CTP
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Re: Recherches concernant l'aviateur ULYSSE LALANNE

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Bonsoir

Bravo Daniel!

Cordialement
Claude
Claude Thollon-Pommerol
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Rutilius
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Re: Recherches concernant l'aviateur ULYSSE LALANNE

Message par Rutilius »


Bonsoir Dominic,
Bonsoir à tous,


Bref complément se rapportant au passage d'Ulysse Lalanne à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr :

— 1905 ~ 1907 : Élève de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, 90e Promotion, dite « La Dernière du Vieux Bahut » (1905 ~ 1907). Classé 106e/275 au concours d’admission organisé en 1905 (Le Temps, n° 16.175, Lundi 2 octobre 1905, p. 2, en rubrique « Affaires militaires ~ Armée ») ; classé 26e / 279 à l’examen de sortie (Le Matin, n° 8.581, Lundi 26 août 1907, p. 4, en rubrique « La vie militaire ») (*) ; nommé sous-lieutenant au 24e Régiment d’infanterie coloniale, en garnison à Perpignan (Le Matin, n° 8.611, Mercredi 25 septembre 1907, p. 2, en rubrique « La vie militaire » ; Livre d’or de Saint-Cyr – Annuaire de la Saint-Cyrienne, 1908, p. 427.)

_______________________________________________________________________________________

(*) Selon l’arrêté l'affectant à l’infanterie coloniale (Le Matin, n° 8.611, Mercredi 25 septembre 1907, p. 2, en rubrique « La vie militaire »), son rang de sortie de l’école aurait été 24e / ...
_______________________________________________________________________________________

De manière singulière, je n’ai trouvé aucune information à son propos après 1918, et notamment la date de son décès, survenu au début des années 1920. La connaitriez-vous ?

Bien amicalement à vous,
Daniel.
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