SAINT JACQUES Goélette du Havre

olivier 12
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Re: SAINT JACQUES Goélette du Havre

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

SAINT JACQUES


Goélette de 340 tx JB et 600 tpl
Armateur Desmarais Frères Le Havre
Capitaine DAUSSY Placide Capitaine au cabotage n° 275 Fécamp
13 hommes d’équipage tous Français
Traversée Fécamp - Cardiff sur lest. Route au N37W à 2 nœuds
Ralentit pour naviguer de conserve avec SAINT ANTOINE DE PADOUE

Rapport de la Commission d’enquête

Cette commission se réunit au Havre et se compose de :
- LV Millet
- Vincent Administrateur de 2e classe
- Mannoni Capitaine au Long Cours

Le 24 Avril 1917 à 07h00 du matin, près du Bill de Portland, SAINT JACQUES aperçoit un sous-marin à un mille dans le Sud. Ce sous-marin ouvre aussitôt le feu sur lui et tire 7 à 8 coups de canon sur l’avant de la goélette. L’équipage embarque dans les deux embarcations et pousse du bord. Il s’éloigne dans l’Ouest. Le sous-marin tire sur le SAINT JACQUES. C’est alors que SAINT ANTOINE DE PADOUE laisse abattre et ouvre le feu sur le sous-marin. Après 5 coups de canon de la goélette le sous-marin cesse son tir, prend des dispositions de plongée, ne montre plus que son périscope, puis disparaît. L’équipage du SAINT JACQUES remonte alors à son bord. Grâce à l’effort de tous, on parvient à épuiser les voies d’eau provoquées par les trous d’obus. On rentre à Portland vers midi, des chalutiers ayant passé une remorque au SAINT JACQUES.
Le sous-marin avait tiré environ une quinzaine de coups. Les avaries se situent sur la coque à tribord (5 trous d’obus sous la flottaison) et dans les haubans de misaine. Le navire a été sauvé car on lui a donné de la bande sur bâbord en déplaçant le lest. Un culot d’obus trouvé à bord permet de dire que le sous-marin possédait un canon de 88 mm.

Le capitaine de SAINT JACQUES s’est conduit de façon parfaitement honorable et a fait tout ce qui était en son pouvoir pour sauver son bateau. Le retour sur Portland a été difficile et peu s’en est fallu que le voilier ne coule avant d’arriver. Il est hors de doute que c’est l’action de guerre du SAINT ANTOINE DE PADOUE qui a sauvé le SAINT JACQUES. Sans lui, le sous-marin l’aurait coulé par les procédés habituels, artillerie et bombes. Il est clair que l’ennemi a plongé pour échapper au SAINT ANTOINE DE PADOUE.
Le capitaine du SAINT JACQUES, tout en s’étant très bien conduit, ne mérite ni récompense ni sanctions.

Voici le plan de l’action

Image

Le sous-marin attaquant

Voici sa silhouette.

Image

Ce sous-marin n’est pas identifié. Toutefois, on pourrait penser à l’UB 32 du Kplt Max VIEBEG qui patrouillait à cette époque entre Cherbourg, Portland et Wolf Rock. Ce sous-marin, de type UB II, était effectivement équipé d’un canon de 88 mm.
Correction : c'était l'UB 31 de l'Oblt Thomas BIEBER. Voir posts de Gastolli ci-dessous

Voici la signature du capitaine DAUSSY

Image

Cdlt
olivier
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Gastolli
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Re: SAINT JACQUES Goélette du Havre

Message par Gastolli »

Bonjour,

it was not UB 32, I have seen the war diary of that boat for that date, it just sank the MARIE BLANCHE at about the same time in the same general area, later was attacked by AMBUSCADE...

Oliver
olivier 12
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Re: SAINT JACQUES Goélette du Havre

Message par olivier 12 »

Bonjour Oliver,

Thanks for this information.
But I don't see what other submarine could be in the vicinity.

Could it be possible that, having no result in his attack and having not used torpedo, Kplt Viebeg has considered useless to mention it in his war diary ?

In some other cases, when a ship meet with a submarine and is not sunk, I have seen it's often difficult to identify the submarine. No mentions of the facts can be found on the german side!

Cdlt
olivier
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Gastolli
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Re: SAINT JACQUES Goélette du Havre

Message par Gastolli »

Bonjour Olivier,

well, the German official history just have not enough pages to cover all the incidents, especially during 1917 with more than 3.000 ships sunk! It was impossible to go into detail.

But I have the attacker for this one, it was UB 31 (OLt. z.S. Thomas Bieber) which left Zeebrugge the same day than UB 32 and so also was in the same general area!

Extract from war diary (in German):
04:10 a.m. Bei Hellwerden achteraus einen Dreimastschoner gesichtet, der die englische Küste ansteuert. Kehrt gemacht und auf den Schoner zugehalten

06:50 a.m. Von NW her kommt ein einzelner Dampfer in Sicht, der sich rasch nähert an StB ein zweiter Dreimastschoner.

07:30 a.m. "Auf 70 hm Feuer eröffnet auf den Dampfer, der daraufhin sofort Stoppen durch Dampf abblasen markiert, in Wirklichkeit aber weiterfährt und F.T.-Signale abgibt. Der Dampfer ist dunkelgrau gemalt, hat 1 Schornstein, 2 Masten und die Bauart eines gewöhnlichen Frachtdampfers. Ich vermute in ihm auf jeden Fall eine U-Bootsfalle.
Nachdem er einen Treffer erhalten hat, bleibt er gestoppt liegen. Inzwischen bin ich auf 40 hm an den ersten Schoner herangekommen und nehme diesen unter Feuer, nach den ersten Schüssen dreht er bei, die Besatzung geht in die Boote und pullt von dem Schiff weg. Unter langsamer Annäherung Segler weiter beschossen und mehrere Treffer erzielt.
Plötzlich eröffnet der zweite Segler, der in der Sonne stehend auf 8 - 9 hm herangekommen ist, aus zwei Geschützen Feuer und liegt sofort mit deckenden Salven am Boot.
Daraufhin, um womöglich nicht auch noch von den anderen beiden unter Feuer genommen zu werden"



Well, the only question remaining now is: which ship was this steamer, probably an Q-ship!?


Oliver
Rutilius
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Re: SAINT JACQUES Goélette du Havre

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


■ Le capitaine du trois-mâts goélette Saint-Jacques lors de l’attaque du 24 avril 1917.


— DAUSSY Placide Eugène, né le 8 juillet 1881 à Yport (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –) et décédé le 27 mars 1945 à Fécamp (– d° –). Capitaine au cabotage, puis capitaine de la marine marchande, inscrit à Fécamp, n° 275.

Fils de Placide Édouard DAUSSY, marin, et d’Eulalie Jeanne Marguerite FRIBOULET, ouvrière en filets, son épouse (Registre des actes d’état civil de la commune d’Yport, Année 1881, f° 41, acte n° 73). Époux de Marguerite Amélie LOISEL, avec laquelle il avait contacté mariage à Yport, le 27 novembre 1906 (Registre des actes d’état civil de la commune d’Yport, Année 1906, f° 75, acte n° 135).

Chevalier du Mérite maritime (D. 11 août 1930, J.O. 15 août 1930, p. 9.482 et 9.483) ; officier du Mérite maritime (D. 24 août 1938, J.O. 4 sept. 1938, p. 10.460).

En 1933, nommé co-arbitre titulaire au Conseil d’arbitrage de Fécamp, chargé d’examiner les différends entre les entreprises de pêche maritime et leurs équipages (Arr. min. Mar. mar. 15 févr. 1933, J.O. 17 févr. 1933, p. 1.573). De nouveau nommé à cette fonction en 1934 (Arr. min. Mar. mar. 9 mars 1934, J.O. 14 mars 1934, p. 2.645).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
grieme76
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Re: SAINT JACQUES Goélette du Havre

Message par grieme76 »

Bonjour

Une petite coupure du journal de Rouen du 6 juin 1917 parle de votre sujet
Consultation en ligne de ce journal , sur le site des archives départemental du 76

Cordialement


Pour le GRIEME
François
François
Rutilius
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Re: SAINT JACQUES Goélette du Havre

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


■ L’engagement du 24 avril 1917.


Le Journal de Rouen, n° 157, Mercredi 6 juin 1917, p. 2.

« Combat contre un sous-marin. — Fécamp, 5 juin. — Le capitaine Richard et l’équipage du voilier fécampois Saint-Antoine-de-Padoue, à MM. Charles Le Borgne et Cie vont recevoir deux dons de mille francs, de la part de leur armateur et de la Chambre de commerce de Fécamp, pour les faits suivants :
Alors que le Saint-Antoine, qui est armé d’un canon, naviguait de conserve avec un autre voilier fécampois, le Saint-Jacques,
[censuré] les deux bateaux se perdirent de vue pendant la nuit. Le lendemain, le Saint-Jacques fut attaqué et canonné par un sous-marin ennemi. Mais le Saint-Antoine manœuvra pour se rapprocher et canonna à son tour le sous-marin.
Malheureusement,
[censuré] le sous-marin plongea et disparut, sans avoir pu être détruit. L’équipage du Saint-Jacques, qui avait quitté son bord, le réintégra, après constatation que le navire, malgré ses avaries, pouvait naviguer, et le Saint-Antoine l’escorta jusqu’à la côte où il put s’échouer en de bonnes conditions.
A son retour, le Saint-Antoine rencontra de nouveau un sous-marin qu’il canonna et qui disparut rapidement en plongée.
La Chambre de commerce a décidé de demander pour lui la croix de chevalier de la Légion d’honneur.
»


L’Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 6.438, 22 juin 1917, p. 4.

« Un équipage récompensé. ― Le capitaine et l’équipage du voilier Saint-Antoine-de-Padoue, à la maison Charles Le Borgne, ont reçu dimanche les gratifications de 1.000 francs accordées par la Chambre de commerce de Fécamp et l’armateur, pour avoir canonné deux sous-marins allemands et avoir sauvé ainsi sept autres voiliers, dont le Saint-Jacques, de Fécamp, également. Cet exploit a fait l’objet d'un communiqué du Ministère de la Marine.
Voici les noms de ces braves gens : Albert Richard, capitaine ; Louis Ladire, second, de Fécamp ; les canonniers Pierre Leroy, de Granville, et Charles Bougon, de Fécamp ; les matelots Dupré, Millet, Duchemin, Hignot, Beaufour et Richard, de Fécamp, et Levionnais, de Saint-Martin-aux-Buneaux, et le mousse Charles Noël, de Saint-Valéry-en-Caux.
On sait que dans le même ordre d'idées, un journal parisien a ouvert une souscription pour les marins du commerce qui luttent contre les sous-marins ennemis. M. Charles Le Borgne a versé 5.000 francs à cette souscription et certains équipages ont reçu des récompenses de 25.000 et même de 30.000 francs.
»


Edmond TRANIN : « Les rouliers de la mer (1914~1918) », éd. Payot, Paris, 1928, préface de M. Georges Leygue, p. 195.

« Le 24 avril 1917, le petit trois-mâts goélette, appartenant à MM. Leborgne, et commandé par le patron Richard, faisait route au jour levant vers Portland, qu’il pensait atteindre vers midi.
Meilleur marcheur, le Saint-Jacques, avec lequel il devait naviguer de conserve, l’avait distancé dans la nuit.
Mis en éveil par un cargo qui, à quelques milles, paraissait arrêté et lâchait précipitamment sa vapeur, le Saint-Antoine-de-Padoue s’approcha en curieux.
A moins de deux milles, masqué par la masse du gros navire, un sous-marin allemand était en train de régler son compte au Saint-Jacques.
Serrant le vent au plus près, la goélette courut au secours du camarade.
A la première décharge, le canon-revolver, dont l’équipage était si fier, se détraqua. Pendant la réparation, le sous-marin, qui se détachait, majestueusement, à 2.000 mètres, manœuvra pour se présenter de pointe, n’offrant ainsi qu’une cible réduite, en lame de couteau.
Semblant néanmoins impressionné par l’audace de ce petit voilier, il plongea promptement, pour ne plus reparaître.
»
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Re: SAINT JACQUES Goélette du Havre

Message par Rutilius »

.
Bonjour à tous,


Appartenait également à l’armement Desmarais Frères, du Havre, le trois-mâts goélette Anne-Antoinette (Capitaine Guillaume LE PIVERT), qui échappa le 16 septembre 1917 à l’attaque d’un sous-marin allemand pour l’heure non identifié.

—> pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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