USTARITZ — Cargo — Société d’importation du Nord et de l’Est, Rouen.

[Rutilius]

Bonsoir à tous,

■ Historique très partiel.

— 2 mars 1918 : Repousse l’attaque d’un sous-marin.

• Journal officiel du 9 mai 1918, p. 4.035.

« Un témoignage officiel de satisfaction est accordé au vapeur Ustaritz (Société d’importation du Nord et de l’Est) : pour l’entrain et l’énergie dont chacun a fait preuve lors d’une rencontre de sous-marin que le tir de ce vapeur a forcé à plonger. »

• Le Journal, n° 9.379, Samedi 1er juin 1918, p. 3.

« LA SOUSCRIPTION DU "JOURNAL" — LES DONS AUX HÉROS DE LA MER

Sous la présidence du vice-amiral Fournier, le comité de répartition des fonds de la Souscription nationale ouverte pour récompenser les équipages de la marine marchande qui se distinguent dans la lutte contre les sous-marins ennemis a tenu sa séance de mai au "Journal".
Après avoir voté un supplément de 50 francs en faveur d'un homme du paquebot Savoie, de la Société générale des transports maritimes à vapeur, omis sur la liste d’équipage, le comité a examiné les propositions de primes établies d’après les rapports, de la Direction générale de la guerre sous-marine, rédigés à la suite d’enquêtes faites dans les ports sur les engagements entre navires de commerce et sous-marins ennemis. Il a alloué des primes à des officiers et hommes d’équipage des navires ci-dessous désignés :

Vapeur Ustaritz .................................................................................................. Francs 1.400
Voilier Monténégro ....................................................................................................... 6.200
Trois-mâts-goélette Saint-Joseph ................................................................................... 2.400
Vapeur Garonne II ....................................................................................................... 2.500
Vapeur Draa ................................................................................................................. 4.800
Quatre-mâts Nord ......................................................................................................... 4.000
Vapeur Radium ............................................................................................................. 3.100
_______
24.400

Paquebot Savoie (supplément).............................................................................................. 50
_______
24.450

Le vapeur Ustaritz, de la Société d’importation du Nord et de l’Est, de Rouen, ayant aperçu un sous-marin à contre-bord, réussit à l’encadrer de ses projectiles, bien qu’il fut à grande distance, de telle façon qu’il le força à plonger. Le capitaine, ses officiers et son équipage ont reçu un témoignage officiel de satisfaction du ministre de la marine. [...] »

[olivier 12]

Bonjour à tous,

USTARITZ



Cargo lancé le 28 Juillet 1914 au chantier George Brown & Co de Greenock1183 t. Longueur 71,6 m Largeur 10,1 m
1914 USTARITZ Cie des Chargeurs Français. Bayonne
1916 USTARITZ Faustin et Cie Bayonne
1917 USTARITZ Société d’Importation du Nord et de l’Est. Bayonne
1920 USTARITZ Quitard et Cie Bayonne
1922 USTARITZ Société charbonnière industrielle de Normandie
1930 MARIE THERESE LE BORGNE Ch. Le Borgne. Marseille
1933 GRAZIELLA SA Transporti Marittimi & Affini. Venise
1938 REGGIO EMILIA Idem.
1943 RINUCCI Idem
1951 RINUCCI Biagio Mancino Gênes

Démoli à Vado Ligure (banlieue de Savone) en 1968

3 Février 1918 Recueille les naufragés du vapeur LUTECE torpillé la veille

Rencontre avec un sous-marin le 2 Mars 1918.



Rapport du capitaine

Quitté Barry Dock le 27 Février 1918 à 20h00 avec 28 hommes d’équipage et 1600 tonnes de charbon pour Rouen.
Le 28 à 00h20 N/S de Bull Point. Fort vent de Nord. Mer grosse. A 06h00 E/W de Harland Point. Grains de grêle et de neige. Violent roulis et tangage. Navire couvert par la mer. 09h50 Trevose. 14h45 Pendeens. Mer démontée. A 15h30 une énorme vague déferle sur le navire et enlève la baleinière bâbord, tout ce qui se trouve sur le pont et envahit la cuisine, le salon et les cabines. Le radeau se dessaisit et arrache le prélart du panneau 3. Le navire prend de la gite et reste un moment engagé. 16h00 E/W de Longship. D’énormes vagues déferlent sur le navire qui fatigue dans toutes ses parties. Fait route pour se mettre à l’abri sur rade de Penzance. Vidé les escarbilles tombées dans la cale machine et qui engagent les crépines.
18h15, mouillé sur rade de Penzance les deux ancres. Grains de neige d’une extrême violence. Mis les feux de rade et bonne veille.
Appareillé le 1er Mars à 13h50 après avoir remis de l’ordre partout. Cales machine vidées. Crépines débouchées. Changé prélarts des panneaux 3 et 4.
A 17h00, mouillé sur rade de Falmouth pour arraisonnement et appareillage à 17h30. Fort vent de NNE.

2 Mars 02h15 Start Point. A 07h00, par 50°15 N et 03°13 W Greenwich, le lieutenant Layec qui était de quart me prévient d’un objet suspect à 4 milles sur tribord. C’était un sous-marin en surface faisant route sur Start Point et je fais mettre aux postes de combat. Tiré au canon dans sa direction et au 5e coup de canon le sous-marin disparaît. Envoyé télégramme pour signaler sa présence et mis la machine à vitesse maximum.
11h25 Portland. 18h50 Sainte Catherine. Mouillé sur rade de St Helen à 21h00.
3 Mars visite d’arraisonnement. Suis prévenu qu’il n’y a pas de convoi pour nous.
4 Mars Ouvert le panneau 1 et mis l’équipage à redresser le navire qui avait pris une forte gite sur bâbord. Appareillé à 17h30. Arrivé à 18h25 à Dunnose par temps bouché. Arraisonné le Mardi 5 à 04h00 au barrage. Pris le pilote à 11h30. Passé Villequier à 14h30. Mouillé à l’entrée du bassin à pétrole le 6 Mars à 08h00. Venu décharger au poste 4.

Rapport de l’officier AMBC

Rôle de combat affiché. Le commandant n’avait pas donné d’ordres spéciaux au chef de section en cas de combat. Le chef de section avait donné l’ordre à ses hommes d’ouvrir le feu sur tout objet suspect avec hausse de 800 m la nuit, 1500 à 4000 m le jour suivant la visibilité.
Le 2 Mars les 2 pièces sont chargées, non amorcées, avec hausse à 4000 m. Par suite d’une négligence regrettable de Boldron qui aurait dû le faire au lever du jour. Dès que le sous-marin est aperçu le second maître Kerrien donne à Boldron hausse 4000, dérive 106. Boldron va ) la pièce avant et règle par erreur la hausse à 4400 m puis fait feu. Le personnel arrive aussitôt, sauf le second capitaine, adjudant de tir, qui n’était pas habillé et n’arrivera qu’une fois le tir terminé.
1er coup bon en direction, mais court.
2e coup idem
Ordre : augmenter de 1600 m
3e coup bon en direction mais court
Changement de route du tireur et dérive 110
4e coup Bon en direction mais court.
5e coup à droite

Critique

Conduite du tir bien faite. Une seule erreur, vouloir tirer avec les deux pièces. Il eut été préférable de se rendre auprès de celle qui tirait et de donner l’ordre à l’autre de se taire. La conduite de tir aurait versé dans le gâchis si la pièce arrière avait tiré suite à la mauvaise transmission des ordres et à la confusion des points de chute. Aucune consigne n’ayant été donnée, les deux pièces auraient dû tirer.
Mais le pointeur s’est aperçu, au moment de tirer, qu’un caisson d’outillage le gênait. Il a voulu qu’on le déplace, mais ce caisson était lourd et la pièce ne put tirer avant la disparition du but.
Il est très regrettable qu’on ne s’en soit pas rendu compte avant et un incident de ce genre est inadmissible. Toutefois, ce fut peut-être heureux pour la conduite du tir.

Description du sous-marin.

Etait trop loin pour être décrit mais, des silhouettes présentées, celle qui correspond le mieux est l’U 52. Pas aperçu le canon. De loin, couleur noirâtre.

Conclusions de la commission d’enquête

L’affaire s’est bornée en résumé à une rencontre fort courte. Aucune inobservance des règles n’est relevée.
Les canonniers ont commis une faute en laissant un caisson d’outillage empêcher le tir de la pièce arrière. Ce tir eut été plus efficace sous l’allure de vent arrière.

Le capitaine a indiqué une longitude erronée de 03°33 au lieu de 03°13, ayant relevé les minutes sur l’échelle française au lieu de les relever sur l’échelle du méridien de Greenwich.

Récompense

Témoignage Officiel de Satisfaction

Vapeur USTARITZ

Pour l’entrain et l’énergie dont chacun a fait preuve lors d’une rencontre avec un sous-marin que le tir de ce vapeur a contraint à plonger.

Le sous-marin rencontré

N’est pas identifié. Mais pourrait bien être l’U 55 du Kptlt Wilhelm WERNER qui se trouvait exactement sur cette zone la veille.

Cdlt

[Rutilius]

Bonjour à tous,

□ Lorsqu’il était la propriété de l’armement Faustin & Cie, l’Ustaritz, cargo de 1.236,06 tx jb et de 658,90 tx jn, était immatriculé à La Rochelle, f° 722, n° 2.165.

Il fut armé au cabotage international le 20 octobre 1916 à La Rochelle, n° 265, et fut désarmé le 1er mars 1917 à Rouen, n° 46. Il était alors commandé par Constant DURAND, né le 13 octobre 1878 à Montoir (Loire-Inférieure ― aujourd’hui Loire-Atlantique), capitaine au cabotage (Brevet supérieur), inscrit au quartier de Saint-Nazaire, n° 365.

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• Inscription maritime de Rouen ~ Désarmement des bâtiments de commerce, n° 26, 31 janvier 1917 : Archives départementales de la Seine-Maritime, Cote 6P6_211, p. num. 374.

[olivier 12]

Bonjour à tous,

Une autre vue de l'USTARITZ sous le nom de GRAZIELLA et sous pavillon italien entre 1933 et 1938



Cdlt