Bonjour,
"La destruction de la Zenta.
Le 16 août, à 6 heures du matin, les escadres de ligne, protégées contre les sous-marins par trois escadrilles de torpilleurs, font route au N.20°E., le cap un peu au nord d'Antivari. A 8 h. 30, les vigies signalent deux groupes de fumées, l'un droit devant, l'autre sur la droite, plus au sud. Droit devant, ce sont deux torpilleurs qui se dirigent à toute vitesse sur Cattaro et qu'il sera impossible d'atteindre.
L'amrial de Lapeyrère vient progressivement vers l'est pour couper la retraite d'un second groupe de deux bâtiments, (le croiseur Zenta et le torpilleur Ulan), dont les silhouettes se profilent au pied des hautes montagnes monténégrines. A l'imitation du Courbet (portant la marque du Commandant en chef), les cuirassés ouvrent le feu sur la Zenta à 9 h.2 à une distance d'environ 13 000 mètres.
poursuivant sa route, ce croiseur riposte bravement, mais ses projectiles tombent courts à 300 ou 400 mètres de la ligne française. Dès 9 h. 12, écrasée par une gerbe d'obus de gros calibre, environnée des flammes des multiples incendies qui paraissent faire rage à bord, la Zenta stoppe ; elle est manifestement hors de combat. Des explosions successives la secouent et les épaisses volutes d'une haute colonne de fumée blanche couvrent son arrière. Mais elle n'amène pas ses couleurs. A 9 h. 35, après une série de nouvelles explosions, la Zenta se mâte à 45° et coule par l'arrière. 6 officiers et 130 hommes sont recueillis par des embarcations venues de la côte et qui sont arrivées sur les lieux avant les destroyers que le Commandant en chef a prié l'amiral Troubridge d'envoyer au secours des survivants. Dès le début de l'action, le Jurien de la Gravière, le Bouclier et les trois escadrilles françaises ont chassé le Ulan. Mais grâce à sa vitesse, ce torpilleur réussit à gagner Cattaro sans encombre, n'ayant essuyé qu'un petit nombre de coups de canon tirés à toute portée par le Bouclier."
Source :Amiral Salaun, Les opérations actives de l'armée navale françaises dans l'Adriatique, pages 108-109 dans : La guerre navale racontée par nos amiraux, Tome II, Librairie Schwarz, 1929. Dessin page 98.
Cordialement.
