AMEDEE
Goélette de 130,07 tx
Armateur Mr. RICHARD de Bordeaux
Affréteurs Ponts et Chaussées
Capitaine Adrien REVEL capitaine au cabotage inscrit à Tréguier n° 143
Effectue une traversée Binic – Cardiff. Départ de Binic le 21 Décembre 1916 à 15h00.
Le 22 Décembre à 09h45 le voilier se trouve par 49° 28 N et 03°35 E à environ 35 milles dans l’ESE des Triagoz. Mauvais temps avec grosse mer et grains. Temps clair entre les grains.
Un sous-marin est aperçu à 2 milles sur bâbord arrière venant du sud à 10 nœuds. Il hisse le pavillon allemand et fait signe de stopper. Arrivé à portée de voix, le commandant demande au capitaine de venir à son bord. Il fait monter deux marins allemands munis de bombes dans le youyou et ceux-ci posent les bombes à l’entrée du poste et à l’entrée de la chambre. Ils prennent le pavillon et quelques objets, puis tout le monde embarque dans la chaloupe, car le youyou a coulé le long du bord.
Les deux Allemands sont reconduits sur leur bâtiment tandis que les bombes explosent et que le voilier coule aussitôt.
Pendant ce temps, un gros vapeur présumé danois est aperçu en train de couler à 4 ou 5 milles, sans doute attaqué par un autre sous-marin.
Le sous-marin s’éloigne en surface et les naufragés arriveront à Serq le 23 au soir. De là ils gagnent Guernesey et seront rapatriés sur Saint Malo le 27 Décembre.
Description du sous-marin
50 m de longueur environ.
Kiosque avec petit canon fixe sur l’avant du kiosque.
Mât de pavillon sur l’arrière.
Peinture gris clair semblant neuve.
Commandant blond, parlant bien français. Vêtu d’un ciré.
Aperçu 6 hommes en cirés avec bonnets légendés « Flottille U »
Le sous-marin attaquant
C’était l’UC 18 de l’OL Wilhelm KIEL
Le vapeur vu en train de couler était probablement le danois DANSBORG, 2242 t, attaqué en fait par ce même sous-marin, probablement juste avant l’AMEDEE.
(Ce pourrait toutefois être le danois HROPTATYR, 1300 t, lui aussi victime le même jour de l’UC 18. A confirmer avec les heures données par le KTB

UC 18 disparaîtra avec tout son équipage (28 hommes) le 19 Février 1917, coulé par le navire piège LADY OLIVE à la position 49°15 N 02°34 W (à quelques milles de l’endroit où il avait coulé AMEDEE).
LADY OLIVE était le Q 18. Attaqué par l’UC 18 il ouvrit le feu à 100 mètres du sous-marin, mettant le canon hors service et tuant le pointeur ainsi qu’un homme dans le kiosque. Six coups de canon suivirent, touchant le kiosque, et le sous-marin s’immergea.
Le commandant du Q 18, le LV FRANK, voulut lancer des grenades, mais son navire resta stoppé. Il avait en réalité reçu une torpille et s’enfonçait rapidement. Il dut être abandonné. Entassés dans les canots et les radeaux les hommes tentèrent de gagner la côte française, souffrant terriblement du froid. Ils furent récupérés le 20 par le torpilleur DUNOIS. Celui-ci, au moment de la récupération, canonna un sous-marin qui finit lui aussi par disparaître.
D’après l’ouvrage « Les bateaux-pièges » de Kebble Chatterton, il semble difficile de dire si l’UC 18 a été coulé par LADY OLIVE, ou s’il s’agit du sous-marin canonné par le DUNOIS. L’auteur pense que le sous-marin aurait pu suivre les naufragés pour attaquer un navire sauveteur… !
Mais cette hypothèse semble très peu réaliste. Il est plus vraisemblable qu’ UC 18, gravement touché, n’a pas survécu à sa rencontre avec le Q 18.
Cdlt