Le Warren Hastings

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sako
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Re: Le Warren Hastings

Message par sako »

Bonjour à tous ,

Si vous avez des informations complémentaires sur ce navire je suis preneur :hello:

1897 : Le Warren- Hastings s’échoue à Saint Philippe.




Le « Warren- Hastings » était un vapeur de 4000 tonnes équipé de moteurs capables de le propulser à plus de 17 nœuds, mis en service en 1894. Au début du mois de janvier 1897 il quitta le Cap à destination de Maurice et de Bombay, avec à son bord 219 hommes d’équipage et 1043 passagers. Parmi ces derniers se trouvaient notamment des femmes d’officiers, quelques enfants ainsi que des soldats du deuxième bataillon du Yorkand Lancaster Régiment et d’autre du King Royal Rifles.

Le « Warren Hastings » passa au large de la Réunion au soir du 13 janvier. Avant d’aller se coucher, le commandant Holland donna à ses officiers de quart l’ordre de faire route à distance raisonnable de la Pointe de la Table, que le bateau devait doubler aux alentours de 3 heures du matin. Ses calculs tenaient compte des instructions nautiques et des courants habituellement observés dans ces parages. La mer était belle et le navire filait 12 nœuds. Néanmoins vers une heure du matin l’horizon s’obscurcit et un rideau de pluie vint limiter la visibilité à quelques dizaines de mètres seulement. Le Commandant Holland ne fit pas ralentir la marche pour autant.

« Le 13 janvier, j’avais eu la latitude à midi et la longitude à trois heure du soir. J’étais donc sur ma route. D’après les livres donnant les instructions sur les atterrissages de Bourbon, je savais que les courants portaient à l’ouest. J’ai donc traçais et donnais la route pour passer à 7000 de la pointe Saint Philippe, où je devais me trouvais par le travers à 3 heures du matin. Pendant la nuit, le temps s’est couvert et une pluie abondante s’est mise à tomber, masquant la vue. J’étais sur la passerelle avec le deuxième lieutenant Walker et le troisième lieutenant Windham. Avec nos jumelles nous regardions de tout côté sans rien voir. La mer était belle, lorsque à 2 heure 20 le navire a touché », raconta par la suite le commandant Holland.

Des bruits sourds, des grincements, et un choc violent ébranlèrent le grand navire. L’avant tressauta violemment, avant de s’immobiliser. Porté par son élan le « Warren Hastings » après avoir raclé les hauts fonds, avança encore d’une cinquantaine de mètres. L’avant était presque au sec, tandis qu’à l’arrière on mesurait 8 brasses d’eau. Toute remise à flots était impossible.

Dans son malheur le transport anglais avait eu une chance incroyable : ils avaient fait naufrage dans la marine de Saint Philippe, un des rares endroits calmes et accessibles de la côte sud de l’île. Légèrement incliné sur tribord, il glissa peu à peu au beau milieu d’un bassin naturel circonscrit par une barrière de laves. Quelque dizaine de mètres plus loin il se serait écrasé contre les falaises environnantes …

Craignant que le bateau dont l’arrière et flanc bâbord surplombait des fonds très inclinés, ne bascule vers l’abîme le commandant Holland fit mettre les machines en avant à toutes vitesse, afin de mieux asseoir le navire sur son berceau rocheux. Les moteurs s’arrêtèrent bientôt d’eux même alors que l’eau était montée dans les calles.

A terre on avait entendu le fracas du naufrage. « Comme un coup de tonnerre », déclarènt les pêcheurs. Il n’y eu pas d’autres bruits : ni mugissement de sirène, ni sifflet, ni appel, rien. Malgré tout quelques curieux s’armèrent de fanaux pour descendre vers le rivage.

Le spectacle qui les attendait avait de quoi surprendre et même effrayer .Là planté droit au milieu de la Marine une rangée de lumières surmontait une silhouette sombre estompée par la pluie. Pas un son, pas un cri, comme si le vaisseau échoué était un vaisseau fantôme. Les pêcheurs se mirent alors à lancer des appels et à agiter leurs lanternes, jusqu’à ce qu’enfin un coup de clairon soit lancé du navire.

Pas de temps à perdre : tandis que quelqu’un s’en allait porter la nouvelle à Saint Joseph, station terminale du télégraphe, la population du village avertie se hâtait vers la côte. Le « Warren Hastings » était trop malencontreusement échoué pour qu’on puisse utiliser les embarcations de sauvetage. Fort heureusement son avant n’était que à quelque mètre de la côte se qui permis au passager et à l’équipage de débarquer sans trop de difficultés.

Un siècle plus tard l’épave du « Warren Hastings » se trouve au même endroit, à quelques mètres sous les flots.


Image

Source A.D.R.


Cordialement Sako
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