UC 38 Sous-marin

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olivier 12
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Re: UC 38 Sous-marin

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

UC 38

Voici un document assez intéressant sur la guerre sous-marine. C’est un résumé des interrogatoires du commandant de l’UC 38, Hans Hermann Wendlandt, fait prisonnier après le torpillage du CHATEAURENAULT et le naufrage de son sous-marin.

Le récit concernant plusieurs navires français, j’ai préféré l’extraire du seul post CHATEAURENAULT pour en faire un sujet à part entière.

L'UC 38, parti de Kotor le 1er Décembre, avait mouillé des mines dans le golfe de Patras. Le 14 Décembre 1917 au matin, il aperçut le Châteaurenault et lança une première torpille à 08h47, qui explosa entre les deux chaufferies. La plupart des victimes furent donc des mécaniciens, chauffeurs et soutiers. Tandis que les navires de l'escorte recueillaient des naufragés, l'UC 38 fit le tour du Châteaurenault et vint en immersion périscopique. Il fut alors repéré, mais eût le temps de lancer une deuxième torpille. Le Châteaurenault piqua du nez et s'enfonça rapidement dans flots.
Les torpilleurs se lancèrent aussitôt à la chasse, grenadant l'emplacement où ils avaient aperçu l'assaillant. Le sous-marin fût endommagé et vingt minutes plus tard, contraint de faire surface, sous le feu des torpilleurs. Une partie des hommes qui émergeaient du kiosque fut tuée ou blessée, tandis que les autres se jetaient à la mer. Le sous-marin s'engloutit par l'arrière presque instantanément.

Le journaliste de l'Illustration qui rapporte les faits termine son récit en écrivant :

"L'UC 38 rejoignit le Châteaurenault au fond de la mer. Leurs deux coques y demeureront à jamais, l'une gardée par les dix héros qui furent engloutis avec, l'autre autour de laquelle monteront faction ses huit marins tués. Mais l'un pavillon haut comme un loyal combattant, l'autre sans ses couleurs, en vrai pirate qu'il était..."
La réalité est un peu moins brillante que cette affirmation cocardière, bien dans l’esprit de l’époque.

Les sources allemandes donnent un équipage de 34 hommes sur le sous-marin, dont 9 furent tués et 25 sauvés. Un marin blessé donne 28 hommes dont 8 furent tués et 20 sauvés.
L’officier de renseignement français qui mène l’enquête affirme benoitement qu’il y avait 27 hommes et qu’il y eût 5 tués et 20 rescapés. Ce seul décompte fait légèrement douter de la rigueur française et je m’en tiendrai plutôt à la rigueur allemande.
Peut-être Yves pourra-t-il nous confirmer l’effectif d’un sous-marin de type UC.

Toujours est-il qu’une liste de 16 rescapés, manuscrite, figure dans le dossier. La voici :

1. WENDLANT Hans Hermann Oberleutnant zur zee Commandant
2. POCK Alexandre Leutnant zur zee Second (blessé)
3. HEMPEL Paul Marine ingenieur Chef mécanicien
4. BABBE Ober boot mans maat
5. WOTSCHK Boots man maat
6. LINK Steurmann
7. MUNCK Ober FT gast
8. BERGT FT Gast
9. PROELL Matrose
10. PLOTZ Matrose
11. FEUCHLER Machinis maat
12. SCHMIDT „
13. ASMUSSEN „
14. VUKE „
15. VOLK Oberheizer
16. x (blessé)

Sans doute Yves pourra-t-il nous donner les traductions des fonctions (qu’est-ce qu’un « FT gast » ou un « matrose »?)

Le dernier marin blessé peut néanmoins être identifié par une courte note portant sur son interrogatoire. Il devait être assez sérieusement atteint car les seuls renseignements qu’il peut donner sont :

« Je m’appelle Hermann KRUGER. J’appartiens à l’équipage de l’UC 38. Nous étions 28 et il y a 8 disparus. Je reconnais le blessé qui est allongé près de moi. C’est Alexandre Pock, l’officier en second du sous-marin. »

Voici les photos de quelques uns de ces rescapés. Les officiers mariniers :

Image

Et quelques autres. Le commandant Wendlandt est assis au centre

Image

L’officier du renseignement qui va interroger les survivants précise que les marins allemands ont pour consigne expresse, lorsqu’ils sont faits prisonniers, de ne jamais parler de trois choses considérées comme essentielles :
- nombre se sous-marins construits
- nombre de sous-marins détruits
- constructions neuves en cours

Il aura de très nombreuses conversations avec le commandant Hans Wendlandt et avec le steurmann Henri Link, ainsi qu’avec les deux matelots TSF. S’intéressant à eux sur le plan personnel, les assurant qu’il informerait leurs familles de leur sort, il obtiendra une certaine confiance permettant de collecter des renseignements.

Hans Wendlandt, enseigne de vaisseau de 1ère classe né en 1887, était entré dans la marine de guerre en 1913. Il venait de la marine marchande et naviguait auparavant sur des navires de la Norddeutscher Lloyd. Trouvant l’avancement trop lent, il s’était engagé dans la marine de guerre. Il était resté très peu de temps sur les bâtiments de surface, entrant dès le début de la guerre à l’école des sous-mariniers.

Selon l’officier de renseignement, les renseignements obtenus dès le lendemain du naufrage sont les plus fiables car Hans Wendlandt était très fatigué, très abattu par la perte de plusieurs hommes, inquiet sur le sort qu’on lui réservait. De plus, il était très préoccupé par des problèmes de famille. Juste avant de quitter Cattaro, il avait été informé d’une maladie très grave de son père ; en outre, sa femme devait donner naissance à un enfant dans les jours à venir. Au retour de patrouille, son sous-marin devait être immobilisé pour une longue période et il avait espéré pouvoir rentrer en permission en Allemagne. Bref, son moral n’était pas brillant.
Mais dès le lendemain, remis de ses émotions et de ses craintes, il s’était complètement ressaisi, ne donnant plus que des informations probablement sujettes à caution.

Formation des sous-mariniers

Wendlandt est sorti de l’école de Kiel. Il y avait peu d’élèves officiers quand il y était, mais ils sont beaucoup plus nombreux maintenant. Il ne donne toutefois aucun chiffre. C’est une école mixte officiers-équipage. Le stage est de trois mois, à l’issue desquels on obtient un brevet provisoire. Les hommes sont alors embarqués en surnombre sur les sous-marins.Le brevet définitif est obtenu après une ou deux patrouilles. Wendlandt fut tout d’abord second sur l’U 38, puis prit le commandement de l’UC 38 le 1er Août 1917.
(Nota : il succédait à ce poste à l’OL Alfred Klatt. Mais il y a une omission de taille de la part de Wendlandt. Il avait tout d’abord succédé à l’OL Wolfgang Steinbauer comme commandant de l’UB 47 du 1er Avril au 21 Juillet 1917. Nous en reparlerons plus loin)

Organisation à bord des sous-marins

Les quarts s’effectuent par tiers. De retour à la base, les marins sont mis au repos. Tous les travaux sont effectués par du personnel des arsenaux. Cattaro ne fait que les réparations courantes, les grosses réparations s’effectuant à Pola.
Les instructions reçues au départ concernant les mouillages de mines sont impératives. Mais le commandant a ensuite grande latitude pour effectuer sa patrouille de torpillage. Il n’y a pas de date fixée pour le retour. Mais il y a ordre impératif de prévenir par TSF Cattaro 15 heures avant le retour. Les 150 derniers milles sont effectués en surface. Cela permet l’envoi d’un torpilleur pour escorter le sous-marin et éviter toute méprise avec un sous-marin ennemi.
Le sous-marin navigue et croise en surface de jour et de nuit chaque fois qu’il le peut. Certains commandants posent leur sous-marin sur des petits fonds la nuit, pour laisser reposer leurs équipages.
Wendlandt fait toutefois remarquer que l’on ne peut procéder ainsi que si l’on est sûr de pouvoir vivre en surface le lendemain car il devient impératif de recharger les batteries et de ventiler le sous-marin. Le produit employé pour régénérer l’air donne satisfaction. La vie normale la nuit est donc une croisière en surface, à petite vitesse, en ayant soin de s’éloigner des endroits où patrouille l’ennemi et qui sont parfaitement connus.

Ravitaillement

L’UC 38 s’est ravitaillé une fois en mazout à proximité des Dardanelles, sur la côte d’Asie mineure, à partir d’un caïque turc. Wendlandt ne donne pas le point exact. Le caïque, dont tout l’armement était coiffé d’un fez, s’est approché et l’a ravitaillé en deux heures. A l'exception du mécanicien vissant les manches, aucun homme du sous-marin n’a été autorisé à monter sur le pont. Le caïque mesurait une dizaine de mètres de longueur et transportait du pétrole en caisses.

Secteurs de patrouilles

L’UC 38 a patrouillé partout, en mer Egée pour la pose de mines et vers Malte et Messine pour les torpillages. Messine, assure Wendlandt, est un excellent secteur à tous points de vue. Un grand nombre de navires alliés y passe et la mer n’y est pas trop dure. On peut facilement s’abriter sous la terre sans être gêné. En revanche, le secteur de Malte est détesté par tous à cause du gros mauvais temps. De même le secteur Sapienza-Cerrigato-Matapan. Mais dans ce dernier secteur passent beaucoup de navires et les attaques sont faciles. L’UC 38 a aussi croisé en mer ionienne pour le mouillage de mines.

Naufrage de l’UC 38

Wendlandt a voulu torpillé le CHATEAURENAULT avec une seule torpille lancée en plein milieu. Dès la torpille lancée, il s’est immergé à 35 m. Plus tard, il est remonté en immersion périscopique et a vu que le croiseur n’avait pas coulé. Il a voulu lancer une 2e torpille.
C’est alors qu’il a été grenadé. Le personnel du sous-marin très calme jusque là, presque indifférent dit-il même, semble avoir manqué de sang-froid lorsqu’une explosion proche a provoqué une légère voie d’eau. Wendlandt a voulu se mettre en immersion profonde, mais n’a pu exécuter les manœuvres. C’est la manœuvre inverse qui a été effectuée par l’équipage et le sous-marin est remonté à 12 m. Wendlandt a alors repris en main son équipage et a tenté de replonger. Mais une 2e explosion de grenade a provoqué une grosse voie d’eau. Il a alors été contraint de faire surface en catastrophe et d’ordonner l’évacuation.
Cette évacuation s’est faite avec calme par les deux panneaux et le commandant a quitté le sous-marin le dernier.
L’officier français ne s’étend pas sur la suite de la scène qui, dit-il, a été vue depuis les torpilleurs.
Mais Wendlandt déplore l’intensité du feu dirigé contre les marins qui évacuaient le submersible et sautaient à la mer, seule cause des pertes.
D’après l’équipage, le sous-marin aurait coulé à cause de l’explosion de trois torpilles restées à bord et touchées par les obus.
L’officier de renseignement déclare que c’est peu vraisemblable, mais ne justifie pas son point de vue.

L’UC 38 devait rentrer à Cattaro le 20 pour une longue période d’indisponibilité, et l’équipage au complet devait regagner l’Allemagne.

Enfin, passage fort intéressant, Wendlandt apporte quelques éclaircissements sur des torpillages antérieurs.

PROVENCE II

(coulé par l’U 35 du KL Lothar von Arnauld de la Perière le 26 Février 1916)

Le commandant qui a torpillé le croiseur auxiliaire PROVENCE 2 est persuadé que la perte est due au non-fonctionnement de la soupape de submersion de la torpille. Il était trop loin du but quand il a tiré à tout hasard. Mais il a continué à observer le bâtiment au périscope. Il a soudain vu l’explosion se produire une demi minute après l’intervalle de temps correspondant à la durée maximum du trajet de la torpille. Il pense donc que le paquebot a déclenché une torpille stoppée, qui flottait inerte. Ceci s’accorde avec les nombreux témoignages de rescapés qui n’ont aperçu aucun sillage malgré une veille attentive.

SUFFREN

(torpillé par l’U 52 du KL Hans Walther – voir son KTB à la fiche Suffren)

Le SUFFREN a été torpillé au large de la côte du Portugal un soir, vers 18h00, à la tombée de la nuit, par très grosse mer et temps assez bouché. Le commandant du sous-marin qui l’a attaqué savait qu’en l’attaquant avec une si grosse houle, il ne manquerait pas d’être vu par le cuirassé. Mais il comptait sur cette idée très accréditée que le cuirassé, par un temps aussi mauvais, devait se croire en état de sécurité complète, que forcément, vu l’état de la mer, les roulis et tangages violents, l’état du ciel et la nuit approchant, la veille ne pouvait guère être sérieuse. Wendlandt m’a développé ces considérations sans aucune question de ma part.
La torpille lancée a du entrer dans la soute à munitions car une explosion formidable a suivi. Le SUFFREN s’est englouti par l’avant en moins de deux minutes, ses hélices tournant encore. Le sous-marin s’est aussitôt rendu sur les lieux, mais n’a trouvé que quelques débris flottant.

(nota : si Hans Walther ne donne pas autant de détails dans son KTB –dont le milieu est illisible- tout semble bien conforme au déroulement des évènements)

AMIRAL CHARNER

(torpillé par l’U 21 du KL Otto Hersing au large de Beyrouth le 8 Février 1916)

Ce bâtiment aurait été torpillé par un sous-marin appartenant au contrôle de Constantinople. Wendlandt ne donne aucun renseignement précis, sinon que ce centre de Constantinople, officiellement turc, est en fait entièrement allemand et autonome et que son secteur d’action est la mer Egée et accessoirement la côte de Syrie.

DANTON

(Torpillé le 19 Mars 1917 par l’U 64 du KL Robert Morath)

Ce fut une attaque heureuse et très réussie déclare Wendlandt. Ce bâtiment n’était pas attendu et a été croisé par hasard. Le commandant qui l’a torpillé n’a appris le nom du navire qu’à son retour. Lui-même n’avait eu aucune avarie par grenadage.

GAULOIS

Ce cuirassé a été torpillé par l’UC 47 selon Wendlandt qui ne donne aucun autre renseignement.

(nota : pourtant, Hans Wendlandt devait avoir des renseignements de toute première main puisqu’il avait remplacé le 1er Avril 17, soit 20 jours après le torpillage, le commandant qui avait torpillé le GAULOIS, Wolfgang Steinbauer.
Au passage, il induit en erreur l'officier du renseignement car le sous-marin n'est pas l'UC 47, mais l'UB 47.
Steinbauer était un vieux routier des mers. Il avait pris l’U 35 au neuvage, comme second de Waldemar Kophamel, puis de Lothar von Arnauld de la Perière. C’était donc un sous-marinier particulièrement bien entraîné. Quand il débarqua de l’U 35, il fut remplacé en tant qu’officier en second par l’OL Otto Launburg, encore une vieille connaissance puisque c’est lui qui torpilla le SAINT SIMON, de la Navale de l’Ouest le 3 Avril 17.)

Voici un superbe cliché pris sans doute début 1916 à Cattaro, sur le bâtiment base GÄA, nous montrant côte à côte Steinbauer et Launburg.

Image

GOLO 2

Wendlandt dit qu’il ignore tout de ce torpillage. Mais l’officier de renseignement fait remarquer qu’il dit avoir torpillé 4 bâtiments de guerre et ne veut absolument pas parler du 4e.
D’autre part, parlant d’officiers de la marine française prisonniers en Autriche, il dit qu’il connaît un enseigne de vaisseau de réserve qui était second d’un bâtiment récemment coulé.
L’officier de renseignement se demande donc si ce n’est pas Wendlandt qui a coulé le GOLO II.

(Nota : ici, l’officier met à côté de la plaque puisque le GOLO 2 a été torpillé le 22 Août 1917 par l’UC 22 de l’OL Erich Wiessenbach. Mais Wenlandt avait effectivement torpillé 4 navires de guerre.
Les trois identifiés étaient les anglais M 15 et STAUNCH, ainsi bien sûr que le CHATEAURENAULT. Si WENDLANDT ne voulait pas parler du 4e, c’est sans doute parce qu’il était français. C’était le chalutier patrouilleur TUBEREUSE, coulé le 6 Décembre 1917 dans le golfe de Patras. C’était 8 jours seulement avant sa capture. Se doutant qu’il s’agissait d’un navire français et sachant qu’il avait patrouillé dans ce golfe, l’officier de renseignement aurait peut-être pu identifier ce 4e navire. Il serait intéressant de savoir qui était l’EV ® embarqué sur ce patrouilleur)

Pour terminer, Wendlandt parle des adversaires que rencontrent les sous-mariniers.

Destroyers

La crainte du mouillage rapide des grenades par les destroyers d’escorte après les torpillages influence énormément le personnel.

Chalutiers

Wendlandt reconnaît que les chalutiers les gênent de plus en plus par leur nombre et leur rendent très pénible la vie en plongée et les mouillages de mines. Le tir des chalutiers est souvent précis. Il considère toutefois qu’il est inutile de s’attaquer aux petits chalutiers, mais seulement à ceux dont l’armement est supérieur au sien.

Sous-marin ennemi

Affirmation très nette que la présence de sous-marins ennemis en plongée dans les zones où ils opèrent eux-mêmes leur cause une réelle appréhension quand ils sont en surface. Il y a là un facteur moral dont l’importance paraît très sérieuse sur les équipages.

Dirigeable

Aucune déclaration à ce sujet

Avion

A redouter car il arrive à l’improviste, mais son attaque est comme une piqure de mouche.
L’officier de renseignement note qu’il s’agit d’une réponse stéréotypée imposée d’avance. Toutefois la bombe d’avion est bien moins redoutée que la grenade du destroyer.

Filet d’arrêt

Une seule information relative au barrage de Papas dans lequel l’UC 38 s’est pris malgré lui.

Barrage de mines

Wendlandt dit qu’il passe toujours les barrages de mines à très grande immersion. Il dit cela avec un sourire qui montre qu’il connaît parfaitement les positions de ces barrages.

En résumé, malgré quelques omissions ou imprécisions volontaires, Wendlandt semble dire à peu près la vérité quand celle ci ne concerne pas des données classées secrêtes ou confidentielles. Ses réponses donnent une assez bonne idée de la vie et des appréhensions des sous-mariniers.

Cdlt
olivier
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Yves D
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Re: UC 38 Sous-marin

Message par Yves D »

Bonjour Olivier, bonjour à tous
En effet, voici un document intéressant.
Pour répondre aux questions d'Olivier sur les grades et spécialités :

4. BABBE Ober boot mans maat Oberbootsmanmaat : Maitre de manoeuvre et d'équipage
5. WOTSCHK Boots man maat Bootsmanmaat : Second Maître de manoeuvre
6. LINK Steuermann timonier
7. MUNCK Ober FT gast Quartier Maître radiotélégraphiste
8. BERGT FT Gast Radiotélégraphiste
9. PROELL Matrose Matelot
11. FEUCHLER Maschinistenmaat Second Maître mécanicien
15. VOLK Oberheizer Quartier Maître Chauffeur

Il y a en effet quelques imprécisions/omissions sans doute volontaires mais comme on dit, c'est "de bonne guerre".
On remarquera aussi que le tir n'a pas cessé tout de suite quand l'équipage du sous-marin en perdition se jetait à l'eau. Comme quoi, il y a de part et d'autre des comportements critiquables !
Amts
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Re: UC 38 Sous-marin

Message par Yves D »

Ravitaillement

L’UC 38 s’est ravitaillé une fois en mazout à proximité des Dardanelles, sur la côte d’Asie mineure, à partir d’un caïque turc. Wendlandt ne donne pas le point exact. Le caïque, dont tout l’armement était coiffé d’un fez, s’est approché et l’a ravitaillé en deux heures. A l'exception du mécanicien vissant les manches, aucun homme du sous-marin n’a été autorisé à monter sur le pont. Le caïque mesurait une dizaine de mètres de longueur et transportait du pétrole en caisses.
Bonjour à tous
Bien que ce ravitaillement ne soit pas explicitement confirmé dans la doc que j'ai à dispo, il se peut que cela se soit passé au cours de la patrouille du 27.10 au 19.11.1917 au cours de laquelle UC 38 a patrouillé jusqu'au large de Gaza. Il faut noter cependant qu'avec une capacité d'emport carburant de plus de 50 tonnes et une autonomie supérieure à 9400 milles à vitesse économique, ces sous-marins n'avaient nul besoin de ravitailler en cours de patrouille. D'ailleurs lors des transits d'Allemagne vers Cattaro, ils effectuaient la traversée sans ravitaillement intermédiaire. Alors, info ou intox ?

Petite correction également au sujet des commandements de Wendlandt, il a commandé avant UC 38 le sous-marin UB 47 durant deux patrouilles. Au terme de cette dernière, le sous-marin est passé sous pavillon et équipage austro-hongrois avec le matricule U 47
Cdlt
Yves

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Re: UC 38 Sous-marin

Message par olivier 12 »

Bonjour Yves, bonjour à tous,

Effectivement Wendlandt avait commandé l'UB 47, succédant à Steinbauer.
Mais c'est un malin, et il induit en erreur l'officier du renseignement en donnant l'UC 47 comme étant le sous-marin attaquant du GAULOIS, alors que c'était bien l'UB 47. C'est une preuve flagrante que les renseignements fournis par le prisonnier ne sont pas toujours fiables.

Je dois reconnaître que 92 ans plus tard, j'ai moi-même été trompé par son récit...:) J'avais pourtant relevé sur uboat.net son passage sur l'UB 47, mais on finit par s'y perdre un peu !

Je corrige donc mon texte

Cdlt
olivier
pampebru
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Re: UC 38 Sous-marin

Message par pampebru »

bonjour,

Donne t il quelques autres informations sur l'UB47 et plus particulièrement sur le torpillage du Doxa
merci
Bruno
pampebru
olivier 12
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Re: UC 38 Sous-marin

Message par olivier 12 »

Bonjour,

Voir l'interrogatoire rapporté ci-dessus

GAULOIS

Ce cuirassé a été torpillé par l’UC 47 selon Wendlandt qui ne donne aucun autre renseignement.

(nota : pourtant, Hans Wendlandt devait avoir des renseignements de toute première main puisqu’il avait remplacé le 1er Avril 17, soit 20 jours après le torpillage, le commandant qui avait torpillé le GAULOIS, Wolfgang Steinbauer.
Au passage, il induit en erreur l'officier du renseignement car le sous-marin n'est pas l'UC 47, mais l'UB 47.


Donc pas de mention du DOXA bien sûr puisqu'il ne parle pas de l'UB 47.

Cdlt
olivier
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Re: UC 38 Sous-marin

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Voici un complément intéressant sur les marins prisonniers de l’UC 38 et sur l’affaire du CHATEAURENAULT

Image

Premier interrogatoire des marins prisonniers. Note du LV GIRARDON, commandant du MAMELUCK

Cet interrogatoire a été mené par l’EV1 Thiébault, du MAMELUCK, et par le lieutenant Wils, du 115e d’artillerie qui était passager sur le CHATEAURENAULT. (Ces deux officiers parlaient allemand).

Premiers renseignements fournis

Le sous-marin coulé est l’UC 38, construit à Kiel en 1915, venu en Méditerranée par l’Atlantique. Il portait 16 mines, un canon de 88 mm, 3 tubes de 530 et 4 torpilles. Equipage de 28 hommes dont le commandant et 2 officiers.
L’Oberleutnant Wendlandt provient de la Marine Marchande et sert dans les sous-marins depuis 3 ans. Il commandait UC 38 depuis peu de temps et c’était sa première sortie. Venant de Pola, il a quitté Cattaro le 1er Décembre et se trouvait le 3 Décembre dans la région de Dukato-Papas. Le 4 Décembre vers 16h30 il a mouillé ses 16 mines dans le chenal de Papas.
Il dit avoir vu le CHATEAURENAULT quatre fois depuis le 3 Décembre sans avoir pu l’attaquer, mais n’avait pas vu la MAMELUCK qui pourtant, depuis cette date, a toujours escorté CHATEAURENAULT. Il a lancé sa première torpille à 360 m à 08h10 et a lancé sa seconde voyant que la première ne suffisait pas.
Une des premières grenades (il dit « bombe d’avion ») lui a causé une voie d’eau derrière le kiosque. Il remontait et a dû replonger, un torpilleur lui courant dessus et le canonnant. Il n’a pas été possible de savoir quelque chose de net sur les autres grenades. Quand il a fait surface, il comptait armer son canon, mais un de ses canonniers a été enlevé par un obus et il s’est vu encadré et touché. Cinq minutes sont nécessaires pour mettre son canon en action.
L’officier enquêteur lui ayant dit qu’un deuxième sous-marin avait été coulé, l’Oblt Wendlandt a eu l’air très surpris et a déclaré qu’ils opéraient toujours seuls. Cette question lui a été posée car le bruit avait couru parmi les naufragés qu’il y avait eu deux sous-marins, ce que je ne crois pas.

L’Oberleutnant a pris le ROUEN pour un torpilleur d’escorte. N’ayant pas vu la CHATEAURENAULT depuis quatre jours, il s’attendait à le voir passer.

Notons que lorsque MAMELUCK s’est dirigé vers Oxia, l’Oblt Wendlandt a demandé que l’on fasse attention car il avait mouillé des mines près d’Oxia. On lui a répondu que nous le savions, les ayant draguées.

Les drifters d’Otrante ne gêneraient que rarement les mouvements des sous-marins. UC 38, en croisière dans la région de Dukato, venait en surface la nuit pour ventiler. L’Oblt a déclaré que les sous-marins avaient ordre de couler tout navire allant en pays ennemi, quel que soit son chargement. Il dit avoir coulé un navire hôpital anglais chargé de munitions dans une croisière antérieure, ainsi qu’un vapeur japonais Nota : le SHINSAN MARU avec l’UB 47).

D’après lui, le sentiment en Allemagne est que la guerre va finir d’ici peu à cause des Russes qui font la
paix.

Le sous-officier Munck, chargé de la TSF a dit que UC 38 avait lancé la veille une torpille sur un vapeur et l’avait manqué. Ce matin, trois torpilles auraient été lancées sur CHATEAURENAULT, dont la première l’aurait manqué. (Ce renseignement est difficilement croyable.) Ce même prisonnier dit qu’il y aurait 35 sous-marins à Cattaro – Pola.

Observations

Ces interrogatoires ont été faits rapidement et dans de médiocres conditions. Cependant, les renseignements donnés par le commandant Wendlandt sont intéressants à certains points de vue et paraissent sincères.

Note du CC FOURNIER, Chef du Bureau de Renseignements de Corfou au CA Chef d’Etat-Major de la 1ère Armée navale

J’ai l’honneur de vous transmettre un projet d’interrogatoire ds opérateurs TSF faits prisonniers à bord du sous-marin allemand UC 38.
Les renseignements que nous pourrions obtenir de cette source nous apporteraient des indications précieuses pour nos services d’interception et de radiogoniométrie dans la zone de Corfou. La reconnaissance des sous-marins par les particularités de leurs communications TSF peut s’en trouver grandement facilitée.
Je vous demande de bien vouloir tenir compte du fait que les sous-marins parlent maintenant presque uniquement dans la basse Adriatique et que notre région est par conséquent la principale intéressée à obtenir des renseignements immédiats.
Si cet interrogatoire pouvait avoir lieu en notre présence, je vous demande de vouloir bien transmettre le projet ci-joint à l’autorité qui sera chargée de le conduire en la priant de nous en faire connaître le résultat le plus rapidement possible.
En faisant écrire à l’interrogé un modèle de préambule de télégramme comme ceux qu’il a l’habitude d’expédier, on pourra s’assurer facilement s’il dit la vérité.
De même, en se reportant aux cahiers d’interception et aux listes d’indicatifs d’appels du Bureau de Renseignements de Corfou, il sera aisé de voir le degré de confiance que l’on peut attacher aux réponses du prisonnier sur les questions posées.

Questionnaire pour les TSF prisonniers

1. Depuis que vous êtes à bord d’UC 38, quels indicatifs d’appel allemands ou autrichiens avez-vous employé ?
a) sur étincelle
b) sur arc

2. Les sous-marins actuellement en Méditerranée emploient deux séries d’indicatifs d’appel à trois lettres commençant par GV et GW. A laquelle de ces séries appartient UC 38 ? Chaque série est-elle affectée à la flottille d’un même port ou aux sous-marins d’un même type ?
3. Les changements d’indicatif d’appel ont-ils lieu à date fixe ou avant le départ en croisière ? Dans le premier cas, quelle est la station chargée de prévenir les sous-marins du changement d’indicatif ?
4. De quel port et vers quelle date êtes-vous partis pour commencer cette croisière ?
5. Combien de télégrammes avez-vous expédié et vers quelle date pendant cette croisière ? Avec quelles stations avez-vous communiqué ? Quelle station appelez-vous suivant la zone où vous vous trouvez ? Sur quelle longueur d’onde ?
6. Quand avez-vous lâché des pigeons voyageurs ?
7. Quelles sont vos heures de veille et de transmission ? Quelles émissions sur étincelle veillez-vous ? Sur quelle longueur d’onde ? Quelles émissions sur arc veillez-vous et sur quelle longueur d’onde ?
8. A quel moment prévenez-vous Cattaro de votre retour ? Quel navire devait venir à votre rencontre lors de votre rentrée en Adriatique ? Son indicatif d’appel ? Quelle est la puissance du poste que vous employez lorsque vous communiquez avec le navire qui navigue de conserve avec vous ?
9. Modèles de vos différents postes de TSF de sous-marins ? Puissance et portée ? Appareils de transmission et de réception ? Amplificateurs, hétérodynes ?
10. Comment fonctionne votre gonio ? Quels sont les gonios qui vous relèvent ?
11. Comment s’appelle le sous-marin qui employait l’indicatif d’appel 39091 en Juin et Juillet 1917 ?
12. A quels navires sont destinés les télégrammes de Nauen, Bruges, OU’V, NC, OSM et du poste qui transmet en l’air des télégrammes « Chif » 20 minutes après l’heure ronde sur environ 1900 m ?
13. Quels sont les codes employés par UC 38 ? Les codes allemands sont : C’S, C’U, Chif et UMI.

Résultats des interrogatoires de l’équipage allemand

Hans WENDLANDT

Son interrogatoire figure dans le post mis sur le forum le 24/05/2009 (voir ci-dessus)

HEMPEL Paul

Né à Geestemuende
Domicilié 17a Allee Lacheswehr LUBECK
Officier mécanicien d’active depuis 1909
1912/1913 Elève à l’école des ingénieurs de Wikhelmshaven (70 élèves)
1913 Aspirant sur FRIEDRICH DER GROSSE
1915 Désigné d’office pour les sous-marins suis les cours à l’école des ingénieurs mécaniciens de sous-marins à Kiel.
Embarque sur des sous-marins dont il refuse de donner les numéros.
Officier en Juillet 1916
Octobre 1916 Embarque sur UC 38
Quitte Cattaro avec 18 mines à bord (toutes mouillées) et 4 torpilles dont 2 sont lancées sur CHATEAURENAULT, et 2 les jours précédents.
Laisse échapper qu’il désirait quitter la série des UC pour embarquer sur les nouveaux croiseurs sous-marins en construction.

BALBE Werner

Né à Hofniemark (Lübeck)
Domicilié chez sa mère à à Krumesserbaum bei Lübeck
Dans la marine depuis Octobre 1913 et sur UC 38 depuis Mai 1917.
N’a pas fait de combustible en cours de route. Ne sait rien de la guerre sous-marine.
Déclare que les sous-marins construits sont mis en service au fur et à mesure. Et que les croiseurs sous-marins font 20 nœuds en surface et 12 en plongée.
UC 38 possédait 18 mines, toutes lancées et a tiré au moins 3 torpilles.

WOTSCHKE Willi

Né à Charlottenburg (Brandebourg)
Domicilié chez sa mère à Fiemenskadt (Berlin)
A suivi les cours de canonnier de Mars à Octobre 1917 et embarqué sur UC 38 le 1er Décembre.
Déclare qu’il était à la bataille du Jutland comme signaleur sur le HAMBURG. Ont alors été coulés les navires allemands LUTZOW, POMMERN, WIESBADEN, ROSTOCK, ELBING, FRANERLOT + 5 torpilleurs et 1 contre-torpilleur.

Déclare que les nouveaux sous-marins font 2000 t environ, 20 nœuds en surface et 12 en plongée et possèdent 6 canons de 170 à 180 mm.

LINK Henri

Né à Hambourg. Marié 3 enfants
Domicilié 18 Seilerstrasse Hambourg
Appelé du 1er Décembre 1915 dans la marine
Entre dans les sous-marins le 15 Mai 1916 comme élève à Kiel.
Septembre 1916, sous-officier sur UB 33
Envoyé à Pola embarque sur UC 38 le 29 Juillet 1917
Henri Link était auparavant 1er officier dans la Marine Marchande et n’était pas volontaire pour les sous-marins, mais y a été versé d’office comme tous les autres officiers du commerce.
A vu les nouveaux sous-marins construits à Kiel, qui possèdent deux canons de 152 mm et sont plus allongés, plus profonds et plus larges et portent 6 torpilles, 4 à l’avant et 2 à l’arrière avec 2 tubes lance-torpilles à l’avant et 1 à l’arrière. Font 16 nœuds en surface et 10,5 nœuds en plongée. 4 officiers dont 1 mécanicien. Moteur à pétrole et moteur électrique.

UC 38 7 nœuds en surface sur un moteur et 10,2 nœuds sur deux moteurs. En plongée 5 nœuds maximum. 2 tubes lance-torpille à l’avant et 1 à l’arrière en réserve.

A vu le CURIE à Pola armé par un équipage autrichien. Extérieur semblable aux sous-marins autrichiens.
Déclare que GAULOIS a été torpillé par UB 47.
Le 1er Décembre il y avait à Cattaro 5 sous-marins, et à Pola 3 gros bateaux.

Le chiffre des pertes avoué par l’Amirauté allemande est de 300 à 400 sous-mariniers. En Méditerranée, un seul sous-marin aurait été perdu avant UC 38. Mais les pertes de sous-marins sont soigneusement cachées aux équipages.
Le recrutement des sous-mariniers est devenu difficile et même impossible, et la désignation se fait d’office parmi les officiers de la Marine Marchande.

UC 38 a tiré 4 torpilles dont une le 10 ou 11, une le 12 et deux le 14 sur CHATEAURENAULT.
La série UC comporte entre 80 et 90 sous-marins. Il existe 3 séries : U, UB et UC.
Les nouveaux croiseurs sous-marins sont construits à Kiel (18 en cours), et peut-être aussi à Hambourg chez Blohm & Voss, Dantzig et Wilhelmshaven.

MUNCK Paul

Né à Armsberg (Westphalie)
Dans la marine depuis le 15 Octobre 1915
Embarqué sur UC 38 le 10 Novembre 1916
A quitté Cattaro le 1er Décembre et n’avait aucune idée du but de la croisière. Partis en surface. Ont plongé dans le détroit d’Otrante.
Ont lancé 2 torpilles à un jour d’intervalle, puis 2 torpilles sur CHATEAURENAULT.
Reçoit à 08h30 les télégrammes de Berlin et à 20h40 les télégrammes d’Osmane-Constantinople, à 23h00 ceux de Nauen qui transmet les ordres pour tous les sous-marins de Méditerranée en bloc, avec l’indicatif 6 fois (-.-.- ...)
Fin Octobre, ont reçu l’ordre d’écouter à 03h00 du matin Damas pour voir la puissance. Damas s’entend jusqu’à Cattaro.
Avait aussi l’ordre d’écouter Malte qu’il reconnait à l’indicatif LLVV et le reste en chiffres par 3 groupes de 4 à la fois. N’a jamais rien entendu de Grèce, Sicile ou Espagne.
Installation électrique de l’UC 38 en 110 v, puissance TSF 0,5 kw, antenne bifilaire de 28 m avec intensité maximum de 10 ampères dans l’antenne.
Paul Munck a suivi 8 semaines de cours dans une école de Kiel, suivis à nouveau de 8 semaines de cours à Flensburg. C’étaient des cours spéciaux de TSF pour petits bateaux.

BERGT Kurt

Né à Katfhungen (Saxe) Nota :Le nom de cette ville semble avoir été mal compris. Bergt pourrait être né dans le lander de Saxe-Anhalt. Célibataire. Appelé, classe 1916.
Habite chez ses parents, 16 Wurthster
Dans la marine depuis le 1er Août 1916 et a embarqué sur UC 38 le 17 Août 1917
Ecole des sous-marins de Kiel jusqu’en Mai 1917, dans la section TSF avec 200 camarades. Puis en attente au dépôt de Kiel avec 2000 à 3000 hommes. Arrivé à Pola le 13 Juin 17 avec 7 camarades. Restés avec eux sur le navire autrichien FEULRSPAR jusqu’à son embarquement sur UC 38. A fait 4 voyages. Le commandant de la base de Pola est un « 4 galons ».
A été puni pour ivresse lors du séjour à Pola.
Donne des réponses souvent évasives.
Déclare que les 2 TSF se relayent de 6 heures en 6 heures et n’envoient de télégrammes qu’à leur retour à Cattaro en indiquant seulement l’endroit où ils se trouvent et la date probable de leur retour. Les sous-marins attendus sont pilotés en rade de Cattaro par un torpilleur qui vient au devant d’eux.

A quitté Cattaro le 1er Décembre à 15h00. Arrivé 2 jours plus tard dans le golfe de Patras sans avoir vu de navire ennemi.
Mât TSF hissé de 20h00 à 04h00. Prennent tous les télégrammes en allemand, et surtout les télégrammes de Nauen. Envoient alors le message de retour si besoin est.
Appareil TSF Lorenz à bord. Pas d’installation radiogoniométrique. Seuls les cuirassés en sont pourvus. Voltage du bord : 150 v.
Antenne plane bifilaire de 25 m, soulagée en son milieu par un mât que l’on sort ou rentre à volonté à l’aide d’un moteur électrique. Puissance 2 kw (Ce chiffre est douteux note l’officier qui interroge)
Communique avec les postes allemands avec un code de 4 lettres et avec les postes autrichiens avec un code de 10 lettres.
4 dernières croisières d’UC 38 :
a. Messine avec mouillage de mines
b. Messine également
c. Patras avec mouillage de mines
d. Patras avec mouillage de mines et attaque sur d’ENTRECASTEAUX puis CHATEAURENAULT

Nota : le témoignage de Bergt est intéressant car c’est le seul qui indique que les deux torpilles lancées la veille ou l’avant-veille l’auraient été sur D’ENTRECASTEAUX. Il reste à vérifier que ce navire était bien dans les parages à cette époque


PROELL Otto

Né à Prost bei Dantzig (Prusse occidentale). Marié
Prévenir sa mère Emila Proell, 4 Dirschauerts Prost bei Dantzig
Dans la marine depuis le 4 Octobre 1914
Embarqué tout d’abord sur UC 47 (1 canon de 105 et 1 canon de 88)
Embarqué sur UC 38 le 17 Octobre 1917

Déclare que les nouveaux croiseurs sous-marins sont longs de 102 m, armés de 15 torpilles (6 tubes), cuirassés sur le dessus, font 20 nœuds en surface et 15 en plongée et ont des moteurs de 2000cv.

Ne sait rien sur l’offensive balkanique

PLOTZ Rudolf

Né à Dresden
Habite chez sa mère Frau Lantauh 27 Friedenstrasse, Dresden Neustadt
Entré dans la marine le 1er Octobre 1915
Embarqué sur UC 38 Le 1er Février 1917 et a fait 6 croisières
Déclare que les nouveaux sous-marins sont longs de 60 m et pas très rapides, sont armés de 2 canons de 105 ou 150 en tourelles et 2 canons de 88 sur le pont. Vitesse en surface 15 nœuds et en plongée 10 nœuds. Cuirassés sur le dessus.
Pense que la guerre sous-marine est à son maximum et ne pourra être augmentée.

BRUNHORN Georg

Né à Oldenburg
Habite chez ses parents Alzendeick. Kreiz Bracki. Oldenburg
Entré dans la marine le 1er Juin 1916
Arrive à Pola le 3 Mai 1917 et embarque le 14 Mai sur UB 47. Entre le 14 Mai et le 28 Juillet sont coulés 2 navires de commerce. (Nota : UB 47 était alors commandé par Hans Hermann Wendlandt et torpillera effectivement le destroyer français DOXA dans le détroit de Messine -29 victimes- et le vapeur japonais SHINSAN MARU. Il coulera aussi, sans doute par bombes, deux petits navires italiens. Georg Brunhorn débarquera d’UB 47 en même temps que son commandant et le suivra alors sur UC38.)

ESDERS Gunther

Né à Struckhausen (Nota : entre Brême et Hanovre)
Entré dans la marine le 15 Décembre 1915
Embarqué sur UC 38 le 19 Octobre 1916
Ignore tout d’une possible offensive en Macédoine ou d’une reprise de l’activité sous-marine. Dit que le maximum de l’effort se fait journellement.
Plus haut n° de UC vu : UC 54 en Méditerranée.

TEUCHLER Franz

Né à Kleinpaschlefran (Nota : village sans doute situé dans le Mecklenburg-Poméranie occidentale)
Habite chez son père, Franz Teuchler, à Lubitz
Entré dans la marine le 5 Octobre 1912
Sur UC 38 depuis le 1er Janvier 1917 sous les ordres de l’Oblt Glatz (nota : il s’agit en fait d’Alfred Klatt)
En Juillet, a fait escale avant les Dardanelles dans une petite baie très étroite, sans arbres, entourée de rochers avec seulement quelques huttes et maisons. A embarqué en deux heures huile et pétrole d’un petit pétrolier peint en noir, dont l’équipage portait des fez comme coiffure. Teuchler pense que c’était en Turquie, mais ne peut dire si c’était la rive asiatique ou européenne.
Pour le transfert et l’établissement du tuyau de communication, il était aidé par Peter Kettenis, aujourd’hui disparu. Il pense que personne d’autre ne s’est rendu compte de ce remplissage effectué avec un tuyau déjà installé pour les remplissages normaux.

Ne sait rien de l’activité des sous-marins.
Ne sait rien d’une offensive sur le Balkans.
Ne sait rien des nouveaux croiseurs sous-marins.

SCHMIDT Wolfgang

Né à Amberg (Bavière) (Nota : près de Nuremberg) Célibataire
Habite chez son père, Wolfgang Schmidt, 106 Ziegelst, Amberg
Dans la marine depuis Octobre 1912
Embarqué sur UC 38 en Octobre 1916
A suivi des cours à Kiel
Refuse de répondre aux questions. Après quelques « pressions », confirme qu’il y a à bord des écouteurs reliés à l’appareil TSF, mais qu’il faut un temps très calme pour les utiliser…

ASMUSSEN Georg

Né à Flensburg (Schleswig Holstein)
Habite 10 Augusta strasse, 1er étage, Flensburg
Entré dans la marine le 1er Avril 1913
Octobre 1915/ Mai 1916 U abteilung à Kiel
Envoyé à Pola le 18 Octobre 1916
Embarque sur UC 38 le 1er Février 1917. 1er voyage après 4 semaines de réparations.
Effectue 7 voyages jusqu’à Décembre.

Déclare que les nouveaux croiseurs sous-marins font 100 m de longueur, portent 2 canons de 152 mm sur le pont, 6 torpilles pour 4 tubes lance-torpilles bouchés par des obturateurs font 15 nœuds en surface et 7 en plongée, font 2000 tonnes, ont deux moteurs à huile de 1200 cv et deux moteurs électriques.

Le 1er Décembre, il y avait à Cattaro 6 sous-marins allemands et 2 autrichiens.
A vu le CURIE, réparé, mais pas maquillé.

DUVE Wilhelm

Né à Karrentin (Mecklenburg Schwerin)
Habite chez ses parents, Topferents 1, Karentin
Entré dans la marine le 24 Juillet 1913
Embarqué sur UC 38 en Octobre 1916

Déclare que les nouveaux croiseurs sous-marins font 2000 tonnes, portent 2 canons de 105 mm, ont une vitesse de 18 nœuds en surface et 11,5 en plongée.
Pense qu’il y a 15 à 20 sous-marins en Méditerranée, dont seulement 2 ou 3 gros du type UB2.
Pense qu’il y a 110 UC, 50 UB, quelques UB2 avec canon de 88 (peut-être une vingtaine de terminés) et 4 tubes lance-torpilles plus gros que les UC.
Enfin, il pense qu’il y a 110 U, dont un plus gros que les UB 2 et portant un canon de 105 mm. Il dit aussi que des U-Kreuzer sont en construction.

Il déclare que le 8 Décembre UC 38 a touché un filet et a fait aussitôt machine arrière lentement pour ne pas perdre l’équilibre.
Il a tiré 2 torpille le 14 sur CHATEAURENAULT et 1 la veille sur un navire de guerre, ainsi qu’une un autre jour.

Il dit qu’il n’a jamais vu prendre d’huile en route et dit qu’il le saurait puisqu’il tient les livres d’entrée. Toutefois, il ajoute qu’il n’y a pas de niveau visible de l’huile et qu’il ne peut savoir si l’on en a embarqué pendant son sommeil. Il pense pourtant qu’on le lui aurait dit si c’était le cas.

BUTSCHKAU Friedrich

Né à Bortenstein (Prusse orientale)
Habite chez sa mère, Frau Milewsky, à Bortenstein
Entré dans la marine le 1er Octobre 1913
Décembre 1915 à Août 1917 à l’école de Kiel.
Embarqué sur UC 38 le 13 Août 1917
Croix de Fer de 2e classe. Il faut au minimum 9 voyage pour recevoir la Croix de Fer de 1ère classe.
Ne sait rien des pertes de sous-marins, mais pense qu’on en perd beaucoup, peut-être 50 jusqu’à aujourd’hui. Est certain de la perte de l’UC 24 en Méditerranée. (Nota : UC 24 avait effectivement été coulé par le sous-marin français CIRCE). Vu les pertes, il ne pense pas que la guerre sous-marine peut s’accroitre. La production de sous-marins compense les pertes, mais ne laisse guère de surplus.

VOLK Adolf

Né à Felldorf (Wurtemberg)
Habite chez son père à Felldorf
Demande que l’on prévienne son oncle, Charles Masson, son cousin et sa cousine qui sont Français et habitent à Neuville, près de Nancy. Sa tante (sœur de sa mère) est allemande.
Entré dans la marine le 18 Août 1915
Embarqué sur UC 38 le 31 Décembre 1916. A fait 9 voyages.
Plus haut numéro d’UC aperçu : 74
A peu de renseignements sur les croiseurs sous-marins. Seraient équipés de 3 canons, 2 de 105 mm et 1 de 150 mm. Feraient 12 nœuds en surface et 10 nœuds en plongée. Auraient 2 moteurs de 1500 cv.
Ne sait rien sur l’offensive balkanique.
N’a jamais vu faire de combustible en mer.

SCHULTZ Willi

Né à Essen. 20 ans. Célibataire.
Habite chez ses parents Barbeck Knappeuster 94, Essen
Entré dans la marine le 14 Janvier 1917
Avril 1917 Elève chauffeur sur SCHAWBEN, bâtiment école dans le port de Wilhelmshaven (200 élèves chauffeurs et 100 élèves matelots pour toute la flotte). Dans le même port, le WITTELSBACH sert au même usage.
Embarqué sur UC 38 le 1er Août 1917 en surnombre.
UC 38 donne 300 à 400 tours en surface à l’allure maximum (10 nœuds), en opération et sur une seule machine, 200 tours.

KRÜGER Hermann (Blessé)

N’a pu donner que les renseignements suivants :
Je m’appelle Hermann Krüger
J’appartiens à l’équipage du sous-marin UC 38
Le 12 Décembre, nous avons attaqué sans succès le convoi du CHATEAURENAULT.

Cdlt
olivier
Rutilius
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UC-38 ― Sous-marin allemand (1915~1917).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Journal officiel du 2 février 1918, p. 1.165.

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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UC-38 ― Sous-marin allemand (1915~1917).

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Le Miroir, n° 217, Dimanche 20 janvier 1918, p. 10.


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Rutilius
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°
Le Miroir, n° 217, Dimanche 20 janvier 1918, p. 11.


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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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