HIRONDELLE - Voilier

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Ar Brav
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Re: HIRONDELLE - Voilier

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

HIRONDELLE Voilier

38 t

Dundee de pêche coulé le 2 Septembre 1918 par l'U-53 (Otto von Schrader), dans le Nord du Golfe de Gascogne par 47°32N et 08°55W

Voir là :
http://uboat.net/wwi/ships_hit/7479.html

Cordialement,
Franck
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Terraillon Marc
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Re: HIRONDELLE - Voilier

Message par Terraillon Marc »

Bonsoir

Recensé dans la base de données avec le n° 2

A bientot
Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
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Ar Brav
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Re: HIRONDELLE - Voilier

Message par Ar Brav »

Bonsoir,

Une petite HIRONDELLE de plus:
- Dundee à voiles, pds 38t, armement 1x57mm américain.

Le 2 septembre 1918, lors d'un engagement avec l'U 53 d'Otto von Schrader, est coulée au large de Groix - 2 victimes.
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Ar Brav
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Re: HIRONDELLE - Voilier

Message par Ar Brav »

Pouce ! Quelle volière, ya plus de place sur le fil ! :lol:
Yves
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alain13
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Re: HIRONDELLE - Voilier

Message par alain13 »


Sorry, n'avais pas vu l'oiseau dans la volière !!!

Disparus avec le bateau, le patron Mignan et le matelot Le Louer...

Cordialement,
Alain
dbu55
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Re: HIRONDELLE - Voilier

Message par dbu55 »

Bonjour à toutes et à tous,

un marin du Dundee Thonnier HIRONDELLE :

LE MINGNANT Jean Marie né le 06/06/1881 à Etel (Morbihan), Matelot Gabier - Décédé le 02/09/1918 (37 Ans) - Disparu en mer à bord de l'HIRONDELLE

Cordialement
Dominique
Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sangs ne font plus qu'un [ Ferdinand Gilson, France, Figaro Magazine n°19053 du 05 nov. 2005 ]
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tchic56
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Re: HIRONDELLE - Voilier

Message par tchic56 »

Bonjour,
Avez-vous l'identité du matelot Le Louer ? j'ai un Le Louer sur le Mam de Riantec (proximité d'Etel) et je ne trouve rien de rien sur cet homme.... Merci
olivier 12
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Re: HIRONDELLE - Voilier

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

AMI DE DIEU– ETOILE POLAIRE
HIRONDELLE - NICOLAZIC


Attaque par sous-marin le 1er et le 2 Septembre 1918


Image

Rapport du capitaine du thonier AMI DE DIEU


Le 23 Août 1918, le convoi de bateaux thoniers dont je faisais partie, composé de 40 bateaux, a appareillé de Groix. Il était ainsi composé :
- Vapeur patrouilleur JEANNE ET GENEVIEVE
- Patrouilleurs à voile CALYPSO et LYAUTEY
- Amiral de pêche MAGELLAN
- 12 bateaux pêcheurs armés de canons de 47 mm ou 57 mm
- 28 thoniers non armés

Dans la nuit du 27 au 28, nous avons perdu JEANNE ET GENEVIEVE et 3 voiliers thoniers. Nous avons continué notre route au large à 37 navires et avons fait notre pêche sans aucune alerte. Au bout de 10 jours, le 1er Septembre, pêche terminée, le convoi a fait route sur la terre. Dans l’après midi, sans signal de l’amiral de pêche qui était du nombre et faisait aussi route à terre, les bateaux étaient écartés les uns des autres. Nous étions alors les derniers et les plus sous le vent en compagnie de 3 autres voiliers. Vent de NNE mollissant, il était impossible de rejoindre le convoi vu notre petite vitesse. Ni les deux patrouilleurs, ni l’amiral de pêche qui était au vent, n’ont fait la moindre manœuvre pour venir nous rejoindre.
Vers 20h00, nous avons aperçu des lueurs de canon en direction du convoi et avons supposé qu’il y avait alerte au sous-marin. C’était le calme plat et les bateaux ne gouvernaient plus. Nous sommes restés au calme jusqu’à 23h00, quand la brise est revenue. Au point du jour, nous avions parcouru 20 milles quand la brise est retombée. Le convoi était encore loin, à 4 milles dans le NNE. Ayant gouverné plus au Nord, nous étions isolés.
Vers 06h00, j’ai entendu des détonations et j’ai aperçu le sous-marin dans l’Ouest à 2000 m. Etant non armé, j’étais sans défense. Le sous-marin a tiré en s’approchant de nous et son 5e obus a abattu notre hunier et coupé la drisse de pic et a cassé notre tangon. J’ai fait mettre le canot à la mer et, voyant le sous-marin à 500 m, j’ai fait embarquer les hommes et j’ai pris place dedans le dernier. Nous avons évacué et le sous-marin est venu nous accoster et a demandé qui était le capitaine. On m’a fait monter sur la passerelle où je suis resté une heure. On voulait me questionner, mais le commandant s’exprimait mal en français et je lui ai fait signe que je ne comprenais pas. Pendant ce temps, il a tiré sur les autres bateaux et les a fait évacuer. Quand ils furent évacués, il m’a fait remonter dans mon canot, avec un homme de son équipage qui portait une casquette et était armé d’un revolver. Il portait un sac de bombes et nous a priés de le conduire à bord d’AMI DE DIEU pour y déposer une bombe. Cela fait, il s’est éloigné d’une quinzaine de mètres et 5 minutes plus tard mon bateau sautait. Ensuite, il nous a mis en remorque du sous-marin et nous a gardés jusqu’à la fin des opérations sur les 3 autres bateaux qu’il a coulé. Nous avons failli chavirer plusieurs fois. Les 4 bateaux coulés, il est allé attaquer le convoi et a tiré jusqu’à ce qu’il soit aperçu par des patrouilleurs anglais. Plusieurs thoniers ont tiré, mais les escorteurs ne paraissent pas avoir pris une part particulière à l’action contre le sous-marin.

Nous avons été sauvés par le destroyer LIBERTY.
Position de l’attaque 47°08 N 08°28 W

Rapport du capitaine du thonier NICOLAZIC

Ce rapport est identique, au mot près, à celui du capitaine d’AMI DE DIEU. La seule différence est que le capitaine n’est pas monté sur le sous-marin. Il précise aussi qu’il n’a pas utilisé son canon de 47 mm car le bateau ne gouvernait pas et le grand mât empêchait de faire usage de la pièce. C’est le 3e coup de canon qui a arraché son foc. Son bateau a été coulé par deux coups de canon tirés d’une distance de 20 m. C’est le destroyer LIBERTY qui les a sauvés et débarqués à Plymouth le 5 Septembre.

Rapport du matelot Jacques TRISTAN du thonier ETOILE POLAIRE

Début du rapport identique au mot près à celui du premier bateau.
Il précise ensuite qu’en entendant les coups de canon, le 2 Septembre, il a préparé le canot avec quelques provisions. Le sous-marin a démoli tout le gréement du dundee AMI DE DIEU. Il a alors ouvert le feu sur le sous-marin avec son 57 mm, mais ce tir était gêné par le gui. Le sous-marin n’a pas été atteint et a répondu aussitôt, ses coups tombant de plus en plus près. Un obus a atteint le pavois à hauteur du banc de quart, faisant voltiger le bois de tout côté. Personne n’était encore blessé.
Le combat étant inégal, tout le monde a embarqué dans le canot avec l’intention de s’éloigner le plus possible. Comme ils débordaient du voilier, un obus a frappé le patron au bas ventre et à la cuisse gauche qui fut presque complètement tranchée. L’obus a défoncé le canot. Deux autres obus ont été tirés sur le canot sans l’atteindre. Le sous-marin est alors venu à couple avec deux équipages de dundees déjà coulés qui étaient en remorque. Il a enlevé le canon du voilier, puis a disposé deux bombes qui l’ont fait sauter.
Le patron a souffert pendant deux heures, puis a expiré dans nos bras. Nous sommes restés six heures dans le canot avant d’être recueillis par un torpilleur anglais qui nous a déposés à Plymouth.
Après avoir coulé 4 thoniers, le sous-marin s’est dirigé sur le convoi qu’il a attaqué. Mais des patrouilleurs anglais sont venus et il a plongé.

Rapport du capitaine de JEANNE ET GENEVIEVE


Rapport sur le convoi thonier de Groix du 23 Août. Après conférence régulière, le convoi a appareillé de Groix à 16h00 et fait route ainsi que convenu.
Le 26 Août vers 07h00, constaté la présence dans le convoi de 40 thoniers. Impossible d’identifier immédiatement les deux voiliers qui s’étaient joints au convoi.
Le 27 Août à partir de 18h00, temps brumeux. Le chef de pêche vire de bord pour regrouper les voiliers. Mouvement terminé, JEANNE ET GENEVIEVE se trouve à proximité du chef de pêche, à 500 m, séparé de lui par le thonier EOLE. Venu au NW. Temps bouché. On aperçoit de manière confuse un certain nombre de voiliers. Route à l’Ouest vrai.
De 20h30 à 21h30, route maintenue en demi brume. Il est prescrit aux voiliers de garder la même amure. A 21h30 le vent s’établit au Nord. On aperçoit un certain nombre de voiliers paraissant faire la même route, dont EOLE et un autre voilier. Au jour, on ne voit plus que les deux thoniers qui étaient dans notre voisinage, et un autre à 3 ou 4 milles devant. Ayant rattrapé ce dernier, je demande au patron dans quelle direction ont pu faire route les autres et je n’ai que des réponses contradictoires. Estimant que les autres ont sans doute suivi le vent, ce qui est leur habitude, je fais route au NW toute la journée du 28. Rien n’est aperçu. Dans la recherche du poisson, les pêcheurs font des routes très variables. Je choisis un chef de pêche parmi les 3 voiliers qui m’accompagnent et le convoi fait des routes diverses. C’est la seule chance de retrouver les autres car il est impossible de prévoir la façon dont on recherche le poisson.

Le 31 Août à 13h00, un sous-marin est aperçu en surface à 8000 m à 2 quarts sur l’arrière du travers tribord. Il paraît faire route sur le convoi. JEANNE ET GENEVIEVE se porte à sa rencontre, mais le sous-marin s’éloigne à toute vitesse dans le NE, paraissant se diriger vers des fumées aperçues à l’horizon. Lancé un « Allo » à 13h15. Le sous-marin a disparu.

Le convoi mouille à Concarneau le 4 Septembre dans l’après midi, le groupe principal étant arrivé le matin.
Signé : Berry

Rapport du patron REGRENY commandant GENERAL LYAUTEY

Aperçu le sous-marin le 1er Septembre à 20h00, faisant route au NNW. Poste de combat et tube lance torpille en batterie. CALYPSO et quelques pêcheurs armés étant plus près que nous, ils ont ouvert le feu avant nous.
Tiré sur le sous-marin à 5000 m, 6 coups de canon. Mais la nuit venant, nous ne pouvions plus rien voir. Resté au poste de combat jusqu’au 2 Septembre à 01h00. De minuit à 04h00, jolie brise de NNE. Nous tenons en vue les pêcheurs les plus proches de nous.
A O6h00, aperçu 4 pêcheurs sous le vent, assez éloignés et aperçu des gerbes d’eau auprès de ces bateaux sans distinguer le sous-marin. Il était impossible de les secourir car notre bateau gouvernait tout juste, faute de vent. A 08h00, le premier bateau a coulé, puis les 3 autres. Ayant accompli son œuvre de barbarie, le sous-marin s’est dirigé sur le gros du convoi. Nous étions au poste de combat et à 09h20, ouvert le feu à 8000 m, correction 40 car on tirait par bâbord. Nos coups tombaient bien, mais le sous-marin tirait aussi sur le convoi et cette fumée nous empêchait de distinguer exactement les points de chute. A mesure que le sous-marin approchait, diminué la hausse jusqu’à 5500 m. Le sous-marin a dirigé son tir sur nous et les obus tombaient à 20 m du bord. Nous avons continué à tirer avec plus d’acharnement.
A 10h40, un obus tombe sur le pont arrière faisant une déchirure de 3,70 m. Il a buté sur une jambette de pavois et est resté au milieu du pont. Je l’ai fait jeter à la mer avec précaution pour éviter une explosion.
L’équipage a conservé son sang froid et son calme et est resté au poste de combat, continuant à tirer jusqu’au moment où le sous-marin s’est trouvé hors de portée. A 11h15 tout était terminé et j’ai félicité mon équipage pour sa bravoure au combat.

Un destroyer anglais et 7 chalutiers sont alors apparus à l’horizon. Mis le cap sur eux en faisant suivre le convoi. Les équipages des bateaux coulés avaient été recueillis quand nous sommes arrivés sur les lieux. Les patrouilleurs anglais nous ont escortés.

Le 3 au matin, le contre-torpilleur GLAIVE est venu à notre rencontre et nous a escorté jusqu’au port de destination.

Rapport du patron GUEGUEN commandant CALYPSO

Le 1er Septembre à 21h35, aperçu à 2 quarts sur bâbord un sous-marin en surface. Faible brise de NE. Laissé porter de 3 quarts et ouvert le feu à 4000 m. Tous les hommes sont au poste de combat. 1er coup court et à gauche. 2e coup court mais bon en direction. Augmenté la distance de 500 m. 3e coup, pas vu la chute, mais a dû toucher le but. 4e coup en plein dans le but. 5e obus tombe au même endroit, mais le sous-marin a disparu.
Les navires du convoi ont laissé porter ou viré de bord. A 22h30, pris un cap pour les rejoindre, mais le navire gouverne à peine.
L’armement de la pièce, pointeur Brevellec, servant de hausse Le Page, servant de culasse Bonnec, a été admirable de sang froid. Tout l’équipage a exécuté ponctuellement et sans un mot les ordres donnés. Je n’ai pas eu à intervenir dans les manœuvres et le quartier maître Guesse, qui était à la barre, a constamment gardé le champ de tir dégagé.

MAGELLAN, au vent à 500 m, et LYAUTEY, sous le vent à 1200 m, ont également tiré sur le sous-marin.

Le 2 Septembre au jour, le convoi est dispersé. 4 bateaux sont à 6 milles dans le SW et 3 très loin dans la même direction. A 08h45, 2 des bateaux disparaissent. On vire de bord pour serrer un peu plus le convoi. A 09h00, vu une fumée noire et quand elle se dissipe, un des voiliers a disparu. A 09h10, aperçu chute d’obus autour du 4e voilier et à 09h15 on ne voit plus sa grand voile. En fait, ce 4e bateau est HIRONDELLE et j’ai su plus tard, par l’équipage que nous avons sauvé, que sa grand voile avait brûlé.
HIRONDELLE coulé, le sous-marin se dirige à grande vitesse vers l’Est. Il est à peine visible. Ouvert le feu avec une hausse de 8500 m. 1er coup à gauche, 2e coup à droite, 3e coup en bonne direction. La fumée de l’explosion cache le sous-marin. Mais la houle gêne énormément le tir et la plupart du temps le sous-marin est invisible. Il s’approche et s’écarte. A chaque instant, on est obligé de régler la hausse. On continue le tir tout en ménageant les munitions.
A 11h20, le sous-marin s’éloigne rapidement en surface dans l’Est. Cessé le feu et viré de bord pour rejoindre 3 bateaux et pour chercher les naufragés des 4 bateaux coulés. Deux bateaux ont des avaries. LYAUTEY a reçu un obus de 105 mm sur le pont, qui a coupé les têtes de trois gros thons et a labouré le pont sur toute sa longueur sectionnant deux barrots et faussant une barre de cabestan en fer. Il n’a toutefois pas explosé. PIERRE ET JEANNE a été atteint à bâbord avant sous la pré-ceinture, qui a explosé à l’intérieur déliant la coque de la membrure.

Aperçu alors des fumées dans le N70W. Ce sont trois chalutiers patrouilleurs et le contre-torpilleur anglais H 67.
A 12h00, trouvé le canot d’HIRONDELLE avec 4 hommes à bord. Le patron, Jean Le Mignan, et 1 matelot, Joseph Louer, qui étaient occupés à mettre la hausse et la crosse du canon en place, ont été tués par un obus. Les autres hommes ont alors évacué.
On aperçoit 3 autres canots dont les hommes sont recueillis par le torpilleur anglais.

A 13h20, laissé porter sur PIERRE ET JEANNE qui amène foc et trinquette. Je remorque le bateau abandonné par son équipage qui est monté sur ETOILE FILANTE.

Rapport de la Commission d’enquête du Havre


Ce rapport reprend tout le déroulement des faits rapporté par les divers capitaines. Il précise que GENERAL LYAUTEY, patrouilleur à voile, est équipé d’un tube lance-torpille et d’un canon de 75 mm, CALYPSO d’un canon de 75 mm et que tous deux sont armés par des marins de l’Etat. JEANNE ET GENEVIEVE est un patrouilleur à vapeur qui doit assurer la garde du convoi.
La pêche se fera sans incident. Le 1er Septembre, le convoi revient vers la terre, mais il y a encore du thon et les bâtiments continuent à pêcher.
Le 2 Septembre le sous-marin intervient. Il coule avec des bombes AMI DE DIEU. Puis remorquant le canot d’AMI DE DIEU, il canonne les uns après les autres thoniers séparés du convoi. 4 coups sur NICOLAZIC, puis un tir très précis sur HIRONDELLE tandis qu’ETOILE POLAIRE est coulé par bombe. (Ces 4 navires sont armés). CALYPSO a recueilli les survivants de l’HIRONDELLE.

Voici les manœuvres effectuées par le sous-marin et les voiliers.

Image

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Toutefois, la commission rapporte un fait qui n’est mentionné par aucun des patrons des thoniers dans leurs rapports respectifs, sauf très sommairement par celui d’ETOILE POLAIRE :

Le commandant du sous-marin et dix de ses hommes sont montés à bord du thonier ETOILE POLAIRE et ont démonté la pièce de 57 mm et son affût. Ce fut d’ailleurs une opération longue et difficile et l’équipage d’AMI DE DIEU fut obligé d’y donner la main. Une poulie caliorne frappée en tête de mât cassa et il fallut finalement enlever la pièce à bras puis la faire glisser jusqu’au sous-marin sur des espars. L’affut à crinoline fut également enlevé, ainsi que 6 projecteurs qui étaient sur le pont. Le commandant du sous-marin s’empara lui-même d’un fusil.
Pièce de 57 mm et affût furent bien saisis sur le pont du sous-marin, en abord au niveau du kiosque. Pendant ces manœuvres, l’équipage d’AMI DE DIEU était sur le pont du sous-marin et celui d’ETOILE POLAIRE dans le canot. Puis le sous-marin fit sauter ETOILE POLAIRE. Il était à 30 m seulement quand celui-ci disparut. Il ne restait plus à flot qu’HIRONDELLE qui fut rapidement coulé à coups de canon.

Le sous-marin se dirigea ensuite vers le convoi, échangea quelques coups de canon avec lui, puis plongea quand il vit approcher le destroyer LIBERTY.

La commission conclut :

1) Convoi mal gardé. Après 4 jours de mer par beau temps et petite brise JEANNE ET GENEVIEVE perd le convoi pour suivre 3 bâtiments isolés. C’est une lourde faute. Il est certain que la brume n’était pas épaisse puisque les thoniers sont restés groupés à trois exceptions près. Ce patrouilleur à vapeur n’a pas fait tout ce qui était en son pouvoir pour retrouver le convoi ce qui ne devait pas être difficile vu la faible brise dans le secteur.
Les deux escorteurs à voile ne se sont pas rendu compte de leur rôle. Au lieu d’encadrer le convoi en se tenant aux deux extrémités opposées, ils se sont tenus l’un près de l’autre au centre du convoi. Il n’est pas difficile de se rendre compte des motifs qui ont inspiré la manœuvre de ces bâtiments d’escorte et ont été la cause de leur mollesse, de leur inertie et de leur incurie. Il faut dire que ces bâtiments avaient droit de pêcher et les marins de l’Etat qui les montaient avaient droit comme leurs camarades des thoniers à leur part de pêche. Il résultait de cette situation une tentation très forte de négliger leur devoir de patrouilleurs et d’escorteurs pour ne songer qu’à la pêche. C’est à cette préoccupation dominante que la commission attribue la conduite répréhensible et grave de conséquences de JEANNE ET GENEVIEVE, LYAUTEY et CALYPSO.
Il paraît donc nécessaire d’interdire aux escorteurs de pêcher.
2) Deux des escorteurs n’étaient pas munis de TSF et ne pouvaient appeler à l’aide en cas d’attaque.
3) L’amiral de pêche (MAGELLAN) ne s’est pas rendu compte de la responsabilité qui lui incombait. Aucun signal de route, rien tenté pour maintenir la cohésion du convoi, n’a pas manœuvré pour se rapprocher des 4 thoniers signalés sous le vent. N’a tiré que 3 coups de canon.
4) Les équipages des thoniers ne se sont pas efforcés de lutter jusqu’au dernier moment. Ils ont évacué trop rapidement leurs bâtiments, surtout NICOLAZIC et ETOILE POLAIRE, peut-être pas HIRONDELLE sur lequel la commission n’a aucun renseignement précis. Le patron d’ETOILE POLAIRE, qui a d’ailleurs été tué, se refusait à quitter son bâtiment et n’a cédé qu’aux sollicitations de son équipage et en particulier du canonnier AMBC. Sur aucun bâtiment on a pris soin de rendre les pièces inutilisables, ce qui a permis au sous-marin d’emporter comme trophée le 57 mm d’ETOILE POLAIRE.
Si ces 4 bâtiments se sont attardés dans l’Ouest du convoi, c’est sans doute parce que la pêche donnait plus à cet endroit.
5) Pas d’armes portatives, revolver, grenades, bombes, sur les thoniers. L’occasion aurait été belle d’en faire usage lors de l’arraisonnement d’AMI DE DIEU. Par exemple, une sorte de torpille placée sous l’embarcation et mise à feu depuis le canot pourrait être utilisée en cette circonstance comme dans bien d’autres.

Note du Ministre de la Marine Jules CELS au CA Commandant Marine Le Havre. 30 Octobre 1918

Les conclusions de l’enquête concernant AMI DE DIEU, NICOLAZIC et ETOILE POLAIRE sont telles que j’ai tenu à en donner connaissance au Préfet Maritime du 2e arrondissement. Cette enquête a eu lieu à Brest et la commission du Havre en avait reconnu l’opportunité.

Il en résulte que ce sont surtout les thoniers détruits qui sont responsables de leur perte par leur négligence à suivre le convoi et que, si le peu de vitesse de JEANNE ET GENEVIEVE est la principale cause de sa séparation des thoniers dans la brume au moment du départ, les escorteurs à voile ont fait tout ce qui était en leur possibilités pour défendre le convoi.

S’il est du devoir d’une commission d’enquête de prendre toutes les dispositions et d’enregistrer les faits signalés, il convient qu’elle évite d’émettre des appréciations du genre de celles que vous m’avez transmises, surtout lorsque l’enquête est unilatérale et ne possède pas les éléments d’information suffisants.

Vous voudrez bien faire part de mes observations au Président de la Commission. Les suggestions émises au § 5 des conclusions du rapport ont été depuis longtemps examinées par le Département et c’est intentionnellement qu’il n’y a pas été donné suite.

Note du 30 Janvier 1919 du Service de la Navigation Commerciale au Préfet Maritime de Lorient.

Le Commandant de Marine Saint Nazaire a le pouvoir d’engager des poursuites devant le conseil de guerre du 2e arrondissement et d’arbitrer le montant de l’amende en cas d’infraction aux règlements sur la police des eaux et des rades. Il n’est pas douteux que dans le cas d’ETOILE POLAIRE et dans les conditions indiquées dans le rapport du Commandant de la 4e escadrille, cet officier aurait dû donner l’ordre d’appareillage de façon ferme. En cas de non exécution, le Commandant de Marine Saint Nazaire aurait dû être saisi et poursuivre la répression.
Vous voudrez bien inviter les officiers placés sous vos ordres à se mettre au courant des moyens d’action dont ils disposent. Ils ne doivent pas transmettre à l’autorité supérieure un dossier sans avoir examiné s’il ne leur appartient pas de le régler eux-mêmes.

(Nota : cette note semble indiquer le l’ordre d’appareillage du convoi a été donné de façon brouillonne et qu’ETOILE POLAIRE ne l’a pas observé immédiatement. Cela pourrait expliquer que par la suite, ce thonier se soit trouvé éloigné des autres)

Récompenses.
Note du Lieutenant de Vaisseau WEVERBERG commandant le torpilleur 299, Officier des pêches.
(Nota : nous avons déjà rencontré cet officier qui se trouvera sur le CHAOUIA lors de son naufrage du 15 Janvier 1919)

Je vous demande, Amiral, d’obtenir pour les deux maîtres de manœuvre Edouard REGRENY et Pierre GUEGUEN, commandant les garde-pêches GENERAL LYAUTEY et CALYPSO, telle récompense qui serait jugée convenable pour l’esprit de décision et le sang froid dont ils ont fait preuve au cours de l’escorte d’un convoi de voiliers pêcheurs. Le convoi ayant perdu son chef par temps de brume a été attaqué à deux reprises au canon par un sous-marin ennemi.
Par leur manœuvre raisonnée et le feu de leur artillerie, ces deux garde-pêches à voile ont efficacement protégé le gros du convoi. Seules des unités restées isolées par leur manque de vigilance ont subi des pertes en personnel. LYAUTEY a été gravement avarié par un obus.
J’attire aussi votre bienveillance sur le personnel suivant :
- LE GLATIN Corentin Canonnier breveté chef de pièce
- BLOUET Hervé Fusilier auxiliaire
- KERSAUDY Henri Matelot sans spécialité
- DOARE Louis Matelot sans spécialité
- BOSSER Yves Matelot sans spécialité
- LE GALL Guillaume Quartier maître de manœuvre
- RENARD Gaston Quartier maître torpilleur tous du LYAUTEY
- BREVELLEC Raphaël Canonnier breveté
- LE PAGE Yves Fusilier breveté
- BONNEC Alexandre Matelot sans spécialité
- GUENO Ange Quartier maître fusilier tous du CALYPSO

L’attitude du bâtiment dit Amiral des pêches, le dundee MAGELLAN, est digne d’éloges et le feu de ce bâtiment a efficacement soutenu celui de CALYPSO et de LYAUTEY. Ces deux derniers navires appartiennent au groupe de pêche de la Division de la Loire basé à Port Louis.

Le sous-marin attaquant

C’était l’U 53 du Kptlt Otto Von SCHRADER

Pour le site uboat.net : tous les thoniers ont en réalité été coulés le 2 Septembre au matin. 2 victimes sur HIRONDELLE et 1 victime sur ETOILE POLAIRE

Cdlt
olivier
Rutilius
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HIRONDELLE — Dundée — Armement ...

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Le patron du dundée Hirondelle

— LE MIGNANT Jean Marie, né le 6 juin 1881 à Étel (Morbihan), disparu le 2 septembre 1918 avec le dundée Hirondelle qu’il commandait, canonné et coulé ledit jour au moyen d’une charge explosive par le sous-marin allemand U-53 (Kapitänleutnant Otto von SCHRADER), à 176 milles dans le S. 77 W. de Penmarc’h, par 47° 32’ N. et 8° 55’ W., alors qu’il se trouvait en action de pêche. Inscrit au quartier d’Auray, n° 2.446 [Initialement, f° 1.245, n° 5.379] ; classe 1901, n° 2.589 au recrutement de Lorient.

Fils de Louis Marie LE MIGNANT, né le 15 décembre 1845 à Loix (Charente-Inférieure – aujourd’hui Charente-Maritime –), marin, et de Jeanne Marie EZANNO, née le 31 octobre 1853 à Belz (Morbihan), « ménagère » ; époux ayant contracté mariage dans cette commune, le 24 mai 1880 (Registre des actes de mariage de la commune d’Étel, Année 1880, f° 4, acte n° 5. ~ Registre des actes de naissance de la commune d’Étel, Année 1881, f° 9, acte n° 29.).

Époux de Félicie Jeanne Marie LE BRIS, avec laquelle il avait contracté mariage à Étel, le 1er juin 1909 (Ibid.).

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Mis à la disposition du Ministère de la Guerre le 28 février 1915. Affecté au 6e Régiment d’infanterie coloniale, en garnison à Lyon, ayant été rappelé à l’activité le même jour. Arrivé au corps le 3 mars 1915 et soldat de 2e classe le même jour. Parti dans la zone des armées le 14 juin 1915. Blessé à Souains~Perthes-lès-Hurlus (Marne), le 25 septembre 1915 ; évacué. Rentré à Lyon, dépôt de son régiment, le 18 décembre 1915. Détaché le 30 décembre 1915 auprès de l’armement A.D. Bordes et fils. Remis à la disposition du Ministère de la Marine le 31 janvier 1917.

Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 7 mars 1922 (art. 2 ; J.O. 15 mars 1922, p. 2.952 et 2.957), inscrit à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants :

LE MIGNANT Jean Marie - M.M. - J.O. 15-III-1922 - .jpg
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Daniel.
Rutilius
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« GÉNÉRAL-LYAUTEY — Garde-pêche, ex-dundée douarneniste Dz 1999. »

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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