MARIE MOLINOS
Trois-mâts barque à coffre lancé le 23 Juin1899 aux Ateliers et Chantiers de la Loire à Nantes pour la Société des Voiliers Français. Voilier de la série MARGUERITE DOLFUS, GENEVIEVE MOLINOS, EMILIE GALLINE et MARTHE ROUX.
Mr. Molinos était alors président de la Société des Ingénieurs Civils de France et les noms de ses filles furent donnés à plusieurs voiliers.
2082 tx JB 2500 tpl
TE 6,20 m
Aucun renseignement sur la navigation de ce trois-mâts avant la guerre.
La perte du MARIE MOLINOS
Le navire est affrété par le Service des huiles Gallena.
Il quitte Nantes le 3 Mai 1916 à destination de New York, sur lest et non armé.
Le capitaine est Joseph JUHEL, CLC et l’équipage comporte en tout 18 hommes (officiers compris) dont 1 marin espagnol.
Vers 10h40 le même jour, le capitaine Juhel croise le contre-torpilleur GABION qui lui signale qu’un vapeur espagnol a été vu la veille sur la zone, en train de ravitailler un sous-marin allemand. Il lui recommande d’exercer une bonne veille et le quitte pour aller reconnaître un vapeur dont on apercevait la fumée.
Arrivé par 46°35 N et 07°25 W, le capitaine aperçoit un navire qui paraît être une embarcation à voile. Mais, à la longue-vue, il reconnaît un sous-marin venant de l’ouest et faisant route vers lui à 12/15 nœuds.
Le MARIE MOLINOS suivait un cap au 070 à 5 nœuds. Beau temps, mer belle et excellente visibilité.
A 1 mille le sous-marin envoie les couleurs allemandes et hisse le signal AB (Abandonnez le navire) qu’il appuie d’un coup de canon.
La voilure est alors diminuée et le navire mis en panne. L’équipage amène les embarcations à la mer et y descend. Le sous-marin tire 15 coups de canon. Tous les coups portent et le MARIE MOLINOS coule à pic par l’avant.
Peu de détails sur le sous-marin qui n’accoste pas les embarcations. 12 hommes sont aperçus sur la passerelle entourant le kiosque. Voici le dessin effectué selon les indications du capitaine Juhel et de l’équipage.

Le 4 Mai à 04h00 du matin l’équipage est recueilli par le vapeur espagnol WENCESLAO qui arrivait de Cardiff. Les marins sont débarqués à Villa Garcia et conduits au consulat de France de Vigo.
Conclusion de l’officier enquêteur :
« Le MARIE MOLINOS n’était pas armé et ne possédait pas de TSF. Il ne pouvait appeler du secours et il n’y avait aucun navire en vue. Dans ces conditions, on peut mettre le capitaine hors de cause. Il a quitté le navire le dernier avec les papiers du bord et sa conduite pour sauver son équipage, qui est resté calme et a fait preuve de sang-froid, ne peut être critiquée. »
Le sous-marin attaquant
C’était l’U 20 du KL Walter Schwieger.