Officiers et Marins disparus lors du torpillage du vapeur belge, "AMBB de MARSEILLE pour l'armement défensif", date fixée au 12 juillet 1917. --- Jugement déclaratif de décès rendu le 16 décembre 1919 à TOULON.
- ARANZADI Martin, né le 20 septembre 1888 à SAINT-JEAN-de-LUZ (Pyrénées-Atlantiques), Quartier maître Canonnier.
- BLANC Julien Philippe François, né le 27 juillet 1893 à BANYULS-sur-MER (Pyrénées-Orientales), Second Maître de manoeuvre.
- CHAINON Eugène Marie, né le 21 août 1888 à CARNAC (Morbihan), Second Maître Timonier.
- GLOUX Pierre Fernand, né le 12 mai 1887 à TRÉGUIER (Côtes-d'Armor), Second Maître Timonier.
Le vapeur CLAIRE, capt. Baele, avait été lancé en 1871 par J.G.Lawrie de Glasgow et naviguait pour le compte de la S.A. BELGE D’ARMEMENT ET DE NAVIGATION A VAPEUR « LA PHOCEENNE ». Il fut torpillé par l'U 38 KL Max Valentiner le 12.7.1917 à environ 250 nm de Bône vers le point 40.01N 06.05E lors d'une traversée de Bône vers Marseille. Il y eut 26 victimes.
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
un marin du 5ème Dépôt des Equipages de la Flotte (Toulon) décédé sur le vapeur CLAIRE :
CHAINON Eugène Marie né le 22/08/1888 à Carnac (Morbihan), Second Maître Timonier, décédé le 12/07/1917 (28 Ans), A bord du CLAIRE (Belge) - Disparu en mer
Cordialement
Dominique
Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sangs ne font plus qu'un [ Ferdinand Gilson, France, Figaro Magazine n°19053 du 05 nov. 2005 ]
D’après mes renseignements, il semblerait que ce navire mixte, à cette époque affrété par la France, envoyé à Annaba (Algérie) et en revenant avec un chargement de ferraille, ne semblait pas des plus approprié pour ce genre de cargaison, car disposant de logements pour plus de 160 passagers.
Au moment de son torpillage il comptait un équipage composé de marins français, grecs et d’un Arabe. De plus, 28 soldats grecs et trois passagères auraient également été embarquées.
Parmi les passagers rentrant en Marseille, il se dit (!) qu’il y « aurait » aussi eut un groupe de marins (français ?) partant aux Etats-Unis, dans le cadre de la fourniture à la France, de bateaux de lutte anti-sous-marines.
Dans le cadre d’une étude que je fais actuellement sur la marine marchande belge pendant la 1ière G. Mondiale, toute info à propos de ce navire (liste de passagers/équipage, cargo, mission, circonstances de sa disparition, etc.) et/ou de ce projet de bateaux de lutte anti-sous-marines américains serait des plus appréciées. D’avance merci,
J.G.Lawrie, Glasgow, Grande-Bretagne.
Mis à flot : 1871
Terminé : 1871
En service : 1871
Retiré : 12.07.1917
Caractéristiques : 1 157 t ; 249,3 x 30,4 x 18,3 pieds ; 1 machine alternative à triple expansion ; chaudières ; 344 nhp.
Armement : I ou II de 75, de 90 mm ou 100 mm, à confirmer.
Observations :
Cargo belge Claire construit en Grande-Bretagne en 1871 et lancé sous le nom de Marmion pour le compte de la London & Edimburg Shipping C°.
Propriété de la Société Anonyme Belge d'Armement et de Navigation à Vapeur La Phocéenne.
12.07.1917 : au cours d’une traversée Bône-Marseille (Capitaine Baele), il est torpillé par le sous-marin allemand U-38 (KL Max Valentiner) et coule par 40°01 N et 006°05 E, à environ 250 milles de Bône. 26 victimes sont à déplorer.
Sources :
Dictionary of disasters at sea during the age of steam 1824 – 1962, Charles Hocking, Lloyd's Register of Shipping, London, 1969 www.uboat.net
Cordialement,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Dans le cadre d’une étude que je fais actuellement sur la marine marchande belge pendant la 1ière G. Mondiale, toute info à propos de ce navire (liste de passagers/équipage, cargo, mission, circonstances de sa disparition, etc.) et/ou de ce projet de bateaux de lutte anti-sous-marines américains serait des plus appréciées. D’avance merci,
Pour en savoir plus sur les chasseurs de sous-marins achetés par la France aux Etats-Unis pendant le conflit, je vous invite à aller sur le site Navires de la Grande Guerre :
Indépendamment des chasseurs, la Marine française a acheté et fait construire de nombreux bâtiments aux USA, certains sont en ligne sur ce forum. Vous pouvez utiliser le moteur de recherche de la rubrique (ou du site).
Bonnes fêtes de fin d'année à vous également, mes meilleurs vœux pour 2009,
Bien cordialement,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
■ Les circonstances du torpillage du cargo Claire par l’ U-38, survenu en Méditerranée, le 12 juillet 1917.
● Aviso-sloop Algol – Journal de bord n° 4 – 19 mai / 28 nov. 1917 – : S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 13, p. num. 116. (1)
Garde du 12 au 13 juillet [1917]
19 h 30 – Appelé au poste de combat.
20 h 35 – Recueilli 19 naufragés du vapeur la Claire.
22 h 00 – Fait rompre du poste de combat.
S. O. à la mer.
Garde du 13 au 14 juillet
10 h 22 – Stoppé pour amener la baleinière (Y) qui envoie les naufragés à bord de l’Aldébaran.
10 h 45 – Hissé la baleinière et remis en marche.
S. O. à la mer.
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(1) L’Algol était alors commandé par le lieutenant de vaisseau Charles Millet – qui deviendra plus tard peintre officiel de la Marine sous le pseudonyme d’Henri Gervèse – ; il était rattaché à l’Escadrille des sloops de la Division des patrouilles de Provence.
● Aviso-sloop Algol – Registre de correspondance et rapports – : S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 13, p. num. 1207 à 1212.
n° 50 Toulon, le 18 juillet 1917
Rapport de croisière
(du 11 au 17 juillet 1917)
11 juillet. ― 19 h – Appareillé de Toulon. Pris avec le Rapière l’escorte du transport-hôpital Flandre, route à l’Ouest, puis au Sud.
12 juillet. ― 0 h 15 – La Flandre a une avarie de barre. Manœuvré pour rester auprès d’elle.
0 h 45 – Repris route recommandée, cap Sud.
14 h 50 – Par L. = 39° 28’, quitté l’escorte de la Flandre pour relever l’Altaïr dans l’escorte du convoi Claire – Ville-de-Nantes, cap au Nord.
18 h 30 – Par L. = 40° 01’, quitté le convoi Claire – Ville-de-Nantes pour aller prendre l’escorte du Latouche-Tréville qui est en vue à l’horizon dans le Sud.
19 h – Par L. = 39° 56’, relevé l’Altaïr dans l’escorte du Latouche-Tréville, cap au Nord.
19 h 20 – Reçu S.O.S. de la Ville-de-Nantes. Dérouté le Latouche-Tréville dans l’Ouest et fait route à toute vitesse vers la Ville-de-Nantes qui est en vue à l’horizon dans le Nord.
19 h 50 – Communiqué oral [de la] Ville-de-Nantes qui nous informe que la Claire a été torpillée et a coulé immédiatement, et que la Ville-de-Nantes a tiré quelques coups de canon dans la direction présumée du sous-marin qu’elle n’a pas vu.
Dérouté la Ville-de-Nantes dans l’Est (Suite au déroutement du Latouche-Tréville et [à] celui de la Ville-de-Nantes, un télégramme d’Aldébaran nous était parvenu, prescrivant de dérouter vers l’Est. Le Latouche-Tréville avait été dérouté vers l’Ouest, car, à ce moment, la Ville-de-Nantes qu’on apercevait à l’horizon semblait fuir dans l’Ouest.)
Fait route pour rechercher les naufragés.
20 h - 21 h – Recueilli 19 naufragés réfugiés sur trois radeaux. Ils nous rendent compte que le Claire, qui marchait en tête du convoi, à 1000 mètres environ en avant de la Ville-de-Nantes, a été torpillé par tribord et a coulé très rapidement. Les survivants se sont retrouvés dans l’eau presqu’immédiatement après l’explosion. A ce moment, le navire avait disparu. Il semble que deux hommes seulement avaient aperçu la torpille avant l’explosion, à une cinquantaine de mètres du bord, le second maître de timonerie passager Gloux (disparu), qui la montra au second maître de timonerie Gourd (sauvé).
La Claire était un navire belge, armé par un équipage grec, avec un capitaine et un second belges. L’ancien capitaine grec était resté à bord et remplissait les fonctions d’officier de quart. Le bâtiment avait été affrété par les Messageries maritimes et réquisitionné par le Gouvernement français. Il se rendait de Syra à Marseille, via Milo, Bizerte, Bône, avec un chargement de minerai.
L’équipage et les passagers se composaient de 45 personnes :
• Équipage :
– un capitaine belge (disparu) ;
– un second belge (disparu) ;
– l’ancien capitaine grec (sauvé) ;
– 25 grecs (11 sauvés, dont un blessé léger) ;
– un égyptien (sauvé, grièvement blessé) ;
• Armement militaire :
– un maître canonnier (convoyeur) français (sauvé) ;
– un quartier-maître canonnier français (disparu) ;
– deux canonniers brevetés français (sauvés) ;
– un T.S.F. du commerce (sauvé) ;
• Passagers :
– un maître de manœuvre chef de quart français (disparu) ;
– trois seconds maîtres de timonerie chefs de quart français (un sauvé) ;
– deux seconds maîtres chefs de quart français (un sauvé) ;
– une religieuse française (disparue) ;
– deux femmes grecques (disparues). (1)
21 h – Repris la route recommandée, cap au Nord.
13 juillet. ― 5 h 10 – Par L. = 40° 33’, pris l’escorte de l’Amiral-Duperré, cap au Sud.
8 h 10 – Par L. = 40° 15’, passé l’escorte à l’Aldébaran.
8 h 45 – Par L. = 40° 21’, pris l’escorte de la Ville-de-Tunis, cap au Sud.
10 h 20 à 10 h 45 – Passé les naufragés de la Claire à l’Aldébaran qui rentra le lendemain matin à Toulon
(1) L’interrogatoire prévu par la D. M. du 12 février 1916 a été établi en double exemplaire, dont l’un a été adressé directement à Paris, et l’autre destiné au Commandant en chef, et joint à ce rapport.
ANNEXE
Interrogatoire des survivants du vapeur belge Claire,
coulé par un sous-marin le 12 juillet 1917
(D. M. du 12 février 1916)
1° – Nom du navire.
Claire, belge, armé par un équipage grec. Depuis qu’il avait reçu la T.S.F. et un canon (c’est-à-dire depuis le 2 juin), un capitaine et un second de nationalité belge avaient été embarqués ainsi qu’un armement militaire français (5 hommes). L’ancien capitaine grec et la totalité de l’équipage grec (27 hommes + un égyptien) étaient restés à bord.
Tonnage net, 1.155 tonneaux. Vitesse, 10 nœuds.
Affrété par les Messageries maritimes. Réquisitionné par le Gouvernement français.
Allant de Syra à Marseille, via Milo, Bizerte, Bône avec un chargement de minerai.
2° – Nom du capitaine.
Capitaine belge : Alphonse Bealey [lire : Baele], disparu avec le navire.
Ancien capitaine grec : Elias Viskikis, sauvé (faisant fonction d’officier de quart).
3° – Position du navire.
L. = 40° 08’ N. ; G.= 6° 12’ E. (Gr.), le 12 juillet, à 19 h 20 (Greenwich Été).
Le navire fut frappé par une torpille à tribord, entre la machine et la cale 3, et coula immédiatement. Le sous-marin ne fut vu n iavant ni après.
4° – Route au N. 12 W. ; vitesse, 10 nœuds, en convoi avec la Ville-de-Nantes (La Claire marchait en tête). Pas de zigzags.
5° – Très beau temps. Brise de N.-W., force 2, mer agitée. Légère houle de N.-W. Temps très clair.
10° – La Ville-de-Nantes était à un millier de mètres derrière. Elle vira de bord et tira quelques coups de canon dans la direction supposée du sous-marin, mais sans rien voir.
L’Algol avait quitté le convoi Claire – Ville-de-Nantes à 18 h 30 pour aller prendre le Latouche-Tréville qui se trouvait à une dizaine de milles au Sud. Dès qu’il eut reçu le S.O.S., il dérouta le Latouche-Tréville vers l’Ouest et se dirigea à toute vitesse vers la Ville-de-Nantes qui était en vue et qu’il dérouta. Puis il se rendit sur les lieux du sinistre pour recueillir les naufragés.
11° – La Claire ne put faire aucun signal de détresse.
12° – Elle était pourvue de la T.S.F., mais coula trop rapidement pour en user. Le S.O.S. fut lancé et signé par la Ville-de-Nantes. L’Aldébaran, lui, lança le signal : « Secours 12 N. 12 W. ». L’Algol ne lança aucun signal « Secours » parce qu’il apercevait la Ville-de-Nantes.
Au reçu du signal « Secours » de l’ Aldébaran, la Ville-de-Nantes signala de nouveau sa position en ajoutant : « Chassée », bien qu’à aucun moment, elle n’aperçût le sous-marin.
– Pointeau Jean Louis, matelot canonnier breveté, sauvé ;
– Gaubicher Maurice, matelot canonnier, sauvé.
25° – Le sous-marin ne fut pas vu.
26° – La Claire marchait à 10 noeuds.
27° – Le sillage d’une torpille venant de tribord fut aperçu à une cinquantaine de mètres du navire par le second maître de timonerie passager Gloux (disparu), qui la montra au second maître de timonerie passager Gourd (sauvé). Aucun des autres survivants ne vit le sillage de la torpille.
28° – Il semble qu’une autre torpille fut lancée. Profondeur et nature des avaries inconnues, le bâtiment ayant coulé presque instantanément.
32° – Disparus :
– Équipage : 18, dont le capitaine et le second belges ;
– Armement militaire : 1 ;
– Passagers : 7, dont 3 femmes.
Blessés :
– un soutier égyptien grièvement blessé au bras droit (bras à moitié arraché) ;
– un maître d’hôtel-restaurateur grec (contusions au bras droit et à la poitrine).
33° – Passagers :
– un maître de manœuvre, chef de quart (disparu),
– trois seconds maîtres de timonerie, chefs de quart (un sauvé),
– deux seconds maîtres, chefs de quart (un sauvé),
français embarqués à Milo ;
– deux femmes grecques (disparues),
– une religieuse française de l’Assomption (disparue),
embarquées à Syra.
Équipage :
– un maître canonnier convoyeur français (sauvé) ;
– un quartier-maître canonnier français (disparu) ;
– deux matelots canonniers brevetés français (sauvés) ;
– un opérateur T.S.F. français (sauvé).
34° – La veille était assurée par trois hommes, un sur le gaillard, un sur la passerelle, un à la pièce.
Le bâtiment a coulé avec une rapidité extraordinaire. Le convoyeur (Maître canonnier Mouèze) était assis sur la passerelle. Il eut juste le temps de monter sur la passerelle et de prendre une bouée, et se retrouva à l’eau. Aucune embarcation ne put être amenée. L’impression des survivants est qu’ils se retrouvèrent à l’eau immédiatement après l’explosion, et qu’à ce moment, ils ne virent plus le bâtiment qui a donc dû couler en moins d’une minute.
Dans ces conditions, et étant donné que le bâtiment était sensiblement sur la route recommandée, et que le sous-marin n’a pas été vu, il apparaît donc certain que le capitaine a bien rempli les instructions qu’il avait reçues et qu’il n’était pas en son pouvoir de faire quoi que ce soit pour sauver son bâtiment.
Une liste donnant les noms des survivants et des disparus est annexée au présent rapport.
M.P.F.
