Bonsoir à tous,LAGNEL Victor Paul Octave "UTRECHT"
Né le 13 février 1877 à ROUEN (Seine-Maritime) - Décédé le 18 mars 1918 en mer Tyrrhénienne à 60 nq au N. du Cap SAN VITO.
Capitaine au long cours. Le 18 mars 1918, Enseigne de vaisseau de 1ère classe auxiliaire, Commandant le navire auxiliaire, le remorqueur "UTRECHT"; cet Officier disparaît en mer avec le bâtiment coulé au canon par le sous-marin UB49. Le corps de l'Officier sera retrouvé le 4 avril sur les côtes italiennes.--- Dernier domicile à MONT-SAINT-AIGNAN (Seine-Maritime). --- Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume.
" Blessé grièvement dans un combat contre un sous-marin, a donné un bel exemple d'abnégation et de sacrifice en refusant d'évacuer son bâtiment et en coulant avec lui."
• L’Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 5.783, Samedi 25 mai 1918, p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ».
« NOUVELLES MARITIMES. — [...] — CITATIONS. - A l'ordre de l'armée : Lagnel, ens. de v. : " A donné un bel exemple d'abnégation et de sacrifice en refusant d'évacuer son bâtiment et en coulant avec lui."
A l'ordre de la division : – Nédélec, 1er m. de man. (Lorient, 655) : " Dans un combat, a continué le service à bord de son bâtiment déjà évacué et sur le point de couler ; grièvement blessé."
– Coquet, matelot mécanicien : " Malgré l'explosion d'un obus dans la chambre des machines, a continué son service, étant gravement brûlé."
A l'ordre du régiment : – Berger, 2e m. chef de quart (Le Havre, 7.522) : " Dans un combat avec un sous-marin, a continué son service à bord de son bâtiment évacué, sur le point de couler."
– Cros, aide-canonnier (453.188-5) : " Dans un combat avec un sous-marin, est resté sur son bâtiment évacué, prêt à couler, pour essayer de continuer le feu." »
● Le Temps, n° 20.776, Samedi 25 mai 1918, p. 3, en rubrique « Marine ».
« CITATIONS. ― Le ministre de la Marine a cité : à l’ordre de l’armée, l’enseigne de vaisseau de réserve Lagnel ; à l’ordre de la division, le premier maître Nédellec et le matelot mécanicien Coquet, et à l’ordre du régiment, le second maître Berger et l’aide-canonnier Cos. Ces cinq marins appartenaient au remorqueur Utrecht, que l’enseigne de vaisseau Lagnel commandait.
L’Utrecht, qui ne possédait qu’une petite pièce de chasse, engagea le combat avec un sous-marin ennemi armé de deux canons. Après une lutte qui ne pouvait qu’être défavorable au remorqueur, le commandant dut faire évacuer l’Utrecht, ne gardant avec lui que deux officiers mariniers, un canonnier et un mécanicien. A peine le canot emportant l’équipage s’était-il éloigné que l’unique canon du remorqueur est renversé par un projectile. Un radeau est mis à l’eau. Le premier maître Nédelec y fait placer les trois autres hommes et monte sur la passerelle, où il trouve le commandant les deux jambes broyées. Il lui offre de le descendre sur le radeau, mais Lagnel lui donne l’ordre : " Sauvez-vous et laissez-moi ici ! " Nédelec obéit. Le radeau s’éloigne bientôt de l’Utrecht, sur lequel s’acharne le sous-marin. Les obus ennemis portent à tous coups et le remorqueur français n’est plus qu’un brasier. La nuit tombe et les naufragés, sur leurs embarcations, voient l’Utrecht en flammes qui coule lentement en ensevelissant son vaillant commandant. »
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Bien amicalement à vous,
Daniel.