FRANK-DELMAS ― Cargo ― Société en nom collectif « Delmas frères ».

Rutilius
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FRANK-DELMAS ― Cargo ― Société en nom collectif « Delmas frères ».

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Frank-Delmas ― Cargo ― Société en nom collectif « Delmas frères ».

L’Ouest-Éclair ― éd. de Caen ―, n° 5.654, Mercredi 16 janvier 1918,
p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ~ La guerre sous-marine ».

« Récompenses à l'équipage du Texas. — PARIS, 15 janvier. — L’énergie et le dévouement dont a fait preuve l’équipage du Texas ... [...]

Des témoignages de satisfaction ont été aussi accordés par le ministre à deux vapeurs de la Compagnie Delmas frères, le Maroc et le Frank-Delmas et à leurs équipages, à la suite d’une rencontre avec des sous-marins, en novembre 1917. »
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Ar Brav
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Re: FRANK-DELMAS ― Cargo ― Société en nom collectif « Delmas frères ».

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

FRANK DELMAS Navire auxiliaire (1915-1916)

Chantier :

John Readhead & Sons, South Shields, Grande-Bretagne.
Commencé : 1903
Mis à flot : 17.02.1904
Terminé : 11.1904
En service : 1912 (MM)
En service : 03.1915 (MN)
Retiré : 08.1916 (MN)
Retiré : 1933 (MM)
Caractéristiques : 2 364 tjb ; 1 466 tjn ; 3 623 tpl ; capacité 4 891 m³ ; 89,05 x 14,33 x 5,75 m ; TE 5,65 ; 950 cv ; 1 machine à vapeur à triple expansion placée au centre du navire ; 2 chaudières cylindriques timbrées à 12,6 kg/cm² ; 4 cales ; 4 mâts de charge de 5 tonnes, 2 mâts de charge de 1,5 tonnes ; 2 mâts ; 1 cheminée ; 10,5 nœuds en service : Etat-major et équipage 21.
Armement : I ou II de 75 mm ou de 90 mm, à confirmer.

Observations :

Cargo à deux ponts Tregarthen, à avant droit et en acier riveté lancé en 1904 sous pavillon anglais pour le compte de la compagnie Hain S. S. & C° Ltd de Londres
07.11.1904 : mis en service
06.1911 : il est acheté par la Compagnie Delmas Frères pour la somme de 412 000 francs qui le rebaptise Frank Delmas, du nom du fondateur de la Compagnie.
En 1911, Delmas Frères, qui s’intéresse au trafic charbonnier, gère puis devient en cette même année propriétaire de la flotte charbonnière de la filiale française de L. Guéret & C° Ltd, la Société Générale des Houilles et Agglomérés de Nantes. Cette flotte est composée de cinq charbonniers : Boileau (1884, 2 100 tpl), Molière (1882, 2 200 tpl), Voltaire (1896, 4 200 tpl), Corneille (1889, 3 200 tpl) et Fontaine (1889, 3 200 tpl).
Le Frank Delmas est placé sur les lignes d’Afrique du Nord pour l’enlèvement des phosphates et minerais algériens, le complément étant assuré par les vins et alfa
05.03.1915 : réquisitionné à La Rochelle comme cargo charbonnier
30.08.1916 : déréquisitionné, restitué à son propriétaire
07.11.1926 : il doit faire relâche dans le port de Lisbonne par suite d’avaries de machine
20.10.1928 : allant de Cardiff à Dakar avec un chargement de briquettes, il doit relâcher à Barry à la suite d’une voie d’eau dans le coqueron avant
16.01.1933 : il est vendu à l’armateur grec John D. Chandris qui le renomme Mari Chandris
1936 : il passe sous pavillon finlandais pour le compte de l’armement Reden A/B Snaab, Algot Johansson et rebaptisé Snaab
03.06.1940 : il est coulé au canon par le sous-marin allemand U-37 au large du cap Finistère.

Sources :

125 ans, Delmas-Vieljeux, de Charles Limonier, Marines Editions, 1999.
Dictionnaire des bâtiments de la Flotte de guerre (…), LV JM Roche, 2005
Répertoire des navires de guerre français, Jacques Vichot, réed; 2003
Liste des bâtiments réquisitionnés, Franck Lecalvé, 1988


Cordialement,
Franck
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Ar Brav
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Re: FRANK-DELMAS ― Cargo ― Société en nom collectif « Delmas frères ».

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

Une vue du Frank Delmas à Alger :

Image

Source :

125 ans, Delmas-Vieljeux, de Charles Limonier, Marines Editions, 1999.


Cordialement,
Franck
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Ar Brav
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Re: FRANK-DELMAS ― Cargo ― Société en nom collectif « Delmas frères ».

Message par Ar Brav »

Bonjour Daniel,

Et toc ! D'autant que j'ai également recopié la même erreur répétée dans les ouvrages consultés, avec un c qui n'apparait pas sur la coque. Heureusement que vous surveillez les mouvements du port. ;)
Je viens de rectifier.

Mais je vous taquinais pour autre chose, pas pour le nom du bateau. Dans votre message, vous mentionnez un article de presse avec en titre :

" NOUVELLES MARITIMES. - LA GUERRE SOUS-MARINE. - Récompenses à l'équipage du Texas. -

Puis plus loin il est seulement question du " ...Maroc et le Frank-Delmas..", pas du Texas :pt1cable:

J'ai du manquer un épisode.

Amicalement,
Franck
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Rutilius
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FRANK-DELMAS ― Cargo ― Société en nom collectif « Delmas frères ».

Message par Rutilius »

Bonsoir Franck,

Eh non ! j'avais encore tous mes esprits, malgré l'heure tardive, ... et je n'avais pas abusé du Calvados ! Tout était dans les crochets : "... PARIS, 15 janvier. [...] Des témoignages ...", qui indiquaient expres-sément qu'une partie de la brève en question avait été intentionnellement tronquée, car sans rapport avec le sujet traité. Et cette partie, qui constituait l'essentiel de l'article, concernait bien le Texas, d'où le titre (V. le sujet Texas). Ce n'est donc que subsidiarement que le rédacteur avait évoqué les récompenses accordées par le ministre de la Marine au Maroc, au Frank-Delmas, ainsi qu'à leurs équipages.
Dernière modification par Rutilius le lun. sept. 21, 2020 12:27 pm, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Ar Brav
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Re: FRANK-DELMAS ― Cargo ― Société en nom collectif « Delmas frères ».

Message par Ar Brav »

Re, Daniel,

Cà m'apprendra, voilà ce qui arrive quand on lit trop vite :lol:

Bonne soirée,
Amicalement,
Franck
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gabelle
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Re: FRANK-DELMAS ― Cargo ― Société en nom collectif « Delmas frères ».

Message par gabelle »

Bonjour à tous.Très intéressé par vos propos je suis à la recherche d'infos sur le "Boileau" de Delmas sur lequel était un oncle de 13 ans, mousse de cuisine, lors de sa disparition en mer en nov. 1915. Impossible de trouver l'ouvrage "125 ans de Delmas", épuisé, qui d'après "125 ans Delmas filiales" lui toujours en vente, en parlerait pages 27, 29 et 138. Quelqu'un pourrait-il m'en donner copie par mail? Un grand merci d'avance. Brunel
brunel
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Ar Brav
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Re: FRANK-DELMAS ― Cargo ― Société en nom collectif « Delmas frères ».

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous.Très intéressé par vos propos je suis à la recherche d'infos sur le "Boileau" de Delmas sur lequel était un oncle de 13 ans, mousse de cuisine, lors de sa disparition en mer en nov. 1915. Impossible de trouver l'ouvrage "125 ans de Delmas", épuisé, qui d'après "125 ans Delmas filiales" lui toujours en vente, en parlerait pages 27, 29 et 138. Quelqu'un pourrait-il m'en donner copie par mail? Un grand merci d'avance. Brunel
Bonjour Brunel,

Soyez le bienvenu parmi nous. Le Boileau, navire de votre parent, est en ligne ici :

pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... 1468_1.htm

Concernant l'ouvrage épuisé 125 ans de Delmas, dont je me suis inspiré pour partie, il est en effet pas aisé à obtenir, à moins d'un coup de chance, ce que je vous souhaite. Je peux vous envoyer la page en question, mais vous y trouverez moins de renseignements que ceux mis en ligne.

Bien cordialement,
Franck
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olivier 12
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Re: FRANK-DELMAS ― Cargo ― Société en nom collectif « Delmas frères ».

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Voici quelques précisions sur les rencontres de ce vapeur avec des sous-marins allemands.

Image

17 Novembre 1917


Rapport de la Commission d'enquête

FRANK DELMAS quitte Port Talbot avec un chargement de charbon pour Rochefort le 16 Novembre à 18h00. Passe Wolf Rock le 17 à 08h45. Est alors survolé par un hydravion qui ne lui signale rien.

A 13h45, la vigie signale un petit voilier qui est aussitôt identifié par Monsieur Guesdon comme étant le capot rectangulaire d'un sous-marin à vitesse réduite. Le télémétriste le repère à 11000 m.

L'enseigne de vaisseau Guesdon prend le commandement du FRANK DELMAS et maintient le même cap jusqu'à 7000 m, estimant qu'à cette distance le sous-marin pense ne pas avoir été aperçu. A 7000 m, il vire de bord comme s'il venait de l'apercevoir et fait route plein nord. Il fait aussi lancer un signal de détresse. Toutes les dispositions de combat sont prises et les portes étanches sont fermées. La position est 49°19 N et 05° 33 W.
Mer houleuse. Bonne visibilité. Temps à grains brumailleux.

Le sous-marin plonge pour prendre les dispositions de torpillage. Mais une très légère fumée sur tribord arrière permet de voir que le sous-marin suit FRANK DELMAS pendant 4 ou 5 milles, sans gagner. La vitesse est alors réduite à 7 noeuds et les hommes de veille sont quadruplés de chaque bord. Le cap est mis à l'est, puis au sud dans un grain. En sortant du grain, le sous-marin est aperçu à 9000 m sur un quart tribord. La vitesse est encore réduite à 4 noeuds. Le sous-marin semble alors virer de bord. Pour déjouer cette manoeuvre, le cap est mis sur lui en le gardant légèrement sur bâbord et en forçant la vitesse. Le sous-marin prend alors la fuite et le FRANK DELMAS continue la poursuite.
Mais à, 16h15, refusant le combat, le sous-marin plonge et disparaît. Il ne s'est pas laissé approcher. FRANK DELMAS reprend alors sa route au nord en faisant des zigzags jusqu'à la nuit.

La commission n'a pas à donner d'opinion sur les manoeuvres de l'enseigne de vaisseau Guesdon, ne connaissant pas ses ordres.

Elle souligne toutefois que la conduite du capitaine Grandjean a été parfaite. Il en a été de même pour celle de son équipage.

Note de l'officier enquêteur de l'AMBC


Le bâtiment n'a pas tiré, mais les pièces étaient prêtes.
Il ne comportait que six canonniers AMBC faute de logement suffisant à bord. Depuis, un logement a été construit par le port de Rochefort et un 7e homme a été embarqué pour le service de l'artillerie. En dehors des missions spéciales, c'est un quartier-maître canonnier qui remplit la fonction d'officier de tir.
Ce vapeur relâche régulièrement à Rochefort et j'ai toujours eu, lors de mes visites réglementaires, une très bonne impression sur l'organisation et la marche du service militaire.

Commentaire

En lisant ce récit du déroulement de l'affaire, il apparaît tout à fait évident que FRANK DELMAS était en fait utilisé comme bateau-piège. Loin de chercher à fuir, il a bien au contraire cherché à tout prix l'affrontement avec le sous-marin. Mais le commandant de ce dernier s'est méfié et à préférer renoncer au combat.
Un autre élément est surprenant. Le commandant est dépossédé de son commandement par un passager militaire. C'est absolument inusuel et je n'ai pas d'autre exemple d'une telle chose. Ceci ne peut résulter que de dispositions prises avant le départ par les autorités maritimes et militaires, dans le cadre bien défini d'une « mission spéciale » et, bien sûr, en accord avec le commandant en titre.
Et cela ne fait que renforcer l'hypothèse du bateau-piège.

4 Juillet 1918

Rapport du capitaine

Appareillé de Saint Jean de Luz le 20 Juin et arrivé le soir même à Bilbao. Revenu à Saint Jean de Luz le 26 et resté sur rade pendant cinq jours, immobilisé par une épidémie de grippe attrapée à Bilbao (nota : seraient-ce les prémices de la terrible grippe espagnole?). Douze hommes, dont sept de la machine, sont exempts de service.

Quitté Saint Jean de Luz le 1er Juillet en convoi et arrivé à Brest le 3 Juillet. Quitté Brest le 4 à 02h00 en convoi de 14 navires disposés sur cinq colonnes, escortés par le torpilleur STYLET et trois chalutiers anglais.

A 09h00, un sous-marin est aperçu sur tribord. Tous les bâtiments du convoi viennent sur bâbord.
A 09h30, le vapeur BLOIS hisse le pavillon B (sous-marin sur bâbord) et tire un coup de canon, puis cesse le feu. Mis aux postes de combat, mais le sous-marin est masqué par trois autres navires du convoi dont un Danois. Les chalutiers signalent « Restez groupés ».

A 11h30, FRANK DELMAS aperçoit le sous-marin sur bâbord. Le sillage est bien visible à environ 45 degrés sur bâbord. Le convoi fait une embardée sur tribord et le vapeur LIBOURNE ouvre le feu, puis cesse le tir.

Image

FRANK DELMAS tire alors avec ses deux pièces. Le deuxième coup va droit au but. Fort bouillonnement lors de l'explosion de l'obus. Il est suivi par une seconde forte explosion et une colonne de fumée s'élève jusqu'à 25 m de hauteur.
Le quartier-maître canonnier officier de tir fait la réflexion : "ça y est, il est touché"! Certains d'avoir touché le sous-marin, les hommes poussent des hourras.
La position est 49°10 N et 05°02 W (nota : étonnamment proche de la position de la première rencontre le 11 Novembre précédent, à peine une dizaine de milles)

Plus aucune alerte jusqu'à Penzance. Fait route ensuite sur Cardiff et Barry Dock.
Quitté Penzance le 16 Juillet et mouillé le même jour sur rade de Roscanvel. Fait ensuite route sur Quiberon et Saint Nazaire.

Récompenses

Pour cette action du 4 Juillet 1918, la capitaine Grandjean recevra un témoignage officiel de satisfaction :

«  Par la précision de son tir, dû à la bonne organisation militaire de son bâtiment, a obligé un sous-marin ennemi a abandonner l'attaque du convoi ».

Un TOS sera aussi décerné à tout l'équipage

«  Equipage bien entraîné. Tir précis. A obligé un sous-marin ennemi à abandonner l'attaque d'un convoi. »

Les sous-marins attaquants

N'ont pas été identifiés.

Ayant les dates, heures et positions des actions, il doit être possible de les identifier s'ils sont rentrés à leurs bases. Il serait particulièrement intéressant de se procurer le KTB de celui du 4 Juillet afin de savoir s'il a vraiment été touché. ;)

Le novice du FRANK DELMAS

On note sur ce vapeur la présence du novice Edouard ZANKER.
Nous avons déjà rencontré ce garçon à plusieurs reprises.

Edouard Gabriel Auguste Zanker était né le 10 Février 1901 à Rochefort où il habitait  26 rue Amiral Courbet.
 
A 15 ans, le 4 Décembre 1916, il avait embarqué à La Pallice sur le trois-mâts BRENN en partance pour le Chili. Mais le 16 Janvier 1917, le voilier était coulé par le sous-marin U 59 du KL Wilhelm Freiherr von Firks. Pour ne pas surcharger les embarcations des naufragés, l’Allemand avait proposé au capitaine Bernot, du BRENN, de garder à son bord le second capitaine, deux marins et le mousse Zanker.  
Libéré quelques jours plus tard et remis à un navire danois, le mousse avait pu regagner son domicile dès le 26 Janvier.

A peine le temps de fêter ses 16 ans, et il avait aussitôt rembarqué sur le quatre-mâts barque EUROPE, effectuant alors un voyage complet d’Australie avec retour par le cap Horn.
Au retour, le 24 Septembre 1917, nouvelle rencontre avec un sous-marin et nouveau naufrage. EUROPE, capitaine Nicolas, est coulé au canon par l'UC 63 de l'OL Karsten von Heydebreck. Mais cette fois, le mousse va se retrouver dans l’embarcation du capitaine et devra parcourir 300 milles en 4 jours pour gagner l’île de Sein.

Pas découragé, le mousse, qui possède désormais le titre envié de « cap-hornier » embarque alors comme novice (il a dépassé les 16 ans) sur le vapeur FRANK DELMAS. Et le 17 Novembre, c'est une nouvelle rencontre avec un sous-marin sur ce navire-piège, la troisième de l'année.

Le 10 Mars 1918 c’est une quatrième rencontre et, le 4 Juillet suivant, une cinquième rencontre qui se termine par un témoignage de satisfaction décerné à tout l'équipage. Il y aura encore une 6e rencontre. Il avait alors 17 ans.

Je pense que peu de marins de la Grande Guerre ont été, aussi jeunes, confrontés à six reprises à des sous-marins allemands et s'en sont sortis chaque fois à leur avantage.
Les marins étant parfois superstitieux, peut-être certains, sur FRANK DELMAS, ont-il pensé que ce mousse portait la poisse chaque fois qu'il embarquait... :)

Voir ce lien qui retrace toute la carrière d'Edouard Zanker

viewtopic.php?f=29&t=46756&p=496806&hil ... er#p496806

Notons au passage qu'il n'y avait que dans la marine marchande que l'on pouvait alors trouver des garçons de moins de seize ans impliqués dans des opérations de combat.
J'ai aussi constaté que les mousses éventuellement faits prisonniers étaient très rapidement libérés. Je ne sais s'il y avait des conventions internationales les concernant.

Cdlt
Dernière modification par olivier 12 le mar. mars 27, 2018 8:44 am, modifié 1 fois.
olivier
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Re: FRANK-DELMAS ― Cargo ― Société en nom collectif « Delmas frères ».

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Image

Rencontre avec un sous-marin

Source : Yvon Perchoc, Les navires français avant 1970)

10 Mars 1918

La liste d’équipage est la même que celle de Juillet 1918 exception faite de :

- Second capitaine LE FLOCH (HUBERT)
- Matelot PENLOUP (CREPIN)
- Matelot supplémentaire CHIBAND

Armement AMBC


FESSEAU Marcel Chef de section
LANGLAIS Pierre Chef de pièce
THEPHANY Albert
CAVALINI Auguste
PENLOUP Edouard
FRANCES Laurent
AULIER Jean

Rapport du capitaine

Quitté Bilbao le 5 Mars à 22h00 à destination de Port Talbot avec un complet chargement de minerai. Très beau temps, mer belle, faible brise, navigué dans les eaux territoriales espagnoles. Le 6 à 08h00, entré à Saint Jean de Luz pour formation du convoi de 24 navires. Appareillé le même jour pour La Pallice.

Le 7 à 12h00, au moment d’entrer dans le pertuis d’Antioche, reçu l’ordre de continuer sur Quiberon. Passé cette rade dans la nuit du 7 au 8 et continué sur Brest. Mouillé en rade de Roscanvel à 20h30.

Le 9, appareillé en convoi de 22 navires, FRANK DELMAS n° 16. Toute la nuit, marché à bonne allure. Le 10 à 06h00, liberté de manœuvre pour les navires du convoi. Doublé Longships à 07h00 et suivi la terre à très petite distance. Les vedettes à grande vitesse suivent la même route. A 13h00, contourné Trevose Head à 2 encablures et entendu une forte détonation provenant de l’avant. Presque aussitôt, aperçu un navire français en travers de notre route qui s’engloutit par l’avant. Plusieurs torpilleurs arrivent sur les lieux.
Mis aussitôt au poste de combat, fermé les cloisons étanches et monté à allure maximum. A 12h30, aperçu à bâbord le sillage d’un périscope. Distingué nettement à la jumelle la direction du sous-marin qui force de vitesse pour s’écarter de la côte. Hissé le signal pavillon B + boule et ouvert immédiatement le feu pour obliger le sous-marin à plonger et éviter un nouveau torpillage. Au 2e coup, le périscope disparaît et des torpilleurs se précipitent dans la direction du tir. J’ai du employer cette méthode tactique et me servir de la pièce de 90 mm avant, des navires placés de chaque côté et à faible distance gênant ma manœuvre pour évoluer sans risque d’abordage.
Après avoir coulé GABRIELLE (Nota : il s’agit en réalité de GERMAINE) le sous-marin a tenté de couper le convoi, ou de le doubler par l’avant.
FRANK DELMAS ne zigzaguait pas car les bâtiments du convoi naviguaient sans discipline et sans ordre, et toute embardée aurait provoqué des risques d’abordage. L’habitude, sur les côtes anglaises, est de naviguer sans ordre en serrant la terre, la protection étant assurée côté large par un rideau de vedettes et de torpilleurs. Mais ce procédé est insuffisant quand la côte est accore.

Voici la position des divers navires

Image

Rapport de la commission d’enquête

L’alerte a été donnée par l’explosion du vapeur français GERMAINE qui se trouvait à terre et à contre bord du convoi.
Le sous-marin a été aperçu une demi-heure après l’explosion, par un matelot de FRANK DELMAS. Il était en plongée et son périscope émergeait de 30 cm. FRANK DELMAS a aussitôt ouvert le feu avec sa pièce avant et le sous-marin a plongé. Il a ensuite reparu et un 2e coup a été tiré. Le sous-marin a alors plongé et disparu, voyant sans doute les torpilleurs et vedettes accourir.

- Veille bien effectuée
- Rôles bien établis
- Tout le monde a fait son devoir.

Le sous-marin attaquant

Très certainement U 110 du Kptlt Carl Albrecht KROLL.

Voir ce lien : pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas

Cdlt
olivier
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