Bonjour à tous,
Où pourrais-je trouver des informations sur la notion de zone des armées (dont service de l'avant et service de l'arrière) et zone de l'intérieur ?
La limite devait certainement évoluer. Comment connaitre la date de classification de la Seine-Maitime en zone des armées ? Et jusqu'à quelle date ?
Merci d'avance.
Bien cordialement
Jean-Luc DRON
Généalogie et Grande Guerre sur http://jeanluc.dron.free.fr/
Tableau d'Honneur des Electriciens et Gaziers http://ccsc.genealogie.free.fr/TH/
Zone des armées, zone de l'intérieur
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- Jean RIOTTE
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Re: Zone des armées, zone de l'intérieur
Bonjour Jean-Luc,
Bonjour à toutes et à tous,
Voici ce que j'ai trouvé à ce sujet:
" Sur cent km, en arrière des tranchées, s'étendait ce qui était administrativement dénommé la zone des armées. Le pouvoir y appartenait exclusivement aux militaires, ce qui subsistait du pouvoir civil étant soumis à leur contrôle. Cette bande du territoire national suivait le front.
Elle était elle-même divisée en trois zones:
- la zone avancée, celle de la ligne de feu ou très proche d'elle où se positionnaient l'artillerie, le ravitaillement d'échelon et les "roulantes", ainsi que les postes de commandement des régiments;
- la zone réservée, à l'arrière immédiat, où les unités venaient "au repos" et l'arrière plus loitain, en principe hors d'atteinte des obus, où s'étaient établis les QG des Armées tenant le front;
- séparant ces deux premières zones de la troisième, dite zone non réservée, s'étirait une ligne de démarcation sévèrement contrôlée. Située entre 30 et 50 km des tranchées, cette ligne suivait les routes du Territoire de Belfort à Calais.
Tout ce système pouvait évidemment être modifié selon les opérations qui se préparaient ou se déroulaient en zone avancée."
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Bonjour à toutes et à tous,
Voici ce que j'ai trouvé à ce sujet:
" Sur cent km, en arrière des tranchées, s'étendait ce qui était administrativement dénommé la zone des armées. Le pouvoir y appartenait exclusivement aux militaires, ce qui subsistait du pouvoir civil étant soumis à leur contrôle. Cette bande du territoire national suivait le front.
Elle était elle-même divisée en trois zones:
- la zone avancée, celle de la ligne de feu ou très proche d'elle où se positionnaient l'artillerie, le ravitaillement d'échelon et les "roulantes", ainsi que les postes de commandement des régiments;
- la zone réservée, à l'arrière immédiat, où les unités venaient "au repos" et l'arrière plus loitain, en principe hors d'atteinte des obus, où s'étaient établis les QG des Armées tenant le front;
- séparant ces deux premières zones de la troisième, dite zone non réservée, s'étirait une ligne de démarcation sévèrement contrôlée. Située entre 30 et 50 km des tranchées, cette ligne suivait les routes du Territoire de Belfort à Calais.
Tout ce système pouvait évidemment être modifié selon les opérations qui se préparaient ou se déroulaient en zone avancée."
Cordialement.
Jean RIOTTE.
- Jean RIOTTE
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- Inscription : sam. nov. 05, 2005 1:00 am
Re: Zone des armées, zone de l'intérieur
Re-,
" Le territoire couvert par la zone des armées était divisé perpendiculairement au front en grands secteurs relevant chacun d'une armée. Le général qui la commandait en chef était secondé pour cette tâche non combattante par une direction de l'arrière placée sous l'autorité d'un général de moindre rang. Celui-ci avait la responsabilité des transports et des voies de communication, du ravitaillement en vivres, matériels et munitions, donc des magasins et dépôts de réserve, de l'évacuation des blessés vers les HOE (Hôpitaux d'évacuation) et les hôpitaux de l'intérieur, du service des Etapes, des communications télégraphiques et de la Poste, des services vétérinaires et de la remonte...
Pour les habitants non évacués qui continuaient à vivre dans la zone des armées, la zone avancée était évidemment impossible à atteindre. Elle était vide de civils, sauf en de très rares points. Entre 19h et 6h du matin, la circulation en zone réservée était strictement limitée aux personnes bénéficiant d'une autorisation spéciale. Il était interdit de se déplacer à bicyclette, monopole des militaires et de certains fonctionnaires. La circulation automobile ne pouvait s'effectuer que sur un itinéraire fixe déclaré, avec un permis spécial valable 15 jours. Pour franchir la ligne de démarcation, il fallait produire une autorisation du général en chef ou du général commandant l'armée dont dépendait le secteur. Les voyages en chemin de fer, dans l'un et l'autre sens à l'intérieur de la zone des armées, nécessitaient des autorisations particulières. Quiconque venait du reste de la France, donc hors de cette zone, devait se présenter, en descendant du train, au commissaire de gare, lequel était autorisé à demander le motif du voyage. Il accordait un permis ou refoulait le voyageur (la voyageuse). La suspicion d'espionnage conduisait à retenir certaines personnes dont les papiers n'étaient pas exactement en règle. La priorité, évidemment,était donnée aux trains militaires."
Cordialement.
Jean RIOTTE.
" Le territoire couvert par la zone des armées était divisé perpendiculairement au front en grands secteurs relevant chacun d'une armée. Le général qui la commandait en chef était secondé pour cette tâche non combattante par une direction de l'arrière placée sous l'autorité d'un général de moindre rang. Celui-ci avait la responsabilité des transports et des voies de communication, du ravitaillement en vivres, matériels et munitions, donc des magasins et dépôts de réserve, de l'évacuation des blessés vers les HOE (Hôpitaux d'évacuation) et les hôpitaux de l'intérieur, du service des Etapes, des communications télégraphiques et de la Poste, des services vétérinaires et de la remonte...
Pour les habitants non évacués qui continuaient à vivre dans la zone des armées, la zone avancée était évidemment impossible à atteindre. Elle était vide de civils, sauf en de très rares points. Entre 19h et 6h du matin, la circulation en zone réservée était strictement limitée aux personnes bénéficiant d'une autorisation spéciale. Il était interdit de se déplacer à bicyclette, monopole des militaires et de certains fonctionnaires. La circulation automobile ne pouvait s'effectuer que sur un itinéraire fixe déclaré, avec un permis spécial valable 15 jours. Pour franchir la ligne de démarcation, il fallait produire une autorisation du général en chef ou du général commandant l'armée dont dépendait le secteur. Les voyages en chemin de fer, dans l'un et l'autre sens à l'intérieur de la zone des armées, nécessitaient des autorisations particulières. Quiconque venait du reste de la France, donc hors de cette zone, devait se présenter, en descendant du train, au commissaire de gare, lequel était autorisé à demander le motif du voyage. Il accordait un permis ou refoulait le voyageur (la voyageuse). La suspicion d'espionnage conduisait à retenir certaines personnes dont les papiers n'étaient pas exactement en règle. La priorité, évidemment,était donnée aux trains militaires."
Cordialement.
Jean RIOTTE.
- Jean RIOTTE
- Messages : 5951
- Inscription : sam. nov. 05, 2005 1:00 am
Re: Zone des armées, zone de l'intérieur
Re- Re-,
J'ai oublié d'indiquer mes sources.
Vous les trouverez là:
pages1418/annonces-pages-bibliophile/le ... 3582_1.htm
Il s'agit de l'intervention sur le lvre "Les années sanglantes" de Gérard Guicheteau et Jean-Claude Simoën.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
J'ai oublié d'indiquer mes sources.
Vous les trouverez là:
pages1418/annonces-pages-bibliophile/le ... 3582_1.htm
Il s'agit de l'intervention sur le lvre "Les années sanglantes" de Gérard Guicheteau et Jean-Claude Simoën.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
- mireille salvini
- Messages : 1195
- Inscription : jeu. déc. 15, 2005 1:00 am
Re: Zone des armées, zone de l'intérieur
bonjour à tous
bonjour Jean,
merci beaucoup d'avoir retranscrit ces renseignements très précis qui sont extrêmement intéressants
100 kms de large ça laisse songeur quand même,
nul doute qu'il a dû y avoir quand même des va-et-vients "illégaux" (trafics aussi) malgré une surveillance dite "stricte",entre le fourmillement humain et le nombre de chemins détournés...
bien sûr,pas vu-pas pris...mais quand on était pris,ça devait coûter cher
amicalement,
Mireille
bonjour Jean,
merci beaucoup d'avoir retranscrit ces renseignements très précis qui sont extrêmement intéressants
100 kms de large ça laisse songeur quand même,
nul doute qu'il a dû y avoir quand même des va-et-vients "illégaux" (trafics aussi) malgré une surveillance dite "stricte",entre le fourmillement humain et le nombre de chemins détournés...
bien sûr,pas vu-pas pris...mais quand on était pris,ça devait coûter cher
amicalement,
Mireille
- Jean RIOTTE
- Messages : 5951
- Inscription : sam. nov. 05, 2005 1:00 am
Re: Zone des armées, zone de l'intérieur
Bonjour Mireille,
Bonjour à toutes et à tous,
De même qu'il existe un politiquement correct, il existe un militairement correct: la surveillance est "stricte", la tenue "impeccable", l'allure "fière et martiale", l'arbre "en boule", on "redoublera" de vigilance, il ne sera toléré "aucune défaillance".... et il existe même du "bleu jonquille"... etc... etc
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Bonjour à toutes et à tous,
De même qu'il existe un politiquement correct, il existe un militairement correct: la surveillance est "stricte", la tenue "impeccable", l'allure "fière et martiale", l'arbre "en boule", on "redoublera" de vigilance, il ne sera toléré "aucune défaillance".... et il existe même du "bleu jonquille"... etc... etc
Cordialement.
Jean RIOTTE.
-
- Messages : 159
- Inscription : lun. déc. 27, 2004 1:00 am
Re: Zone des armées, zone de l'intérieur
Bonjour à tous,
Merci Jean pour ces très intéressantes précisions.
Bien cordialement
Jean-Luc DRON
Merci Jean pour ces très intéressantes précisions.
Bien cordialement
Jean-Luc DRON
-
- Messages : 67
- Inscription : mer. juil. 12, 2006 2:00 am
Re: Zone des armées, zone de l'intérieur
vous voulez dire "bleu cerise".........Bet il existe même du "bleu jonquille"... etc... etc
Cordialement.
Jean RIOTTE.
- Jean RIOTTE
- Messages : 5951
- Inscription : sam. nov. 05, 2005 1:00 am
Re: Zone des armées, zone de l'intérieur
Bonjour Marc,
Merci d'avoir relevé ce lamentable lapsus...
Bonne journée. Cordialement.
Jean RIOTTE.
Merci d'avoir relevé ce lamentable lapsus...
Bonne journée. Cordialement.
Jean RIOTTE.
- Jean RIOTTE
- Messages : 5951
- Inscription : sam. nov. 05, 2005 1:00 am
Re: Zone des armées, zone de l'intérieur
Bonsoir à toutes et à tous,
Toujours à propos de l'arrière:
" L'arrière fonctionnait comme un immense magasin, une machine de guerre. Mais pour les fantassins de première ligne, ces poilus qui montaient régulièrement au "casse-pipe", le personnel militaire de cet arrière était globalement enveloppé dans le terme d'"embusqué". Tout le monde était évidemment " l'embusqué de quelqu'un".
Le terme commençait par désigner, pour les hommes des avant-postes, tous ceux qui "se la coulaient douce" dans l'abri du capitaine ou dans celui des sous-officiers, ou qui ne faisaient qu'une brève apparition au bout des boyaux, le temps d'une liaison, d'une observation d'artillerie, d'une intervention chirurgicale. Les servants et conducteurs des pièces, en batterie à plusieurs centaines de mètres en arrière des tranchées, avaient mauvaise réputation. Mais c'était injuste car leur position, une fois repérée par l'ennemi, ne valait pas mieux que la première ligne. De plus, on ne déplaçait pas quatre canons et des caissons comme on déplaçait une escouade. Dans toutes ces rumeurs, la mesquinerie avait quelquefois sa part. Cependant, pour l'arrière, l'envoi au front était la sanction de qui ne manifestait pas assez de zèle. A partir de la fin de 1915, la "chasse aux embusqués" permit de "récupérer".... 650000 combattants!
Sur cet arrière effervescent régnait la Direction des Etapes et Services dépendant de la Direction de l'arrière de chaque armée. A l'intérieur de chaque secteur, elle organisait et réglementait la vie des civils, certes, mais veillait bien d'avantage à la bonne circulation des trains de ravitaillement et de munitions, de renforts et d'évacuation, à la surveillance des voies de chemin de fer et des canaux par les GVC (Gardes-Voies de Communication), à l'exploitation des forêts, à la recherche des cantonnements et des approvionnements en légumes et fruits frais provenant parfois de jardins remis en exploitation par les militaires, etc... Elle gérait aussi les cimetières."
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Toujours à propos de l'arrière:
" L'arrière fonctionnait comme un immense magasin, une machine de guerre. Mais pour les fantassins de première ligne, ces poilus qui montaient régulièrement au "casse-pipe", le personnel militaire de cet arrière était globalement enveloppé dans le terme d'"embusqué". Tout le monde était évidemment " l'embusqué de quelqu'un".
Le terme commençait par désigner, pour les hommes des avant-postes, tous ceux qui "se la coulaient douce" dans l'abri du capitaine ou dans celui des sous-officiers, ou qui ne faisaient qu'une brève apparition au bout des boyaux, le temps d'une liaison, d'une observation d'artillerie, d'une intervention chirurgicale. Les servants et conducteurs des pièces, en batterie à plusieurs centaines de mètres en arrière des tranchées, avaient mauvaise réputation. Mais c'était injuste car leur position, une fois repérée par l'ennemi, ne valait pas mieux que la première ligne. De plus, on ne déplaçait pas quatre canons et des caissons comme on déplaçait une escouade. Dans toutes ces rumeurs, la mesquinerie avait quelquefois sa part. Cependant, pour l'arrière, l'envoi au front était la sanction de qui ne manifestait pas assez de zèle. A partir de la fin de 1915, la "chasse aux embusqués" permit de "récupérer".... 650000 combattants!
Sur cet arrière effervescent régnait la Direction des Etapes et Services dépendant de la Direction de l'arrière de chaque armée. A l'intérieur de chaque secteur, elle organisait et réglementait la vie des civils, certes, mais veillait bien d'avantage à la bonne circulation des trains de ravitaillement et de munitions, de renforts et d'évacuation, à la surveillance des voies de chemin de fer et des canaux par les GVC (Gardes-Voies de Communication), à l'exploitation des forêts, à la recherche des cantonnements et des approvionnements en légumes et fruits frais provenant parfois de jardins remis en exploitation par les militaires, etc... Elle gérait aussi les cimetières."
Cordialement.
Jean RIOTTE.