ANDRE THEODORE - TROIS MATS CARRE

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Terraillon Marc
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Re: ANDRE THEODORE - TROIS MATS CARRE

Message par Terraillon Marc »

Bonjour

Voici une représentation du 3 mats carré ANDRE THEODORE :

Image

A bientot :hello:
Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
olivier 12
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Re: ANDRE THEODORE - TROIS MATS CARRE

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

N'a pas été victime de la guerre. Il fut désarmé en 1921 dans le canal de La Martinière, puis démoli en 1929.

Cdlt

Olivier
olivier
Rutilius
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Re: ANDRE THEODORE - TROIS MATS CARRE

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


Le trois-mâts carré André-Théodore


Image

National Library of Australia – Pictures Australia
State Library of Victoria – Malcolm Brodie shipping collection
Image n° H 99.220/1939

________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.

Memgam
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Re: ANDRE THEODORE - TROIS MATS CARRE

Message par Memgam »

Victorine, trois mâts barque de l'armement A.D. Bordes & Fils, capitaine Bequet, quitte Bordeaux le 6 juillet 1916 pour Taltal. Le 19 septembre 1916, par 57°26' S et 69°25' W, soit au sud de Diego Ramirez, Victorine rencontre le le trois mâts français André Théodore, capitaine Bernard, allant de Glasgow à Chanaral. Il le revoit le 22 à une dizaine de milles environ. A 9h10 du soir, il aperçoit un navire à trois quart par tribord, naviguant sans feux. Victorine laisse porter, cargue artimon et foc d'artimon, brasse en ralingue derrière, allume la torche pour attirer l'attention. Le navire allume ses feux de position. Bientôt, Victorine aperçoit son feu rouge par babord et éprouve un choc presque aussitôt. L'abordage a lieu à babord devant par 58°10' S et 73° 52' W, soit à 180 milles environ dans le sud-ouest de Diego Ramirez. Le navire abordeur est le trois mâts carré André Théodore. Sur Victorine, il ne restait plus comme voilure que les grands huniers, la grand-voile d'étai et le petit foc, mais le trois mâts ne fait pas d'eau. Jusqu'au 28 septembre, l'équipage travaille le jour à déblayer la mâture et, la nuit, assure la quart par bordées. Après avoir envergué une misaine, un foc, changé la grand-voile, le navire est manoeuvrant mais il lui est impossible de remonter vers la côte du Chili et de finir de doubler le cap Horn. En accord avec l'équipage, une relâche à Montevideo est décidée. Victorine y parvient le 15 octobre, effectue ses réparations à flot, poursuit son voyage et rentre à Bordeaux.

Source : Claude et Jacqueline Briot, Cap-horniers français, chasse-marée, 2003.
Memgam
Memgam
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Re: ANDRE THEODORE - TROIS MATS CARRE

Message par Memgam »

L'affaire de l'abordage d'André Théodore et de Victorine a été réglée par arbitrage, chacun gardant pour soi ses avaries, 22 000 francs pour André Théodore et 122 000 francs pour Victorine.

Pendant la guerre, André Théodore a effectué six voyages.
Le premier a été commencé le 28 mars 1914, transportant du charbon de Port Talbot à Iquique et revenant avec du nitrate le 13 mars 1915.
Le deuxième, du 26 avril 1915 avec des divers pour Portland et un retour avec du blé, le 4 juin 1916.
Le troisième avec du charbon pour Chanaral et du nitrate au retour, du 28 juin 1916 au 3 mai 1917.
Il a été ensuite affrété par le gouvernement français pour trois voyages.
De Brest, le 7 septembre 1917 pour Melbourne, sur lest, de retour à Dakar avec du blé, en attente dans ce port du 22 avril 1918 au 8 janvier 1919, il conduit alors sa cargaison à Nantes.

Source : Louis Lacroix, les derniers grands voiiers, Peyronnet 1937.
Memgam
Rutilius
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Re: ANDRE THEODORE - TROIS MATS CARRE

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


André-Théodore — Trois-mâts carré — Société Bureau Frères & Baillergeau, Nantes.


Le trois-mâts carré André-Théodore fut lancé le 14 novembre 1902 par l’établissement de Rouen de la Société des chantiers et ateliers de Saint-Nazaire – ex-Chantier Laporte – pour le compte de la Société navale du Sud-Ouest, dont le siège social était établi à Bordeaux, au 8, cours du Chapeau-Rouge. Il s'agissait du troisième navire construit par ce chantier pour la compagnie bordelaise, les précédents étant les trois-mâts carrés Bérengère et Madeleine, lancés la même année.

A sa sortie du chantier normand, son commandement fut pris par le capitaine Louvet. Le bâtiment gagna alors Anvers pour y charger diverses marchandises. Parti de ce port le 13 mars 1903 à destination de Los Angelès, il y parvint le 15 juin, après une traversée de 136 jours. Dès le 18 juin, il quitta ce port sur lest à destination de San Francisco, où il chargea une cargaison de blé à destination de Londres. Il appareilla de San Francisco le 21 octobre suivant et arriva à Londres le 21 mars 1904, après une traversée de 139 jours.

A la requête des assureurs de la Compagnie de navigation du Sud-Ouest qui n’avaient pas été payés de leurs primes, l’André-Théodore fut saisi à Cardiff le 25 juillet 1904, par suite d’une décision de la Haute-Cour d’Amirauté britannique. Le 14 septembre suivant, le juge de la Division de l’Amirauté prescrivit au Marshal de former une commission pour en déterminer la mise à prix et réaliser la vente, soit par soumissions sous plis cachetés, soit par adjudication publique. En exécution de cet ordre, le Marshal de l’Amirauté chargea un commissaire priseur, expert maritime, d’estimer la valeur du navire et d’annoncer la vente par soumissions sous plis cachetés. La Société Bureau Frères & Baillergeau ayant fait la soumission la plus élevée fut déclarée propriétaire le 7 octobre 1904 et envoyée en possession du voilier, après versement du prix entre les mains du Marshal.

Le contentieux n’en fut pas pour autant éteint. La Société des chantiers et ateliers de Saint-Nazaire détenait en effet sur l’André-Théodore une inscription hypothécaire maritime régulière, prise à Bordeaux le 27 janvier 1903 et garantissant une créance de 150.000 francs. Or, elle n’avait connu ni la saisie ni de la vente du bâtiment judiciairement ordonnées au Royaume-Uni et, de surcroît, n’y avait été aucunement appelée. La procédure lui fut signalée, le 18 novembre 1904 seulement, par un notaire public londonien, qui, deux mois après sa réalisation, lui dénonça la vente par exploit d’huissier, la prévint que le prix était consigné aux mains du Trésorier général de la Haute Cour d’Amirauté et la mit en demeure, sous peine de forclusion, de faire enregistrer sans retard sa créance sur le navire à la Division de l’Amirauté de ladite cour. Par exploit d’huissier, la société protesta immédiatement et déclara que, si elle produisait pour le montant de sa créance, c’était uniquement par mesure conservatoire, sans qu’on pût déduire de cette production une acceptation par elle de la vente, entendant au contraire refuser tout acquiescement à ce sujet. Elle fit alors connaître que, si elle n’était pas intégralement désintéressée, elle userait du droit de suite que lui conférait son hypothèque et poursuivrait par la saisie du navire le remboursement de sa créance. Venant au second rang hypothécaire, elle n’avait, en effet, touché, lors de la distribution du prix de la vente intervenue au Royaume-Uni, qu’une partie de sa créance. Dans ces conditions, elle refusait la mainlevée de son inscription hypothécaire.

La Société Bureau Frères & Baillergeau soutint alors que la vente du navire et la distribution de son prix étaient régulières et valables, qu’elles se trouvaient régies, ainsi que les parties elles-mêmes, par la loi anglaise. En outre, elle fit valoir que, même au regard du droit français, la vente était parfaite et, qu’au surplus, elle avait été nécessairement ratifiée par la Société des chantiers et ateliers de Saint-Nazaire, le prix ayant été consigné et distribué. Elle considéra, dès lors, que le navire se trouvait désormais entièrement purgé des privilèges et hypothèques qui le grevaient. En conséquence, elle demanda au Tribunal civil de Nantes d’en donner mainlevée et d’ordonner la radiation définitive de l’inscription hypothécaire du 27 janvier 1903.

Par une décision en date du 1er juillet 1907 (Société Bureau Frères & Baillergeau c/. Société des chantiers et ateliers de Saint-Nazaire, Revue de droit international privé 1908, p. 947 et s.), la 1re chambre du Tribunal civil de Nantes rappela que « les jugements et ordonnances rendus par les tribunaux étrangers et les actes reçus par les officiers publics étrangers ne sont susceptibles d’exécution en France qu’après avoir été déclarés exécutoires par un tribunal français ». Cette formalité n’ayant pas, en la circonstance, été accomplie, ni la vente de l’André-Théodore ni la répartition de son prix, contre lesquelles la Société des chantiers et ateliers de Saint-Nazaire avait toujours protesté, lui étaient, par suite, inopposables. Après avoir considéré qu’il convenait, en l’espèce, d’appliquer la loi du pavillon, en ajoutant « qu’il est inadmissible que la réalisation du gage à l’étranger ait pour effet de priver les créanciers français des avantages et des garanties que leur attribue sur un navire français la loi de leur pays », les juges nantais déboutèrent en conséquence la Société Bureau Frères & Baillergeau de sa demande.

De façon inattendue, le jugement du Tribunal civil de Nantes fut infirmé par un arrêt de la Cour d’appel de Rennes en date du 23 mars 1908 (Rec. de Rennes, 1909, p. 35 — non retrouvé), mais à la requête de la Société des chantiers et ateliers de Saint-Nazaire, cet arrêt fut, à son tour, censuré par la Chambre civile de la Cour de cassation par une décision en date du 24 juin 1912 (Gaz. Pal. 1912, I., p. 43 et la note). Après délibération en Chambre du Conseil, la Cour de cassation rappela que « bien que meubles par leur nature et qualifiés tels par les articles 531 du Code civil et 190 du Code de commerce, les bâtiments de mer ont, en France, certains des attributs des immeubles ; qu’avec un nom, ils ont une nationalité, la nationalité Française, un port d’attache et, en conséquence, un siège légal en France, qu’ils peuvent être hypothéqués, et sont ainsi, par dérogation à l’article 2119 du Code civil, susceptibles du droit de suite ». Elle décida donc que « s'ils peuvent être saisis et vendus dans les formes prescrites par la législation des États sur le territoire desquels ils se trouvent, l’extinction des hypothèques qui peuvent les grever, quand elles ont été valablement constituées suivant la loi française, n’est pas une conséquence de la procédure suivie à l’étranger pour la réalisation de leur valeur ; que, pour ces hypothèques, ils demeurent sous l’empire des lois françaises et ne peuvent, par suite, en être purgés que par l’accomplissement des formalités prescrites par ces lois ».
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Re: ANDRE THEODORE - TROIS MATS CARRE

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


La société anonyme dite Société de navigation du Sud-Ouest, société au capital de 1.200.000 F., fut constituée le 15 janvier 1902 pour une durée de 20 ans, suivant acte passé devant Me Fauchey, notaire à Paris, et réitéré par M. Jean Jules Piganeau, délégué du Conseil d’administration, suivant acte reçu le 15 avril 1902 par Me Dulau, notaire à Bazas (Gironde). Son siège social fut successivement établi au 12, rue Mogador (IXe Arr.) (Archives commerciales de France, n° 14, 15 févr. 1902, p. 210), puis au 9, rue Monsigny (IIe Arr.) ; à la suite d’une modification statutaire intervenue le 5 mai 1902, il fut définitivement transféré à Bordeaux, au 8, cours du Chapeau-Rouge (Archives commerciales de France, n° 147, 11 juin 1902, p. 742).

En 1904, la flotte de la société était constituée des trois-mâts carrés Bérengère, Madeleine et André-Théodore.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Re: ANDRE THEODORE - TROIS MATS CARRE

Message par Rutilius »


Re,


Le trois-mâts carré André-Théodore en Australie


Image

National Library of Australia – Trove
State Library of Victoria – Allan C. Green collection of glass negatives
Image H 91.250/254



Photographie également reproduite dans l’ouvrage de Frédéric Grellier « Trésors cap-horniers », Vol. I., p. 11 (O Large Éditions, Juin 2010).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: ANDRE THEODORE - TROIS MATS CARRE

Message par Memgam »

Bonjour,

La maison Bureau Frères & Baillergeau a racheté André Théodore pour 350 000 francs, à comparer à la créance de 150 000 francs et au prix d'achat de 700 000 F.

Lors du premier voyage, suivi de la saisie, le fret par tonne était de 12 francs 60 par tonne pour les diverses de Los Angeles et 26 francs 45 par tonne pour le blé de Londres.

Source : Louis Lacroix, Les derniers cap-horniers français, Peyronnet, 1937.
cité dans Les grands voiliers nantais, CRDP de Nantes, 1985.

Cordialement.
Memgam
YMB
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Re: ANDRE THEODORE - TROIS MATS CARRE

Message par YMB »

Bonjour,

Mon grand père, Yves Marie Bernard, a commandé l'André Théodore pour l'un de ses derniers voyages sous pavillon français, du 20 mars 1919 jusqu'au 13 juillet 1920, d'après les archives familiales, sans indication de la destination, mais vraisemblablement pour l'Australie comme à son dernier voyage.

Le navire sera désarmé au canal de la Martinière le 9 décembre 1921, puis vendu en janvier 1924 à la maison Dufour de Gênes. Son gréement sera transformé en 3 mâts-barque et rebaptisé Lorenzo, il naviguera sous pavillon italien de Cadix à Rosario en Argentine et accomplira d'autres voyages pour rapporter des cargaisons de bois d'Amérique du Sud. Il sera désarmé à Gênes en 1929 puis remorqué à Savone pour sa démolition.
(Source " Trésors cap-horniers " Vol. 1. (O Large Éditions, Juin 2010).
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