MICHELET - Trois-mâts barque

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GENEAMAR
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Re: MICHELET - Trois-mâts barque

Message par GENEAMAR »

Image M.P.F.

Marins disparus avec le "voilier 3 mâts" aperçu pour la dernière fois "à 18h00 le 19 avril 1918, aurait été coulé par un sous-marin ennemi".--- Jugement rendu le 6 octobre 1919 à NANTES.

- COVARY Henry Claude Eugène, né le 13 octobre 1900 à JERSEY-CITY (État de NEW-YORK), ÉTATS-UNIS, Matelot de 2ème classe Électricien T.S.F..

- GEAY Alexandre Baptiste Clément, né le 31 août 1890 à La CHAPELLE-SAINT-LAURENT (Deux-Sèvres), Matelot.--- ne figure pas sur le site Mémoire des Hommes. --- Figure sur le Monument aux Morts de SAINT-GERMAIN-de-LONGUE-CHAUME (Deux-Sèvres).

- LEVENÉ Jean Marie Auguste, né le 24 octobre 1886 à PLÉNEUF (Côtes d'Armor), Matelot Canonnier.
Cordialement. Malou
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GENEAMAR
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Re: MICHELET - Trois-mâts barque

Message par GENEAMAR »

Bonjour Franck,

J'ai trouvé un 3 mâts barque "MICHELET" qui aurait été mis en service en 1902, construit aux Chantiers de PENHOËT, propriété de la Compagnie Maritime Française... ?
Cordialement. Malou
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Yves D
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Re: MICHELET - Trois-mâts barque

Message par Yves D »

Dans ma base de données j'ai celui-là et il s'agit très probablement de lui qui fut coulé 6 jours plus tard par U 154.

MICHELET (bark) FRA 2636 25 4 1918 off W Africa coast U154

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Terraillon Marc
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Re: MICHELET - Trois-mâts barque

Message par Terraillon Marc »

Bonjour

J'ai un Jules Michelet mais c'est un cuirassé ;-))

A bientot
Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
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Ar Brav
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Re: MICHELET - Trois-mâts barque

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

MICHELET Trois-mâts barque (1902-1918)

Chantier :

Ateliers & Chantiers de la Loire, Saint Nazaire.
Commencé : 1902
Mis à flot : 10.1902
Terminé : 11.1902
En service : 1903 ?
Retiré : 1918
Caractéristiques : Voilier trois-mâts barque ; 2 636 tjb ; 85,7 x 12,3 m.
Armement : N. C.

Observations :

Voilier construit en 1902 pour le compte de la Compagnie Maritime Française, Nantes.
Il a déjà été question du Michelet, mais je ne retrouve pas le message (sans doute de l'ami Olivier), en voici un extrait :

Le trois-mâts barque Michelet fut mis à l’eau à Saint-Nazaire par les Chantiers de la Loire en octobre 1902 ; il faisait partie de la flotte de la Compagnie Maritime Française. C’est le capitaine Maurice ROSE qui commandait ce navire. Ce navire était armé pendant la première guerre mondiale et le capitaine avait confié à sa femme « qu’il se défendrait jusqu’à la limite de ses forces ». Ce ne fut que longtemps après que l’on sut qu’il avait été attaqué et coulé par un sous-marin (le 8 juin 1918 selon Louis LACROIX dans son ouvrage « Les derniers grands voiliers »).
Toutefois le site internet « perso.orange.fr/cdasm.56 » qui répertorie les bateaux coulés indique « Le voilier Français MICHELET fut coulé dans l’Atlantique par un sous-marin Allemand le 25 avril 1918 ». Le tribunal de Nantes a, de son côté, fixé la disparition de Jean Marie LEVENE, matelot canonnier sur le trois-mâts MICHELET au 19/04/18

Sur le MICHELET, Jean-Marie LEVENE, matelot canonnier né le 24/10/1886 à Pléneuf.


25.04.1918 : coulé au canon au large de la côte ouest d’Afrique lors d’un voyage Port Lincoln-Dakar par le sous-marin allemand U-154 (KK Hermann Gercke). Ce sous-marin sera perdu peu après, le 11.05.1918.

Il est listé également dans le livre de J. Randier, Les grands voiliers français, et dans le Répertoire de J. Vichot.

Cordialement,
Franck
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Ar Brav
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Re: MICHELET - Trois-mâts barque

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

Un complément :

MICHELET Trois-mâts barque (1902-1918)

Coque en en acier, 2.636 tjb ; 1.965 tjn
Lancé le 2 octobre 1902 par les Chantiers de la Loire, à Saint-Nazaire, pour la Compagnie Maritime Française, de Nantes.

Ce beau navire à spardeck fut longtemps sous les ordres du capitaine Maurice Rosé, de Saint-Malo, qui en prit le commandement en 1905.
En 1910, il fit une assez belle traversée de 84 jours, de Limerick à Hobart. Mais, trois ans plus tard, il en alla tout autrement pour un voyage dans le Nord-Ouest américain, alors que le MICHELET venait d'être acheté par la Société Nouvelle d'Armement. Parti de Hambourg au début de juin 1913, le capitaine Rosé n'arriva à San Francisco qu'après une très longue traversée de 180 jours. Il alla ensuite dans le Puget Sound d'où il repartit le 27 mars 1914 pour la Manche, à ordres.
Le MICHELET prit armement à Bordeaux, pour son dernier voyage, le 1er juin 1917 ; son équipage était de 28 hommes. Il venait d'être muni d'un armement défensif qui consistait en deux canons de 90 mm, avec 400 obus. Sa destination était l'Australie : cap Borda, à ordres.
Arrivé à Port Victoria le 22 octobre, il en repartit le 12 décembre, chargé de blé. M. Rosé se dirigea sur Dakar et le MICHELET fut signalé au nord de Sainte-Hélène, le 10 février 1918. Le trois-mâts était attendu au Sénégal au mois d'avril, mais il n'y parvint jamais.

Le croiseur anglais BRISTOL ayant averti notre base navale de Dakar qu'il avait rencontré le MICHELET à 220 milles environ au NNW de ce port, le 19 avril à 18 h. 15, le capitaine de frégate, commandant l'escadrille de patrouilleurs, donna l'ordre au GIRAFE H d'aller à la rencontre du voilier.

Voici le rapport du Maître de manœuvre Le Groumellec qui commandait le GIRAFE H :

« Commandant,
« Conformément à vos instructions, j'appareillai le 20 avril à 14 heures pour la veille de nuit devant la presqu'île du cap Vert, pour l'atterrissage des voiliers venant à Dakar, et en particulier du voilier MICHELET rencontré par le croiseur anglais BRISTOL, par 18°30'N et 18°45'W.
« Le 21 à 4 heures, j'aperçus le feu des Mamelles, je quittai la croisière pour me porter au-devant du MICHELET, route au N16W, route inverse que devait probablement suivre ce bâtiment. Beau temps, jolie brise, mer houleuse. J'ai parcouru ainsi environ 60 milles à ce cap. A 13 h. 30, viré de bord, route au S30 E. A 14 heures, aperçu une épave que j'accostai, et que j'ai cru reconnaître pour être un mât d'hune ou de perroquet. Cette pièce de bois ne me paraissait pas avoir servi, elle était peinte en gris et n'avait ni clan, ni capelage*. J'ai voulu la prendre en remorque, mais la longueur de l'épave, les moyens dont je disposais, et la mer beaucoup trop grosse, m'en empêchèrent. Je fis, autour de cette épave, une circonférence d'environ une dizaine de milles dans l'espoir d'apercevoir autre chose. Ne rencontrant rien, je repris ma route au S30 E pour venir prendre la veille devant le cap Vert.
« Le 22 avril à 4 heures, n'apercevant pas le feu des Mamelles, le temps me paraissant brumeux et craignant que le MICHELET n'arrive sous la terre sans l'apercevoir, je fis route au N15W pendant 20 milles environ, pensant le rencontrer. Mais, n'apercevant rien, je fis route sur Dakar où j'arrivai à 12 heures. »


Extrait du rapport de la Division des Patrouilles de la C. 0. A. du 23 juillet 1918 :

« Le MICHELET, rencontré par le croiseur anglais BRISTOL le 19 avril à 220 milles au nord de Dakar, n'est pas arrivé. Il a dû être coulé par un sous-marin aperçu dans ces parages vers la même époque. Ce voilier avait fait probablement la même route que la plupart de ses camarades, savoir : remontée dans le nord jusque dans les parages des Canaries, puis route sur Dakar, grand largue. »

Observations du chef d'escadrille :

« Très peu de voiliers ont reçu ou suivi les instructions leur prescrivant d'arriver par le méridien de Dakar depuis l'équateur, en sorte que six seulement ont été rencontrés sur la route fixée.
« Plusieurs capitaines ont déclaré n'avoir considéré l'ordre donné que comme un conseil, et n'avoir pu le suivre à cause des conditions de vent, tout à fait défavorables dans les régions de l'équateur, à l'époque où ils devaient y parvenir. La plupart ont suivi les routes normales des cartes des vents et sont arrivés à Dakar par le nord-ouest. »


Des informations d'origine allemande avaient déjà donné le MICHELET comme ayant été coulé par un sous-marin ; aussi fut-il officiellement présumé perdu corps et biens par fait de guerre (décision ministérielle du 11 juin 1918).
La question des routes prescrites aux voiliers par nos autorités navales posait alors un problème délicat. Nos capitaines n'étaient pas souvent d'accord, non seulement pour des raisons purement techniques, mais aussi parce que les instructions officielles provenaient d'officiers de marine n'ayant pas la pratique de la navigation à voile que leurs aînés possédaient si bien... Comme presque tous ses camarades, le capitaine Maurice Rosé avait suivi la route normale : alizés de sud-est, pot au noir et alizés de nord-est.

Cinquante ans après les faits relatés ci-dessus, nous avons pu découvrir quelques détails dans l'ouvrage de l'amiral Arno Spindler**. Aux mois de mars et avril 1918, il y avait deux grands sous-marins allemands aux alentours de Dakar, l'U-153, capitaine de corvette Gernot Goetting, et l'U-154, capitaine de corvette Gercke. Ces deux sous-marins étaient puissamment armés : 18 torpilles, 2 pièces de 150 mm et 2 de 80 mm. Le 20 avril, leurs commandants prirent rendez-vous par radio pour des opérations ultérieures en commun qui débutèrent le 25 avril. C'est à cette date que le commandant de l'U-154 signala à son collègue qu'il avait coulé le MICHELET.
Au retour de leur croisière, le 11 mai, les deux sous-marins furent découverts à la latitude du cap Saint-Vincent par l'E-35, l'un des sous-marins britanniques basés à Gibraltar. Après un terrible combat de deux heures, l'U-154 fut mis en pièces par une torpille bien dirigée du sous-marin anglais qui, à cause de la présence de l'U-153, ne put rechercher les survivants.
Les opérations effectuées par l'U-154 pendant toute sa croisière ne purent donc être reconstituées qu'à l'aide de ses rapports avec l'U-153 qui, lui, put rentrer à sa base.
Pour conclure, il est très probable que le MICHELET a été coulé par l'U-154, le 20 avril 1918, alors que le sous-marin remontait vers le nord. Le malheureux voilier n'était plus qu'à une demi-journée de route de Dakar, après 129 jours de mer...

* Cet espar devait être un mât de perroquet provenant de la drome d'un voilier français : sa peinture grise semblerait bien l'indiquer.
** Der Handelskrzeg mit U-Booten (tome V), Francfort, 1966. Verlag E. S. Mittler & Sohn.

Sources :
La fin des Cap-Horniers, par Henri Picard, Editions Edita, 1976

Remerciements :
M. Christian Labellie, qui a la gentillesse de me transmettre cet extrait de l'ouvrage


Cordialement,
Franck




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Rutilius
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MICHELET — Trois-mâts barque — Société générale d’armement, Nantes (1902~1918).

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Autre marin de État disparu le 19 avril 1918 avec le trois-mâts barque Michelet

— POSTEC François, né le 13 avril 1896 à Plounévez-Lochrist (Finistère) et y domicilié, mort le 19 avril 1917, étant « embarqué sur le voilier Michelet, qui aurait été aperçu pour la dernière fois le 19 avril 1918, à 18 h. 00. Ce voilier aurait été coulé par un sous-marin allemand (Note de l’Inscription maritime de Nantes du …) ». Matelot de 2e classe canonnier, Service d'armement militaire des bâtiments de com-merce (A.M.B.C.) de Nantes, matricule n° 109.484-2 (Jug. Trib. civ. 1re inst. Nantes, 6 oct. 1919, transcrit le 30 oct. 1919 à Plounévez-Lochrist).
Dernière modification par Rutilius le mer. août 02, 2023 6:35 am, modifié 3 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: MICHELET - Trois-mâts barque

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

MICHELET

Je reporte mon message dans ce post, venant de m'apercevoir que le sujet avait déjà été traité très complètement!!! Il reprend donc beaucoup de données déjà fournies par Franck, et certaines questions que je me posais sont résolues.

Trois-mâts barque à spardeck du type G, lancé en Octobre 1902 pour la Compagnie Maritime Française, de Nantes, dont c’était le 15e navire.

3200 tpl 2636 tx JB
Longueur 85,78 m Largeur 12,24 m Creux 7,29 m TE 6,65 m
2631 m2 de voilure

Pas de renseignements sur sa navigation

La perte du MICHELET

Peu de renseignements aux archives et pas de liste d’équipage. (Armé à Bordeaux, capitaine Maurice ROSE.)
Le MICHELET, armé de deux canons de 90 mm allait de Port Lincoln (Australie) à Dakar.
Le navire a disparu corps et biens en Avril 1918 et le site uboat.net le donne coulé par l’U 154 le 25 Avril. Pourtant cette donnée ne colle pas avec les documents des archives.

Le 19 Avril 1918 à 18h30 le navire de guerre anglais BRISTOL signale par télégramme confidentiel avoir croisé le voilier français MICHELET par 18°00N et 18°48W en route pour Dakar. Cette position le met à environ 200 milles dans le NNW de Dakar et les fortes brises portantes signalées ces jours-là devraient permettre une arrivée le 21 ou le 22 Avril au plus tard.

Le 20 Avril à 14h00 le patrouilleur GIRAFE 2 quitte Dakar pour aller à la rencontre du MICHELET et l’escorter. Son commandant signale qu’il double le feu des Mamelles le 21 Avril à 04h00 et fait alors route au N16W, par jolie brise, pendant 60 milles, route inverse à celle que devrait suivre le MICHELET.
Ne voyant rien, il vire de bord à 13h30 et à 14h00 aperçoit une épave flottant sur l’eau.
C’est un mât de hune ou de perroquet paraissant n’avoir pas servi, probablement un morceau de mâture de rechange. Il est peint en gris et n’a aucun capelage. La longueur de cette épave ne lui permet pas de la prendre en remorque. Il décrit alors un large cercle d’une dizaine de milles de diamètre autour de cette épave, mais ne trouve rien d’autre.
Le 22 Avril l’horizon est brumeux. Craignant que le MICHELET n’approche de terre sans l’apercevoir, le GIRAFE 2 qui est revenu au large des Mamelles, remonte vers le nord en longeant la côte. Il ne trouve rien et rentre finalement à Dakar le 24 Avril à 13h00.
Le MICHELET n’est pas arrivé et est alors considéré comme perdu.

Le chef d’escadrille de la division des patrouilleurs écrit :

« Le MICHELET rencontré par le croiseur anglais BRISTOL à 200 milles au nord de Dakar n’est pas arrivé. Il a du être coulé par un sous-marin aperçu dans ces parages vers la même époque. Ce voilier avait fait probablement la même route que ses camarades, à savoir : remontée dans le nord jusque dans les parages des Canaries, puis route sur Dakar grand largue. Le patrouilleur GIRAFE II envoyé en toute hâte pour escorter le voilier dès que le BRISTOL eût signalé sa présence à Dakar est arrivé trop tard et n’a trouvé aucune trace, sauf un espar. C’est probablement un mât de hune que l’état de la mer ne lui a pas permis d’arrimer. »

Le chef d’escadrille ajoute : « Très peu de voiliers ont reçu ou suivi les instructions prescrivant d’arriver par le méridien de Dakar depuis l’équateur. Six seulement ont été rencontrés sur la route fixée. Les capitaines déclarent considérer cet ordre comme un conseil et ne peuvent le suivre à cause des conditions de vent défavorables dans les régions équatoriales. La plupart suivent les routes normales des cartes des vents et arrivent par le nord-ouest. »

En fait, l’instruction de l’Etat-Major de la Marine s’avérait inapplicable, les vents étant têtus… Les capitaines faisaient la « grande volte » initiée au 16e siècle par les grands navigateurs portugais, et allaient tout simplement chercher les alizés de NE au voisinage des Canaries.

Une note de l’Etat-Major de la Marine précise :

« Deux sous-marins ont opéré dans la zone.

- Un a attaqué le 13 Avril le vapeur anglais BASSAN par 06°41 N et 13°21 W
- Un autre a coulé le 14 Avril la vapeur anglais SANTA ISABEL par 14°40 N et 17°54 W

Ces deux sous-marins ont du se rejoindre vers le 25 Avril et ont coulé le WILLOW BRANCH par 21°00N et 17°56 W et le BOMBALA près du Cap Blanc. »

Nota : ces deux sous-marins étaient l’U 153 et l’U 154. Nous savons que SANTA ISABEL et WILLOW BRANCH ont été coulé par l’U 153.

Pourtant, il y a dans le dossier une autre note beaucoup plus tardive. Un navigateur a sans doute signalé la présence de l’épave d’un voilier sur la côte africaine.

Le service historique répond :

« Cette épave semble correspondre au signalement d’un bâtiment qui s’est échoué à 90 km dans le SSE du cap Timiris, point voisin de Nouakchott.
Ce pourrait être l’épave du MONTESQUIEU, navire de commerce non armé, mais qui transportait du matériel d’artillerie pour le corps expéditionnaire.
Ce trois-mâts s’est échoué fin 1881 à 35’ au sud de la baie de Tanit. Il s’est échoué à la berge, cap au NW béquillé sur bâbord. En 1920, il était ensablé et l’ensemble des mâts avait disparu. Seul subsistait le mât de beaupré, très visible du nord. Un banc de sable s’était formé près du bâtiment, côte large.

Malgré la possibilité d’identification avec le MONTESQUIEU, il faut tout de même signaler le MICHELET, perdu corps et biens en Avril 1918 dans les mêmes parages. Ce navire fut rencontré le 19 Avril à 18h30 par un patrouilleur anglais, et le 21 Avril un patrouilleur français rencontrait une pièce de mâture pouvant lui avoir appartenu à environ 60 milles au nord du Cap Vert.
Bien que la destruction du MICHELET puisse être attribuée à l’U 153, qui entre le 14 Avril et le 21 Avril croisait entre le Cap Vert et la baie du Lévrier, il serait intéressant pour le Service Historique de connaître exactement la position de cette épave. »

Bref, le Service Historique de la Marine semble avoir un léger doute sur la destruction du MICHELET par un sous-marin, et l’attribue d’ailleurs dans ce cas à l’U 153.

Voici, reportés sur la carte, les divers renseignements que nous possédons.

Image

Il apparaît évident que la destruction du MICHELET n’a pas eu lieu le 25 Avril, mais plus probablement le 20. A 200 milles de Dakar, avec de bons alizés de NE, on ne comprend pas pourquoi il aurait pris autant de retard. Il y a là une incohérence.

Le sous-marin attaquant :

Ayant été le 14 Avril par 14° nord (SANTA ISABEL) et le 25 Avril par 21° nord (WILLOW BRANCH) l’U 153 du KK Gernott GOETTING pourrait fort bien avoir rencontré le MICHELET, comme on semble le penser en 1920 au SH. Mais son KTB ne mentionne pas l’attaque du voilier.

Peu d’informations en revanche sur l’itinéraire de l’U 154 du KK Hermann GERCKE. Il avait mouillé des mines au large du Sierra Leone, entraînant le naufrage du KAWACHI MARU, puis était remonté vers le nord. On ne connaît pas la date du mouillage de ces mines.
Il a disparu le 11 Mai 1918 au large de Gibraltar. Je pense que l’on ne possède pas son KTB.
D'après Franck, son commandant avait dit à celui de l'U 153 qu'il avait coulé le MICHELET.

Quant à un échouage près de Nouakchott, c’est à exclure. Il y aurait eu des rescapés et la côte est habitée. De plus, il aurait fallu une énorme erreur de navigation !

En conclusion, on peut dire que le MICHELET a été coulé le 20 Avril, aux environs de 16°10 N et 18°00 W par l'U 154.

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olivier
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Yves D
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Re: MICHELET - Trois-mâts barque

Message par Yves D »

Bonsoir Olivier et tous
Ces deux sous-marins ont du se rejoindre vers le 25 Avril et ont coulé le WILLOW BRANCH par 21°00N et 17°56 W et le BOMBALA près du Cap Blanc.
Willow Branch et Bombala sont un seul et même navire, exactement un Q-Ship monté par un équipage de la Navy. Il a été définitivement coulé par U 153 vers le point 2050N 1720W (au large de Nouadhibou). Il n'y a eu que 2 survivants parmi la quarantaine d'hommes qui avait pris place dans une embarcation après la disparition de leur navire. Ils ont fait terre dans les parages d'un lieu du nom de Neteret où leur canot a chaviré sur la barre et où une grande partie se sont noyés.
Cet épisode de la guerre a été largement discuté sur le forum uboat.net par contre personne n'a relevé la possibilité de la date du 20 avril. Quoi qu'il en soit, le KTB de l'U 153 existe bien (j'en ai une copie mais mon exemplaire commence au 24avril) et pour autant que je sache, il n'est pas fait mention d'une attaque qui se serait conclue par la perte du Michelet. Donc ce ne peut être que l'U 154 qui lui ne reviendra jamais de cette patrouille et a donc coulé avec son propre KTB.
J'espère que ces commentaires n'ajouteront pas de confusion mais tout étant lié ils ne sont pas inutiles je pense.

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Yves
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olivier 12
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Re: MICHELET - Trois-mâts barque

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Concernant le WILLOW BRANCH-BOMBALA, le point de son naufrage le met à 15 milles au large du cap Dubouchage, sur la ligne de fond des 50m. C'est en général la distance à laquelle on se tient de la terre dans ces parages en raison de la mauvaise visibilité (brume et vent de sable) qui rend dangereuse une navigation plus près de la côte.
Les courants portant au sud, l'embarcation a du atterrir entre le faux cap Blanc et le cap Blanc, vers la Pointe de l'Aiguille ou la pointe des Langoustes, sur une côte bordée de hauts fonds rocheux où déferlent les grandes houles de l'Atlantique. L'endroit est particulièrement malsain et d'ailleurs jonché d'épaves. Il n'est pas étonnant que le canot ait chaviré sur la barre.
Sur la carte moderne je ne vois malheureusement pas de lieu appelé Neteret, mais les noms ont pu changer en un siècle.
La seule façon de s'en sortir pour les hommes du Q-ship eût été de doubler le cap Blanc et d'aller accoster sur la côte Est, dans la baie du Lévrier, bien mieux protégée...

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olivier
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