FRONDE - Contre-torpilleur

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GENEAMAR
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Re: FRONDE - Contre-torpilleur

Message par GENEAMAR »

Bonjour à tous...

Bonjour à tous...

CARISSAN Léon Jacques

Né le 8 juillet 1885 à SAINT-JEAN D'ANGELY (Charente Maritime) - Décédé le 30 octobre 1914 à SABANG (CHINE).
Entre dans la Marine en 1903, Aspirant le 5 octobre 1906, Enseigne de vaisseau de 1ère classe le 6 octobre 1908; port BREST. Au 1er janvier 1911, Second sur le contre-torpilleur "TROMBLON", 2ème Escadre (Louis JULIEN-LAFERRIÈRE, Cdt). Au 1er janvier 1914, Second sur le torpilleur "FRONDE" à SAÏGON (Cdt Félix THEROINNE). Le 28 octobre 1914, il est sur le contre-torpilleur "MOUSQUET" (Cdt Félix THEROINNE). Le bâtiment est coulé par le croiseur corsaire allemand "EMDEN" à 15 nq au Nord de POULO PENANG. Léon CARISSAN, grièvement blessé au cours du combat, décède des suites de ses blessures le 30 octobre suivant à SABANG. ---- Jugement déclaratif de décès rendu le 22 janvier 1916 à LORIENT et transcrit dans cette commune le 8 mars 1916.
Citation à l'ordre de l'Armée navale : " Grièvement blessé au cours du combat, a continué jusqu'au dernier moment à faire courageusement son devoir. Recueilli à bord d'un croiseur allemand, n'a voulu être soigné qu'après tous les autres blessés de l'équipage du "MOUSQUET". Est mort des suites de ses blessures, à SABANG, après avoir par son courage excité l'admiration des ennemis même."

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Cordialement. Malou
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GENEAMAR
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Re: FRONDE - Contre-torpilleur

Message par GENEAMAR »

Bonjour à tous...

Du ROURE de BEAUJEU François Marie

Né le 19 février 1891 - Décédé.
Entre dans la Marine en 1908, Aspirant le 5 octobre 1911; port CHERBOURG. Au 1er janvier 1912, sur le cuirassé "GAULOIS", 3ème Escadre (Cdt Eienne AUBRY). Enseigne de vaisseau de 1ère classe le 5 octobre 1913. Au 1er janvier 1914, sur le torpilleur "FRONDE" à SAÏGON (Cdt Félix THÉROINNE). Au 1er janvier 1918, port CHERBOURG.
:lol:
Cordialement. Malou
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GENEAMAR
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Re: FRONDE - Contre-torpilleur

Message par GENEAMAR »

Bonjour à tous...

LUCAS Martial Ambroise Marie

Né le 8 septembre 1871 - Décédé.
Entre dans la Marine en 1889, promu Mécanicien principal de 2ème classe le 12 janvier 1912; port CHERBOURG. Au 1er janvier 1914, sur le torpilleur "FRONDE" à SAÏGON (Cdt Félix THÉROINNE). Chevalier de la Légion d'Honneur. Mécanicien principal de 1ère classe le 15 juillet 1917. Au 1er janvier 1918, port CHERBOURG.
Cordialement. Malou
Rutilius
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Re: FRONDE - Contre-torpilleur

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


■ Les circonstances de la perte du contre-torpilleur Doxa, survenue le 27 juin 1917 dans le détroit de Messine.


I. – Rapport de mer du lieutenant de vaisseau Jacques Dumont, commandant le contre-torpilleur Fronde (document non daté).


(in Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le matériel du bâtiment – Oct. 1914 / Oct. 1919 – : Fronde – Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 240, p. num. 225, 226, 229 à 231 manuscrit original, les pages se présentant dans le désordre – et p. num. 198 à 200 transcription effectuée sur le Registre historique de la correspondance –).


« Le Lieutenant de vaisseau Dumont Jacques, Commandant le torpilleur
d'escadre Fronde à Monsieur le Capitaine de vaisseau,
Chef de Division des Patrouilles de la Méditerranée orientale

Commandant,

Le 27 juin 1917, un convoi composé des vapeurs Californie et Saint-Barnabé, escortés par la Fronde, le Doxa et le chalutier Rochebonne, quittait Messine à destination de Navarin, où il avait ordre d’arriver le surlendemain
" le plus tôt possible après le lever du jour."
A 21 h 05, la Californie, guide de navigation, précédée de la Fronde, chef de convoi, mettait en route cap au Sud à la vitesse de 9 nœuds 5 à 10 nœuds.
Le Rochebonne, hors de vue, patrouillait en avant à deux milles, ainsi que deux autres chalutiers qui venaient de quitter Messine pour Corfou. Le Saint-Barnabé, à bâbord duquel se trouvait alors le Doxa, mettait aussi en route et augmentait de vitesse pour rallier son poste assigné à 500 mètres environ derrière la Californie.
Un autre convoi, également à destination de Navarin, composé de la Drôme, escortée et suivie par la Malicieuse, faisait même route à 1.500 m par notre travers tribord.
La nuit était claire, la lune voisine du deuxième quartier. Vers 21 h 30, alors que nous nous trouvions à 3 milles 5 dans le sud de Messine, relevant Reggio au S. 85 E., nous entendîmes comme un coup de canon tiré dans le Nord à grande distance, et on ressentit une commotion suivie d’une ou deux autres plus faibles. Je pensai tout d’abord à une alerte ou à un exercice d’une des batteries du Faro.
La clarté lunaire me permettait de distinguer la silhouette du Saint-Barnabé, mais non celle du Doxa, que je supposais d’ailleurs masqué par le Saint-Barnabé.
Quatre à cinq minutes se passent ; je me trouvais alors à 500 m environ par tribord de la Californie, à hauteur de son arrière. Je vois la Californie venir en grand à droite, diminuer de vitesse et me signaler au Colomb :
" J’entends explosion dans mes cales." Presqu’aussitôt, 21 h 37, le Saint-Barnabé, qui se trouvait à environ 1.200 mètres derrière, serrant sa distance, signale au Colomb : " Doxa est coulé. "
Je fais rappeler au poste de combat, puis voyant la Californie faire demi-tour, comme dans l’intention de rentrer à Messine, au risque de repasser à l’endroit dangereux, je lui signale aussitôt : " Continuez votre route ; ralliez Malicieuse." Le convoi DrômeMalicieuse se trouvait en effet à 400 mètres en avant, et le Rochebonne en tête patrouillait à 2 milles en avant.
Ayant ainsi assuré la protection du convoi, je fais demi-tour et, augmentant de vitesse, je fais route inverse vers l’endroit où avait dû se produire le torpillage. Je lance en l’air l’ S.O.S. S.S.S. :
" Doxa 38° 07’ / 15° 35’ / 21. 27. " qui reste sans réponse. Un gros orage avec éclairs et grains de pluie éclatait sur le détroit.
Je ne tarde pas à entendre devant et par le travers tribord et bâbord les cris de
" Au secours " et on aperçoit vaguement des naufragés emportés par les remous du courant un peu dans toutes les directions. Je stoppe, amène toutes les embarcations, baleinières, youyou, berthon, et manœuvre pour recueillir des naufragés du bord même au moyen de bouts lance-amarre lestés de liège dont nous avions un grand nombre. Avançant ensuite de quelques centaines de mètres dans une direction d’où venaient des appels, je fais jeter à l’eau les radeaux et tout ce que nous avons de planches en chêne et nous recueillons encore quelques naufragés.
N’entendant plus rien, craignant en restant trop longtemps stoppé un retour offensif du sous marin dont les naufragés me disent avoir vu tout récemment le périscope dans les parages immédiats, je mets en marche et croise quelque temps, pendant que les embarcations continuent les recherches. Je reviens ensuite sur les embarcations que je rallie à bord. On n’entend plus ni appels ni cris, on ne voit plus rien. Il est près de 23 heures. Pendant qu’on monte à bord les derniers naufragés ramenés par la baleinière et qu’on se dispose à la soulager rapidement, une torpille passe à 40 mètres sur notre avant ; nous ne l’avions évitée que grâce à la manœuvre que nous venions de faire en stoppant et battant en arrière pour casser l’erre. Ce renseignement m’a été donné plus tard par plusieurs sous-officiers, le maître pilote qui se trouvait auprès du bossoir de la baleinière et qui est très affirmatif sur la nature du sillage que nous avons traversé en remettant en avant, le chef de timonerie qui se trouvait auprès du pilote et les naufragés qui ramenaient la baleinière et qui nous ont dit :
" Vous venez d’être torpillés."
Il est 23 heures quand je remets en marche à grande vitesse pour tenter de rejoindre le convoi ; on lance toujours l’ S.O.S S.S.S. J’essaye de transmettre des ordres à la Malicieuse, mais l’orage sans doute empêche la communication. Nous avons à bord 42 rescapés, mais on me prévient que plusieurs d’entre eux sont gravement atteints, un plus spécialement, dont l’infirmier ne peut répondre au-delà de 24 heures. Leur état ne me permet pas de les garder longtemps à bord où mon infirmier, malgré un dévouement au-dessus de tout éloge, ne peut suffire à la tâche et où les moyens nous manquent pour des cas de cette gravité. Je décide alors de rentrer à Messine. Il est minuit 15. La lune est couchée, la nuit noire en raison du ciel très orageux ; malgré une veille très attentive, nous ne découvrons pas de silhouette suspecte.
Nous rentrons dans le port à 2 h 05 et un remorqueur monté par M. le Lieutenant de vaisseau délégué et le Commandant en second de la défense italienne nous accoste pour prendre les naufragés qui sont conduits aussitôt à l’hôpital de la Croix-Rouge.
Je fais envoyer les télégrammes prévus pour informer le Vice-amiral Commandant en chef et les autorités intéressées.
Les hommes du Doxa sont unanimes à déclarer que leur bâtiment a été torpillé par le travers tribord du compartiment des machines, alors qu’il se trouvait à 200 mètres environ par le bâbord à hauteur de l’arrière du Saint-Barnabé. Le sillage de la torpille a été aperçu très nettement à 40 mètres du bord. L’arrière s’est enfoncé aussitôt, le bâtiment s’est incliné et a coulé par l’arrière, l’avant restant près de 20 minutes hors de l’eau. Le commandant a été vu sur la passerelle jusqu’au dernier moment.
La liste détaillée des survivants recueillis à bord de la Fronde a été fournie dans la matinée du 28 ; il faut y ajouter 3 hommes recueillis dans la nuit sur la côte de Sicile, ce qui porte à 45 le total des rescapés.
Mon impression est que la torpille qui a coulé le Doxa était destinée au Saint-Barnabé.
Pour mon compte, j’estime que dans les parages aussi resserrés que le détroit de Messine, toute navigation autrement que par nuit absolument noire, sans lune du tout, devrait être formellement interdite, le sous marin ayant trop beau jeu pour se trouver à coup sur en position d’attaque et torpiller kiosque émergeant, ou même au périscope de nuit sans aucun risque d’être aperçu.
Les parages dangereux autres même que le détroit de Messine ne devraient jamais à mon avis être passés par les nuits lunaires qui favorisent trop le sous-marin et mettent les bâtiments dans les circonstances les plus défavorables. L’ordre 13 de navigation de l’Armée navale dit :
" Les nuits lunaires sont à éviter autant que possible " ; je comprends bien que les besoins du service rendent la chose malaisée, mais si l’on tient à éviter les pertes, il faudra en arriver à les proscrire complètement.
Enfin, il peut être intéressant de mentionner la manière dont opèrent les Italiens qui vont de Messine à Gênes : d’après les renseignements que j’ai eu sur place : voyage de nuit par escales, Naples, Civita-Vecchio, Livourne, Gênes, non pas à cinq milles des pointes, ce qui à mon avis est trop ou pas assez, mais le plus près possible de la terre par fonds de 15 à 20 mètres au plus. Cette méthode, outre l’avantage qu’elle présente de rendre le navire le plus invisible possible en le masquant sur les terres, le met à l’abri des attaques de sous-marin, qui n’opère pas dans d’aussi petits fonds, et à l’abri des mines, qui ne sont jamais mouillés si près et par si peu de profondeur. Les résultats, d’ailleurs, en ont été jusqu’ici excellents.
Avant de clore ce rapport, je suis fier et heureux de rendre hommage à tout l’équipage de la Fronde, sans exception, pour le courage et le dévouement merveilleux avec lequel il a travaillé au sauvetage des camarades de l’infortuné Doxa, dans des conditions rendues particulièrement difficiles par l’obscurité et les courants et la menace constante de l’ennemi invisible.
J’y joins une liste de ceux qui se sont le plus particulièrement distingués avec l’espoir de voir leur dévouement récompensé comme il le mérite.
»


II. – Propositions de récompenses formulées par le lieutenant de vaisseau Jacques Dumont, commandant le contre-torpilleur Fronde (document non daté).


(in Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le matériel du bâtiment – Oct. 1914 / Oct. 1919 – : Fronde – Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 240, p. num. 222 à 224 – manuscrit original – et p. num. 200 et 201 – transcription effectuée sur le Registre historique de la correspondance –).


« Le Lieutenant de vaisseau Dumont Jacques à Monsieur le Capitaine de vaisseau,
Chef de Division des Patrouilles de la Méditerranée orientale

Commandant,

J’ai l’honneur de porter à votre connaissance les noms des membres de l’équipage de la Fronde qui se sont distingués au cours du sauvetage opéré par ce bâtiment des survivants du torpilleur Doxa, torpillé et coulé dans la nuit du 27 juin 1917 dans le détroit de Messine.

Je propose pour un témoignage de satisfaction aves inscription au calepin :

― Mr. de ROURE de BEAUJEU François Marie, Enseigne de vaisseau de 1re classe, officier en second du bâtiment
: " A dirigé avec intelligence et promptitude la mise en œuvre de tous les moyens de sauvetage ; s’est dépensé sans compter pour le maintien de l’ordre, l’organisation simultanée du service de combat et des secours. A fait preuve de hautes qualités professionnelles et morales."

― Mr COSTET G. M. J. F., Enseigne de vaisseau de 2e classe : " A aidé l’officier en second avec beaucoup de décision et d’habileté, a fait preuve de présence d’esprit et de sang-froid ; tout jeune officier qui mérite déjà toute confiance."

Je propose pour une citation à l’ordre de l’armée et la médaille de sauvetage :

― BLAISE F. J. M., 97.232–2, quartier-maître fusilier
: " S’est jeté à l’eau spontanément, de nuit dans les remous de courant dangereux de Messine-Reggio ; a ramené successivement à bord trois naufragés. En rentrant à bord, sans vouloir prendre aucun repos, s’est dépensé avec le plus entier dévouement pour le maintien de l’ordre et a montré une remarquable autorité. Homme de sang-froid, serviteur parfait."

― MOREL Victor T. L. M., 1.805 – Dinan, canonnier breveté : " S’est jeté spontanément à l’eau de nuit dans les remous de courant dangereux de Messine-Reggio, aussitôt que son bâtiment est arrivé dans la région où les appels des naufragés se faisaient entendre. En a sauvé plusieurs. Homme d’un courage remarquable."

― COURTOUS J. P. M., 95.663–2, quartier-maître infirmier : " S’est jeté à l’eau de nuit dans les remous de courant dangereux de Messine-Reggio pour sauver un homme. Rappelé à bord pour soigner les blessés, s’est employé pendant plusieurs heures à ramener à la vie les naufragés menacés d’asphyxie. Homme d’un sang-froid à toute épreuve, infirmier d’une formation supérieure. "

― MUSSO Honoré, 856 – ..., chauffeur breveté : " S’est jeté spontanément à l’eau de nuit dans les remous de courant dangereux de Messine-Reggio. A ramené trois hommes. Excellent serviteur."

― CONNAN Édouard ..., 5.005 – Binic, second maître de timonerie : " S’est jeté spontanément à l’eau de nuit dans les remous de courant dangereux de Messine-Reggio et a ramené à bord deux hommes."

Je propose pour une citation à l’ordre de la division :

― GUIRRIEC Henri ..., 2924 – Quimper, quartier-maître de manoeuvre
: " A manœuvré la baleinière de la Fronde de nuit et dans les courants de Messine-Reggio avec beaucoup de sang-froid et d’habileté. A réussi à ramener 15 survivants. Quartier-maître de manœuvre supérieur, comme valeur et dévouement. "

― TOURNON Charles Marcel, 34.695–1, canonnier breveté : " A pris la direction du youyou en remplacement du patron indisponible et l’a manœuvré avec habileté de nuit dans les courants de Messine-Reggio, réussissant à sauver 9 hommes."

― RAULT F. J. M., 8.420–2, ... gabier breveté : " A embarqué seul dans le berthon à peine guéri d’une plaie à la main gauche, l’a manœuvré avec habileté de nuit dans les courants de Messine-Reggio ; a sauvé 3 hommes."

Je propose en outre pour 80 points exceptionnels :

● Armement de la baleinière :

― CHATELIN Gaston Paul Charles, 36.721–1, chauffeur breveté ;
― REFLOCH François Marie, 103.035–2, canonnier breveté ;
― MALLET Alexandre, 57.946–5, matelot de pont ;
― GRIGNON René Marcel, 106.660–2, quartier-maître torpilleur ;

● Armement du youyou :

― LECONTE Ernest Albert, 34.884–1, matelot fusilier ;
― BESSON Edouard Jean, 45.686–5, matelot électricien
:

" Ont fait preuve d’énergie et de dévouement pendant la longue recherche des naufragés, les embarcations croisant sans relâche pour explorer la plus grande région possible."

Enfin, je demande qu’il soit accordé 30 points exceptionnels à tous les membres de l’équipage, officiers mariniers compris, qui ne sont pas cités spécialement dans le présent rapport, en récompense du zèle et du dévouement dont ils ont fait montre pendant les opérations de sauvetage. »

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Re: FRONDE - Contre-torpilleur

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


■ Récompenses accordées à des marins à la suite de la perte du contre-torpilleur Doxa.


L’Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 6.494, Samedi 18 août 1917, p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ».


« A L’ORDRE DE L’ARMÉE. ― Sont cités à l’ordre de l’armée : [...] Blaise, q.m. fusil. ; Morel, matelot can. (Dinan) ; Courtous, q.m. infirmier ; Conan, 2e m. tim. (Binic), de la Fronde ; [...] »

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
dbu55
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Re: FRONDE - Contre-torpilleur

Message par dbu55 »

Bonsoir à toutes et à tous,

Un autre marin de la FRONDE :

BOURDEILLE Louis Joseph né le 26/11/1892 à Nantes (Loire-Atlantique (Loire-Inférieure en 1914)), Matelot de 2ème Classe Mécanicien - Décédé le 19/01/1917 (24 Ans) à l'hôpital Sainte-Anne à Toulon (Var) de péritonite

Cordialement
Dominique
Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sangs ne font plus qu'un [ Ferdinand Gilson, France, Figaro Magazine n°19053 du 05 nov. 2005 ]
Rutilius
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Re: FRONDE - Contre-torpilleur

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


■ Circonstances de la mort de deux marins du contre-torpilleur Fronde.


— LE GOFF Pierre Marie, né le 9 janvier 1893 à Landévennec (Finistère), mort le 14 novembre 1914, tombé accidentellement à l’eau à l’appontement de Penang (Malaisie), Matelot de 2e classe timonier breveté, Matricule n° 5.908 – Brest. Inhumé à Penang.

• Torpilleur d’escadre Fronde – alors commandé par le lieutenant de vaisseau Charles Marie Augustin BAULE –, Journal de bord n° 6/1914 – 7 nov. ~ 7 déc. 1914 – : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SSY 238, p. num. 90.

« Le Samedi 14 novembre 1914. — [...] +Pendant la manœuvre de la tente AR., le matelot de 2e classe Le Goff Pierre Marie, Brest – 5.908, timonier breveté, tombe à l’eau accidentellement, l’aiguilletage de la filière garde-corps sur lequel il était monté ayant cassé. Il n’a pas reparu ; les recherches effectuées jusqu’à 19 h 45 sont restées infructueuses. Disparu. »


— BOUSSARD Louis Hervé, né le 10 juillet 1887 à Telgruc-sur-Mer (Finistère), mort entre le 18 et le 20 juin 1915 près du village de An-Hoa (Cochinchine – aujourd’hui Viêt-nam –), Quartier-maître infirmier, Matricule n° 5.865 – Brest. Inhumé à Long-Xuyen.

• Torpilleur d’escadre Fronde – alors commandé par le lieutenant de vaisseau Charles Marie Augustin BAULE –, Journal de bord n° 11/1915 – 8 juin ~ 17 juill. 1915 – : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SSY 238, p. num. 236 et 238.

« Vendredi 18 juin 1915. — Mouillage de Chaudoc. [...] + – P. M. Vers 14 h 30, on s’est aperçu de la disparition du quartier-maître Boussard. Ce quartier-maître a dû tomber à la mer. A notre arrivée au mouillage, on a armé la baleinière pour effectuer des recherches sur les lieux présumés de l’accident. Ces recherches sont restées infructueuses.

BOUSSARD Louis Hervé, Brest, n° 5.865.
»

« Dimanche 20 juin 1915. — Mouillage de Long-Xuyen. [...] + – P. M. A 6 h 45, un gendarme de Long-Xuyen est venu prévenir le bord que le corps du quartier-maître infirmier Boussard, disparu le 18 juin, venait d’être retrouvé par des Annamites près du village de An-Hoa.

+P. M. – 17 h 00. Obsèques du quartier-maître infirmier Boussard, inhumé à Long-Xuyen. Mis les couleurs en berne pendant la durée de la cérémonie. »

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Re: FRONDE - Contre-torpilleur

Message par Memgam »

Bonjour,


La Fronde, sous le commandement du LV Baule, assure, en avril et mai 1916, l'escorte des convois des troupes serbes de Corfou à Salonique.

"Le 24 juillet 1916 le contre-torpilleur venait de se ravitailler à Milo et il rejoignait en hâte son poste pour patrouiller la route dans son secteur habituel ; car on lui avait signalé deux cuirassés partis de Salonique pour gagner Malte puis Bizerte ; il fallait leur éviter toute surprise funeste. On était presque au milieu du jour ; sous le ciel d'un bleu intense et sur la mer d'un calme presque parfait rien de suspect n'apparaissait. Vers 11 heures, le commandant Baule, si fidèle à son poste, se décide pourtant à descendre déjeuner ; il est remplacé sur la passerelle par son chef de quart, en qui il a pleine confiance. Les hommes de bordée libre, par ce temps superbe, sont à prendre leur repas sur le pont, assis par groupes de huit autour des gamelles. Rien à signaler jusqu'à 11 heures 20. Alors, la Fronde étant à cinq milles au sud-est de l'ile Ovo, tout à coup, émerge à mille huit cents mètres par bâbord, un sous-marin ennemi. Il est aperçu immédiatement par le premier-maître Le Guilloux, par l'homme de barre et par l'homme de veille sur l'arrière. Aussitôt Le Guilloux fait mettre la barre à gauche toute et les machines en avant à toute vitesse pour foncer sur l'adversaire, le canonner et le couler si possible ; mais celui-ci comprenant la manoeuvre s'immerge immédiatement. Néanmoins le chef de quart donne des ordres pour le tir des pièces et le lancement des torpilles. Assitôt les hommes qui mangeaient gaiement sur le pont abandonnent pèle-mêle gamelles, assiettes et bidons pour se précipiter à leur poste de combat.
Soudain l'homme de barre et l'homme de veille signalent à vingt degrés pae bâbord quelque chose comme le sillage d'un périscope d'un second sous-marin qui serait très près d'émerger. Le premier-maître se rend compte immédiatement qu'il s'agit d'une torpille destnée à la Fronde, mais, vu la direction et la vitesse qu'il vient de donner au contre-torpilleur, il juge que l'engin dangereux ne pourra pas l'atteindre ; il laisse donc son bâtiment continuer son évolution et ce fut bien fait ainsi. Grâce au sang-froid de Le Guilloux et à sa décision rapide l'ennemi perdit sa peine ; la torpille passa à quelques mètres de la Fronde par tribord. Il était temps : un seul arrêt ou retard dans le mouvement commandé l'eût fait donner en plein dedans et eût entraîné la perte du contre-torpilleur.
Tout cela avait duré à peine le temps de le raconter. Avant que le timonier ait eu le temps de le prévenir, le commandant, au bruit de la manoeuvre des canons et des tubes lance-torpilles, laissant son repas inachevé, se précipite vers la passerelle où il prend aussitôt la direction des opérations. D'un mot il confirme les ordres donnés par le premier-maître de quart : on continue à foncer sur le sous-marin dont le sillage est encore très visible. Puis ayant gagner l'avant de ce sillage, au point où l'on suppose que se trouve l'ennemi, le lieutenant Baule fait lancer, à quelques secondes d'intervalles, trois grenades amorcées pour des profondeurs variées. Quel en fut l'effet ? On ne le sut pas ; ce qui est sûr c'est qu'on ne revit de toute l'après-midi, ni le sous-marin, ni son sillage. Par contre aucune preuve matérielle de sa destruction n'est venue à la surface. On reste dans l'incertitude sur le sort de l'ennemi, et l'on veille, le yeux scrutant l'étendue de mer que l'on peut découvrir de tous les côtés.
Dés le début du combat on avait signalé par télégraphie sans fil la présence du sous-marin qui se trouvait sans doute en ces parages pour attendre les deux cuirassés français dont le départ de Salonique avait été annoncé certainement aux Allemands, peut-être par la voie grecque. Les deux vaisseaux pouvaient avoir leur route jalonnée de nouvelles embûches ; ils furent donc immédiatement déroutés vers le sud et passèrent à proximité de la Crête. A latombée de la nuit, la Fronde fut envoyée pour escorter l'un d'eux dans la direction de Malte. Ainsi se termine cette journée mouventée."

Le contre-torpilleur Fronde fera partie de l'escadre de l'amiral Dartige du Fournet dans les évènements de Grèce en septembre et octobre 1916 mais la quitta avant le guet-apens pour de grosses réparations de chaudières effectuées en France. Le premier-maître Le Guilloux quitte la Fronde le 2 mars pour prendre le commandement du chalutier Albatros II.

"Après avoir servi par la suite sur le croiseur-cuirassé Waldeck-Rousseau, le lieutenant de vaisseau Baule en débarquait le 16 janvier 1918. A Bizerte il prenait place comme passager sur le vapeur français Ville de Bordeaux qui avec deux autres navires, se rendait à Marseille sous l'escorte de trois torpilleurs. Malgré cette protection, le 16, vers 11 heures et demie, la Ville de Bordeaux est torpillée ; l'évacuation du personnel est aussitôt ordonnée car le bâtiment très grièvement atteint, s'enfonce rapidement. M. Baule resté un des derniers put néanmoins trouver une place dans une baleinière ; mais celle-ci ne réussit pas à déborder, et l'eau envahissant le pont du vapeur, la petite embarcation fut projetée par dessus la lisse ; elle alla s'engager sous le mâts de charge contre lesquels elle chavira ; puis tout fut englouti. La Ville de Bordeaux avait mis en tout quatre minutes à couler. Le lieutenant de vaisseau Baule laissait en ce monde une jeune épouse et plusieurs enfants en bas âge."

Source : André Cormerais, Sur les flots, Imprimerie G. Vatar, 1928.

Cordialement.
Memgam
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Re: FRONDE - Contre-torpilleur

Message par Memgam »

Bonjour,

Fronde, après le typhon du 18 septembre 1906 à Hong-Kong, photo H. Dangu.

Source : L'Illustration, n° 3322 du 27 octobre 1906, photo page 273.

Cordialement.

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