MEDJERDA - Compagnie de Navigation Mixte

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Ar Brav
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Re: MEDJERDA - Compagnie de Navigation Mixte

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

MEDJERDA Navire auxiliaire (19 - 1917)

Chantier :

Wigham Richardson & Co, Grande-Bretagne
Mis à flot : 1898
En service : N.C.
Retiré : 11.05.1917
Caractéristiques : 1 918 t ; 287,5 x 36,3 x 15,8 pieds ; 3 490 cv ; machine alternative à triple expansion.

Observations :

Vapeur de la Compagnie de Navigation Mixte
11.05.1917 : torpillé et coulé à 19h10 par le sous-marin U 34 (KL Johannes Klasing ) à 5 milles dans le NNE du cap Tortosa en Méditerranée par 40°45N et 01°12E.

Cordialement,
Franck
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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martinez renaud
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Re: MEDJERDA - Compagnie de Navigation Mixte

Message par martinez renaud »

Bonjour Franck, bonjour à tous
Un jour de deuil que le torpillage du Medjerda pour les Pyrénées-Orientales car la plupart des marins étaient de Collioure ou Port-Vendres
le navire faisait d'ailleurs la navette entre Port-Vendres et Oran
amicalement
Renaud
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Ar Brav
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Re: MEDJERDA - Compagnie de Navigation Mixte

Message par Ar Brav »

Bonjour Renaud,

C'est bien ce qui m'est venu à l'esprit en commencant cette série sur les navires de la CNM dont l'activité principale était le transport entre l'Afrique du Nord et la métropole. Il y a d'autres bateaux que je n'ai pas fini de lister. Que ces marins reposent en paix.

Amicalement,
Franck
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Terraillon Marc
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Re: MEDJERDA - Compagnie de Navigation Mixte

Message par Terraillon Marc »

Bonjour

Voici une vue du MEDJERDA de la Compagnie de Navigation Mixte (à Port Vendres)


Image


A bientot :hello:
Cordialement
Marc TERRAILLON

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Yves D
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Re: MEDJERDA - Compagnie de Navigation Mixte

Message par Yves D »

Bonsoir à tous, bonsoir Franck
L'un des avantages de pointer sur une carte le lieu d'un naufrage permet de corriger les erreurs que l'on retranscrit depuis parfois longtemps sans le savoir. Ainsi, pour le Medjerda : une position dans le NNW du Cap Tortosa est incohérente, ce ne peut être que dans le NNE. Je corrige ma dbase perso (pas celle du site pour l'instant). 40°45N et 01°12E se trouve donc à 5m NNE de Tortosa. Voir carte
Amts
Yves
Image
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
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Ar Brav
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Re: MEDJERDA - Compagnie de Navigation Mixte

Message par Ar Brav »

Bonsoir Yves,

Merci, c'est corrigé. Lors de mon premier point astro, je me suis retrouvé quelque part entre Fès et Meknès...Je te laisse imaginer la suite. Cà ne s'arrange pas avec le temps. ;)

Amicalement,
Franck
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Terraillon Marc
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Re: MEDJERDA - Compagnie de Navigation Mixte

Message par Terraillon Marc »

Bonsoir

Cela fait toujours rire les profs de l'hydro ... et les autres qui sont aussi dans le sahara mais qui n'ont rien dit !

A bientot
Cordialement
Marc TERRAILLON

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Daniel Ruis
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Re: MEDJERDA - Compagnie de Navigation Mixte

Message par Daniel Ruis »

Bonsoir,

Merci énormément à vous trois, Franck, Marc, Yves, pour tous ces renseignements complémentaires sur le Medjerda ; ainsi bien sûr également sur tous les autres mais qui me concernent moins.

Amicalement
Daniel
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Ar Brav
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Re: MEDJERDA - Compagnie de Navigation Mixte

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

Le torpillage du Medjerda
par Raymond Bénézech


Le départ du voyage Oran-Port-Vendres du paquebot Medjerda, qui devait avoir lieu le mercredi 9 mai 1917 à six heures du soir, avait été remis au lendemain parce qu'on savait en " haut lieu " que des sous-marins ennemis l'attendaient au passage, et l'on avait pensé qu'en retardant son départ on permettait au Medjerda de leur échapper.

Le jeudi 10 mai 1917, à 18 heures, de conserve avec le cargo de la Compagnie Générale Transatlantique La Nièvre, le paquebot quitta Oran vers son destin. Deux escorteurs prirent les deux navires en charge, mais ils les quittèrent une heure plus tard pour regagner leur base.
Le cargo La Nièvre moins rapide que le Medjerda fut lâché et le paquebot fit route, seul alors, au cap Nord-Nord-Ouest vers la côte espagnole.
La nuit venue la surveillance ne fut pas pour autant relâchée car on naviguait tous feux éteints. Si les risques de torpillage étaient alors moindres, il n'en subsistait pas moins le danger d'un abordage, mais la nuit se passa sans incident.
Le jour ce leva tôt et avec lui apparut une légère brume qui s'estompa sous l'ardeur de l'astre mais qui, le soir venu, se reconstitua en d'épais bouchons blancs.
Seize heures ! On avait doublé le large canal séparant le cap de la Nao et l'île d'Ibiza et maintenant on distinguait la côte catalane. Quelques barques de pêche au loin s'essaimaient le long du rivage, dont le navire était éloigné d'une douzaine de milles.
Déjà l'après-midi s'achevait. On apercevait au loin l'embouchure de l'Ebre et le phare de Tortosa qui, par ses éclats intermittents, montrait que son gardien n'attendait pas la nuit pour le mettre en action.
On a prétendu, sans pouvoir le prouver, qu'au moment où fut lancée la torpille, une barque de pêche, toutes voiles dehors, située entre le sous-marin à l'affût et le Medjerda aurait servi d'écran protecteur à l'assaillant.
Un sillage que personne ne vit et ce fut l'explosion. Le paquebot venait d'être touché par bâbord, c'est-à-dire à son flanc gauche faisant face à la côte, dans ses œuvres vives, légèrement sur l'arrière, à la hauteur de la chambre des machines. Celles-ci s'étaient tues. La voie d'eau était énorme. Dans la machine éventrée où l'eau montait à vue d'œil un incendie se déclara ne laissant aucune chance à ceux qui avaient survécu à l'explosion de la torpille. Des jets de vapeurs brûlants venant des tuyauteries et des chaudières crevées ajoutaient encore à l'horreur de l'agonie des mourants. Le navire était coupé en deux à hauteur du dernier canot de sauvetage.

Avec une rapidité effrayante les deux tronçons du navire blessée à mort, s'enfoncèrent, poupe et proue dressés vers le ciel. Le navire ne mit que deux minutes pour disparaître.
Entre temps l'équipage et les passagers, du moins ce qu'il en restait, se précipitèrent vers les embarcations de sauvetage hissées sur leurs bossoirs et saisies sur leurs berceaux. L'immersion du paquebot fut tellement rapide que l'on abandonna l'opération. Une baleinière était déjà chargée à refus. Atteinte lors de l'explosion, ses membrures se brisèrent, précipitant ses occupants à la mer. Ce fut alors le " sauve qui peut " général. Les passagers ainsi que l'équipage abandonnèrent le navire.
Dans les coursives du navire ce fut la panique, les passagers affolés prirent d'assaut les escaliers conduisant sur le pont, piétinant sans pitié les malheureux tombés à terre. Une fois sortis des emménagements, ils se précipitèrent à la mer, pour échapper à l'incendie et à l'engloutissement du bâtiment, plongeant parfois sur le dos des nageurs qui n'avaient pas encore eu le temps de s'éloigner du navire. On entendait les cris déchirants des soldats pris au piège dans les entreponts.
A l'avant du paquebot qui commençai à se mâter, le matelot Jacques Bernadac était sur le point de se jeter à l'eau comme ses compagnons ; cela ne lui faisait pas peur, il était très bon nageur et il allait pouvoir même aider ses compagnons d'infortune. Mais au moment de sauter, il se ravisa. Il n'avait pas ses papiers d'identité sur lui, il fallait qu'il aille les chercher, surtout qu'on était près de la côte espagnole et que s'il n'avait pas ses papiers... Ceux-ci n'étaient pas loin, ils se trouvaient à quelques mètres de là, dans le caisson près de sa couchette, dans le poste d'équipage. Il estima qu'il avait juste le temps de courir les chercher avant que le bateau ne coulât tout à fait.
Il s'élança vers la porte du poste tandis que ses compagnons lui criaient de revenir. Il disparut soudain à leur vue dans le tumulte et les hurlements des passagers, parmi les flammes et la fumée qui entouraient le paquebot. On ne le revit plus. Au même moment, le mât de misaine s'effondra et tomba lourdement sur le pont, ajoutant au nombre des victimes.
Le télégraphiste n'eut pas eu le temps de lancer un S.O.S., de même qu'il ne fut pas possible d'organiser le moindre sauvetage. L'explosion avait été meurtrière et le formidable tourbillon produit par le total engloutissement du paquebot allait se charger d'augmenter le nombre des victimes.
Des passagers et des matelots réussirent cependant à s'éloigner. Par bonheur, un youyou et une quinzaine de radeaux métalliques flottaient autour de l'endroit où le navire avait disparu. Un matelot avait gagné le youyou, il aida quelques rescapés dont le commandant Got à se hisser à bord. Au nombre de huit, ils allaient faire force rames vers la côte pour aller chercher du secours, et ils n'allaient l'atteindre, épuisés, que le lendemain matin.
Avant cela, sur les lieux du désastre, les radeaux s'emplissaient ; on tentait de se compter.
On rassembla les radeaux que l'on amarra avec des moyens de fortune : ceintures de cuir, tailloles de zouaves ou de chasseurs d'Afrique.
Soudain, alors que les naufragés procédaient à l'amarrage, un long fuseau noir émergea. Le sous-marin faisait surface ! On devine l'effroi des survivants, surtout après l'épisode bien connu de l'Algérien dont le canot de sauvetage avait été coulé au canon avec tous ses survivants. Avaient-ils échappé à la noyade pour essuyer des rafales de mitrailleuses ?

Quatorze longues heures s'écoulèrent avant que n'apparut, à travers le brouillard se dissipant sous le soleil, le masse salvatrice du cargo anglais Batten Hall qui allait se charger de recueillir les naufragés. Le navire britannique s'approcha des radeaux. L'opération était risquée car le stationnement était gros de danger. Le sous-marin allemand avait sûrement rechargé ses tubes et se trouvait peut-être de nouveau à l'affût. Le Batten Hall s'exposait ainsi aux torpilles, mais le commandant britannique n'en avait cure. Une heure après le bâtiment allié se mettait en route pendant que son équipage réconfortait les rescapés.
Pendant ce temps, à Port-Vendres, ce retard considérable du Medjerda qui aurait dû rentrer le 12 mai, suscitait l'inquiétude de la population. Sur les quais, dans les boutiques, on s'interrogeait avec anxiété. Les uns redoutaient le pire, d'autres, plus confiants, disaient en souriant que le navire et ses passagers "étaient allés faire un tour ".
L'angoisse était à son comble lorsque le dimanche 13 mai, vers dix heures, le sémaphore transmit un message du Batten Hall qui annonçait la nouvelle et demandait à rentrer au port. Un moment, la Marine Nationale refusa au navire l'entrée du port et chargea le bateau garde-pêche le Grelin de prendre à son bord tous les rescapés. Mais le cargo anglais à court de vivres ne pouvait poursuivre sur Marseille ; son commandant insista et, finalement, le navire anglais accosta au quai du Commerce, au niveau du café du même nom, en présence d'une foule immense. Les rescapés furent fraternellement accueillis et dirigés au centre d'accueil.
Sur 457 passagers et 80 hommes d'équipage composant le personnel transporté par le Medjerda, 352 personnes manquaient à l'appel. Les marins roussillonnais avaient toujours pris une large part dans l'armement des navires de la Compagnie de Navigation Mixte; aussi, lourd fut le tribut qu'ils venaient de payer à la catastrophe. Parmi eux, les matelots port-vendrais Jacques Bernadac (5 enfants), Pierre Carola (3 enfants), François Ferrer (1 enfant), François Nou, avaient disparu. Le chauffeur Emile Py, de Collioure, ainsi que deux enfants manquaient à l'appel. Fait navrant, la veuve de Jacques Bernadac, attendait son sixième enfant, que l'on prénomma Jacques, en souvenir de son père. Ce sixième enfant aurait dû, dès sa naissance, permettre à son père d'être retiré de la zone des combats.

Sources :
Site de Bernard Bernadac


Cordialement,
Franck
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Yves D
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Re: MEDJERDA - Compagnie de Navigation Mixte

Message par Yves D »

Je me permets de faire une petite pub pour mon collègue Jesus Martinez qui vient de publier un ouvrage sur le Medjerda et je vous cite le message qu'il m'a fait parvenir :

A la fin j´ai fini et presente mon livre sur la Medjerda.
Je suis l´auteur, l´editeur et vendeur...
C´est ecrit en catalan, 130 pages et 134 ilustrations.
Je l´offre a 12 euros (plus les frais, 12 euros pour la France, envoi
postal) pour recuperer mon forte inversion.
A bientot !!


Jesus Martinez peut être joint à : jmartinez (a) ambitoner.com.

Je précise que mon initiative est totalement dépourvue d'intérêt en l'affaire.
Que ceux qui se poseraient des questions à propos du catalan se rassurent, lorsque l'on est francophone et si en plus on a fait du latin (pas obligatoire) ou que l'on connait l'espagnol ou l'italien (ça peut aider), sa lecture n'offre guère de difficultés. En tout cas on ne passera pas à côté de l'essentiel.

Cdlt
Yves

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