• La Croix, n° 10.434, Mardi 13 mars 1917, p. 2.
« SUR L' "ATHOS" ― Deux prisonniers de guerre allemands sauvés par un sous-officier français. (1)
En janvier dernier, les autorités françaises de Saïgon faisaient embarquer pour la France, à bord de l'Athos, deux Allemands, arrêtés au début des hostilités : Alfred Wendt, né en 1880 à Berlin, deuxième capitaine du navire Kalia, de la Compagnie chinoise de Tchang-Haï, et Edmond Engels, né en 1871 à Francfort-sur-l'Oder, mécanicien de la marine du commerce.
On sait que l'Athos, le 17 février, fut torpillé par un sous-marin allemand.
Au moment du torpillage, les prisonniers étaient enfermés dans une cabine des bas étages du navire. Ils se crurent perdus. Mais soudain la porte de la cabine s'ouvrit. C'était le sous-officier français chargé de leur garde, qui venait les délivrer. Il n'avait pas hésité à descendre du pont pour accomplir ce qu'il pensait être son devoir.
Les deux Allemands purent se sauver à la nage.
Cependant, le sous-officier français, au lieu de prendre place dans une chaloupe, voulut aider au sau-vetage des femmes et des enfants. Il y aida jusqu'à l'épuisement de ses foces. La mer l'engloutit...
Le 24 février, les deux Allemands étaient débarqués à Marseille et remis aux mains du lieutenant R..., officier de surveillance du Dock-Pinède. Ils ont témoigné devant cet officier de l'héroïsme du sous-officier français et de leur reconnaissance envers lui, et ils ont voulu signer une déclaration écrite, dont voici la traduction :
En janvier dernier, les autorités françaises de Saïgon faisaient embarquer pour la France, à bord de l'Athos, deux Allemands, arrêtés au début des hostilités : Alfred Wendt, né en 1880 à Berlin, deuxième capitaine du navire Kalia, de la Compagnie chinoise de Tchang-Haï, et Edmond Engels, né en 1871 à Francfort-sur-l'Oder, mécanicien de la marine du commerce.
On sait que l'Athos, le 17 février, fut torpillé par un sous-marin allemand.
Au moment du torpillage, les prisonniers étaient enfermés dans une cabine des bas étages du navire. Ils se crurent perdus. Mais soudain la porte de la cabine s'ouvrit. C'était le sous-officier français chargé de leur garde, qui venait les délivrer. Il n'avait pas hésité à descendre du pont pour accomplir ce qu'il pensait être son devoir.
Les deux Allemands purent se sauver à la nage.
Cependant, le sous-officier français, au lieu de prendre place dans une chaloupe, voulut aider au sau-vetage des femmes et des enfants. Il y aida jusqu'à l'épuisement de ses foces. La mer l'engloutit...
Le 24 février, les deux Allemands étaient débarqués à Marseille et remis aux mains du lieutenant R..., officier de surveillance du Dock-Pinède. Ils ont témoigné devant cet officier de l'héroïsme du sous-officier français et de leur reconnaissance envers lui, et ils ont voulu signer une déclaration écrite, dont voici la traduction :
DÉPÔT DES PRISONNIERS DE GUERRE, MARSEILLE
Déclaration de deux prisonniers de guerre allemands, sauvés du naufrage de l'Athos, par le dévouement d'un sous-officier français.
Nous, soussignés, prisonniers de guerre venant de Saïgon, avons été conduits à bord du vapeur Athos par un sous-officier français, chef d'escorte.
Au premier instant de la catastrophe, ce gradé ouvrit aussitôt la porte de notre cabine, nous donnant ainsi la faculté de nous soustraire à une mort certaine.
Malheureusement, le sous-officier dut payer de sa vie.
C'est une autre escorte qui nous accompagna à Marseille.
Marseille, le 26 février 1917.
Signé : A. WENDT, off. de marine, vapeur Kallio ; E. ENGELS, mécanicien. » (2)
_________________________________________________________________________________________
(1) Le troisième prisonnier, qui portait le nom de THYSEN, disparut lors du naufrage.
(2) Vapeur « Kalia », ou vapeur « Kallio » ?
Nous, soussignés, prisonniers de guerre venant de Saïgon, avons été conduits à bord du vapeur Athos par un sous-officier français, chef d'escorte.
Au premier instant de la catastrophe, ce gradé ouvrit aussitôt la porte de notre cabine, nous donnant ainsi la faculté de nous soustraire à une mort certaine.
Malheureusement, le sous-officier dut payer de sa vie.
C'est une autre escorte qui nous accompagna à Marseille.
Marseille, le 26 février 1917.
Signé : A. WENDT, off. de marine, vapeur Kallio ; E. ENGELS, mécanicien. » (2)
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(1) Le troisième prisonnier, qui portait le nom de THYSEN, disparut lors du naufrage.
(2) Vapeur « Kalia », ou vapeur « Kallio » ?