ERNEST SIMONS - Compagnie des Messageries Maritimes

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Terraillon Marc
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Re: ERNEST SIMONS - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par Terraillon Marc »

Bonjour

Voici une vue de l'ERNEST SIMONS de la Compagnie des Messageries Maritimes


Image


A bientot :hello:
Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
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Ar Brav
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Re: ERNEST SIMONS - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

ERNEST SIMONS Transport postal (1914 - 1917)

Chantier :

La Ciotat
Mis à flot : 24.09.1893
En service : 1914
Retiré : 03.04.1917
Caractéristiques : 7 580 t ; 5 708 tjb ; 142 mètres ; 1 machine une alternative à triple expansion, 16 chaudières ; double cheminée ; 110 passagers en premières, 78 en secondes, 79 en troisièmes et 400 rationnaires.

Observations :

1893 : paquebot des Messageries Maritimes, affecté à sa mise en service aux lignes d’Extrême Orient.
1914 : affrété par l'état pour les service postaux
08.1914 : évite de justesse la destruction
03.04.1917 : torpillé par le sous marin UC 37 (OL Otto Launburg) à 15 milles du Cap Rosa, en Méditerranée, faisant 11 victimes.

Bien cordialement,
Bonne semaine à tous,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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Ar Brav
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Re: ERNEST SIMONS - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

Un complément sur l'équipage :

Témoignage officiel de satisfaction au navire pour "l’attitude énergique et la discipline dont son équipage a fait preuve lors du torpillage".

Cité à l’ordre du Corps d’Armée :

Antoine RIGAUD, commandant

Cités à l’ordre de la Division :

Antoine LACANAUD, second capitaine
MAILHOL, chef mécanicien, qui, déjà torpillé avec le Memphis, disparaîtra avec le Djemnah

Cités à l’ordre de la Brigade :

†Joseph CAZAL, infirmier
†Noël FORNI, premier chauffeur
†Antoine MAZZOLA
†9 chauffeurs arabes
François PACCHI, chauffeur, blessé
Antoine PETTINATO, chauffeur, blessé
Victor RICCI, chauffeur, blessé
Joseph REMISE, lieutenant
Marius AYMARD, lieutenant
Marius SERVONNAT, second mécanicien
Michel BOULIC, second mécanicien
Pierre NOARO, second mécanicien
Matthieu BRACCHI, matelot
Fernand MIGEVANT, matelot
Marius HONORE, matelot
Jacques TUAL, matelot
Nonce GANDOLFI, second maître.

Cordialement,
Franck
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
olivier 12
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Re: ERNEST SIMONS - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Sur cette carte, voici un bref résumé de cette journée du 3 Avril 1917 au large de la Tunisie.

Image

(Heures du sous-marin)

09h20 Otto Laundburg, commandant de l'UC 37 aperçoit l'ERNEST
SIMONS, paquebot des Messageries Maritimes

10h33 il lance une torpille et coule le paquebot.

10h00 il fait surface mais ne trouve pas le commandant de l'ERNEST
SIMONS. Il met alors le cap plein nord.

Pendant cette action, le cargo SAINT SIMON, Société Navale de l'Ouest, qui a quitté Bizerte à 08h00 pour Huelva, reçoit un SOS de l'ERNEST SIMONS. Un chalutier patrouilleur conseille au commandant de passer au nord de l'ile de La Galite et non au sud, en raison de la présence d'un sous-marin. Le SAINT SIMON modifie sa route.

13h25 L'UC 37 aperçoit un torpilleur et plonge.

15h00 Il fait surface

16h55 Il aperçoit le SAINT SIMON dans le nord de l'écueil des Sorelles
Se met en immersion périscopique

17h33 Il lance une torpille

17h35 Il fait surface. Le cargo a disparu. Il repêche deux survivants
le matelot Yves Le Cam et le cuisinier Paul Le Berre (de
Douarnenez). 16 autres rescapés, dont deux blessés graves, se
retrouvent dans la seule embarcation non détruite. Laundburg
leur indique la route à suivre pour atteindre la côte.

4 Avril 10h00 du matin Les naufragés sont retrouvés par le torpilleur grec
SPHENDONI. Ils étaient en vue du cap Tabarka,
ayant navigué toute la nuit à la voile et à l'aviron

Cdlt

Olivier
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Re: ERNEST SIMONS - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Une photo de l'ERNEST SIMONS

Image

et une CP

Image

Cdlt

Olivier
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Re: ERNEST SIMONS - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Voici le récit du torpillage de l’ERNEST SIMONS

Ce navire avait quitté Marseille pour Diégo Suarez le 1er Avril à 16h00 avec 56 passagers (sous-officiers et soldats) et 122 hommes d’équipage sous le commandement du CLC Antoine Rigaud. Il naviguait en convoi avec le CHERBOURG.

Son état-major se composait de

Rigaud Antoine Commandant CLC
Lacanaud Antoine 2e capitaine CLC
Eymard Marius Lieutenant CLC
Remise Joseph Lieutenant CLC
Mailhol François Chef Mécanicien OM1
Boulic Michel Sd mécanicien OM1
Noaro Pierre Sd mécanicien OM1
Servonnat Antoine Sd mécanicien OM1
Dumaine Marie Médecin
De Beaucorps Emile Commissaire
De Swetschin Paul Officier radio
Figaroli Jean Maître d’équipage
Briand François Capitaine d’armes

Le 2 Avril eût lieu un exercice d’abandon pour tous les passagers et l’équipage. Chacun était muni d’une ceinture de sauvetage.

Le 3 Avril à 10h10 il faisait route au 082 à 12,5 nds lorsque le lieutenant de quart Remise, le sd capitaine Lacanaud et le cdt Rigaud, qui étaient sur la passerelle, aperçurent le sillage d’une torpille venant par 40 degrés de l’arrière. L’ordre fut aussitôt donné « Barre toute à droite ».

Quelques secondes plus tard, la torpille frappa le flanc gauche du navire sur l’arrière de la passerelle. Une explosion formidable se produisit, la coque fut déchirée, les embarcations 2 et 4 broyées, le pont, la pharmacie, les échelles et tout le côté bâbord défoncés, les antennes TSF abattues. Le panneau de la cale 2 s’effondra et une chaudière fit explosion.
A la passerelle, compas, taximètres, vitrages, transmetteurs d’ordres étaient détruits et les hommes avaient été projetés à terre.

L’officier de quart machine Servonnat stoppa immédiatement la machine, respectant ainsi la consigne. Les portes des cloisons étanches machine-chaufferie furent fermées par le chef mécanicien, et les portes des cloisons étanches de la batterie par les maîtres d’hôtel.

Le télégraphiste lança aussitôt les messages de détresse après que l’officier de quart lui eût donné la position 37°10 N 08°28 E.

Le navire s’enfonçant rapidement, on mit aux postes d’abandon. Tandis que les saisines étaient larguées, le commandant se rendit dans sa cabine, prit tous les papiers secrets et les mit dans un sac plombé qu’il lança à la mer.

Huit canots et dix radeaux furent affalés. A 11h10, blessés, passagers et équipage étaient évacués. Le commandant prit place sur un radeau tribord arrière lorsque le navire se coupa en deux à hauteur de la passerelle et disparut immédiatement.

A 11h10, le sous-marin émergea. Il accosta un radeau monté par des indigènes et par le chauffeur Cavéribère.

Le commandant du sous-marin demanda :
-« Quel est le nom du bateau ? »
Le chauffeur répondit
-« ERNEST SIMONS »
-« Et le capitaine… où est-il ? »
-« Je ne sais pas »

Le commandant parlait un très bon français, sans accent. Il était de taille moyenne, âgé d’environ 30 ans, avec des cheveux blonds, des yeux bleus, un nez moyen. Il portait une veste en cuir noir sans aucun insigne. Il y avait près de lui un enseigne d’environ 25 ans et un homme d’équipage.

Le sous-marin avait un kiosque s’élevant à 2m au dessus du pont, un canon, un périscope entre le canon et le blockhaus, une mitrailleuse mobile sur la passerelle et une peinture grise fraîche.
Il s’éloigna ensuite vers le nord.

Voici la silhouette du sous-marin dessinée par le capitaine Rigaud.

Image

Elle est intéressante à comparer avec la silhouette dessinée par le second capitaine Bichon, du SAINT SIMON, coulé le soir même par cet UC 37, et qui avait eu le même contact avec Launburg.

Image

et avec la silhouette réelle de l'UC 37

Image

Le capitaine forma deux convois, l’un de six embarcations et l’autre de deux canots remorquant deux radeaux amarrés.
Le premier convoi fut recueilli à 13h45 par le chalutier AUGUSTE LEBLOND et le second par le vapeur grec JOANNIS COULANDIS, capitaine Nicolas Simpoura qui les tranféra par la suite sur le chalutier.

Après avoir pris les embarcations en remorque, le chalutier fit route sur Bône où il arriva à 21h30 avec trois embarcations seulement, les autres ayant été perdues suite à l’état de la mer.

Appel fut fait de l’équipage et des passagers.
Constaté la disparition de

- Joseph Casal infirmier inscrit à Marseille et qui se trouvait dans la pharmacie au moment de l’explosion de la torpille
- Antoine Mazzola (aucune indication sur ce marin)
- 7 (ou 9 ?) chauffeurs arabes
- Noël Forni chauffeur, d’Ajaccio est décédé des suite de ses blessures

Aucun manquant parmi les passagers.

Blessés :

Rigaud Antoine Commandant
Ricci Victor Chauffeur Marseille
Paoli François Chauffeur Bastia
Pettinato Antoine Chauffeur Bastia
Tual Jacques Matelot Le Conquet
Honoré Marius Matelot La Ciotat
Bracchi Matthieu Matelot Bastia
Mijevand Fernand Matelot La Ciotat

En conclusion, le commandant tient à signaler la conduite de l’état-major, de l’équipage et des passagers au cours de cet évènement. Le calme, le sang froid et la discipline de tous ont permis de procéder à l’évacuation du navire dans les meilleures conditions.

Il signale tout particulièrement :

Le second Lacanaud et le chef mécanicien Mailhol qui ont pris la direction des opérations pour les canots tribord

Le lieutenant Remise et le second mécanicien Boulic qui dirigèrent les opérations à bâbord

Le lieutenant Eymard, le second mécancien Noaro, le radio Swetschin et le second maître Gandolfi qui ont mis à l’eau les derniers radeaux de tribord et ont évacué le navire en dernier avec le commandant.

En conclusion, rappelons qu'Otto Launburg avait été le second
d'Arnauld de la Périère sur l'U 35 au début de 1916. Il était âgé de 26 ans. Redoutable baroudeur, sur le seul UC 37 il coulera 24 navires pour 54000 tonnes.
Il survivra à la guerre. Torpillé par un sous-marin anglais aux approches de Kotor alors qu'il naviguait en surface, il sera le seul rescapé de son bâtiment avec son timonier.

Cdlt
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Rutilius
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Re: ERNEST SIMONS - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


Autres éclairages sur les circonstances de lieu et de temps du torpillage de l’Ernest-Simons.


I. - Mentions figurant dans le Journal de bord n° 1/1917 – 1er janv.-11 avr. 1917 – du torpilleur Sphendoni, alors commandé par le lieutenant de vaisseau Savey (Service historique de la défense, S.G.A., Mémoire des hommes, Cote SS Y 474, p. num. 349 et 351).


Mardi 3 avril.
[alors que le torpilleur escorte le croiseur Guichen]
[…]

12 h 15 - Reçu ordre du Guichen [par signal à bras] de se porter au secours de l’Ernest-Simons au point L. = 37° 10’ N. / G. = 8° 28’ E.

14 h 30 - Traversé de nombreuses épaves.

15 h 15 - Aperçu le sillage de deux torpilles. Manœuvré en conséquence
. […]

Mercredi 4 avril.
[…]

9 h 20 - Mis le cap sur une embarcation de naufragés.

9 h 40 - Embarqué les survivants du Saint-Simon (17 hommes, dont deux blessés grièvement), à 10 milles N. de Tabarca.

9 h 45 - Mis le cap sur des radeaux en dérive que l’on reconnaît pour ceux de l’Ernest-Simons.

14 h 00 - Chenal de sécurité.

14 h 15 - Entré dans le port
[de Sidi-Abdallah].


II. - Mentions figurant dans le Journal de navigation n° 2/1917 – 1er avr.-28 mai 1917 – du croiseur Guichen, alors commandé par le capitaine de frégate Escande (Service historique de la Défense, S.G.A., Mémoire des hommes, Cote SS Y 264, p. num. 87) .


3 avril 1917
de Bizerte à Toulon
[…]

12 h - Sphendoni amène Fl. 4 et se rapproche. Nous lui signalons à bras l’ordre d’aller au secours de l’ Ernest-Simons (Torpillé à 11 h entre les Sorelles [?] et La Calle).

12 h 10 - Embardées de 25° + 25°.

13 h 47 - Le 47 Tb AR ouvre le feu (3 coups) sur un objet suspect. Fait alerte. Mis 25° à gauche et les machines à toute vitesse. Remis à 93 tours et revenu en route.

15 h - Est. L = 37° 44’ N. / G = 7° 36’ E. G.



III. - Mentions figurant dans le Registre de correspondance du commandant du croiseur Guichen - 24 avr. 1914 - 6 mai 1920 - (Service historique de la Défense, S.G.A., Mémoire des hommes, Cote SS Y 264, p. num. 962, Note n° 7).


Le Capitaine de Frégate Escande, commandant le Guichen,
à Monsieur le Ministre de la Marine,

Toulon, 4 avril 1917,


[…] 3 avril. - Appareillé de Bizerte à 6 h 30 du matin, escorté par le Sphendoni (1243 personnes à bord).

Notre T.S.F. reçoit : 7 h 25 - S.O.S. - S.O.S.
« de Cloughton torpedoed off cap Bon. »

A 11 h 03, S.O.S. - S.O.S. - Ernest-Simons, 37° 10’ N. / 8° 28’ E. Entre La Galite et la côte de Tunisie.

J’envoie le Sphendori au secours de l’Ernest-Simons, puis je demande, par T.S.F., au Préfet de Toulon d’envoyer un torpilleur d’escadre au devant de nous. L’amiral Rouyer désigne la Pique.
[…]

Signé : Escande.

________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: ERNEST SIMONS - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous, bonjour Daniel,

Et merci pour ces nouveaux éléments qui complètent bien cette journée du 3 Avril 1917.

On note que, dans son journal de guerre, Launburg a écrit :

13h25 Plongé à l'approche d'un torpilleur (nota : il s'agit de 14h25 heure de Bizerte)

Le journal de bord du GUICHEN mentionne :

13h47 ouvert le feu sur un objet suspect

et celui du SPHENDONI

15h15 aperçu le sillage de deux torpilles et manoeuvré en conséquence.

Il est probable que c'est l'un de ces deux navires, et plutôt le SPHENDONI si l'on en croit Launburg, qui a obligé le sous-marin à plonger.
L'UC 37 a-t-il alors lancé deux torpilles, en plongée, sur le SPHENDONI et manqué sa cible ?
On ne peut l'affirmer car ce n'est pas mentionné dans son KTB.

Il reste la possibilité d'un second sous-marin patrouillant sur la zone où tous ces navires se trouvaient rassemblés.

Peut-être Yves pourra-t-il nous en dire plus ultérieurement...

Quant au CLOUGHTON, il fut endommagé, mais non coulé, par l'UC 22 au large du cap Bon. Ce submersible était donc trop loin de la zone incriminée.

Cdlt
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Re: ERNEST SIMONS - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Un petit complément pour tenter de mieux comprendre le déroulement des évènements.

En comparant les journaux de bord des divers navires, on se rend compte qu'ils n'utilisaient pas tous la même heure.

Elle était certainement :

TU + 1 : sur UC 37 et ERNEST SIMONS
TU + 2 : sur SAINT SIMON

Elle est plus difficile à déterminer sur GUICHEN et SPHENDONI mais pourrait être TU + 2.

Cdlt
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Re: ERNEST SIMONS - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Une autre CP de l'ERNEST SIMONS lorsqu'il avait une coque blanche.

Image

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