NAVIRES-HÔPITAUX

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Ar Brav
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Re: NAVIRES-HÔPITAUX

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,
Bonjour Marc, :hello:

Merci pour la photo, amène :),
J'ai du nouveau concernant le bateau, tiré de l'ouvrage "Les navires hôpitaux français au XXe siècle" par le Docteur Gilles Barnichon, reçu hier après midi (pas le docteur, le bouquin, bien documenté au demeurant, mais trop peu de données techniques à mon goût, mais bon, ce n'est pas le but du livre) :

NOTRE DAME DE LA MER

Chantier :

Ateliers et Chantiers de Bretagne, Nantes
Lancé : 15 mars 1911 sous le nom de OCCIDENT
En service (MN) : 1915
Retiré : 1920

Observations :

Chalutier à vapeur
1911 : acquisition par la Société des Oeuvres de Mer, prend le nom de NOTRE DAME DE LA MER, transformé en navire - hôpital, destiné à l'assistance des pêcheurs des côtes d'Islande
10.08.1914 : à Brest, rentre de campagne de pêche, proposé par la Société à la Marine pour servir de navire - hôpital, refusé sans doute en raison de sa trop petite capacité (14 lits, 450 tonneaux)
1915 - 1920 : réquisitionné à Saint Jean de Luz comme patrouilleur auxiliaire
1920 : vendu

Image


Bien cordialement et bon week end à tous,
Franck
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Yves D
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Re: NAVIRES-HÔPITAUX

Message par Yves D »

Bonjour à tous
Quelques précisions à propos de l'Amiral Magon

Le torpillage a eu lieu à 135 milles du Cap Matapan lors d'une traversée de Marseille à Salonique. Le nombre exact de victimes serait de 211. L'U 39 était alors commandé par le Kplt Walter Forstmann
Amts
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
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Ar Brav
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Re: NAVIRES-HÔPITAUX

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

Merci Yves de ces précisions, ce qui me permet de mettre à jour la fiche :

AMIRAL MAGON Navire hôpital, transport de troupes (1914 - 1917)

Chantier :

Ateliers et Chantiers de la Loire, Saint Nazaire
Lancé le 02 février 1904
Mis en service en 1905
Caractéristiques : 5 566 t ; 130 x 18,4 m

Observations :

Cargo mixte de la Compagnie des Chargeurs Réunis
1905 – 1914 : affecté à la ligne France – Indochine
10.1914 : devient navire – hôpital, transporte les blessés de Dunkerque à Cherbourg jusqu’à fin décembre 1914, est alors remplacé par le CEYLAN de la même Cie
25.01.1917 : torpillé et coulé à 11h10 lors d’une traversée Marseille – Salonique (Cdt Lenormand) par le sous-marin U 39 avec 900 hommes du 40ème RI à 135 milles du Cap Matapan (160 milles dans l’Ouest de Cerigotto). Le nombre exact de victimes serait de 211. L'U 39 était alors commandé par le Kplt Walter Forstmann. Les 809 rescapés sont recueillis par l’ARC et la BOMBARDE de la Marine Nationale.

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Bien cordialement et bon week end,
Franck
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Terraillon Marc
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Re: NAVIRES-HÔPITAUX

Message par Terraillon Marc »

Bonjour Franck

Voici un lien vers un ouvrage sur Dieppe et ses navires où le Newhaven est évoqué (notamment comme navire hopital)

http://www.infos-dieppoises.fr/Dossierp ... eferon.htm

A bientot
Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
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Terraillon Marc
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Re: NAVIRES-HÔPITAUX

Message par Terraillon Marc »

Bonjour,

Et voici un autre site qui évoque la transformation du NEWHAVEN en navire hopital en 1917

http://www.mer-1939a1945.fr/index.php?N ... Param1=639

A bientot
Cordialement
Marc TERRAILLON

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Ar Brav
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Re: NAVIRES-HÔPITAUX

Message par Ar Brav »

Bonjour Marc,

Merci pour ces infos, je vais tâcher de pondre quelque chose de cohérent avec ces nouvelles données. Il y a par contre quelques différences minimes de dates et lieux, et surtout, dans mon bouquin sur les navires hôpitaux, donné armé comme tel en mai 1915, mais sous pavillon britannique.

Bonne soirée, :hello: [:nico56]
Amicalement,
Franck
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Ar Brav
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Re: NAVIRES-HÔPITAUX

Message par Ar Brav »

Re,

NEWHAVEN Transport de troupes, navire hôpital (1910 - 1948)

Chantier :

Forges et Chantiers de la Méditerranée, à Graville (au Havre)
Lancé : 19 décembre 1910 (deuxième du nom)
En service : 03 juin 1911
Démoli : novembre 1948
Caractéristiques : Déplacement : 1 656 tjb ; 497 tjn ; 1 888 tjb ; 695 tjn (en 1934) ; 89,00 x 10,52 m ; tirant d'eau : 2,92 m ; creux : 6,73 m ; 89,38 x 10,54 m ; creux : 6,50 m (en 1934) ; 3 turbines Parsons construites par les Forges et Chantiers de la Méditerranée à Graville ; 3 hélices ; 8 chaudières Belleville ; 8 400 cv ; 23,85 nds (maximum aux essais) ; 1 000 passagers.

Observations :

Paquebot malle trans – Manche armé par la Société des Chemins de fer de l’Etat à Paris ; identification O P C W ; port d'attache Dieppe ; indicatif radio F O T T (FRANCE).
08.1914 : saisi à Dieppe par l’Amirauté française, utilisé comme transport de troupes
05.1915 : converti en navire – hôpital de 170 lits environ, sous pavillon britannique
1919 : rendu à son propriétaire, reprend son activité commerciale
05.08.1924 : à 2 h 10 du matin, dans un épais brouillard, s'échoue sous la haute falaise de Berneval
14.08.1924 : renfloué à la marée de 11h00
11.1932 : en même temps que le ROUEN, transformé pour fonctionner au mazout.
14.04.1940 : maintenu à Rotterdam en vue de l’évacuation éventuelle des ressortissants français
08.05.1940 : réquisitionné par l'Amirauté française
12.05.1940 : fait partie du 3e convoi qui arrive en soirée, à Flessingue, escorté par la 2e D.T. et la 14e D.T.
25.05.1940 : évacuation de la poche de Dunkerque
30.05.1940 : participe à l'évacuation de troupes à Dunkerque avec le ROUEN et le VERSAILLES
03.06.1940 : embarque l'amiral Platon, en compagnie du capitaine Beaux, à 20 h 30, à destination de Folkestone
04.06.1940 : arrivée à Folkestone à 08h00.
12.06.1940 : évacue des troupes du port du Havre
07.1940 : saisi par les Allemands à Bordeaux (ou Bayonne ?)
01.08.1940 : renommé SKORPION
08.1940 : armé par la Kriegsmarine, utilisé comme transport de troupes
10.1940 : Renommé V 1601
1941 : renommé VS 111 puis VS 61
05.1945 : retrouvé en mauvais état à Kiel, en Allemagne, ramené à Dieppe
12.10.1945 : arrivée à Dieppe, désarmé
Sa reconversion en paquebot s'avérant trop onéreuse, relégué avec le ROUEN, au Tréport.
Début 1948 : quitte Le Tréport, vendu et livré aux démolisseurs
11.1948 : démoli à Gand, Belgique (d’autres sources indiquent 1947 ou 1949)

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Image
Le Newhaven en navire hôpital sous pavillon britannique

Bien cordialement et bonne soirée,
Franck
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Ar Brav
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Re: NAVIRES-HÔPITAUX

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

Le petit dernier pour la route, cette fois armé en hôpital flottant à Marseille :

AQUITAINE Hôpital flottant, navire auxiliaire (1914 - 1916)

Chantier :

Bartram & Son, Sunderland Harbour (Irlande du Nord)
Lancé : 1890 ou 1891
En service (MN) : 16.06.1915
Retiré : 09.07.1916
Caractéristiques : 1 990 t ; 3 160 tjb ; 3 200 tpl ; 2 600 cv ; 107 x 13 m ; 460 passagers

Observations :

Paquebot mixte de la Société Générale de Transports Maritimes à Vapeur (SGTM Marseille) construit pour le service d’Amérique du Sud
1898 : affrêté par le gouvernement espagnol pour le rapatriement des troupes de Cuba
07.07.1900 : embarque 900 soldats pour l’expédition de Chine (guerre des Boxers)
14.08.1914 : réquisitionné à Dakar pour rapatrier des militaires et mobilisables
11.10.1914 : affrêté par les hôpitaux de Marseille pour servir d’hôpital flottant dans le vieux port
16.06.1915 : réquisitionné à Marseille
1915 - 1918 : dépôt de munitions à Lemnos puis en rade de Salonique
1919 : transporte des réfugiés russes d’Ajaccio à Santos ; hôpital privé ; passe occasionnellement à la filiale Compagnie de Navigation France - Amérique
1927 : démoli à La Seyne sur Mer

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Bien cordialement et bon dimanche à tous,
Franck

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Terraillon Marc
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Re: NAVIRES-HÔPITAUX

Message par Terraillon Marc »

Bonjour Franck, bonjour à tous,

Voila une autre vue de l'Aquitaine à Marseille :

Image

Mais il semble avoir une autre allure que le navire représenté dans ton message :???:

A bientot
Cordialement
Marc TERRAILLON

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Ar Brav
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Re: NAVIRES-HÔPITAUX

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

Un bilan succinct de l'activité de ces navires particuliers :

C’est durant cette guerre que les navires-hôpitaux seront utilisés pour la première fois par la France lors d’un réel conflit international et la seule où ils seront en si grand nombre. Cette utilisation n’est pas sans poser quelques problèmes et dissensions entre les parties.

Les violations de la convention :

Plusieurs types de violations ont été évoqués par les forces allemandes. Les navires – hôpitaux furent fréquemment accusés par l’ennemi de transmettre des informations militaires concernant la position de ses forces et donc de ne pas observer une stricte neutralité. De même, le problème du transport de certains matériels par les navires-hôpitaux est évoqué au sein de l’Amirauté française en avril 1917.

Les otages :

Le 1er février 1915, le navire-hôpital britannique Asturias est attaqué par un sous-marin allemand. Puis ce sera le cas du Braemar Castle, à nouveau l’Asturias, coulé le 21 mars 1917, le Gloucester Castle coulé le 30 mars 1917, le Donegal, le Lanfranc le 17 avril, le Dover Castle le 26 mai, etc. Les autorités allemandes invoqueront le fait que ces navires étaient trop lourdement chargés et transportaient du matériel militaire, contrevenant ainsi à la convention.
Afin d’éviter que les navires-hôpitaux français ne subissent le même sort, les autorités françaises décident le 3 avril 1917 d’y embarquer des prisonniers allemands à partir du 15 avril suivant. Une liste est établie par le Ministère de la Guerre, qui décide de prendre comme otages les prisonniers « les plus notables, soit par leur grade, soit par leur situation sociale ». Au total, ce seront 70 officiers allemands, dont un général et quinze officiers supérieurs qui seront embarqués sur les navires français entre avril et mai 1917. A titre de représailles, le gouvernement allemand transfère 3 fois plus d’officiers français (plus de 200) dans des endroits « particulièrement exposés aux attaques des aviateurs ennemis ».
Après une médiation du roi d’Espagne, un accord intervient, dès septembre, les otages sont remplacés par des officiers espagnols chargés en outre de veiller au respect de la convention. La France s’engage à ne pas faire un usage abusif de ses navires hôpitaux, les Allemands n’imposent plus de zones de navigation.

Le bilan médical :

En bref, on peut dire que le nombre de blessés et de malades transportés par les 21 navires hôpitaux-français en provenance du front d’Orient est estimé à environ 250 000. La grande majorité des personnels évacués l’était pour des motifs infectieux. Le paludisme à Salonique ; chez les Serbes de Corfou, le typhus, les typhoïdes et autres diarrhées infectieuses (conditions de vie déplorables) sont les pathologies les plus fréquentes. Pour le médecin général inspecteur Niaussat, « la situation sanitaire de l’Armée d’Orient fut toujours à la limite de son utilisation sanitaire ». De là à penser que les blessés mourraient sur place…

Le rapport officiel du Contrôleur Général de la Marine française :

Dès le mois d’août 1917, des conclusions quant à l’utilisation des navires-hôpitaux, les critères de sélection des paquebots convertis, la durée de leur utilisation, leur prix de revient sont tirées par le Contrôleur Général Thierry d’Argenlieu et le Contrôleur de la Marine Julien-Labruyère.
Le prix de revient d’une évacuation, calculé en juin 1917, varie de 104 francs sur le Duguay-Trouin à 423 francs sur le Canada, et est de 286 francs sur le France IV, le plus grand navire.
Les conclusions du rapport indiquent que le monde maritime n’est pas le meilleur moyen de rapatrier les blessés en raison du coût et de la difficulté à trouver des navires avec des locaux adaptés, et que, finalement, le transport par train est préférable. Le rapport ne précise pas par où les trains sont censés devoir passer, car des Carpates à la Gare de Lyon…
Le rapport met également en évidence le grand nombre de navires utilisés au total mais de façon non simultanée. Ce seront 21 navires qui seront utilisés comme navire- hôpital durant le conflit, et, début 1917, jusqu’à 15 simultanément. Même avec ce nombre élevé de navires, les évacuations ne se font pas assez rapidement tant les combats sont violents et le nombre de blessés important. Le plan de réquisition établi par la suite amènera à ce que seuls 2 navires hôpitaux seront utilisés dans le second conflit mondial. Il faut dire que l’on n’a pas eu vraiment le temps de les mettre en œuvre…

Les navires-hôpitaux non–déclarés à l’ennemi :

L’Aquitaine, servant d’hôpital flottant dans le port de Marseille
Le Doukkala, hôpital flottant dans le port de Marseille sous la gestion de la Société de Secours aux Blessés Militaires.

Les navires français qui ont servi de navires-hôpitaux sous pavillon étranger :

L’Equateur (russe, rendu en 1919, démoli en 1922)
Le Newhaven (britannique, rendu en 1919)
L’Oxus (russe, sabordé le 26 juin 1918 à Novorossisk, démoli en 1919)
Le Portugal (russe, incendié à Odessa la nuit du 28-29 octobre 1915, torpillé par son milieu le 30 mars 1916 au large de Batum, se casse en deux et coule à pic ; l’état-major et certains personnels étaient français)
Le Salta (britannique, détruit par l’explosion d’une mine –alliée- le 10 avril 1917 au large du Havre)
Le Valdivia (britannique, démoli en 1933).

Sources : Les navires hôpitaux français au XXe siècle, du Docteur Gilles Barnichon, éditions MDV 1998.

Bien cordialement et bonne semaine à tous,
Franck
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