Bonsoir Garance,
Oui, tout est bidon.
Mais le N & B + l'accéléré donnent une impression de vrai pour ces faux grossiers.
Vous imaginez le matos pour filmer à l'époque ? Et pire ! On voit souvent des scènes "en plongée", comme si la caméra était sur un échafaudage... Elle aurait vite été dézinguée la cam !
Des troupes "au repos" ou en instruction étaient désignées pour participer à ces mascarades. Assauts, barbelés, pétards de poudre noire qui faisaient voler terre et fumée dans les champs, bref, du cinéma quoi...
Ca devait leur faire drôle aux poilus, d'attaquer comme ça, de voir péter des obus juste à côté, et d'être tous toujours vivants après l'attaque...
Cordialement,
Bernard
"éminent spécialiste" certainement pas ! Seulement quelqu'un qui doute... Et a douté en voyant il y a longtemps déjà ces films ou docus TV sujet 14-18. Depuis, la lumière est faite sur ces prises d'images de combats. J'ai oublié mais un sujet a été diffusé sur Arte je crois, il y a quelques mois, le cinéma de guerre 14-18...
Mais vous évoquez des images d'après bataille... De la vraie ... Là je ne dirai pas que c'est du bidon. C'est différent, le danger est passé, place aux décomptes... Donc sans avoir vu ce document, je ne vois pas de nécessité de "mise en scène", c'est sûrement du vrai...
Cordialement,
Bernard
Il existe en tout en pour tout qu'une seule scène d'attaque filmée en 1914 1918, l'ECPA conserve précieusement ce rare document daté de 1916 (je crois...). Il faut savoir que le cinématographe était dans un premier temps interdit sur le front mais à des fins de propagande et d'information, l'Armée a demandé d'illustrer certains propos par des reconstitutions à l'arrière du front déjà dès 1915. Le cinéma a très vite pris le relais pour "illustrer" la guerre.
Pour entrer un peu plus dans les détails: Techniquement il était compliqué de filmer une attaque frontale dans la mesure ou le caméraman s'exposait directement au feu de l'ennemi, les scènes les plus caractéristiques lors de l'attaque sont le plus souvent des sorties de tranchées mais vu de l'arrière et souvent en seconde ou troisième ligne de feu; Parfois ces scènes étaient reconstituées à l'arrière avec de vrais soldats et souvent la capture de vrais prisonniers.
Maintenant il ne faut pas ouvrir le débat en disant "tout est faux" loin de là...simplement par manque d'images filmées du front, l'état major les a reconstituées à l'arrière ou a parfois mis en scène des situations.
Un très bon documentaire sur ce sujet a été réalisé en 1993 sur ARTE: "14 18 la guerre à l'écran" de Gilles Nadeau. On y découvre des scènes incroyables et complètes avec les notes du caméraman concernant les endroits filmés et l'intention de la mise en image.
Les images filmées les plus impressionnantes restent avant tout celles "après" la bataille ou l'on voit le vrai traumatisme des survivants, l'impression de terreur sur leur visage et les blessés de retour du front. Le plus souvent les images des morts étaient censurées voir détruite lors du montage final.
Les années fracture - La Grande Guerre à l'écran, film de G. NADEAU
CNDP : Paris / La Sept / Arte, 1993.- 1 vidéocassette VHS, 53 min + 1 livret pédagogique (15 p.)
Le témoignage rendu par le cinéma contemporain d'une guerre est relatif, du fait du photomontage et... des besoins du moment ! Ainsi ce dossier, réalisé avec des films d'actualité et de fiction, rend bien compte de la diversité des sentiments régnant dans l'esprit des populations engagées dans le conflit. En 1914 en France, par exemple, se multiplient sur les écrans les images de l'Alsace opprimée, tandis que le public allemand voit des parades millitaires. De la même façon, seuls les cinéastes postérieurs à 1918 parleront réellement du front. Cette vidéocassette suit les grandes périodes de la guerre en France et en Allemagne .
Ce qui illustre les plus la guerre 14 18 à l'écran reste: les mouvements de troupes, les tirs d'artillerie, chargement et déchargement de munitions, les blessés dans les hopitaux, les officiers en visite dans les tranchées souvent dans un secteur dit "calme" ! le retour des combats (rare), le ravitaillement, les prises d'armes, les remises de médailles...
Ce qui était souvent ou parfois reconstitué: Les attaques frontales, les explosions en premier plan (voir le film Verdun vision d'histoire), les prisonniers ramenés à l'arrière posent devant la caméra, l'ennui du poilu qui écrit à l'arrière du front à sa femme, le théatre aux armées avec explosion en arrière plan pour faire croire à la proximité du front (...)
N'y a t-il pas aussi des scènes très réalistes tirées de films tels que Verdun, souvenirs d'histoire ? Il me semble que l'on en avait parlé.
Cordialement,
Olivier
Oui exactement, de nombreuses scènes extraites de ce film ont été jouées dans un réalisme surprenant par des anciens de Verdun, bcp ont été utilisées par la suite pour illustrer des documentaires. Très impressionant également sont les scènes d'explosion de charge proche des soldats, images largement utilsées après mais totalement irréalistes.
je crois que l'utilisation de ces images a contribué par la suite mais en parti au mutisme des anciens poilus survivants de cette guerre.
Bonjour,
En mai 1918 la 1er compagnie du 63e R.I. exécute un simulacre d'assaut (à la grenade) qui avait pour cadre la Butte Pommery et le château de Polignac (Reims), Des opérateurs militaires étaient chargés de filmer cet assaut bidon.
N'empêche ; je suis à la recherche des traces de ce film de propagande; le film est bidon mais le décor et les soldats sont eux, des vrais et pour ces derniers; ils bougent ! et ça, comme témoignage, c'est important .
Cordialement.
Bonjour,
En mai 1918 la 1er compagnie du 63e R.I. exécute un simulacre d'assaut (à la grenade) qui avait pour cadre la Butte Pommery et le château de Polignac (Reims), Des opérateurs militaires étaient chargés de filmer cet assaut bidon.
N'empêche ; je suis à la recherche des traces de ce film de propagande; le film est bidon mais le décor et les soldats sont eux, des vrais et pour ces derniers; ils bougent ! et ça, comme témoignage, c'est important .
Cordialement.