Nécropoles

[Alain 57]

Bonjour à toutes et à tous,

Lors de la création des différentes nécropoles nationales, quels étaient les critères retenus pour transférer tel corps à tel endroit ? La proximité du lieu de combat certes, la place peut-être, mais quoi d’autre ?

Cordialement
Alain

[Eric Mansuy]

Bonsoir Alain,

Premier point, concernant la création des nécropoles après guerre : le Service Général des Pensions, mi-septembre 1919, rappelait dans une note aux commandants des Régions Militaires et des Territoires de Metz et Strasbourg, que les nécropoles allaient être créées pour assurer la conservation des sépultures, et rendre les terrains (jusqu'alors occupés par des cimetières militaires ou tombes isolées) à leur destination première.

Au moment de la constitution des nécropoles, des registres ont été ouverts par les officiers chefs de secteur, ayant à rendre compte à l'Office des Sépultures (231, boulevard St-Germain). Dans ces registres figuraient une liste des communes, désignation des cimetières, nombre de tombes, autorité chargée de l'entretien. Ces cimetières pouvaient être "à supprimer" - avec une destination en nécropole précisée -, "temporaires", "définitifs".

Entre 1920 et 1925 (voire dans l'entre-deux-guerres), il n'est pas rare que des corps aient été exhumés et réinhumés plusieurs fois, au gré de la suppression de cimetières communaux et de la constitution de nécropoles, en transitant par des cimetières temporaires.

La proximité du lieu de combat (une proximité parfois toute relative !) a le plus souvent présidé au regroupement des corps, mais les cas particuliers ne manquent pas, qui permettent de découvrir des corps ailleurs que dans la nécropole où l'on "devrait" les trouver. Les restitutions aux familles, et disparitions de corps, sont passées par là.

Bien cordialement,
Eric Mansuy

[Alain 57]

Bonsoir à toutes et à tous,

Merci à Eric pour ses informations toujours aussi précises, et merci à monte-au-creneau pour le complément tout aussi intéressant

Cordialement
Alain

[RADET Frederic]

Bonsoir,

Quand vous dites que des corps ont été exhumés puis réinhumés plusieurs fois jusqu'à l'entre-deux guerre, c'est exact mais cela s'est encore poursuivi ensuite, jusque tout récemment :

- Le cimetière de Froméreville les Vallons, près de Verdun a été supprimé en 1985 , sans doute pour des raisons économiques. Il y avait plusieurs centaines de tombes en bon état qui ont été déplacées ailleurs.
http://www.fromereville-les-vallons.fr/ ... -militaire

- Le cimetière de Blercourt a lui aussi été supprimé vers 2010, sans doute parce que les tombes étaient hétéroclites et en mauvais état.
pages1418/Pages-memoire-necropoles-MPLF ... 2311_1.htm

Toujours à Verdun, en 1962 les corps de 569 soldats furent transférés de la nécropole des Monthairons au Sud de la ville, à le NN de Bévaux (faubourg de Verdun) soit exactement 9,3 kilomètres à vol d’oiseau.
Dans le secteur de Verdun toujours, en 1919 fut créé la NN de Eix, regroupant notamment les corps d’une partie du secteur de Tavannes mais aussi des villages des hauts de Meuse jusqu’à Ronvaux.
Eix était bien prévu pour devenir une nécropole définitive, comme Fleury, le Faubourg-Pavé, Bévaux ou Glorieux. Malgré tout, cette NN fut supprimée et les corps transférés à Fleury en 1926-27.

Cdl,

Frédéric

[RADET Frederic]

Bonsoir,

Un autre exemple avec les sept cimetières provisoires situés sur le territoire de la Commune de Mouilly, quatre furent transférés à Lacroix ce qui paraît logique mais les autres furent « dispersés » entre les NN de Fleury, Bras (à priori les inconnus) et Faubourg-Pavé.

Cordialement,

Frédéric