Fernand Marche, un héros de Verdun.

Parcours individuels & récits de combattants
rslc55
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Re: Fernand Marche, un héros de Verdun.

Message par rslc55 »

Bonjour


Dans la revue 501 du souvenir français qui vient de paraître un article sur un héros de Verdun : Fernand-Eugène-Edouard Marche. Cet article reprend celui paru dans la revue 67 de août 1926.
Cette histoire est connue. Pourtant suite à la lecture j'ai quelques questions.

Sur mémoire des hommes et sépultures de guerre et les différents articles je ne trouve qu'un Fernand-Joseph-Edouard Marche. Je suppose qu'il s'agit du même homme mais alors quels sont les bons prénoms ?
L'article qui relate son fait d'armes évoque un certain lieutenant Belair chargé aux carrières de Bras d'assurer et d'orienter les communications. Les sujets trouvés sur le net n'évoquent pas ce lieutenant mais un lieutenant voire capitaine Engerand.
Lequel de ces deux hommes a chargé le soldat Marche de sa mission ? Que sont devenus ces deux officiers ?

Merci.

Cordialement

Pierre
Rutilius
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Re: Fernand Marche, un héros de Verdun.

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


— MARCHE Fernand Joseph Édouard, né le 2 juin 1888 à Bully-les-Mines (Pas-de-Calais), mort le 1er août 1916 au combat de Thiaumont (Meuse), Soldat de 2e classe, 130e Régiment d’infanterie, matricule n° 4.112 au corps, classe 1908, n° 1.434 au recrutement de Béthune (Acte transcrit à Bully-les-Mines, le 23 janv. 1917). Exerçait avant guerre la profession de houilleur.

Fils d’Édouard Louis Joseph MARCHE, né vers 1862 à Bully-les-Mines, houilleur, et de Pauline MANS, née vers 1862 à Bully-les-Mines et y décédée, le 27 septembre 1905, « ménagère » (Registre des actes de naissance de la commune de Bully-les-Mines, Année 1888, f° 13, acte n° 51). Époux d’Angelina Louisa Maria PISCHON, née le 11 juillet 1890 à Tilques (Pas-de-Calais), couturière, avec laquelle il avait contracté mariage à Bully-les-Mines, le 10 octobre 1908 ; fille d’Auguste PISCHON, né vers 1859, chauffeur, et de Louise DAVION, née vers 1865, « ménagère » (Registre des actes de mariage de la commune de Bully-les-Mines, Année 1908, f° 36, acte n° 46).


Par arrêté du Ministre de la Guerre du 2 octobre 1920 (J.O. 13 déc. 1920, p. 20.581 et 20.633), inscrit à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes initiaux suivants :


Image


Fait exceptionnel, citation ultérieurement remplacée par le Ministre de la Guerre par la citation à l'ordre de l'armée dont la teneur suit (J.O. 16 mai 1922, p. 2.631 – « Errata aux décorations posthumes ») :

Image
Rutilius
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Re: Fernand Marche, un héros de Verdun.

Message par Rutilius »

.

Le Journal, Dimanche 4 octobre 1925, p. 2.


Image


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Bien amicalement à vous,
Daniel.
alaindu512010
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Re: Fernand Marche, un héros de Verdun.

Message par alaindu512010 »

Bonjour
la position du soldat Marche sur ce monument ,est décrite dans sa fiche de registre matricule < citation>
http://archivesenligne.pasdecalais.fr/a ... 0d2df23364
cordialempent
alain
alaindu 512010
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b sonneck
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Re: Fernand Marche, un héros de Verdun.

Message par b sonneck »

Bonjour,

Achille Belair était sous-lieutenant de réserve au 130e RI (ancienneté de grade fixée rétrospectivement au 21 mai 1915), porte-drapeau dans l'état d'encadrement du 1er janvier 1917 ; officier de renseignement du régiment au 1er juillet 1917. Il est décédé de maladie le 18 octobre 1918 à l'ambulance 10/5, à Sézanne (probablement de la grippe espagnole).
Dossier au SHD : 5Ye 124234. Je ne l'ai pas consulté ; j'en ai juste relevé la cote.
Je ne l'ai pas découvert dans mes recherches sur les décorés de la LH concernant le 130e RI ; mais cela ne signifie pas qu'il n'a pas été nommé (je serais très heureux d'apprendre le contraire).
Cordialement
Bernard

Edité pour ôter toute méprise : je serais très heureux d'apprendre que, contrairement à ma recherche infructueuse, il a été nommé chevalier LH posthume. Cela va de soi...
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Alain Dubois-Choulik
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Re: Fernand Marche, un héros de Verdun.

Message par Alain Dubois-Choulik »

Bonjour,
A défaut du blog histobully qui semble avoir disparu, la page en cache sur archive.org : https://web.archive.org/web/20150906171 ... lblog.com/
Cordialement
Alain
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gremine
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Re: Fernand Marche, un héros de Verdun.

Message par gremine »



Extrait de l’ECHO DE PARIS

Du 10 Décembre 1922

------------



FERNAND MARCHE




L’Echo de Paris a fait connaître l’acte d’héroïsme le plus
beau de la guerre. Dans notre numéro du 14 novembre 1921, le capitaine
Roland Engerand relatait la mort devant Verdun de cet agent de liai-
son qui, chargé de remettre un pli important et frappé mortellement
au cours de sa mission, eut la sublime inspiration et la force d’âme
de mourir en tenant levée la main où se trouvait ce li, dans la
pensée que " le coureur " qui après lui passerait par là, le verrait et
la remettrait à sa destination.
Ce récit émouvant aurait pu paraître imaginé tant le fait
apparaît comme surhumain. Le capitaine Roland Engerand a pu en établir
la réalité et identifier le héros : Fernand marche, du 130e R.I. et
du recrutement de béthune.
Voici en quels termes le lieutenant colonel Lebeaud, qui
commandait alors le 130e R.I. et qui fut l’un des témoins, rapporte
le fait dans son livre : " COMMANDER" (Chapelot.1922)
" Le régiment était en ligne à quelque cent mètres de la redoute
de Thiaumont. Entre le P.C. du colonel et le terminus du téléphone
aux carrières de Bras : 1.800 mètres environ du terrain chaotique,
traversé par la piste des coureurs que jalonnaient de nombreux cadavres.
D’habitude, les messages, venant de l’arrière étaient transmis de relais
en relais. Un jour un pli particulièrement important, émanant de la
division, arrive au point de départ de la chaîne des coureurs. L’idée
vient au lieutenant, placé là pour assurer les transmissions , de
demander un volontaire pour porter le pli directement au colonel plutôt
que de le faire passer par les relais. Dix hommes présents, dix mains
se lèvent- c’était toujours ainsi. Le choix du lieutenant se porta
sur le soldat Marche, dont le nom mérite de passer à la postérité.
Avant de se lancer sur la piste, il appelle son attention sur l’impor-
tance du pli dont il avait la charge, Marche part, il est tué en route.
"Plus tard un autre coureur, chargé d’une autre mission,
arrive au P.C. essoufflé, en nage, me tombe dans les bras plus mort
que vif – c’est ainsi qu’ils arrivaient tous au sortir de leur course
infernale – et, après m’avoir remis son message, ajoute "De plus, mon
colonel, voici ce pli que j’ai trouvé en route, mon camarade Marche,
tué sur la pista, le tenait dans sa main crispée, le bras en l’air ".
l’enveloppe était froissée et maculée de sang. En mourrant la dernière
pensée de Marche avait été pour sa mission".
Ce geste sublime fut reconnu par cette incomparable citation
du 28août 1916, à l’ordre de la 8e division :
"MARCHE Fernand Joseph Edouard, Matricule 1434, soldat 2e classe, agent
de liaison, Volontaire pour porter un pli à son colonel, a été tué, le
1er août 1916, en cours de route, sa dernière pensée était toute à sa
mission ( le coureur suivant a trouvé son corps, le bras tendu en l’air
et les doigts crispés sur le pli à porter.
Le 2 octobre 1920, la médaille militaire au titre posthume
était attribuée à Fernand Marche.
Le 21 mars 1922, Monsieur Fernand Engerand, député du Calvados
qui avait avec son fils, travaillé à cette identification demandait
au ministre de la guerre, par lettre ouverte parue dans l’ECHO DE PARIS
du 27 mars, que la légion d’Honneur reconnaisse cet acte d’héroïsme
sans pareil dans l’histoire.
Le 28 avril, le ministre de la guerre reconnaît la réalité
du fait mais déclarait au député du Calvados qu’à son grand regret les
règlements ne permettaient d’attribuer la légion d’Honneur à titre posthume
qu’aux hommes de troupe médaillés militaires de leur vivant qui ont trouvé
la mort au cours d’une section d’éclat nettement caractérisée. Toutefois
pour mieux glorifier la mémoire de Marche le Ministre de la Guerre remplaçait
la citation à l’ordre de la division par cette citation , à l’ordre de l’armée.
"Soldat d’élite, aux sentiments élevés et de plus bel exemple, le
1er août 1916, au cours d’une forte attaque allemande près de l’ouvrage
de Thiaumont, devant Verdun, et après la mort de plusieurs agents de liaison
chargés d’aller, sous un bombardement violent, demander des renforts, s’est
proposé à son colonel pour remplir la même mission. Blessé mortellement
et voulant que son devoir fût accompli dans l’extrême limite de ses forces
s’est traîné jusqu’à un carrefour proche, ou pouvaient passer des coureurs ;
est mort , en tenant en évidence le pli qui lui avait été remis et dont la
teneur devait permettre au commandement de soutenir son régiment
particulièrement éprouvé.
La publicité donné par l’Echo de Paris à cet acte sublime aura
toutefois permis la reconnaissance nationale de se manifester plus et
mieux. Elle a, en effet, permis à Monsieur Fernand Engerand d’identifier
complètement la personnalité du héros.
Fernand Marche, de la clase 1908, du recrutement de Béthune
était ouvrier mineur de la compagnies des mines de Béthune, et nous sommes
heureux de reproduire ses traits, d’après une photographie communiquée
à Monsieur Fernand Engerand par la famille.
Mise au courant de la mort héroïque de Marche, la compagnie des
mines de Béthune a jugé qu’il appartenait de lui donner la plus haute
consécration, celle d’un monument qui transmette aux générations le souvenir
de cette action.
Un statuaire de talent, lauréat des artistes français, officier
de zouaves et blessé de la guerre, Monsieur Armand Roblet, sous le coup
de l’émotion causée par la lecture de l’article de l’ECHO DE PARIS, avait
fait précisément la maquette d’un monument à la gloire de Fernand
Marche. Cette œuvre , d’une haute inspiration, sera, dans un temps
rapproché, érigé à Bully-Grenay, à l’entrée des mines de Béthune, sur le
chemin des mineurs.
Dans un sentiment dont tous apprécieront la délicatesse, les
initiatives de cet hommage ont voulu qu’il ne soit que le témoignage
de la reconnaissance de la "Compagnie des mines de Béthune" envers son
glorieux ouvrier ; ils désirent que cet hommage soit, dans la mesure du
possible national.
Nous nous doutons que la gouvernement n’accorde son patronage et
que les souscriptions, si modique qu’en soit le montant de ceux qu’ont émus
cette mort héroïque, ne vienne donner à la noble initiative de la Compagnie
des mines de Béthune, le caractère national qu’elle doit avoir.
L’Echo de Paris transmettra volontiers au comité d’initiative les
souscriptions qui lui parviendront.






































Extrait de l’Echo de Paris du 27 mars 1922






LE CAPORAL MARCHE



Monsieur Engerand Député, a adresser à Monsieur Maginot la lettre suivante :

Paris le 21 mars 1922.


Monsieur le Ministre et Cher Collègue,


L’un des plus admirables actes d’héroïsme au cours de cette guerre est assurément
celui du Caporal Marche (Fernand) du 130ème RI classe 1908 (N° matricule 4112) du
recrutement de Béthune, tué le 1er août 1916 devant Thiaumont dans des circonstances
que déjà la presse a mentionnées sans donner son nom (cf. un article de L’Echo
de Paris du 14 novembre 1921, "Faites passer" par Roland Engerand.)
le 130ème RI sous le commandement du Lieutenant Colonel Lebaud, après avoir
du 7 au 17 juillet 1916 tenu lu des pires secteurs devant Thiaumont et dans des
conditions particulièrement pénibles puisqu’il eut à subir pendant ce laps de temps
malgré les représentations réitérées de son chef, le feu concurrent de notre
artillerie et de l’artillerie ennemie, le 130ème RI reprenait le 27 juillet, le même
secteur et hélas toujours dans les mêmes conditions : c’était l’un des durs moments
de la gigantesque bataille de Verdum.
Le Caporal marche était l’un des coureurs chargé d’assurer la liaison du
régiment avec sa brigade. Le rôle de ces "coureurs" était périlleux entre tous,
puisque ayant à traverser des terrains découverts, ils étaient vus de partout
et l’objet de tirs multipliés de l’artillerie ennemie. Ces déplacements n’étaient
d’ailleurs pas toujours motivés par des raisons sérieuses : beaucoup s’exposaient
et même trouvaient le mort pour aller signaler "qu’il n’y avait rien de nouveau".
Malgré les représentations du commandement cet abus ne cessa pas, mais toujours on
trouvait des volontaires . Marche fut un de ceux là.

Après trois jours de tir d’écrasement ……………130ème RI des
pertes considérables sans ent………………………… , le 1er août une vive attaque
allemande ……. pour couper le 130ème RI, de son voisin de secteur le
117ème RI, elle réussit à couper ces deux régiments et à creuser une poche profonde
qui non seulement mettait l’un et l’autre dans une situation critique, mais
qui, exploitée, eût pu compromettre l’intégralité même du front.
Des renforts étaient nécessaires et, à tout prix, il fallait mettre au
courant la brigade. Beaucoup de "coureurs" avaient déjà été tués ; le caporal Marche
s’offre pour cette mission redoutable. Le Colonel Lebaud en lui remettant le pli
à porter, lui expose la gravité de la situation et l’importance sans égale de sa
mission : il faut que le pli arrive coute que coute à destination, il y va du salut
du régiment et peut-être de l’issue de la bataille ; le Colonel embrasse le petit
"coureur" et Marche s’en va , résolu à faire tout son devoir et plus que son
devoir. Il chemine sous un feu d’enfer de trou d’obus en trou d’obus ; il est
atteint mortellement.
Je ne puis pas mieux faire que de transcrire ici telles furent racontées
par l’Echo de Paris et après les avoir vérifiées, les conditions de cette mort
plus héroïque :
" Ce soldat pénétré de son rôle et sachant que sa mission devait être
remplie à tout prix a compris qu’il allait mourir, mais qu’il ne fallait pas qu’i
meure tout à fait. Il a dû entrevoir, dans un couloir, que, s’il se recroquevillait
pour mourir, comme le veut la nature, c’était la catastrophe. Et Marche mourant,
ayant tiré de son portefeuille le précieux pli, s’est traîné jusqu’à un carrefour
proche, et il est mort comme il voulait mourir, en travers un carrefour, bien en vue,
couché sur le dos, son bras gauche serrant son ventre sanglant et son bras droit
prodigieusement raidi, dressé vers le ciel tenant dans sa main crispée le
pli remis par son colonel."

Assurément, Marche pensait qu’un autre "coureur" passant là, ne pourrait pas ne pas
être frappé de l’attitude extraordinaire de ce cadavre, et que, voyant dans cette
main ce pli, il comprendrait et le porterait à destination.

Et c’est ce qui advint. Cette intuition sublime fut réalisé, un agent de
liaison bientôt passa, comprit, prit le pli, le porta, les renforts furent envoyés
et la situation fut rétablie.
Cette mort de Marche n’a pas, je crois, son égale dans l’histoire. J’ai
contrôlé le fait, il est rigoureusement exact : le témoignage du Lieutenant Colonel
Lebaud actuellement au 172ème RI à Kaiserlautern, en confirma la réalité.
Aussi bien l’acte de Marche est-il au 130ème RI considéré comme un des titres
de gloire de ce glorieux régiment ; le foyer du soldat de Mayence porte son nom.
Je crois qu’une simple citation et la médaille militaire, décernée à titre
posthume ; ont reconnu cet héroïsme inégale. Je suis sur que vous estimerez, Monsieur
le Ministre que ce n’est pas assez ; je vous demande et vous m’accorderez pour
l’admirable Fernand Marche, du 130ème RI, la légion d’honneur et je souhaiterais
que sa remise s’accompagne de la lecture du fait sublime qui l’a méritée.
Il faut rappeler de tels glorieux souvenirs qui attestent quelles cimes
atteignit l’âme française au cours de la grande guerre.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre et Cher Collègue l’assurance de ma
haute considération.

Signé : Fernand Engerand.
Rutilius
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Re: Fernand Marche, un héros de Verdun.

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


ENGERAND Roland Achille Auguste


Né le 19 janvier 1892 à Caen (Calvados), au 20, rue des Carmélites, et décédé le 10 avril 1951 à Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire). En 1937, domicilié à Saint-Cyr-sur-Loire, villa « La Fabrice ».

Fils de Jules Auguste Fernand ENGERAND, né en 1867 et décédé en 1938, « licencié en droit » – député du Calvados de 1902 à 1936 –, et de Marie Henriette Jeanne PAPON, née vers 1870, son épouse (Registre des actes de naissance de la ville de Caen, Année 1892, f°10, acte n° 37). Époux de Marie Yvonne de BRESSON, avec laquelle il avait contracté mariage à Paris (XVIIe Arr.), le 19 mars 1921 (Ibid.).


Carrière militaire

— Engagé volontaire en 1911.

— ... / ...

— Par décision ministérielle du 25 mai 1916 (J.O. 29 mai 1916, p. 4.778), étant sous-lieutenant au 41e Régiment d’infanterie, muté au 48e Régiment d’infanterie.

— Par décret du Président de la République en date du 5 juillet 1916 (J.O. 10 juill. 1916, p. 6.117 et 6.121), promu à titre définitif au grade de lieutenant de réserve.

— Par décision ministérielle du 30 août 1916 (J.O. 3 sept. 1916, p. 7.924), muté au 20e Bataillon de chasseurs.

— Par décision ministérielle du 7 avril 1917 (J.O. 17 avr. 1917, p. 2.864), muté au 75e Régiment d’infanterie. Alors lieutenant d’active audit régiment.

— Par arrêté ministériel du 17 décembre 1917 (J.O. 20 déc. 1917, p. 10.407 et 10.408 ; erratum J.O. 4 janv. 1918, p. 184), inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier dans les termes suivants :

« ENGERAND (Roland), mle 4.206, lieutenant (active) au 75e rég. d'infanterie, compagnie de mitrailleuses : officier très brave. Blessé grièvement une première fois, en 1914, à l’attaque du fort de Brimont, une seconde fois en 1915 à l’attaque de Neuville-Saint-Waast, l’a été une troisième fois, en mars 1917, à son poste de combat au cours d’une violente contre-attaque ennemie. »

— Par décision ministérielle du 2 mars 1918 (J.O. 7 mars 1918, p. 2.162), muté au 117e Régiment d’infanterie.

— ... / ...

— Par décision ministérielle du 3 mars 1919 (J.O. 12 mars 1919, p. 2.618), muté au 26e Bataillon de chasseurs. Alors capitaine de réserve au 75e Régiment d’infanterie « faisant du service » au 117e Régiment d’infanterie.

— Par décret du 25 août 1919 (J.O. 28 août 1919, p. 9.212), admis dans le cadre actif de l’infanterie avec le grade de capitaine à compter du 1er juillet 1918.

— Par décision ministérielle du 28 juillet 1920 (J.O. 3 août 1920, p. 11.087), affecté au 41e Régiment d’infanterie étant détaché au C.R.P.M. de Granville.

— Par décision ministérielle du 7 octobre 1920 (J.O. 10 oct. 1920, p. 15.344), muté au 31e Bataillon de chasseurs.

— Par décision ministérielle du 7 septembre 1921 (J.O. 19 sept. 1921, p. 10.415), placé en situation hors cadres et affecté au 503e Régiment de chars de combat, à Versailles. Alors affecté pour ordre au 103e Régiment de chars de combat.

— ... / ...

— Par décision ministérielle du 22 octobre 1925 (J.O. 25 oct. 1925, p. 10.238), muté pour convenances personnelles au 503e Régiment de chars de combat. Alors capitaine au 501e Régiment de chars de combat.

— Par décision ministérielle du 23 janvier 1926 (J.O. 24 janv. 1926, p. 1.012), muté pour convenances personnelles au 501e Régiment de chars de combat n’ayant pas rejoint le 503e Régiment de chars de combat.

— Par décision ministérielle du 6 novembre 1936 (J.O. 9 nov. 1936, p. 11.711), muté « à l’E.M.P.I., service de la P.M.S. et de l’I.O.R. » de la IXe Région militaire, à Tours.

— Par décret du 10 décembre 1936 (J.O. 17 déc. 1936, p. 12.944 et 12.946), promu officier dans l’Ordre de la Légion d’honneur.

— Par décret du 22 mars 1937 (J.O. 25 mars 1937, p. 3.529),promu au grade de chef de bataillon à compter du 25 mars 1937 (2e tour).

— ... / ...

________________________________________________________________________________________________________________________________________________

V. également —> http://saintcyrsurloire.zegrange.com/pe ... gerand.htm
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Avatar de l’utilisateur
alain chaupin
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Re: Fernand Marche, un héros de Verdun.

Message par alain chaupin »

Bonjour
Pour compléter ce qui a été dit je vous communique le texte de la lettre du capitaine Engerand
Amicalement
Alain

Transcription : Alain Chaupin
"Atelier de Recherches Historiques" Pour un Devoir de mémoire
Ce texte est la copie conforme du manuscrit - propriété des archives diocésaines d'Arras - qui nous a été remis gracieusement par la regrettée, Mademoiselle Patalas - Proviseur retraitée du Lycée Professionnel Fernand Marche de Bully-les-Mines.
Faites passer !…

Il s'appelait Fernand Marche. - un nom de fantassin - avait 28 ans, appartenait au 130° R.I. et c'était à Verdun, en 1916, que cela se passait….. Car ce sera sur une des croix de bois recouvrant notre sol que nous allons nous pencher, si vous le voulez bien.
Une furieuse bataille était engagée depuis 2 jours sur la rive gauche de la Meuse. D'heure en heure son acharnement devenait plus sauvage. Le Mort-Homme voulait plus que jamais justifier son nom.
Tout s'était déroulé dans l'ordre des opérations de grand envergure des " affaires de haut luxe ". selon la formule poilus. Après avoir martelé nos positions, l'allemand qui voulait percer à tout prix, se ruait contre elles depuis la vieille. Le beau régiment de chez nous qui tenait la crête arrêtait implacablement depuis le début de la bataille, toutes les attaques ennemies. Mais cela lui coûtait cher. Les bataillons avaient fondus comme neige au soleil. Et il ne restait plus à opposer à l'ennemi obstiné qu'un rideau de survivant, une poignée d'hommes exténués, privés de nourriture et de sommeil depuis l'avant veille, tenant à coups de nerfs et dont une vigoureuse poussée viendrait à bout sans aucun doute. Or, le 3ème jour, vers midi, on apporta au poste de commandement du chef de corps qui savait que son régiment ne devait être relevé que le lendemain soir, des indices certains d'une nouvelle attaque allemande pour le milieu de la nuit prochaine : c'était catastrophe inévitable si le commandement n'était pas prévenu sans retard de la situation désespérée du régiment et la nécessité d'avoir d'urgence des renforts, mais comment les prévenir ?….
Depuis la veille le colonel tentait désespérément par tous les moyens de liaison en son pouvoir de communiquer avec l'état-major de sa division pour signaler sa situation et demander des renforts. Là comme partout le soldat était encore la suprême méthode de combat…. Depuis 24 heures le colonel envoyait donc des coureurs vers l'arrière pour demander secours. Mais aucun de ceux qui étaient n'était revenu….. Les barrages étaient impitoyables… Et les heures passaient. Et les hommes tombaient…. La situation était critique, plus un agent de liaison ne restait !… Le colonel fit demander pour l'ultime sacrifice un volontaire dans ses bataillons. Et le 1er qui se présenta ce fut celui dont je veux vous raconter la mort.
Dans ce poste de commandement étroit et mal éclairé celui qui venait de signer son holocauste, se redressa nerveusement, à peine entré; malgré la fatigue qui creusait ses traits, et salua superbement son chef … Il parlait, ce salut…. Il signifiait : " Je suis prêt Commande !"
Le colonel s'était levé. Tenant entre ses doigts un papier plié, il s'avança vers le nouveau venu et le fixant dans les yeux, lui dit, hachant ses phrases : "C'est toi qui vas là-bas ?.. C'est bien !.. voici un papier qui doit arriver. Il faut qu'il soit remis avant quelques heures à la division, tu sais la route .. Et tu sais aussi la situation… Tes camarades sont à la merci d'un nouvel assaut… et ce nouvel assaut, je viens de l'apprendre, aura lieu cette nuit …Comprends- tu pourquoi il faut que ce papier arrive ?… Si nous ne recevons pas les renforts qu'il demande, ton régiment va être enfoncé; nos efforts, nos sacrifices vont être anéantis, puisque le" Mort-Homme", clef de Verdun, va être perdu, si tu n'arrives pas !… Tu entends ?"
Le petit écoutait, frissonnant et blême. Le colonel continue : " Et comprends-tu pourquoi il faut que ce papier arrive ?… Quant au chemin que tu vas prendre, tu sais ce qu'il est…. Il n'est pas de tout repos.Dix de tes camarades y sont restés depuis hier. Toi, le 11ème, tu passeras!… Tu n'as pas le droit de te faire tuer, tu entends !.. Viens que je t'embrasse ! il y va du salut du pays"….Alors, lui remettant le pli, le colonel, l'attira d'un élan brusque entre sa poitrine et, par deux fois, il l'étreignit.
Celui qui allait partir avait tressailli de nouveau sous cet adieu. Religieusement, il plaça ce pli dans son porte feuille usé. Dans son visage ses yeux brillaient singulièrement Ah! Comme il était beau, les yeux chargés de fièvre, le visage de ce poilu empoigné par l'idée qui dépasse une vie !… Il dit simplement : " C'est entendu, mon colonel, ce papier arrivera ! " Dans le silence général, il répéta : " Il parviendra !" Et avant de se retourner pour sortir, il adressa à son chef un dernier regard, un regard plus éloquent que toutes les phrases, un merveilleux regard dans lequel il se donnait tout entier, lui et sa jeune vie…. Je n'oublierai jamais ce regard-là !…
Il n'est pas revenu…. Il n'est même pas arrivé, le pli qu'il portait est arrivé quand même….Les renforts ont pu être envoyés à temps. Et le lendemain le "Mort-Homme" était encore à nous après les furieuses attaques de la nuit. Tout cela parce que l'âme de ce petit a continué de vivre dans ce corps inerte et glacé.
Comment cela?… c'est le lendemain que nous l'avons appris en redescendant des lignes.
Je vais essayer de vous le redire le moins imparfaitement que je le pourrai. Les mots sont écrasés par une telle beauté.
Courant de trou d'obus en trou d'obus, celui qui s'était offert pour la mission désespérée a bien réussi à traverser une partie - zône effroyablement marmitée. Il a même dépassé un carrefour de pistes où il a pu reconnaître les cadavres de ses deux camarades qui avaient atteint le point le plus éloigné et sur lesquels s'acharnaient les rafales.
Mais quelques mètres au delà, un obus l'a abattu net. Gorge ouverte par un éclat, ventre troué par un autre… Des blessures ne vous accordant qu'une fugitive agonie !..
Ce qui s'est passé alors en lui, nul ne le sait…. Mais ce que je dire, c'est que ce soldat qui s'est pénétré de son rôle, et qui savait que sa mission devait être à tout prix remplie, a compris qu'il allait mourir, mais qu'il ne fallait pas qu'il meure tout à fait. Il a dû entrevoir comme dans un éclair, que s'il se recroquevillait simplement pour expirer, comme ses camarades, c'était la catastrophe… Et ce moment après avoir tiré de son portefeuille le si précieux papier s'est traîné jusqu'à une proche croisée de pistes et est mort comme il voulait mourir en travers des chemins bien en vue couché sur le dos, son bras gauche serré sur le ventre sanglant et son bras droit - c'est là que se place l'admirable chose ! - son bras droit, prodigieusement raidi, levé vers le ciel, tenant dans sa main crispée le papier rougi .
Toute sa volonté s'est fixée dans ce geste..
Et la mort n'a pu lui abattre le bras !
Devant ce cadavre, en qui survivait la pensée, un agent de liaison d'un régiment voisin, qui se rendait lui aussi à la division est venu à passer quelque temps après, s'aplatir entre deux rafales. Il a remarqué surgissant de cet amas de chairs mortes et repliées ce bras dressé vers le ciel et le papier sanglant qu'il tendait…. Il a pris le pli, l'a lu, a compris son importance puis est reparti la minute d'après, emportant au P.C. qu'il a eu le bonheur d'atteindre - avec son compte-rendu - l'appel angoissé du mort.
Ce qui suit appartient à l'histoire. Alerté immédiatement, le régiment de bretons rassemblé à proximité et qu'on envoya s'établir la situation, est arrivé à temps. Et c'est sur une grande victoire française que s'est levé le jour suivant.
Ce récit eut le bonheur de tomber sous les yeux d'un sculpteur de talent : Armand Roblot qui reproduisit admirablement le geste de ce héros.
La statue de Marche se dresse à l'entrée de la mine de Bully-Grenay grâce aussi à la généreuse initiative des mines de Béthune.
Ainsi le geste de Marche ne périra pas, son : "Faites passer !…" Ce billet qu'il crispa dans sa main expirante nous savons ce qu'il faut y lire, ce que toujours on devra retrouver dans ce dernier appel des glorieux trépassés.
Voilà comment savaient mourir de 1914 à 1918 les hommes de chez nous ! Il ne faut pas que de tels sacrifices aient été vains et que les âmes des survivants restent inchangées. Faites passer, qu'on n'oublie pas ceux qui se sacrifièrent et que l'on vive un peu plus à l'ombre à leurs croix..
Ses grandes idées pour lesquelles nous sommes morts, il ne faut pas qu'elles meurent….
Ce serait nous faire mourir une seconde fois….
Faites passer
J'ai fait passer
Capitaine Roland Engerand

Ceux qui reviendront de cette guerre et qui auront comme moi passés par toutes les misères qu'un homme peut endurer avant de mourir, devra s'en souvenir, car chaque jour qu'il vivra sera pour lui un bonheur."
Gaston Olivier - mon Grand-Père
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alain chaupin
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Re: Fernand Marche, un héros de Verdun.

Message par alain chaupin »

Bonjour
Voici la photo de l'inauguration du Monument élevé à la mémoire de Fernand Marche
Amicalement
Alain
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Ceux qui reviendront de cette guerre et qui auront comme moi passés par toutes les misères qu'un homme peut endurer avant de mourir, devra s'en souvenir, car chaque jour qu'il vivra sera pour lui un bonheur."
Gaston Olivier - mon Grand-Père
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