Parcours de vie d’un combattant de 14/18

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bruno17
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Re: Parcours de vie d’un combattant de 14/18

Message par bruno17 »

Bonjour,

Gustave Georges Jules GIRAUDEAU est né le 28 juin 1893 à Rennes en Ille et Vilaine. Il participera à toute la campagne 14/18, sera blessé en 1917, participera à nouveau à la guerre de 39/45 et finira sa carrière en tant que Lieutenant-colonel, après avoir bourlingué aux quatre coins de la planète...

Âgé de 21 ans lorsque la Première guerre mondiale éclate, lui est déjà militaire, sergent au 41ème régiment d’infanterie de Rennes.
L’armée, Gustave connait bien puisque enfant de militaire (son père était Adjudant au 41ème d’infanterie), il entra aux Enfants de Troupe en 1906 à Thiverval, à l’âge de 13 ans.
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Gustave est le plus grand, premier à partir de la gauche, il a 17 ans

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Son père, Constant Giraudeau

Engagé volontaire pour 5 ans, il est élève à l’École militaire préparatoire d’infanterie de Rambouillet au 41ème d’infanterie, passe Caporal en octobre de la même année puis sergent en 1912.

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5ème debout, à partir de la gauche

A l’entrée en guerre, il est affecté sergent au 241ème d’infanterie, régiment de réserve.
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Il est debout au milieu de ses hommes

Le 11 août 1914, il écrit à ses parents : Chers parents, vous avez dû recevoir ma carte de Creil, depuis nous avons marché et après un voyage de 32 heures en chemin de fer et une marche de 12 km, nous venons d’arriver ici à 30 km de la frontière. Je vous dirai laquelle lorsque je reviendrai mais nous sommes encore loin de l’ennemi, rien à craindre pour le moment. Je ne vois rien de plus à vous dire, je suis en excellente santé, j’espère qu’il en est de même pour vous. Excusez mon écriture mais je vous écrits dans une caisse de singe et ce n’est guère facile. A bientôt j’espère, votre fils qui vous aime. Gustave. Inutile d’affranchir vos lettres, vous n’avez qu’à mettre Service des Armées en haut

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A Berneville, dans le Pas-de-Calais
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En 1915 il passe au 48ème d’infanterie puis revient au 41ème d’infanterie en janvier 1916 avant de rejoindre le 94ème RI.

Dans les tranchées d'Achicourt (Pas-de-Calais), de Vailly-sur-Aisne et Bainville-sur-Madon en Meurthe-et-Moselle
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En mai 1917 il suit le cours des élèves-Chefs de section à Coëtquidan.

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Il rejoint ensuite le 415ème d’infanterie, y est nommé Adjudant mais sera évacué étant blessé aux combats d'Argonne.

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Le 17 juillet 1918 sont régiment est félicité par le général Gouraud : Soldats de la 4ème Armée, 415ème régiment d’infanterie, notifié à 1er Bataillon et 2ème Bataillon jusqu’à la Section, 3ème Bataillon jusqu’à la Compagnie, C.I.D., Services. Le lieutenant-colonel Gizard, commandant le régiment : dans la journée du 15 juillet, vous avez brisé l’effort de 15 divisions Allemandes, appuyées par 10 autres. Elles devaient, d’après leurs ordres, atteindre la Marne dans la soirée : vous les avez arrêtées net, là où nous avons voulu livrer et gagner la bataille. Vous avez le droit d’être fiers, héroïques fantassins et mitrailleurs des avant-postes qui avez signalé l’attaque et l’avez dissociée, aviateurs qui l’avez survolée, bataillons et batteries qui l’avez rompue, états-majors qui avez si minutieusement préparé ce champ de bataille. C’est un coup dur pour l’ennemi, c’est une belle journée pour la France. Je compte sur vous pour qu’il en soit toujours de même, chaque fois qu’il osera vous attaquer, et, de tout mon cœur de soldat, je vous remercie. Gouraud.
Il est promu Sous-lieutenant et reçoit une citation à l’Ordre de la 4ème Armée le 24 juillet 1918 :
Chef de section d’une bravoure remarquable. Au cours du combat du 15 juillet 1918, entouré et fait prisonnier malgré sa résistance, a pu s’échapper des mains de l’ennemi, regagner nos lignes dans une zone violemment bombardée en franchissant une rivière dangereuse.

Le 14 mai 1918 il épouse Madeleine Le Leizour, alors domiciliée à Rennes, six mois plus tard la guerre se termine, Gustave en sort indemne et continue sa carrière dans le métier des armes.


Après la guerre...

En 1919, il est affecté au 13ème Bataillon Indochinois puis part pour l’Algérie au dépôt des Formations Indigènes.
En 1920 il est affecté à l’Armée du Levant, embarque à Bizerte à destination de Syrie-Cilicie. Il sera cité à l’Ordre de la Colonne n°4, 2ème DI: Chef de section énergique et courageux. A fait preuve d’une initiative intelligente et d’une activité audacieuse dans l’organisation d’un poste avancé qui lui avait été confié.
Puis c’est le Sénégal, Dakar, muté au 17ème Régiment de tirailleurs sénégalais.
Reçu à l’École militaire d’infanterie de Saint-Maixent à la suite du concours, il rejoint l’École, promotion Galliéni.

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En 1921, il est nommé Lieutenant au 23ème régiment d’infanterie coloniale et repart pour Dakar. Il divorce de Madeleine Le Leizour et, alors qu’il est Lieutenant au 1er Régiment de tirailleurs sénégalais, se remarie à Saint-Louis du Sénégal avec Sylvia Féraut, sténodactylographe qu'il a rencontré à Paris. Elle a 21 ans, est native de Monléon-Magnoac dans les Hautes-Pyrénées. Ils auront trois enfants, Maud en 1927, Max en 1928 et Marc en 1931.

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Un tirailleur sénégalais détaché en tant que nounou...

En 1927, ils partent pour Madagascar où il est nommé Lieutenant au 41ème régiment de tirailleurs malgaches de Tamatave. En 1932, après trois années passées à Diégo-Suarez au 1er régiment mixte de Madagascar il est promu Capitaine au 2ème régiment mixte puis passe au 3ème régiment d’infanterie coloniale avant de partir avec sa famille pour l’Asie. Ils laissent à Madagascar la tombe de leur fils Max, décédé prématurément là-bas.

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(Sur le croiseur Duquesne)

En 1937 il rejoint les Forces de Terre Française en Chine. Il passera par le Tonkin, la Cochinchine, l’Annam, l’Indochine, sera posté à Haïphong, Saïgon puis Shanghaï où en 1938, il réalisera une étude sur les armées belligérantes, chinoises et japonaises.
Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, en 1939, il est à Saïgon.
En 1941, il est rapatrié d’Indochine via Marseille, bénéficie d’un congé de fin de campagne de quatre mois qu’il passe à Monléon-Magnoac dans la famille de sa femme.
Puis il est affecté au 16ème R.I.C à Philippeville en Algérie, contre l’Allemagne.
En 1942 il est promu Commandant, Chef de Bataillon affecté au Centre d’organisation et d’instruction des Unités de Choc et d’Assaut à Staoueli, commune de la wilaya d'Alger, affecté ensuite au C.O.I.C de Bougie.
1945, retour en France avec le 4ème régiment de tirailleurs sénégalais.
Il est désigné pour former le 3ème R.I.C pour terminer la guerre contre l’Allemagne.
En 1946 il est nommé Commandant du Cadre des Adjoints Administratifs des Corps de Troupe Coloniaux, en service au 3ème R.I.C de Rochefort, en Charente-Maritime, puis passe Lieutenant-colonel de réserve avant d’arrêter sa carrière militaire. Il est rayé des Cadres le 28 juin 1958.

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Ensuite il passera son temps en s’occupant au sein d’associations sportives, ce qui lui vaudra une Médaille d’Argent de l’UFOLEP pour services rendus à la jeunesse sportive en 1961.
Gustave Giraudeau aura réuni plus de 35 années de service dont 6 hors d’Europe, décoré des Croix de guerre 14/18 et T.O.E, Médaille coloniale, Chevalier de l’Étoile Noire du Bénin, Officier de la Légion d’honneur, Officier du Mérite militaire.

Le 21 août 1965 à l’âge de 72 ans, Gustave Giraudeau décède en son domicile de Rochefort.
Il est inhumé dans le caveau de famille à Mareuil-sur-Lay en Vendée.

Cdlt
BB
Bruno BAVEREL - Romans: "La voiture de Vandier" - "Les aventures du lieutenant Maréchal" - "Le manuscrit de Magerøya ou le Tombeau des quatre ours" (Éditions des Indes Savantes)
guerillera
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Inscription : ven. oct. 10, 2014 2:00 am

Re: Parcours de vie d’un combattant de 14/18

Message par guerillera »

Merci pour ce parcours de vie...
garance.
Messages : 1131
Inscription : jeu. sept. 21, 2006 2:00 am

Re: Parcours de vie d’un combattant de 14/18

Message par garance. »

Merci pour ce témoignage
Il a passé le plus clair de son temps partout sauf en Métropole
à se demander si sa première épouse l'avait suivi ou non dans ses affectations !
cdt garance
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