Il y a cent ans, jour pour jour, le 27 octobre 1915……
Ce 27 octobre 1915, Joseph Depoys, mon grand-père écrit à sa bienaimée (orthographe non corrigée ci-dessous) :
« Ma chère Marie bien aimée,
je viens de recevoir ta jolie carte
à l'instant, ce qui ne m'avance
pas de t'écrire car je voulais te
donner de mes nouvelles aujourd'hui.
Je pars ce soir à Jeandelincourt
pour 5 jours pour les permissions.
Elle commence demain pour nous.
Mon patron part pour 15 jours
la semaine prochaine. Il faudra
sans doute que j'attende son
retour pour partir. Je n'ai
rien d'intéressant à te dire à
part cela et comme je suis pressé,
je t'en mettrai plus long une
autre fois. En attendant de
nous revoir, je t'embrasse de
tout mon cœur.
Bien le bonjour. Bonne santé.
Celui qui t'aime toujours
et qui ne t'oublie pas.
Bons baisers.
Joseph »
Jeandelaincourt est une commune de Meurthe-et-Moselle où, d'après le JMO, se trouve effectivement le 25ème régiment de Dragons d'Angers.
Chaque jour durant la seconde moitié du mois d'octobre 1915, 5 à 10 obus ennemis sont envoyés sur le régiment. Deux cavaliers du 5ème escadron sont tués.
Le 6ème escadron du 25ème Dragons (celui de mon grand-père Joseph Depoys) reçoit les sincères félicitations du chef de bataillon Lesur du 266ème RI, « pour son sang-froid et son activité habile et inlassable au cours de nombreux et violents bombardements à Arraye (commune jouxtant Jeandelincourt) en septembre 1915".
Mais dans ce secteur, il semble qu'on ait moins besoin des cavaliers et qu'ailleurs, on manque de fantassins....
Frontenay sur Dive 14-18
Re: Frontenay sur Dive 14-18
Il y a cent ans, jour pour jour, le 28 octobre 1915……
Ce 28 octobre 1915, Gustave Penot, né en 1875 à Frontenay, le père de Marcel et André Penot, pour ceux qui les ont connus, est de nouveau rappelé. Cette fois-ci, ce ne sont pas les services auxiliaires qui l'attendent, mais un régiment d'infanterie, le 66ème de Tours qui se bat près de Noeux-les-Mines (62). Le régiment est affecté au renforcement de tranchées, sous les bombardements ennemis qui font des victimes presque chaque jour du mois d'octobre 1915.
Le régiment a un peu de répit en cette fin de mois, mais il lui faut assurer la relève du 125ème RI et supporter à nouveau les bombardements allemands qui, sans être intenses, vont encore faire des victimes durant novembre 1915.....
Ce 28 octobre 1915 aussi, Ernest Isaïe Goubault et Joseph Métayer sont mobilisés au 66ème RI de Tours, comme Gustave Penot.
Ernest Isaïe Goubault, né à Frontenay en 1877, ne fait pas de service militaire suite à une grosseur à la jambe gauche. Il est logiquement maintenu réformé en 1914, mais la commission de réforme le mobilise quand même ce 28 octobre 1915.
Oh, ce ne sera pas pour longtemps, il sera renvoyé dans ses foyers 6 jours plus tard....
Ses 3 frères, déjà mobilisés, n'auront pas cette chance. Ils ne rentreront qu'en 1917 et 1919....
Joseph Métayer, né à Frontenay en 1876, ne fait pas de service militaire lui aussi, suite à la mutilation de son pouce gauche. Il a moins de chance que Ernest Isaïe Goubault, puisqu'il restera mobilisé jusqu'en novembre 1917....Sa fiche matricule n'apporte aucune autre précision.
frère de Hubert déjà parti à la guerre en août 1914, agriculteur déclaré et marié à Laëtitia Rousselas le 12 février 1901 à Frontenay, Joseph Métayer est le père de Maurice et d'Alice, la future épouse du futur maire de la commune en 1938, Georges Métais.
Ce 28 octobre 1915, Gustave Penot, né en 1875 à Frontenay, le père de Marcel et André Penot, pour ceux qui les ont connus, est de nouveau rappelé. Cette fois-ci, ce ne sont pas les services auxiliaires qui l'attendent, mais un régiment d'infanterie, le 66ème de Tours qui se bat près de Noeux-les-Mines (62). Le régiment est affecté au renforcement de tranchées, sous les bombardements ennemis qui font des victimes presque chaque jour du mois d'octobre 1915.
Le régiment a un peu de répit en cette fin de mois, mais il lui faut assurer la relève du 125ème RI et supporter à nouveau les bombardements allemands qui, sans être intenses, vont encore faire des victimes durant novembre 1915.....
Ce 28 octobre 1915 aussi, Ernest Isaïe Goubault et Joseph Métayer sont mobilisés au 66ème RI de Tours, comme Gustave Penot.
Ernest Isaïe Goubault, né à Frontenay en 1877, ne fait pas de service militaire suite à une grosseur à la jambe gauche. Il est logiquement maintenu réformé en 1914, mais la commission de réforme le mobilise quand même ce 28 octobre 1915.
Oh, ce ne sera pas pour longtemps, il sera renvoyé dans ses foyers 6 jours plus tard....
Ses 3 frères, déjà mobilisés, n'auront pas cette chance. Ils ne rentreront qu'en 1917 et 1919....
Joseph Métayer, né à Frontenay en 1876, ne fait pas de service militaire lui aussi, suite à la mutilation de son pouce gauche. Il a moins de chance que Ernest Isaïe Goubault, puisqu'il restera mobilisé jusqu'en novembre 1917....Sa fiche matricule n'apporte aucune autre précision.
frère de Hubert déjà parti à la guerre en août 1914, agriculteur déclaré et marié à Laëtitia Rousselas le 12 février 1901 à Frontenay, Joseph Métayer est le père de Maurice et d'Alice, la future épouse du futur maire de la commune en 1938, Georges Métais.
Re: Frontenay sur Dive 14-18
Il y a cent ans, jour pour jour, le 03 novembre 1915……
Ce 03 novembre 1915, Octave Dubois est mobilisé. Né à Saint Jean de Sauves en 1874, il habite Frontenay depuis au moins 1898 et ne fait pas de service militaire, à cause de brûlure étendue de la face. Il est logiquement classé dans les services auxiliaires.
Octave Dubois se marie le 05 juillet 1897 à Frontenay avec Anna Zilda Manteau.
Sa position dans les services auxiliaires est maintenue en 1914 à la déclaration de guerre. Mais encore une fois, l'Armée manque de bras et Octave Dubois est appelé à la 9ème section territoriale d'infirmiers militaires ce 03 novembre 1915 . Cette affectation sera confirmée en 1916. Il y restera jusqu'au mois d'août 1917, date à laquelle il sera détaché pour travaux agricoles avant d'être démobilisé en 1919. Aucune autre information ne filtre sur sa fiche matricule.
Son fils aîné, Aimé, né à Frontenay en 1898, sera aussi mobilisé à partir de mai 1917, dans l'Artillerie.
Octave Dubois meurt le 04 janvier 1955 à Frontenay où il est inhumé.
Ce 03 novembre 1915, Octave Dubois est mobilisé. Né à Saint Jean de Sauves en 1874, il habite Frontenay depuis au moins 1898 et ne fait pas de service militaire, à cause de brûlure étendue de la face. Il est logiquement classé dans les services auxiliaires.
Octave Dubois se marie le 05 juillet 1897 à Frontenay avec Anna Zilda Manteau.
Sa position dans les services auxiliaires est maintenue en 1914 à la déclaration de guerre. Mais encore une fois, l'Armée manque de bras et Octave Dubois est appelé à la 9ème section territoriale d'infirmiers militaires ce 03 novembre 1915 . Cette affectation sera confirmée en 1916. Il y restera jusqu'au mois d'août 1917, date à laquelle il sera détaché pour travaux agricoles avant d'être démobilisé en 1919. Aucune autre information ne filtre sur sa fiche matricule.
Son fils aîné, Aimé, né à Frontenay en 1898, sera aussi mobilisé à partir de mai 1917, dans l'Artillerie.
Octave Dubois meurt le 04 janvier 1955 à Frontenay où il est inhumé.
Re: Frontenay sur Dive 14-18
Ce 10 novembre 1915, Joseph Depoys, mon grand-père écrit à sa bienaimée Marie Panier:
"Mercredi 10 novembre 1915,
ma chère Marie,
Je t'envoie simplement
deux mots pour te dire bonjour.
Car je n'ai rien de particulier
à t'apprendre, c'est toujours
la même chose. Le temps est
assez froid depuis quelques jours
mais nous n'avons pas encore
eu de gelée. Je vient de rencontrer
Octave Sergent à la promenade
des chevaux, on s'échangea le
bonjour et c'est tout.
Je t'envoie un bébé de la
classe 1935, combien en a-t-il
été épargné par cette maudite
guerre et peut-être en sommes
nous les premiers témoins,
enfin espérons toujours que
ce ne sera pas perdu et en
attendant de nous revoir,
je t'aime et je t'embrasse
bien fort. Ton ami intime Joseph
Ce 10 novembre 1915, le 6ème escadron du 25ème Dragons de Joseph Depoys, qui ne s'est pas beaucoup déplacé depuis plusieurs semaines, est à Chenicourt, en Meurthe-et-Moselle. Il a la charge de la défense du village avec 80 de ses cavaliers et 100 hommes d'Infanterie sous son commandement.
Les autres cavaliers sont détachés aux avant-postes de la 59ème division comme agents de liaison. Leur nombre va passer de 36 à 24, puis 10 en quelques jours, non pas à cause des nombreux obus qui tombent sur Chenicourt, mais à cause d'une réorganisation qui ne va pas s'avérer des plus réjouissantes pour les Dragons....
Octave Sergent, parrain de la jeune sœur de Marie Panier, Aline, est affecté à la 26ème batterie du 33ème RA de Poitiers et se retrouve donc au côté de Joseph Depoys en Lorraine ce jour-là. Malheureusement, le JMO de cette batterie n'existe pas.....
"Mercredi 10 novembre 1915,
ma chère Marie,
Je t'envoie simplement
deux mots pour te dire bonjour.
Car je n'ai rien de particulier
à t'apprendre, c'est toujours
la même chose. Le temps est
assez froid depuis quelques jours
mais nous n'avons pas encore
eu de gelée. Je vient de rencontrer
Octave Sergent à la promenade
des chevaux, on s'échangea le
bonjour et c'est tout.
Je t'envoie un bébé de la
classe 1935, combien en a-t-il
été épargné par cette maudite
guerre et peut-être en sommes
nous les premiers témoins,
enfin espérons toujours que
ce ne sera pas perdu et en
attendant de nous revoir,
je t'aime et je t'embrasse
bien fort. Ton ami intime Joseph
Ce 10 novembre 1915, le 6ème escadron du 25ème Dragons de Joseph Depoys, qui ne s'est pas beaucoup déplacé depuis plusieurs semaines, est à Chenicourt, en Meurthe-et-Moselle. Il a la charge de la défense du village avec 80 de ses cavaliers et 100 hommes d'Infanterie sous son commandement.
Les autres cavaliers sont détachés aux avant-postes de la 59ème division comme agents de liaison. Leur nombre va passer de 36 à 24, puis 10 en quelques jours, non pas à cause des nombreux obus qui tombent sur Chenicourt, mais à cause d'une réorganisation qui ne va pas s'avérer des plus réjouissantes pour les Dragons....
Octave Sergent, parrain de la jeune sœur de Marie Panier, Aline, est affecté à la 26ème batterie du 33ème RA de Poitiers et se retrouve donc au côté de Joseph Depoys en Lorraine ce jour-là. Malheureusement, le JMO de cette batterie n'existe pas.....
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Re: Frontenay sur Dive 14-18
Il y a cent ans et un jour, le 21 novembre 1915……
Ce 21 novembre 1915, Joseph Thiollet, né en 1892 à Frontenay, mobilisé depuis le 02 août 1914 avec le 25ème bataillon de chasseurs à pied de St Mihiel (55) comprenant également l'annexe cycliste de Joué-les-Tours (37), est muté au 114ème bataillon de chasseurs à pied. Selon sa fiche matricule, Joseph Thiollet n'exerce qu'à « l'intérieur » depuis sa mobilisation.
C'est un changement de régime radical car, pour lui, va commencer une période « aux Armées » aux risques bien plus importants qu'auparavant.
Le JMO de ce bataillon n'existe pas, mais on peut se fier à l'historique rapporté par Chtimiste.
Le bataillon va participer dès décembre 1915 aux combats de la Tête de Faux dans le massif des Vosges. Puis en 1916, ce sera Verdun où Joseph Thiollet sera gravement atteint par un obus....
Les émissions récentes sur les combats de 1915 rapportent que cette année fut la plus sanglante de toute la guerre. Paradoxalement, les petits gars de Frontenay, durement atteints durant les mois d'août, septembre et octobre 1914, sont « plutôt » épargnés quant aux blessures et aux décès en 1915.
Le recensement que j'ai effectué sur ce groupe de soldats, répartis sur tout le territoire, donne « peu » de dates évènementielles jusqu'en janvier 1916, ce qui explique le peu de commentaires faits actuellement....
Ils ont toutefois dû en baver, car leurs régiments, qui ont pris position dans les tranchées, se trouvent pourtant en zone de combats comme l'Artois ou la Meurthe-et-Moselle, avec l'hiver qui va arriver, l'eau dans les tranchées et dans les chaussures que les soldats finissent par ne plus quitter......
Ce 21 novembre 1915, Joseph Thiollet, né en 1892 à Frontenay, mobilisé depuis le 02 août 1914 avec le 25ème bataillon de chasseurs à pied de St Mihiel (55) comprenant également l'annexe cycliste de Joué-les-Tours (37), est muté au 114ème bataillon de chasseurs à pied. Selon sa fiche matricule, Joseph Thiollet n'exerce qu'à « l'intérieur » depuis sa mobilisation.
C'est un changement de régime radical car, pour lui, va commencer une période « aux Armées » aux risques bien plus importants qu'auparavant.
Le JMO de ce bataillon n'existe pas, mais on peut se fier à l'historique rapporté par Chtimiste.
Le bataillon va participer dès décembre 1915 aux combats de la Tête de Faux dans le massif des Vosges. Puis en 1916, ce sera Verdun où Joseph Thiollet sera gravement atteint par un obus....
Les émissions récentes sur les combats de 1915 rapportent que cette année fut la plus sanglante de toute la guerre. Paradoxalement, les petits gars de Frontenay, durement atteints durant les mois d'août, septembre et octobre 1914, sont « plutôt » épargnés quant aux blessures et aux décès en 1915.
Le recensement que j'ai effectué sur ce groupe de soldats, répartis sur tout le territoire, donne « peu » de dates évènementielles jusqu'en janvier 1916, ce qui explique le peu de commentaires faits actuellement....
Ils ont toutefois dû en baver, car leurs régiments, qui ont pris position dans les tranchées, se trouvent pourtant en zone de combats comme l'Artois ou la Meurthe-et-Moselle, avec l'hiver qui va arriver, l'eau dans les tranchées et dans les chaussures que les soldats finissent par ne plus quitter......
Re: Frontenay sur Dive 14-18
Il y a cent ans, jour pour jour, le 25 novembre 1915……
Ce 25 novembre 1915, Pierre Elie Guillon, né à Frontenay en 1876, est muté du 77ème RI cantonné à Noeux-les-Mines (Pas-de-Calais) au 158ème RI en place non loin de là.
Pierre Elie Guillon, qui est initialement mobilisé dans un régiment territorial, continue son service « aux armées ». Le choc est d'autant plus rude qu'il n'a pas fait de service militaire pour varices importantes à la jambe gauche.
Ce 25 novembre 1915, son nouveau régiment, le 158ème donc, se trouve engagé dans les tranchées d'Artois, à Rebreuve, Baraffles et Bouvigny, près de Lens. Le JMO rapporte que ce jour, « le service est très dur et très pénible à cause de la pluie et du froid, de l'eau et de la boue dans les tranchées et les boyaux. Un certain nombre d'hommes sont évacués pour pieds gelés. »
Et si une fois relevés, les soldats pouvaient avoir un cantonnement sec et chauffé !
Mais ce n'est pas le cas, car le JMO toujours précise qu'il leur faut au retour aménager des abris pour les chevaux, réparer les toitures et supprimer les gouttières, créer des latrines, des points d'eau potable, et surtout un séchoir, car tous les uniformes sont trempés. La relève dans les tranchées n'est pas loin, il faut faire vite.
Voilà ce qui attend Pierre Elie Guillon, dont j'ai rencontré une des petites-filles très récemment.
A la question « avez-vous connu votre grand-père Guillon ? », elle m'a répondu :« Je ne peux pas l'avoir connu, il a été inhumé le jour de ma naissance, le 20 mai 1927 ! »
Ce 25 novembre 1915, Pierre Elie Guillon, né à Frontenay en 1876, est muté du 77ème RI cantonné à Noeux-les-Mines (Pas-de-Calais) au 158ème RI en place non loin de là.
Pierre Elie Guillon, qui est initialement mobilisé dans un régiment territorial, continue son service « aux armées ». Le choc est d'autant plus rude qu'il n'a pas fait de service militaire pour varices importantes à la jambe gauche.
Ce 25 novembre 1915, son nouveau régiment, le 158ème donc, se trouve engagé dans les tranchées d'Artois, à Rebreuve, Baraffles et Bouvigny, près de Lens. Le JMO rapporte que ce jour, « le service est très dur et très pénible à cause de la pluie et du froid, de l'eau et de la boue dans les tranchées et les boyaux. Un certain nombre d'hommes sont évacués pour pieds gelés. »
Et si une fois relevés, les soldats pouvaient avoir un cantonnement sec et chauffé !
Mais ce n'est pas le cas, car le JMO toujours précise qu'il leur faut au retour aménager des abris pour les chevaux, réparer les toitures et supprimer les gouttières, créer des latrines, des points d'eau potable, et surtout un séchoir, car tous les uniformes sont trempés. La relève dans les tranchées n'est pas loin, il faut faire vite.
Voilà ce qui attend Pierre Elie Guillon, dont j'ai rencontré une des petites-filles très récemment.
A la question « avez-vous connu votre grand-père Guillon ? », elle m'a répondu :« Je ne peux pas l'avoir connu, il a été inhumé le jour de ma naissance, le 20 mai 1927 ! »
Re: Frontenay sur Dive 14-18
Il y a cent ans, jour pour jour, le 27 novembre 1915……
Ce 27 novembre 1915, cela fait exactement 2 mois et 2 jours que Daniel Marsault, né à Frontenay en 1892, blessé une première fois à la tête le 1/9/1914 à Brieulles sur Meuse (55), une seconde fois au poumon droit le 03/11/1914 en forêt d'Argonne, est porté disparu. On n'a plus de ses nouvelles depuis le 25 septembre précédent lors de la 2ème bataille de Champagne et des combats de son régiment, le 3ème Zouaves à Souain (Marne).
Grâce aux archives du CICR (Comité International de la Croix-Rouge) et à un ami internaute connu sous le pseudo Robert BFR (et qui se reconnaîtra au travers de mes propos), nous savons que la famille Marsault va reprendre espoir.
En effet, ce 27 novembre 1915, le CICR publie des listes de prisonniers français en Allemagne. Et Daniel Marsault y figure ! Il n'a pas subi le sort probable de Lucien Proust à Signeulx le 22 août 1914, annoncé dans un premier temps comme prisonnier et dont on n'a jamais retrouvé ni la trace, ni le corps.
Daniel Marsault, fait prisonnier le 25 septembre 1915, n'est pas fusillé comme beaucoup de prisonniers l'ont été au début de la guerre, mais emmené dans un camp en Allemagne, à Giessen, à 150 km au-dessus de Francfort-sur-le-Main.
Daniel Marsault rejoint dans la captivité, mais pas dans le même lieu, son beau-frère Daniel Amauger, prisonnier depuis le 22 août 1914 à Ohrdruf, à 150 km de Giessen.
Une des filles de Daniel Marsault, que j'ai rencontrée récemment, raconte qu'il y aurait été bien soigné, ayant toujours des problèmes au poumon droit. Daniel Marsault restera à Giessen jusqu'en février ou juillet 1916, avant d'être évacué sur un autre camp.
Sur Internet, « http://prisonniers-de-guerre-1914-1918. ... campsg.htm » nous donne la description du camp de Giessen : « Camp d'immatriculation et de transit (durchganglager) muni d'un lazarett (hôpital militaire) situé dans la Hesse, au nord de Francfort-sur-le-Main, sur la Lahn. Le camp est situé à 4 Km de la ville de Giessen. Les prisonniers sont Français, Anglais, Italiens (après la défaite de Caporetto, les camps Autrichiens étant complets, ceux-ci envoyèrent leurs prisonniers en Prusse) et Américains (environ 40 en 1918). Il semble que ce camp ait été un centre actif de propagande (de même que celui de Göttingen ?). Le commandant de ce camp est le capitaine Hauptmann fröhlich, lageroffizier, particulièrement détesté par les prisonniers ».
Je vous propose également le lien suivant pour lire le récit d'un prisonnier par Véronique Onfray dans un camp allemand : « Résumé de la captivité de Romain Darchy à Giessen et à ... ». C'est loin d'être rassurant........
Ce 27 novembre 1915, cela fait exactement 2 mois et 2 jours que Daniel Marsault, né à Frontenay en 1892, blessé une première fois à la tête le 1/9/1914 à Brieulles sur Meuse (55), une seconde fois au poumon droit le 03/11/1914 en forêt d'Argonne, est porté disparu. On n'a plus de ses nouvelles depuis le 25 septembre précédent lors de la 2ème bataille de Champagne et des combats de son régiment, le 3ème Zouaves à Souain (Marne).
Grâce aux archives du CICR (Comité International de la Croix-Rouge) et à un ami internaute connu sous le pseudo Robert BFR (et qui se reconnaîtra au travers de mes propos), nous savons que la famille Marsault va reprendre espoir.
En effet, ce 27 novembre 1915, le CICR publie des listes de prisonniers français en Allemagne. Et Daniel Marsault y figure ! Il n'a pas subi le sort probable de Lucien Proust à Signeulx le 22 août 1914, annoncé dans un premier temps comme prisonnier et dont on n'a jamais retrouvé ni la trace, ni le corps.
Daniel Marsault, fait prisonnier le 25 septembre 1915, n'est pas fusillé comme beaucoup de prisonniers l'ont été au début de la guerre, mais emmené dans un camp en Allemagne, à Giessen, à 150 km au-dessus de Francfort-sur-le-Main.
Daniel Marsault rejoint dans la captivité, mais pas dans le même lieu, son beau-frère Daniel Amauger, prisonnier depuis le 22 août 1914 à Ohrdruf, à 150 km de Giessen.
Une des filles de Daniel Marsault, que j'ai rencontrée récemment, raconte qu'il y aurait été bien soigné, ayant toujours des problèmes au poumon droit. Daniel Marsault restera à Giessen jusqu'en février ou juillet 1916, avant d'être évacué sur un autre camp.
Sur Internet, « http://prisonniers-de-guerre-1914-1918. ... campsg.htm » nous donne la description du camp de Giessen : « Camp d'immatriculation et de transit (durchganglager) muni d'un lazarett (hôpital militaire) situé dans la Hesse, au nord de Francfort-sur-le-Main, sur la Lahn. Le camp est situé à 4 Km de la ville de Giessen. Les prisonniers sont Français, Anglais, Italiens (après la défaite de Caporetto, les camps Autrichiens étant complets, ceux-ci envoyèrent leurs prisonniers en Prusse) et Américains (environ 40 en 1918). Il semble que ce camp ait été un centre actif de propagande (de même que celui de Göttingen ?). Le commandant de ce camp est le capitaine Hauptmann fröhlich, lageroffizier, particulièrement détesté par les prisonniers ».
Je vous propose également le lien suivant pour lire le récit d'un prisonnier par Véronique Onfray dans un camp allemand : « Résumé de la captivité de Romain Darchy à Giessen et à ... ». C'est loin d'être rassurant........
Re: Frontenay sur Dive 14-18
Bonjour,tout le monde,je suis nouveau ...
Re: Frontenay sur Dive 14-18
Il y a cent ans, jour pour jour, le 04 décembre 1915……
Ce 04 décembre 1915, Lucien Depoys, né à Frontenay en 1896 et mobilisé depuis le 1er avril dernier avec le 125ème RI de Poitiers, est muté au 114ème RI dont le casernement en temps de paix est à Parthenay (79).
Le 125ème RI se bat en avril 1915 du côté d'Ypres avant d'être envoyé dans le Pas-de-Calais où il est toujours en ce début décembre 1915, à Vermelles précisément, entre Lens et Béthune. Français et Allemands n'arrêtent pas de creuser de nouvelles tranchées et de consolider les tranchées existantes sous le bombardement quotidien de la partie adverse.
« Peu » de victimes sont à déplorer début décembre 1915 en comparaison de la journée du 08 octobre précédent avec l'attaque allemande qui fait 52 tués, 76 blessés et 4 disparus ensevelis par des obus de gros calibre selon le JMO du 125ème RI de Lucien Depoys.
Ce 04 décembre 1915 donc, jour de la mutation de Lucien Depoys, son nouveau régiment, le 114ème RI, qui vient de quitter 2 jours plus tôt Loos-en-Gohelle, juste à côté de Vermelles, est envoyé en repos pour une dizaine de jours à Lisbourg (Pas-de Calais) et ses environs, soit à 60 km.
Selon le JO de ce régiment, va suivre une relève de 10 jours dans les tranchées avant une période de 45 jours de repos et d'exercices loin du front.
Le retour dans les tranchées mi-février 1916 sera brutal: la neige sera au rendez-vous, les obus aussi.....
Je me souviens bien de Lucien Depoys, retraité des chemins de fer, habitant la maison en face de la cure à Frontenay et frère d'Alphonse le garde champêtre. Je l'ai toujours connu seul. Je n'ai pas trouvé trace de descendance, ni même de mariage.
Ce 04 décembre 1915, Lucien Depoys, né à Frontenay en 1896 et mobilisé depuis le 1er avril dernier avec le 125ème RI de Poitiers, est muté au 114ème RI dont le casernement en temps de paix est à Parthenay (79).
Le 125ème RI se bat en avril 1915 du côté d'Ypres avant d'être envoyé dans le Pas-de-Calais où il est toujours en ce début décembre 1915, à Vermelles précisément, entre Lens et Béthune. Français et Allemands n'arrêtent pas de creuser de nouvelles tranchées et de consolider les tranchées existantes sous le bombardement quotidien de la partie adverse.
« Peu » de victimes sont à déplorer début décembre 1915 en comparaison de la journée du 08 octobre précédent avec l'attaque allemande qui fait 52 tués, 76 blessés et 4 disparus ensevelis par des obus de gros calibre selon le JMO du 125ème RI de Lucien Depoys.
Ce 04 décembre 1915 donc, jour de la mutation de Lucien Depoys, son nouveau régiment, le 114ème RI, qui vient de quitter 2 jours plus tôt Loos-en-Gohelle, juste à côté de Vermelles, est envoyé en repos pour une dizaine de jours à Lisbourg (Pas-de Calais) et ses environs, soit à 60 km.
Selon le JO de ce régiment, va suivre une relève de 10 jours dans les tranchées avant une période de 45 jours de repos et d'exercices loin du front.
Le retour dans les tranchées mi-février 1916 sera brutal: la neige sera au rendez-vous, les obus aussi.....
Je me souviens bien de Lucien Depoys, retraité des chemins de fer, habitant la maison en face de la cure à Frontenay et frère d'Alphonse le garde champêtre. Je l'ai toujours connu seul. Je n'ai pas trouvé trace de descendance, ni même de mariage.