Bonjour,
Il faut aussi se souvenir de l'époque, ou le seul moyen de locomotion était pour les RI : la marche à pied, les véhicules n'étaient pas très répandus. D'autre part, les routes n'étaient souvent qu'empierrées, et pavées seulement dans les traversées de villes, parfois de villages.
Cordialement.
Jacques
260 kilomètres à pied, ça use ça use...
Re: 260 kilomètres à pied, ça use ça use...
Bonsoir,
Voici le profil de la fameuse étape subie par le 1er bataillon du 133e RI le 29 août 1914, de Soultzmatt au col de la Schlucht - le reste du régiment se trouvant déjà autour de Gérardmer. J'ai pris le parcours qui suit les plus grands axes sur la carte actuelle, de toute façon il n'y a pas cent façons de franchir un col vosgien. "Deux cols, dont l'un hors-catégorie"... sans caméras, ni directeurs sportifs, ni EPO, ni musettes de ravitaillement que l'on vous tend en bord de route.

Voici le profil de la fameuse étape subie par le 1er bataillon du 133e RI le 29 août 1914, de Soultzmatt au col de la Schlucht - le reste du régiment se trouvant déjà autour de Gérardmer. J'ai pris le parcours qui suit les plus grands axes sur la carte actuelle, de toute façon il n'y a pas cent façons de franchir un col vosgien. "Deux cols, dont l'un hors-catégorie"... sans caméras, ni directeurs sportifs, ni EPO, ni musettes de ravitaillement que l'on vous tend en bord de route.

"Sur un banc étaient rangés quinze ou vingt bonshommes qui avaient bien une douzaine de jambes à eux tous." (Duhamel)
Re: 260 kilomètres à pied, ça use ça use...
Bonjour à tous,
j'ai suivi ce lien avec attention.
Les kilomètrages semblent conséquents, c'est un fait.
Cependant, dans le contexte "de l'époque"...rien de bien faramineux.
La moyenne des étapes de la Grande Armée en campagne oscillait en 60 et 75 kms/jours. Et en ce temps là, Godillot n'avait pas encore inventé cette chaussure qui allait lui assurer de beaux jours, tous juste des godasses réparties en 3 tailles, petites, moyennes et grandes, et comme les pneumatiques aujourd'hui, montables à droite ou à gauche sans distinction.
Cordialement,
Louis.
j'ai suivi ce lien avec attention.
Les kilomètrages semblent conséquents, c'est un fait.
Cependant, dans le contexte "de l'époque"...rien de bien faramineux.
La moyenne des étapes de la Grande Armée en campagne oscillait en 60 et 75 kms/jours. Et en ce temps là, Godillot n'avait pas encore inventé cette chaussure qui allait lui assurer de beaux jours, tous juste des godasses réparties en 3 tailles, petites, moyennes et grandes, et comme les pneumatiques aujourd'hui, montables à droite ou à gauche sans distinction.
Cordialement,
Louis.
-
- Messages : 114
- Inscription : dim. déc. 21, 2008 1:00 am
Re: 260 kilomètres à pied, ça use ça use...
[quotemsg=21896,33,3727]Bonjour à tous,
La moyenne des étapes de la Grande Armée en campagne oscillait en 60 et 75 kms/jours. quotemsg]
Bonjour,
Pas tout à fait. La moyenne quotidienne des armées en campagne n'a guère varié des Légions de César aux grognards de l'Empereur : 30 à 35 Km par jour, ce qui est déjà considérable.
Ainsi, par exemple, la Grande Armée est-elle partie de Boulogne le 30 aoüt 1815 pour atteindre Spire, sur le Rhin, le 25 septembre. Soit 700 kilomètres en 26 jours avec 3 fois 24 heures de repos. Etant précisé que l'on était en territoire français et sans combat. Cela donne une moyenne de 30,5 Km par étape et une moyenne journalière (avec les jours de repos) de 26.9 Km/jour.
Pendant la campagne de Russie, la Grande Armée a mis 2 mois et demi à l'aller et 2 mois au retour pour aller de Kovno à Moscou (environ 1000 Km). Soit une moyenne de 12 à 16 KM/jour, mais qui intègre des combats et les difficultés que l'on connait.
Bien sûr, il s'agit de moyennes pour une armée entière. Des cas de marches ponctuelles plus longues étaient possibles.Ainsi, un des plus grands exploits de l'époque est la fameuse marche forcée des 8000 hommes de Davout qui ont fait les 110 Km de Vienne à Austerltz en 48 heures dont 36 heures de marche (et qui ont enchainé avec une journée de combat sans avoir pris de repos).
Ceux qui ont servi dans des unités opérationnelles bien entrainées savent qu'il est courant et pas trop diffiicile de faire faire des raids de plus de 120 KM en 2 ou 3 nuits consécutives à une section ou à une compagnie avec armement complet (y compris 150 cartouches/homme, 1 LRAC et une AA 52 par groupe de combat), franchissement coupure humide, descente en rappel, transport de blessés et autres gâteries ... C'est le tarif syndical des stages de brevet commando...
En revanche l'extrême difficulté est de répéter de tels efforts et de les faire effectuer à de grandes unités en les gardant groupées, à effectif complet, et en état de combattre. Là est la performance de nos anciens.
Cordialement
Lt Z
La moyenne des étapes de la Grande Armée en campagne oscillait en 60 et 75 kms/jours. quotemsg]
Bonjour,
Pas tout à fait. La moyenne quotidienne des armées en campagne n'a guère varié des Légions de César aux grognards de l'Empereur : 30 à 35 Km par jour, ce qui est déjà considérable.
Ainsi, par exemple, la Grande Armée est-elle partie de Boulogne le 30 aoüt 1815 pour atteindre Spire, sur le Rhin, le 25 septembre. Soit 700 kilomètres en 26 jours avec 3 fois 24 heures de repos. Etant précisé que l'on était en territoire français et sans combat. Cela donne une moyenne de 30,5 Km par étape et une moyenne journalière (avec les jours de repos) de 26.9 Km/jour.
Pendant la campagne de Russie, la Grande Armée a mis 2 mois et demi à l'aller et 2 mois au retour pour aller de Kovno à Moscou (environ 1000 Km). Soit une moyenne de 12 à 16 KM/jour, mais qui intègre des combats et les difficultés que l'on connait.
Bien sûr, il s'agit de moyennes pour une armée entière. Des cas de marches ponctuelles plus longues étaient possibles.Ainsi, un des plus grands exploits de l'époque est la fameuse marche forcée des 8000 hommes de Davout qui ont fait les 110 Km de Vienne à Austerltz en 48 heures dont 36 heures de marche (et qui ont enchainé avec une journée de combat sans avoir pris de repos).
Ceux qui ont servi dans des unités opérationnelles bien entrainées savent qu'il est courant et pas trop diffiicile de faire faire des raids de plus de 120 KM en 2 ou 3 nuits consécutives à une section ou à une compagnie avec armement complet (y compris 150 cartouches/homme, 1 LRAC et une AA 52 par groupe de combat), franchissement coupure humide, descente en rappel, transport de blessés et autres gâteries ... C'est le tarif syndical des stages de brevet commando...
En revanche l'extrême difficulté est de répéter de tels efforts et de les faire effectuer à de grandes unités en les gardant groupées, à effectif complet, et en état de combattre. Là est la performance de nos anciens.
Cordialement
Lt Z
- LABARBE Bernard
- Messages : 3839
- Inscription : mar. juil. 12, 2005 2:00 am
- Localisation : Aix-en-Provence
Re: 260 kilomètres à pied, ça use ça use...
Bonsoir à tous,
Bonsoir Lieutenant Zède,
Merci pour ces vérités qui déboulonnent bien des idées reçues.
Des exploits furent réalisés sans doute en 1914 (ou avec doute...), mais n'oublions pas l'impérieuse nécessité d'une retraite organisée par corps d'armée entiers. Des encombrements, des attentes, puis des marches longues et pénibles, un autre jour bien moins, les jours et les nuits ne veulent plus rien dire, alors comment comptabiliser tout ça (par jour) avec nos références de minuit à zéro heure le lendemain ?
Une fois n'est pas coutume, je cite un extrait de mon blog sujet retraite, 1er septembre 14:
Une grand’ halte est faite au nord d’Urcel à 02h. La troupe qui dormait déjà en marchant s’écroule sur le bord de la route et dans les fossés. Les sentinelles sont relevées toute les demi-heures. Réveil après 2h de sommeil, les sections se reforment, les gradés comptent les têtes, et le régiment repart à 04h. Après Filain et une longue côte, une pause d’une demi-heure a lieu et les dernières tablettes de bouillon sont consommées ainsi que du café. Sur le bord du plateau, une petite route est empruntée sur 2 km puis c’est la descente, à nouveau vers le sud.
Cette voie que les soldats laissent maintenant sur leur gauche et qui court sur le plateau, c’est le Chemin des Dames...
Par Ostel, les troupes descendent vers l’Aisne et son canal latéral. Les colonnes s’étirent sur la route, la fatigue est grande et les plus résistants sont épuisés. Tous ces kilomètres depuis le 23 août, le manque de sommeil, de nourriture aussi, et la soif et l’atroce supplice des pieds, tout cela s’accumule jour après jour. Il y a bien eu des nuits passées en cantonnement, mais elles furent courtes; arrivée tard le soir, lever avant l’aube pour repartir. Le ravitaillement n’est pas souvent au rendez-vous, égaré ou retardé, et le régiment n’est plus là quand il arrive. Alors il faut être prévoyant, conserver quelques biscuits, quelques tablettes de bouillon. Le bidon de 1 litre est vite vide lorsqu’on a très soif et le moindre point d’eau, puits ou fontaine de village est pris d’assaut. Au premier arrêt on se déchausse, on enduit encore les pieds de graisse et on remet ses chaussettes imprégnées de sueur et de sang. Il y a aussi les chemins difficiles, les nombreuses côtes, et la chaleur, et tout cela avec le sac, le fusil et les munitions, au total 30 kg d’équipement.
Après avoir traversé l’Aisne et le canal, le régiment gravit les hauts coteaux et par Vauxtin, arrive à Paars à 19h, à la fin d’une journée de marche effectuée sous une chaleur torride. On s’arrête avant le village et s’installe pour le bivouac; les fusils sont en faisceaux, les sacs à terre. Il n’y a plus de vivres et les hommes s’endorment sans avoir mangé.
Depuis le départ de Monceau-Lès-Leups le 31 août à l’aube, jusqu'à Paars le 1er septembre au soir, le régiment a parcouru 50 km avec deux heures de sommeil, quelques biscuits et du liquide pour toute nourriture.
Vers 23h le ravitaillement arrive enfin avec trois jours de provisions. Les cuisiniers s’affairent auprès des roulantes et préparent à la hâte un repas complet, aussitôt consommé avant de retomber dans le sommeil, mais non sans avoir rempli les musettes pour le lendemain.
Dans une telle retraite, aucune troupe ne peut marcher plus vite que sa voisine, de gauche, de droite, ou qui la précède. Seuls les évènements, la situation de l'ennemi et ses ambitions peut amener à accélérer (1er septembre). Pour m'être penché beaucoup (jusqu'à tomber) sur cette retraite d'août14 de la Vème armée en particulier, je reste baba devant l'organisation des choses, les ordres au jour le jour avec les limites géographiques de mouvements pour chaque corps, vraiment une organisation top ! Il y a eu des bavures, des embouteillages certes, mais imaginons cette masse d'hommes en retraite, une réussite finalement. (A ne pas mettre au crédit de l'âne qui commandait des lions mais aux lions et à leurs dresseurs, cf le dressage dans les manuels)
Cordialement,
Bernard
Bonsoir Lieutenant Zède,
Merci pour ces vérités qui déboulonnent bien des idées reçues.
Des exploits furent réalisés sans doute en 1914 (ou avec doute...), mais n'oublions pas l'impérieuse nécessité d'une retraite organisée par corps d'armée entiers. Des encombrements, des attentes, puis des marches longues et pénibles, un autre jour bien moins, les jours et les nuits ne veulent plus rien dire, alors comment comptabiliser tout ça (par jour) avec nos références de minuit à zéro heure le lendemain ?
Une fois n'est pas coutume, je cite un extrait de mon blog sujet retraite, 1er septembre 14:
Une grand’ halte est faite au nord d’Urcel à 02h. La troupe qui dormait déjà en marchant s’écroule sur le bord de la route et dans les fossés. Les sentinelles sont relevées toute les demi-heures. Réveil après 2h de sommeil, les sections se reforment, les gradés comptent les têtes, et le régiment repart à 04h. Après Filain et une longue côte, une pause d’une demi-heure a lieu et les dernières tablettes de bouillon sont consommées ainsi que du café. Sur le bord du plateau, une petite route est empruntée sur 2 km puis c’est la descente, à nouveau vers le sud.
Cette voie que les soldats laissent maintenant sur leur gauche et qui court sur le plateau, c’est le Chemin des Dames...
Par Ostel, les troupes descendent vers l’Aisne et son canal latéral. Les colonnes s’étirent sur la route, la fatigue est grande et les plus résistants sont épuisés. Tous ces kilomètres depuis le 23 août, le manque de sommeil, de nourriture aussi, et la soif et l’atroce supplice des pieds, tout cela s’accumule jour après jour. Il y a bien eu des nuits passées en cantonnement, mais elles furent courtes; arrivée tard le soir, lever avant l’aube pour repartir. Le ravitaillement n’est pas souvent au rendez-vous, égaré ou retardé, et le régiment n’est plus là quand il arrive. Alors il faut être prévoyant, conserver quelques biscuits, quelques tablettes de bouillon. Le bidon de 1 litre est vite vide lorsqu’on a très soif et le moindre point d’eau, puits ou fontaine de village est pris d’assaut. Au premier arrêt on se déchausse, on enduit encore les pieds de graisse et on remet ses chaussettes imprégnées de sueur et de sang. Il y a aussi les chemins difficiles, les nombreuses côtes, et la chaleur, et tout cela avec le sac, le fusil et les munitions, au total 30 kg d’équipement.
Après avoir traversé l’Aisne et le canal, le régiment gravit les hauts coteaux et par Vauxtin, arrive à Paars à 19h, à la fin d’une journée de marche effectuée sous une chaleur torride. On s’arrête avant le village et s’installe pour le bivouac; les fusils sont en faisceaux, les sacs à terre. Il n’y a plus de vivres et les hommes s’endorment sans avoir mangé.
Depuis le départ de Monceau-Lès-Leups le 31 août à l’aube, jusqu'à Paars le 1er septembre au soir, le régiment a parcouru 50 km avec deux heures de sommeil, quelques biscuits et du liquide pour toute nourriture.
Vers 23h le ravitaillement arrive enfin avec trois jours de provisions. Les cuisiniers s’affairent auprès des roulantes et préparent à la hâte un repas complet, aussitôt consommé avant de retomber dans le sommeil, mais non sans avoir rempli les musettes pour le lendemain.
Dans une telle retraite, aucune troupe ne peut marcher plus vite que sa voisine, de gauche, de droite, ou qui la précède. Seuls les évènements, la situation de l'ennemi et ses ambitions peut amener à accélérer (1er septembre). Pour m'être penché beaucoup (jusqu'à tomber) sur cette retraite d'août14 de la Vème armée en particulier, je reste baba devant l'organisation des choses, les ordres au jour le jour avec les limites géographiques de mouvements pour chaque corps, vraiment une organisation top ! Il y a eu des bavures, des embouteillages certes, mais imaginons cette masse d'hommes en retraite, une réussite finalement. (A ne pas mettre au crédit de l'âne qui commandait des lions mais aux lions et à leurs dresseurs, cf le dressage dans les manuels)
Cordialement,
Bernard
Re: 260 kilomètres à pied, ça use ça use...
Bonjour,
Vous avez tout à fait raison : la réalité de ces marches harassantes n'apparaît guère, ou alors occasionnellement en filigrane dans les compte-rendus souvent laconiques des JMO. C'est ce qui se produit pour la "fameuse étape de la Schlucht" où, en plus de quelques horaires, il est écrit que le bataillon, vu la relève tardive et le manque de repos, cantonne à la Schlucht (où il est arrivé dans la nuit). On imagine cette colonne qui se traîne dans les lacets du col, les gradés qui soufflent les derniers encouragements, la troupe qui s'écroule sur place, le sommet atteint. Bref, on peut tenter d'imaginer ce qu'il y a derrière les chiffres.
Avant son transfert dans les Vosges, le 133e n'aligne pas des étapes titanesques. Il est dans son secteur alsacien et y tourne en rond. Il est évident que les unités engagées en Belgique et battues, se repliant vers la Marne, ont eu à faire bien plus. Là encore, derrière les calculs, il y a des souffrances.
Cordialement,
Cyrille
Vous avez tout à fait raison : la réalité de ces marches harassantes n'apparaît guère, ou alors occasionnellement en filigrane dans les compte-rendus souvent laconiques des JMO. C'est ce qui se produit pour la "fameuse étape de la Schlucht" où, en plus de quelques horaires, il est écrit que le bataillon, vu la relève tardive et le manque de repos, cantonne à la Schlucht (où il est arrivé dans la nuit). On imagine cette colonne qui se traîne dans les lacets du col, les gradés qui soufflent les derniers encouragements, la troupe qui s'écroule sur place, le sommet atteint. Bref, on peut tenter d'imaginer ce qu'il y a derrière les chiffres.
Avant son transfert dans les Vosges, le 133e n'aligne pas des étapes titanesques. Il est dans son secteur alsacien et y tourne en rond. Il est évident que les unités engagées en Belgique et battues, se repliant vers la Marne, ont eu à faire bien plus. Là encore, derrière les calculs, il y a des souffrances.
Cordialement,
Cyrille
"Sur un banc étaient rangés quinze ou vingt bonshommes qui avaient bien une douzaine de jambes à eux tous." (Duhamel)
-
- Messages : 114
- Inscription : dim. déc. 21, 2008 1:00 am
Re: 260 kilomètres à pied, ça use ça use...
Bonsoirune réussite finalement. (A ne pas mettre au crédit de l'âne qui commandait des lions mais aux lions et à leurs dresseurs, cf le dressage dans les manuels)
Cordialement,
Bernard
il y a certainement bcp de choses à reprocher au père Joffre, notamment ses 40 ans de retard en matière stratégique, le plan XVII, le "grignotage", la Somme etc...
Certes la Marne doit bcp aux reflexes de Lanrezac à Charleroi et surtout à Guise, au coup d'oeil de Gallieni et Maunoury, aux nerfs de Franchet et au punch de Foch.
N'empêche, la retraite en bon ordre, c'est lui. Et la décision finale, c'est lui.
Et pour faire ça, il fallait un chef dans l'acception la plus forte du terme.
Cdlt
Z