Au détour des JMO (24) - CMP, BMP, BMCA, 500e et 501e RIT

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Arnaud Carobbi
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Re: Au détour des JMO (24) - CMP, BMP, BMCA, 500e et 501e RIT

Message par Arnaud Carobbi »

SUITE AU CHANGEMENT DE CONDITIONS D'UTILISATION DE L'HEBERGEUR D'IMAGES, UNE PARTIE VOIRE TOUTES LES IMAGES ONT ETE EFFACEES.


Bonjour à tous,

Les RIT, sujet vaste et passionnant, qui a concerné un nombre non négligeable de mobilisés tout au long du conflit. Parmi les formations composées de territoriaux, on trouve parfois mention des Compagnies de Mitrailleuses de Position (simplifié en CMP dans ce texte). Les quelques JMO disponibles sur le site Mémoire des Hommes donnent des pistes pour mieux comprendre la fonction et l'organisation de ces unités.
Le message d'Exulans sur le Forum Pages 14-18 ( pages1418/qui-cherche-quoi/500e-rit-sujet_9419_1.htm ) m'a poussé à dépoussiérer des notes prises il y a un peu plus de deux ans, vu la maigreur de ce qui est disponible sur le net.
Il ne s'agit pas d'une étude complète, mais d'une ébauche, d'hypothèses quant à l'organisation, les missions, les rattachements de ces unités.
  • La création des CMP :
Ces unités proviennent le plus souvent de la dissolution des RIT : une fois l'état major d'un RIT supprimé, les éléments du régiment sont répartis entre d'autres unités ou pour former des bataillons indépendants. Les compagnies de mitrailleuses sont réorganisées en unités indépendantes, les CMP.

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Tout au long du conflit, les RIT dissous ont donné naissance à des CMP. Par contre, je n'ai pas trouvé de documents établissant avec certitude la mise en place des premières compagnies, faute de texte officiel. La plus ancienne mention de CMP trouvée pour l'instant (je n'ai pas épluché tous les JMO des RIT) l'a été dans le JMO du 56e RIT (SHD, 26N786/11, vue 71/110 http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... iewer.html , le 9 mars1916 :
[quotemsg]« Reçu ordre général n°61, formation des compagnies de mitrailleuses de position ; les sections 53 et 54 passent à la 2e compagnie de mitrailleuses de position, la section F. de place est passée au 340e territorial. Personnel et matériel passés à la date du 10 mars [19169]" »[/quotemsg]
  • Composition d'une CMP :
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Les effectifs donnés dans l'exemple ci-dessus sont variables, surtout en fonction du nombre de mitrailleuses par section. Hélas, dans le cas présenté ci-dessus, pas d'indication du modèle de mitrailleuses équipant la section. J'ai trouvé trace de la mention que des sections de mitrailleuses modèle 1907 T n'avaient que deux pièces remplacées par des d'Hotchkiss, mais avec trois pièces par section en octobre 1918 (26N805/3, 26N805/8¨et 26N805/09) pour des unités qui ne sont pas de CMP comme on le verra un peu plus tard. Ces cas peuvent-ils être généralisés aux CMP ? Il semble que ce fut le cas des mitrailleuses équipant les CMP du 26e BMP.

Si la composition des CMP varie par le nombre de pièces et ses effectifs, c'est surtout son rattachement au front et administrativement qui complique son étude.
  • Des CMP isolées :
Jusqu'en mars 1918, les CMP sont isolées. Vu qu'il n'y a aucun JMO sur cette période, impossible d'en dire plus que :
Administrativement, la CMP est rattachée au dépôt du RIT dont elle provient. De ce fait, ces hommes gardent leur numéro de régiment.
Au niveau tactique, la CMP reçoit ses ordres du Corps d'armée ou de la Division d'infanterie à laquelle le secteur est rattaché.
  • Les Bataillons de Mitrailleuses de Position :
Par la note du GQG n° 3320 du 3 février 1918, sont créés les BMP. Il s'agit de la réunion de 6 CMP sous le contrôle d'un état-major de bataillon. Ces bataillons sont mis en place par le rattachement de CMP isolées existantes et par la récupération de compagnies de mitrailleuses récupérées suite à la dissolution de RIT début 1918.
Ainsi, en mars 1918 sont constitués 4 bataillons dans la VIe Armée, les 25e, 26e, 27e et 28e BMP. Le 26e BMP est constitué des 11e, 162e, 220e, 313e, 321e et 322e CMP. Grâce à son JMO, il est possible de suivre en détails le parcours de ce bataillon.

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Il semble qu'administrativement, les CMP restent rattachées à leur dépôt. Les BMP eux reçoivent leurs ordres du Corps d'armée pour tout ce qui concerne l'emploi, la discipline, la communication des ordres, l'avancement, les récompenses. C'est pour cette raison que certaines CMP du 26e BMP se retrouvèrent aux ordres de la 21e division anglaise (« DIW » dans le JMO) en avril 1918 ; ou à la 3e division italienne.
  • Les Bataillons de Mitrailleuses de Corps d'Armée, ou Bataillon Territorial de mitrailleuses :
En août 1918, une grande partie des derniers RIT sont réorganisés : ils sont dissous en tant que régiment par suppression de leur état-major et création d'un bataillon de travailleurs, d'un bataillon de pionniers et des compagnies de mitrailleuses. Ces dernières furent rattachés à un bataillon ressemblant aux BMP, mais ils ne sont pas de « Position ». Ils sont directement rattachés à un Corps d'armée dont ils portent le numéro, non à une position. Les compagnies qui composent ces bataillons sont numérotés de 1 à 4. Il ne s'agit donc pas de CMP. Toutefois, par leur composition, les hommes les composant, seuls le rattachement et certaines missions diffèrent.

Les bataillons sont toujours rattachés administrativement à un RIT. Toutefois, la situation n'est pas aussi simple.
Prenons l'exemple du 7e BMCA, rattaché d'après son JMO au 54e RIT. Les fiches MDH de soldats tombés le 24 octobre 1918 montrent que leur situation posait problème pour les rédacteurs des fiches.

Certains, logiquement, sont notés comme hommes du 54e RIT.
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D'autres, comme appartenant au 7e BTM, Bataillon de Territorial de Mitrailleuses. Autre appellation, peut-être même l'officielle, de ce que j'ai appelé BMCA. Avec ou sans mention du 54e RIT.
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Un autre groupe est mentionné comme appartenant au 500e RIT (et même 54e RIT rayé puis 500e RIT).
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Et pour finir, plus fantaisiste et qui montre la difficulté de s'y retrouver, cette fiche avec mention du 7e Bataillon de Tirailleurs Mitrailleurs qui me permet de dire à quel point il faut faire attention aux unités du fichier MDH, mais aussi aux listes disponibles sur MemGenWeb. Elles ont le mérite d'exister, mais sont incomplètes, mélangent tous les cas d'hommes pour les RIT. Où trouver les hommes tombés dans ces CMP ? Ici, dans la liste du 500e RIT, du 54e RIT. Pas de 7e BTM dans les unités listées. Prudence.
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  • Les 500e et 501e RIT :
Inutile d'en chercher l'historique ou le parcours : ces unités n'étaient pas constituées, elles étaient purement comptables, administratives. Même les fiches MDH ne nous aident pas, à défaut pour l'instant d'autres sources, à déterminer sa fonction exacte. Ni comment se répartissaient les rôles des RIT de dépôt et 500e RIT.

Gestion administrative des compagnies, si l'on suit les indications données par le JMO du 500e RIT (en fait une liste des bataillons rattachés au 25 juin 1918 et le sort des compagnies rattachées au 500e RIT en 1919).

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Aucun autre détail. Le peu de fiches MDH pouvant être reliées à un décès dans le cadre de combats de CMP semblent porter comme unité le 500e RIT et non l'unité d'où vient la compagnie. Le faible nombre de fiches, une poignée, c'est pas suffisante pour en tirer une conclusion assurée. D'autant plus que l'on trouve des hommes de BTM ayant une fiche du 500e RIT.

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Sur le 501e RIT, la situation est encore plus obscure, à part quelques fiches MDH, rien ! Je pense qu'on peut imaginer une fonction identiques que le 500e RIT, pour les BTM (ils ne sont pas mentionnés dans la listes des unités suivies par le 500e RIT). Sans certitude vu que l'on retrouve des hommes des BTM notés comme pertes du 500e RIT dans leur fiche MDH.

Maintenant que l'organisation des CMP a été abordé, voyons quelles étaient leurs fonction.
  • Les fonctions des CMP :
Logiquement, ces unités de mitrailleuses de positions restent en place, aménagent leurs positions, sans tenir compte des relèves des unités du secteur. Leur rôle est essentiellement de tenir des positions de défense intermédiaires, à l'arrière de la première ligne. Une fois encore, le JMO du 26e BMP en est une excellente illustration. Se battre dans le cadre d'une attaque ennemie ne fut toutefois pas la seule mission de ces unités.
On trouve la participation de compagnies aux tirs de préparation à une attaque et au cours de l'attaque. Tirs indirects, tirs de DCA. L'imprécision du JMO à ce niveau, et vu qu'il n'y en a qu'un, limite les informations.

Les missions des CM appartenant à des BMCA semblent avoir été bien plus nombreuses et variées. Malgré le peu de JMO disponibles, la liste ne peut être exhaustive :
- DCA pour protéger des voies de communication, des ponts (52 000 cartouches brûlées en deux nuits, les 15 et 16 août 1918 pour le 7e BTM ! ) ou un ballon d'observation.
- Garde des chars touchés le 21 août 1918 à Nampcel.
- Garde de prisonniers ;
- Hommes mis à la disposition du génie belge ;
- Aide à l'aménagement d'un terrain atterrissage ;
- Assainissement du champ de bataille, récupération de munitions abandonnées ;
- Déchargement de matériels du génie ;
- Façonnage de bois de chauffage ;
- Entretien des routes ;
- Travail de moisson ;
- Service d'ordre et de police dans une gare ou dans un centre de ralliement des permissionnaires ;
- Garde de prisonniers ;
- Travaux de déblaiements.
  • Qualités et lacunes des JMO :
Les JMO disponibles pour toutes ces unités, CMP, BMP, BMCA se comptent sur les doigts des deux mains. Autant dire que la vision donnée est extrêmement parcellaire. Si, en plus, tous ces JMO sont d'inégale qualité, certains sont tout de même à lire :
- Celui du 7e BMCA donne le noms de tous les hommes des différentes compagnies à sa formation ! Ce même JMO donne des détails sur les combats d'octobre 1918 en Belgique dans le cadre d'une guerre qui n'est plus statique.
- Le JMO du 26e BMP donne une vision très intéressante des combats de mai 1918.
- Un avion abattu par une pièce du BMCA 10 à Bruyères le 28 octobre 1918 (26N805/3 http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... iewer.html ).
La composition des unités à diverses dates, le procès verbal de formation et de dissolution sont aussi à lire dans un ou plusieurs JMO.
  • Des questions en suspend :
Rôle du 500e RIT ? Du 501e RIT ? Règles et dates concernant l'affectation des hommes de ces unités ? Texte de formation des premières CMP ? Les points obscurs restent nombreux.
Si vous avez des pistes, je ne dois pas être le seul à être curieux d'en savoir plus ! Je modifierai volontiers cette ébauche à l'aide de nouveaux documents.

Et dire que j'avais écrit dans mon dernier « Au détour... » que j'allais m"loigner un temps des sujets transversaux, c'est-à-dire faisant le point sur une thématique à l'aide de plusieurs JMO. Mais la curiosité est parfois plus forte...

Amicalement,
Arnaud

Sources :
JMO du 201e RIT : http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... iewer.html
JMO des CMP, BMP et BMCA disponibles sur le site Mémoire des Hommes.
Liste des tués recensés par le site MemGenWeb
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HT62
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Re: Au détour des JMO (24) - CMP, BMP, BMCA, 500e et 501e RIT

Message par HT62 »

Bonjour Arnaud,

Merci pour ces informations intéressantes, j'ai une question qui suit concernant les CFC, amicalement, Hervé.
Les régiments de Béthune et Saint-Omer : les Poilus du Pas de Calais et d'ailleurs :

http://bethune73ri.canalblog.com/

http://saintomer8ri.canalblog.com/

NOUVEAU : http://dunkerque110eri.canalblog.com/

Recensement des Poilus des 16e et 56e BCP
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Eric Mansuy
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Re: Au détour des JMO (24) - CMP, BMP, BMCA, 500e et 501e RIT

Message par Eric Mansuy »

Bonjour à tous,
Bonjour Arnaud,

Puisque toutes les réponses aux questions que nous nous posons ne se trouvent pas en ligne, rien de tel que d’explorer les cartons du SHD…

A titre d’exemple, la cote 19 N 1152 (VIIe Armée, 1er Bureau) nous informe de l’existence des unités suivantes au sein de cette Armée :

Mitrailleuses de position rattachées au 500e RIT :
1er bataillon : 1, 84, 85, 86ème CMP
2e bataillon : 2, 3, 4, 79, 80, 418ème CMP
3e bataillon : 9, 10, 77, 405, 417ème CMP
4e bataillon : 5, 6, 81, 415, 416ème CMP
5e bataillon : 8, 82, 83, 406, 407ème CMP
6e bataillon : 7, 87, 88, 89, 404ème CMP

Jusque là, on le savait avec le JMO du 500e RIT. En revanche, on découvre l'existence de compagnies isolées :
301ème CMP rattachée au 65e RIT
402ème CMP rattachée au 43e RIT
421ème CMP rattachée au 114e RIT

On obtient ensuite un organigramme par secteur puis par division (CMP du secteur de Saint-Dié, CMP de la 1re DI, CMP de la 19e DI), puis les éléments rattachés au 40e Corps (500e RIT, 1er bataillon : EM, 1re, 84e, 85e, 86e compagnies ; 500e RIT, 2e bataillon : 2e, 3e, 4e, 79e, 80e, 418e compagnies ; 501e RIT, 413e compagnie).

J’en passe, il y a de quoi en remplir de fastidieuses pages. Mais le fait est que le rôle dévolu à ces CMP se trouve dans les cartons de l'échelon "division".

Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
catherine78
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Re: Au détour des JMO (24) - CMP, BMP, BMCA, 500e et 501e RIT

Message par catherine78 »

Bonjour à tous,
Merci pour l'exposition de ce sujet vaste et passionnant qui m'intéresse au plus haut point. Un de mes ancêtres, Paul Rémond, a commandé le 7ème bataillon de mitrailleuses du 54ème territorial sous les ordres directs du 7ème corps d'armée. Il a commandé ce bataillon de sa création au 02.08.1918 jusqu'à sa dissolution le 31.01.1919.

A sa création le bataillon a été formé par les 4 compagnies de mitrailleuses des 54 RIT et 67 RIT qui venaient d'être dissous. Le bataillon est rattaché au dépôt du 54ème RIT. Ce bataillon comprenait une petite compagnie hors rang, une musique (avec un chef de musique et 39 exécutants), 92 voitures et 32 pièces.

effectifs (chiffres JMO)
hommes: 17 officiers, 45 sous officiers, 67 caporaux, 495 soldats
chevaux et mulets: petit état major: 14; 4 cies à 23 chevaux: 92
Voitures: petit état major: fourgons:4, forge:1, voiture à vivres et à bagages:1
chaque cie a une cuisine roulante, 2 voiture à vivres et bagages
voiturettes: 16 par cie

Le 6 août ce bataillon occupe la position intermédiaire du CA mais lors des attaques du 7 CA le bataillon de mitrailleuses participe activement, notamment lors de la bataille de Roulers du 14 octobre 1918.

Amicalement
Catherine 78
catherine78
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Re: Au détour des JMO (24) - CMP, BMP, BMCA, 500e et 501e RIT

Message par catherine78 »

Bonjour,
Par ce 2ème message je complète, en fonction de mes documents (lettres , JMO, historique, rapport d'attaque du 7ème bataillon de mitrailleuses) les fiches MDH des soldats du 7ème bataillon de mitrailleuses tombés le 14 octobre 1918 lors de la bataille de Roulers cités dans le 1er message. Les fiches MDH insérés correspondent toutes aux hommes appartenant à la 1ère section de la 1ère cie du 7ème bataillon de mitrailleuses.
Sur ces fiches l'origine des hommes apparait. Tous ces hommes étaient pour certains depuis le début de la guerre parmi les effectifs du 54 RIT. Depuis plus de 4 ans ces hommes combattaient ensemble et des liens forts d'amitiés s'étaient créés entre eux et avec tous les hommes et officiers du 7ème bataillon de mitrailleuses. Cet épisode tragique de la bataille de Roulers a énormément affecté tout le 7ème bataillon de mitrailleuses. (cela apparait dans les correspondances) Pour tous ces hommes venant du 54 RIT, il est normal que sur la fiche MDH le régiment d'origine apparaisse et l'on peut penser que les officiers du 7ème bataillon de mitrailleuses aient tout fait pour que le 54 RIT apparaisse sur les fiches MDH.

Le 7ème bataillon de mitrailleuses a participé à la bataille de Roulers du 14.10.1918.
La nuit du 13 au 14 octobre fut très dure pour le groupe de compagnies de mitrailleuses du nord (1ère cie du 7ème bataillon de mitrailleuses) posté au nord avec un bombardement incessant. A 5h30 l'attaque des français est déclenchée précédée d'un barrage roulant auquel l'artillerie allemande répond avec vigueur. Les allemands concentrent des obus de gros calibre sur les positions françaises en avant de Roulers et particulièrement sur la région occupée par le 7ème bataillon sur la 1ère cie de mitrailleuses. Le brouillard très dense est accru par la fumée des explosions et les gaz toxiques (arsine) obligeant le port du masque.
Vers 6 heures ont lieu les premiers accident s à la 1ère cie: : une pièce de la 3ème section est broyée par un obus, ensevelissant le tireur et le chef de pièce

A 6h10 la 1ère section de la 1ère cie de mitrailleuses est anéantie en totalité, avec son chef, le lieutenant Chauvelot, le sergent de Montbarbon, les deux caporaux et 13 hommes, tous tués par une salve de gros calibre éclatant simultanément sur les emplacements des pièces. Les sections voisines accourues ne trouvent que des cadavres et des déchets humains.
La 1ère cie est citée à l'ordre du 7ème bataillon pour sa belle conduite le 02.11.1918. La 1ère section de la cie est citée:
lieutenant CHAUVELOT, sergent MONTBARBON, caporaux FAVRICHON, BOIN, mitrailleurs GACHON, HUGUENY, MAIREY, BENOIT, DOUVRE, GROSHENRY, TISSERAND, MALNATI, GOIX, MOINE, CHEVAL, POMMIER, LEPREUX

texte de la citation:
"Le chef de bataillon Rémond cite à l'ordre du 7ème bataillon territorial de mitrailleuses pour leur belle conduite
la 1ère cie du bataillon
Vieille et vaillante cie , à la peine depuis le début de la campagne, souvent meurtrie dans ses officiers et dans ses soldats, mais toujours animée du même esprit de devoir et de discipline. A , sur tous les points du front, donné des preuves du plus pur patriotisme et du courage le plus stoïque. Ses titres de gloire sont Chevillecourt, Saint Victor, Moufflaye, Fontenoy, Prosnes, la Harazée, Avocourt, Monacu, La Neuveville, Reims, Gemeenhof, Roulers. sous la conduite énergique et exemplaire de son chef le capitaine Febvre, un des aînés de la famille , vient à ce dernier poste d'honneur, en Belgique reconquise, de prendre sa part héroïque et sanglante de la bataille des 14 et 15 octobre. 17 des ses meilleurs enfants (voir liste ci dessus) après avoir toute une nuit , au milieu d'incessantes rafales d'artillerie lourde , sont tombés au moment de l'assaut, se sacrifiant jusqu'au dernier pour la patrie et la liberté."

Amicalement
Catherine 78
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Re: Au détour des JMO (24) - CMP, BMP, BMCA, 500e et 501e RIT

Message par catherine78 »

Bonjour,


Dans la liste des tués du 54 RIT figurant à la fin de l'historique du 54 RIT (ed Berger Levrault) on trouve les hommes tués lors de l'attaque de Roulers et faisant partie du 7ème bataillon de mitrailleuses 1 cie 1ère section. Les hommes de cette 1ère section provenaient bien en majorité du 54 RIT.


liste des tués de la 1ère section 1 ère cie du 7ème bataillon de mitrailleuses du 14.10.1918 lors de l'attaque de Roulers :

Chauvelot: figure sur la liste des tués du 54 RIT dans l'historique
Cheval: figure sur la liste des tués du 54 RIT dans l'historique
Favrichon: figure sur la liste des tués du 54 RIT dans l'historique
Boin: figure sur la liste des tués du 54 RIt dans l'historique
Moine: figure sur la liste des tués du 54 RIT dans l'historique
Lepreux: figure sur la liste des tués du 54 RIT dans l'historique
Benoit: figure sur la liste des tués du 54 RIT dans l'historique
Gachon: figure sur la liste des tués du 54 RIT dans l'historique
Hugueny: figure sur la liste des tués du 54 RIT dans l'historique
Mairey: figure sur la liste des tués du 54 RIT dans l'historique
Malnati: figure sur la liste des tués du 54 RIT dans l'historique

Tisserand : figure sur la liste des tués du 54 RIT dans l'historique (sa fiche n'est pas notée dans le message d'Arnaud) mais il fait parti de la même section décimée le 14.10.1918 du 7ème bataillon de mitrailleuses. Sa fiche MDH existe sur laquelle est inscrit Tisserand Camille , 2ème classe, 7ème bataillon de mitrailleuses, MPF le 14.10.1918 à Gemeenhof, tué à l'ennemi, né le 14.12.1877 à Chenecey (doubs)

Pommier: figure sur la liste des tués du 54 RIT dans l'historique(sa fiche n'est pas notée dans le message d'Arnaud) mais il fait parti de la même section décimée le 14.10.1918 du 7ème bataillon de mitrailleuses. Sa fiche MDH existe sur laquelle est inscrit Pommier Paul , 2ème classe, 7ème bataillon de mitrailleuses MPF le 14.10.1918 à gemeenhof , tué à l'ennemi, né 11.01.1875 (enfant assisté)

De Montbarbon: figure sur la liste des tués du 54 RIT dans l'historique(sa fiche n'est pas notée dans le message d'Arnaud) mais il fait parti de la même section décimée le 14.10.1918 du 7ème bataillon de mitrailleuses. Sa fiche MDH existe sur laquelle est inscrit : de Montbarbon Marie, sergent , 54 RIT (7ème bataillon de mitrailleuses) MPF 14.10.1918 à Gemeenhof, tué à l'ennemi, né le 25.02.1877 à St Didier d'Aussiat (ain)


En ce qui concerne la fiche de Douvre François Baptiste: il figure sur la liste des tués du 54 RIT dans l'historique bien que sur sa fiche MDH il apparaisse comme faisant parti du 500 RIT. Il devait néanmoins provenir du 54 RIT. Erreur vraisemblable sur la fiche MDH?


Pour Alphonse Gros henry et léon Goix: ils ne font pas partis des tués du 54 RIT inscrits sur l'historique. Je suggère qu'ils provenaient du 67 RIT, ce qui expliquerait que le 54 RIT ait été rayé sur leur fiche MDH

Amicalement
Catherine 78
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Bertrand1418
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Re: Au détour des JMO (24) - CMP, BMP, BMCA, 500e et 501e RIT

Message par Bertrand1418 »

Bonjour,

Merci pour ces informations sur un sujet peu traité.

Une autre piste à explorer au SHD dans les cartons concernant la D.C.A. :

16 N 2263
Compagnies de mitrailleuses de position : opérations, mouvements,
personnel (affectations, mutations), organisation générale, instruction,
écoles, champs de tir.
1916-1919

Cordialement.
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Arnaud Carobbi
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Re: Au détour des JMO (24) - CMP, BMP, BMCA, 500e et 501e RIT

Message par Arnaud Carobbi »

Bonjour à tous,

Ah ! Le SHD. Eric, Bertrand, je me doute qu'une grande partie des réponses aux questions que je me pose, pour lesquelles je trouve des réponses partielles, je passe des heures à tourner des pages aux archives départementales voisines pour trouver quelques indices... Et tout, ou presque est au SHD. Mais comme bon nombre des internautes qui viennent sur le forum, le SHD, c'est le Graal du chercheur sur notre période. On se contente de ce qui est disponible, en attendant mieux. J'en rêve parfois, mais depuis la province...
Merci en tout cas pour cet exemple. Qui n'est pas fastidieux !

Catherine, merci pour votre éclairage fort riche sur le 7e BMCA (ou BTM) et ses actions au cours des combats du moins d'octobre 1918. Vous avez la chance d'avoir à la fois une documentation personnelle riche et un JMO fort complet (avec cartes et détails nombreux).

Ma liste des fiches MDH était incomplète, je n'avais pas trouvé de Montbarbon dans les fiches MDH en raison d'une mauvaise lecture de l'orthographe du nom. J'avais trouvé les manquants indiqués dans votre liste, mais le but étant de montrer la variété des cas, je n'ai pas mis leur fiche dans l'article. Tous, au final, figurent dans la liste des pertes de l'historique du 54e RIT, à part deux dont je n'explique pas l'absence. Tout cela me semble fort logique, le rattachement au dépôt du 54e RIT du bataillon étant clairement indiqué (comme dans chaque JMO de BMCA). Pourquoi certains sont-ils indiqués comme affectés au 500e RIT ? Erreur du scribe des fiches ? Peut-être. J'ai un peu cherché les fiches matricules des hommes dans les départements dont les AD sont en ligne.
Dans l'Ain, de Montbarbon, Douvre et Benoit appartenaient effectivement tous au 54e RIT. Pas de trace de 500e RIT indiqué sur leur fiche matricule.

Hervé, je n'ai hélas rien sous la poussière sur les unités sur lesquelles vous avez posé des questions ;) .

Amicalement,
Arnaud
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