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NOELLA - Patrouilleur
Re: NOELLA - Patrouilleur
Bonjour,
Noella, chalutier, construit en 1906 par de la Brosse & Fouché à Nantes;
304 tjb, 95 tjn, 42,60 x 6,70 x 3,30 m, une machine à triple expansion de la Brosse & Fouché, Nantes, 1906, 400 cv, 10,5 noeuds, une chaudière des Ateliers de la Loire, Nantes, 1906, à 12 kg.
En 1912, indicatif WLBM, immatriculé à Boulogne sur mer, armateur Société française des pêcheries à vapeur, capitaine Malfoq.
"La Noella,
Cette Noella que nous avons vue tant de fois besogner avec un si magnifique courage sur les champs de mines et se porter aux secours des navires sinistrés devait finir par périr elle-même sur les lieux mêmes de son action tenace et périlleuse. Ce fut le 7 février 1917 à l'aube.
Chalutier appartenant à la Société française des pêcheries à vapeur, la Noella avait été réquisitionnée au début des hostilités avec tout son équipage, un équipage de vingt marins fameux, boulonnais, havrais et bretons, sous le commandement d'Emile Delpierre de Boulogne, avec François Bourgain comme second maître de manoeuvre. La Noella était considéré à juste titre comme le meilleur et le plus hardi dragueur du Havre.
Dans la nuit du 6 au 7 février donc, la Noella devait patrouiller dans le sud du barrage. Mais un autre dragueur, la Denise ne pouvant tenir son poste de surveillance à la passe du barrage en raison de l'état de la mer, c'est la Noella qui fut appellée pour prendre sa place en cet endroit particulièrement dangereux et délicat à surveiller. A l'aube, la Noella se trouvait à 400 mètres dans l'est-nord-est de la bouée rouge de la passe tandis que le Neptune se tenait à 100 mètres en avant d'elle sur bâbord. C'est alors que le Neptune entendit une très violente explosion sur son arrière. Des débris de bateau vinrent tomber sur son pont. La Noella touchée par une mine vers son milieu s'enfonçait "très vite" au dire des matelots du Neptune. Une fumée noire épaisse et caractéristique l'entourait. Le temps pour le Neptune de mettre son gros canot à la mer et la Noella avait disparu. Il était 5 h 32. Le dragueur avait coulé, horizontal, en deux minutes.
Pendant un court instant les hommes du Neptune avaient perçu très distinctement des appels au secours.
Par suite d'un fort vent de nord-est, le youyou du Neptune ne put tenir la mer. Le vent et le courant emportèrent rapidement au loin son grand canot. Déjà la mer avait balayé toutes les épaves. La passerelle de la Noella dérivait. Aucun autre secours n'était à espérer, bateaux-pilotes et torpilleurs ayant été obligés de rentrer à l'abri bien avant le sinistre en raison de la grosse mer qu'ils ne pouvaient tenir. Les vingt hommes de la Noella disparurent avec leur navire héroïque. Ce n'est que vers 10 h 50 que le torpilleur 302 put recueillir à l'intérieur du barrage le corps du maître mécanicien originaire du Havre.
Par une tragique fatalité, queques instants avant son départ pour sa dernière patrouille la Noella avait embarqué en renfort un marin portelois nommé Louis Gournay, comme fusilier auxiliaire. Quelques heures après, il sombrait avec tous ses camarades.
L'affliction dans la ville fut très grande. La Chambre de commerce ouvrit une souscription en faveur des familles des marins morts victimes du devoir en protégeant l'activité du grand port si indispensable à la défense et à la vie du pays. La Chambre de commerce s'inscrivit pour 2.000 francs. La sousription en rapporta 12.000. Le commandant Delpierre reçu la Médaille militaire à titre posthume. Dans son rapport à l'amiral-gouverneur, le capitaine de frégate Vincent-Bréchignac, commandant le Front de mer, déplora "avec la perte de son meilleur dragueur, la mort de vingt hommes d'équipage présents".
Une citation à l'ordre de l'Armée navale en date du 26 février 1917 perpétue le souvenir du navire et de son héroïque équipage.
Dans la journée que ce sinistre endeuilla particulièrement, on découvrit encore deux mines, l'une à 900 mètres dans l'est de la bouée marquant l'épave de l'Anthony Hope, compagnon d'infortune et de gloire obscure de la Noella, l'autre dans l'ouest de la bouée à sifflet. Les jours suivants on en découvrait quatre autres à antennes avec marque blanche et croix dans les mêmes parages où avait sauté la Noella. Les 19 et 20 février on en draguait six autres et enfin deux étaient découvertes les 13 et 14 mars. Toutes ces mines constituant un seul mouillage furent considérées comma ayant été semées avec celle qui devait être fatale à la Noella et l'on attribua cette opération au sous-marin non identifié qui fut présumé avoir péri lui-même par ses propres engins".
Source : Registre n° 84, Bureau Veritas 1912,
Albert Chatelle, La base navale du Havre et la guerre sous-marine secrète en Manche (1914-1918), Editions Medicis, 1949, pages 167-168.
Cordialement.
Noella, chalutier, construit en 1906 par de la Brosse & Fouché à Nantes;
304 tjb, 95 tjn, 42,60 x 6,70 x 3,30 m, une machine à triple expansion de la Brosse & Fouché, Nantes, 1906, 400 cv, 10,5 noeuds, une chaudière des Ateliers de la Loire, Nantes, 1906, à 12 kg.
En 1912, indicatif WLBM, immatriculé à Boulogne sur mer, armateur Société française des pêcheries à vapeur, capitaine Malfoq.
"La Noella,
Cette Noella que nous avons vue tant de fois besogner avec un si magnifique courage sur les champs de mines et se porter aux secours des navires sinistrés devait finir par périr elle-même sur les lieux mêmes de son action tenace et périlleuse. Ce fut le 7 février 1917 à l'aube.
Chalutier appartenant à la Société française des pêcheries à vapeur, la Noella avait été réquisitionnée au début des hostilités avec tout son équipage, un équipage de vingt marins fameux, boulonnais, havrais et bretons, sous le commandement d'Emile Delpierre de Boulogne, avec François Bourgain comme second maître de manoeuvre. La Noella était considéré à juste titre comme le meilleur et le plus hardi dragueur du Havre.
Dans la nuit du 6 au 7 février donc, la Noella devait patrouiller dans le sud du barrage. Mais un autre dragueur, la Denise ne pouvant tenir son poste de surveillance à la passe du barrage en raison de l'état de la mer, c'est la Noella qui fut appellée pour prendre sa place en cet endroit particulièrement dangereux et délicat à surveiller. A l'aube, la Noella se trouvait à 400 mètres dans l'est-nord-est de la bouée rouge de la passe tandis que le Neptune se tenait à 100 mètres en avant d'elle sur bâbord. C'est alors que le Neptune entendit une très violente explosion sur son arrière. Des débris de bateau vinrent tomber sur son pont. La Noella touchée par une mine vers son milieu s'enfonçait "très vite" au dire des matelots du Neptune. Une fumée noire épaisse et caractéristique l'entourait. Le temps pour le Neptune de mettre son gros canot à la mer et la Noella avait disparu. Il était 5 h 32. Le dragueur avait coulé, horizontal, en deux minutes.
Pendant un court instant les hommes du Neptune avaient perçu très distinctement des appels au secours.
Par suite d'un fort vent de nord-est, le youyou du Neptune ne put tenir la mer. Le vent et le courant emportèrent rapidement au loin son grand canot. Déjà la mer avait balayé toutes les épaves. La passerelle de la Noella dérivait. Aucun autre secours n'était à espérer, bateaux-pilotes et torpilleurs ayant été obligés de rentrer à l'abri bien avant le sinistre en raison de la grosse mer qu'ils ne pouvaient tenir. Les vingt hommes de la Noella disparurent avec leur navire héroïque. Ce n'est que vers 10 h 50 que le torpilleur 302 put recueillir à l'intérieur du barrage le corps du maître mécanicien originaire du Havre.
Par une tragique fatalité, queques instants avant son départ pour sa dernière patrouille la Noella avait embarqué en renfort un marin portelois nommé Louis Gournay, comme fusilier auxiliaire. Quelques heures après, il sombrait avec tous ses camarades.
L'affliction dans la ville fut très grande. La Chambre de commerce ouvrit une souscription en faveur des familles des marins morts victimes du devoir en protégeant l'activité du grand port si indispensable à la défense et à la vie du pays. La Chambre de commerce s'inscrivit pour 2.000 francs. La sousription en rapporta 12.000. Le commandant Delpierre reçu la Médaille militaire à titre posthume. Dans son rapport à l'amiral-gouverneur, le capitaine de frégate Vincent-Bréchignac, commandant le Front de mer, déplora "avec la perte de son meilleur dragueur, la mort de vingt hommes d'équipage présents".
Une citation à l'ordre de l'Armée navale en date du 26 février 1917 perpétue le souvenir du navire et de son héroïque équipage.
Dans la journée que ce sinistre endeuilla particulièrement, on découvrit encore deux mines, l'une à 900 mètres dans l'est de la bouée marquant l'épave de l'Anthony Hope, compagnon d'infortune et de gloire obscure de la Noella, l'autre dans l'ouest de la bouée à sifflet. Les jours suivants on en découvrait quatre autres à antennes avec marque blanche et croix dans les mêmes parages où avait sauté la Noella. Les 19 et 20 février on en draguait six autres et enfin deux étaient découvertes les 13 et 14 mars. Toutes ces mines constituant un seul mouillage furent considérées comma ayant été semées avec celle qui devait être fatale à la Noella et l'on attribua cette opération au sous-marin non identifié qui fut présumé avoir péri lui-même par ses propres engins".
Source : Registre n° 84, Bureau Veritas 1912,
Albert Chatelle, La base navale du Havre et la guerre sous-marine secrète en Manche (1914-1918), Editions Medicis, 1949, pages 167-168.
Cordialement.
Memgam
Re: NOELLA - Patrouilleur
Bonjour,
Un article récapitulatif des pertes de navires boulonnais durant la Grande Guerre cite le vapeur NOELLE (NOELLA) - journal "L'Echo du Nord" du 6 février 1919 (Gallica) :
304 tx.;
N° 3009 - Boulogne
Coulé en 1917.
A bientôt.
Un article récapitulatif des pertes de navires boulonnais durant la Grande Guerre cite le vapeur NOELLE (NOELLA) - journal "L'Echo du Nord" du 6 février 1919 (Gallica) :
304 tx.;
N° 3009 - Boulogne
Coulé en 1917.
A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Re: NOELLA - Patrouilleur
Bonjour,Ar Brav a écrit : ↑jeu. déc. 04, 2008 6:24 pmBonjour Couvrand,Bonjour,
Merci pour tous les renseignements sur le Noella. Mon grand-oncle
faisait parti de l'équipage.Il s'appelait Le Maux Jean Marie, matelot
gabier, né le 27 décembre 1884 à Plérin, Côtes du Nord [ Côtes d' Armor ]
Est-il possible de trouver la photo du bateau?
Soyez le bienvenu à bord, et merci pour votre contribution.
Est-il possible de trouver la photo du bateau ?
Pour ma part, je n'en dispose pas, et je le déplore, croyez-le bien. Dans l'attente d'une bonne surprise...
Bien cordialement,
Franck
Une photo du navire ou de son sister-ship est en page 45 du livre "La pêche boulonnaise du temps des chalutiers à vapeur" - Tome I - François Guennoc - 2000 - Punch Editions.
A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Re: NOELLA - Patrouilleur
Bonjour,
Un lien vers le site memorial-national-des-marins.fr et la fiche du vapeur NOELLA : https://memorial-national-des-marins.fr ... 570-noella
avec une photographie du navire :
A bientôt.
Un lien vers le site memorial-national-des-marins.fr et la fiche du vapeur NOELLA : https://memorial-national-des-marins.fr ... 570-noella
avec une photographie du navire :
A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Re: NOELLA - Patrouilleur
Bonjour,
Un lien vers le site Uboat.net et la fiche du NOELLA : https://uboat.net/wwi/ships_hit/4418.html
A bientôt.
Un lien vers le site Uboat.net et la fiche du NOELLA : https://uboat.net/wwi/ships_hit/4418.html
A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Re: NOELLA - Patrouilleur
Bonjour,
Une gravure du vapeur NOELLA extraite du journal "Le Miroir" du 23 avril 1916 (RetroNews) :
Les autres navires représentés dans le dessin sont :
A bientôt.
Une gravure du vapeur NOELLA extraite du journal "Le Miroir" du 23 avril 1916 (RetroNews) :
Les autres navires représentés dans le dessin sont :
- TROMBE - viewtopic.php?t=43500
- ANTOINETTE - viewtopic.php?t=43706
- Deux chalutiers anglais
- Un sous-marin allemand (UB 26)
A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Re: NOELLA - Patrouilleur
Les autres navires représentés dans le dessin sont :
TROMBE - viewtopic.php?t=43500
ANTOINETTE - viewtopic.php?t=43706
Deux chalutiers anglais
Un sous-marin allemand (UB 26)
UB26 est devenu le Roland Morillot voir ici:viewtopic.php?p=333672&hilit=UB26#p333672
TROMBE - viewtopic.php?t=43500
ANTOINETTE - viewtopic.php?t=43706
Deux chalutiers anglais
Un sous-marin allemand (UB 26)
UB26 est devenu le Roland Morillot voir ici:viewtopic.php?p=333672&hilit=UB26#p333672
Cordialement
Alain
Alain
NOËLLA — Dragueur auxiliaire, ex-chalutier boulonnais B. 3009 (1914~1917).
Bonjour à tous,
Noëlla — Dragueur auxiliaire, ex-chalutier boulonnais B. 3009 (1914~1917).
Noëlla — Dragueur auxiliaire, ex-chalutier boulonnais B. 3009 (1914~1917).
Le dragueur auxiliaire Noëlla fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre du 7 août 1914 au 7 février 1917, jour de sa perte.
[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. (Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 757)]
Peu après sa perte, il fut cité à l’ordre de l’armée dans les termes suivants (J.O. 26 févr. 1917, p. 1.623) :
[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. (Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 757)]
Peu après sa perte, il fut cité à l’ordre de l’armée dans les termes suivants (J.O. 26 févr. 1917, p. 1.623) :
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.