Bonjour
Le sujet du port des décorations par les descendants a été également abordé à l’Assemblée Nationale en 2020.
La réponse est claire et
de plus elle rappelle les conditions très restrictives dans lesquelles un descendant d’un Compagnon
de la Libération peut porter cette décoration.
https://questions.assemblee-nationale.f ... 1218QE.htm
Texte
de la question
M. Christophe Blanchet interroge Mme la ministre déléguée auprès
de la ministre des armées, chargée
de la mémoire et des anciens combattants, sur l'Ordre
de la Libération et la prochaine extinction
de ses récipiendaires ainsi que des autres ordres militaires. Les cérémonies du souvenir patriotique peinent à garnir leur rang
de survivants des guerres et des Opex. Pourtant, les jeunes qui y participent peuvent ressentir une réelle fierté en arborant à cette occasion la
médaille que leurs parents ou grands-parents ont obtenue, en l'agrafant du côté droit pour bien les différencier des récipiendaires officiels. Ce geste des jeunes générations tend à se développer et mériterait d'être encouragé en autorisant ce port du côté droit afin
de de renforcer leur fibre patriotique et républicaine. En particulier,
de nombreux jeunes issus
de l'immigration pourraient renouer avec l'engagement
de leurs ascendants qui se sont battus pour la France, quand certains s'en sentent si éloignés aujourd'hui. Il lui demande si le Gouvernement entend autoriser par décret le port
de ces médailles au côté droit, en particulier pour les enfants, et à en encourager le port lors des cérémonies officielles.
Texte
de la réponse
Le droit au port des insignes est le principal privilège que confère l'attribution d'une décoration française. À cet égard, il est rappelé que l'article 433-14 du code pénal dispose que le fait, par toute personne,
de porter publiquement et sans droit une décoration est puni d'un an d'emprisonnement et
de 15 000 euros d'amende. L'article 48 du code
de la Légion d'honneur,
de la
médaille militaire et
de l'ordre national du Mérite prévoit pour sa part que « nul ne peut porter, avant réception, ni les insignes, ni les rubans ou rosettes du grade ou
de la dignité auquel il a été nommé, promu ou élevé ». Reprendre à son compte les honneurs accordés à un ascendant en portant publiquement ses décorations à l'occasion d'une cérémonie commémorative reviendrait à remettre en cause le principe fondamental selon lequel les honneurs rendus par la Nation revêtent un caractère strictement personnel. En conséquence, il n'est pas envisagé
de modifier la réglementation. S'agissant du cas particulier
de l'Ordre
de la Libération, celui-ci a été institué par l'ordonnance n° 7 du 16 novembre 1940, pour récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se sont signalées dans l'œuvre
de Libération
de la France. Son insigne unique, la Croix
de la Libération, est une prestigieuse distinction figurant au deuxième rang dans l'ordre protocolaire des décorations françaises. Le décret du 23 janvier 1946 mettant fin à son attribution, l'Ordre
de la Libération est désormais forclos et son administration relève du Conseil national des communes « Compagnon
de la Libération ». À l'aune
de ces spécificités, le conseil
de l'Ordre
de la Libération, par décision du 21 janvier 1998, a consenti un droit au port
de la Croix
de la Libération d'un compagnon disparu par un membre
de sa famille. Cette règle a été précisée par une décision du Conseil
de l'Ordre du 15 mai 2012 qui a défini la liste limitative des cérémonies concernées par cette autorisation, ainsi que les conditions applicables au port
de l'insigne. À cet égard, le membre
de la famille représentant le Compagnon disparu doit être désigné en liaison avec la Chancellerie. Les cérémonies visées par le conseil
de l'Ordre sont strictement les suivantes : - les obsèques d'un Compagnon
de la Libération ; - les cérémonies qui se déroulent au Mont-Valérien, le 18 juin, pour commémorer l'appel du Général
de Gaulle ; - les cérémonies d'inauguration d'une plaque, d'une rue, d'une avenue ou
de tout autre lieu portant le nom d'un Compagnon
de la Libération ; - les cérémonies en la mémoire d'un Compagnon
de la Libération.
Cordialement
Jean-Louis