Récompense des tireurs

[belge]

Bonsoir à tous,
...mais ol devait quand même être permis à tous de tirer à toutes les armes ?
Belle soirée !

[FX Bernard]

Bonsoir tout le monde,

hop, un message qui remonte à la surface (avec un petit pincement au coeur quand je lis le message de l'ami Belge)... Je suis en train de préparer un article sur une médaille de prix de tir de 1906 (2ème prix du 161ème R.I., remise à mon AGP Léon Dast), mais il me vient un doute à propos du fameux cor de chasse brodé cité par Florian. A l'époque, il était jaune, et je n'ai pas trop de doute là dessus. Bon, je sais qu'il y en a eu des rouges, mais là je ne sais pas à quelle époque ils ont été introduits ou s'ils ont une signification particulière. Mais quid des verts que j'ai vu récemment sur eBay ? Je n'ai rien compris et c'était cor de chasseur ?

Merci d'éclairer ma lanterne,

f-xavier

ps : comme d'habitude, les âmes charitables qui souhaitent m'envoyer des copies de documents liés à ce sujet sont remerciées d'avance !

[TURPINITE]

Bonsoir François xavier,
le cor de chasse brodé est soit or ou argent selon l'arme, ce que l'on retrouve pour les grades également.
Trois cors de chasse brodés sont remis aux trois premiers, et pour les suivants, c'est des cors de chasse en drap, le nombre est égal au cinquième de l'effectif des caporaux et soldats inscrit le jour des tirs.
Lorsque que le cor de chasse brodé est surmonté d'une grenade, c'est que le tireur a gagné deux années consécutives les tirs d'application.
La section hors rang, qui participe aussi au tir, se voit remettre un cor de chasse brodé et autant de cor de chasse en drap correspondant au cinquième de son effectif.
Le cor de chasse en drap est de la couleur du grade des caporaux, donc là aussi en rapport avec la couleur de l'arme.
Pour les sous-officiers avec fusil, ce sont par régiment, six cors de chasse brodés qui sont délivrés uniquement et 3 par bataillon.
Petite précision très importante, le port du cor de chasse n'est pas définitif, il n'est valable que 1 an ou tant que le tireur remporte un prix, dès que celui-ci est perdant, il perd le droit de porter le cor de chasse.
Amicalement
Florian

[Charraud Jerome]

Bonsoir
Je voudrais apporter quelques précisions concernant l'instruction au tir.
Chaque appelé possédait un carnet de tir.
Sur ce carnet sont reportés:
3 tirs dits "préparatoires" et 12 tirs "d'instruction et d'application". Il y a cependant possibilités d'inscrire plus de séances, mais seules 15 séances sont retenues.
A chaque tir, sont inscrits les balles allouées, mises et les points amassés.
Pour être tireur de 1ère classe, il faut 75 points, 2ème classe au moins 35 points et 3ème classe - de 35 points.
Chaque tir est différent, par la distance (100, 200, 250, 300, 350, 400, 600m), la position du tireur, avec ou sans baionnette, coup par coup ou à répétition, le nombre de cartouches attribuées, la forme des cibles.

Je prends un cas concret:
Le soldat Collin du 90e dont je détiens le carnet de tir et qui, en 1893, sur 88 cartouches allouées, mis 49 cartouches qui lui ont permis d'obtenir 78 points. Ce résultat lui permit d'obtenir la distinction de tireur de 1ère classe.
Ceci lui donnait donc droit pour postuler au concours qui décernait les fameux cors de chasse.

Ratio: 1 tireur de 1ère classe sur 20 hommes de l'effectif du corps. Si le régiment à 1500 hommes, seuls les 75 meilleurs tireurs de 1ère classe peuvent se présenter au concours.

Au concours, chaque tireur avait droit à 2 balles d'essai. Ces balles ne sont pas signalées, mais les trous sont bouchés.

A noter, cependant, qu'il a donc tiré 88 cartouches en un an !!!!!!! Allez tout au plus, une centaine avec les balles d'essais.

Cordialement
Jérôme Charraud

[TURPINITE]

Bonsoir à tous, bonsoir jérôme,
merci pour ton travail!
Amicalement
Florian

[TURPINITE]

Bonjour à tous,

Je viens de trouver dans la revue 'tir national" du samedi 4 septembre 1897, un article fort intéressant sur le port de l'épinglette :

Le port de l’épinglette
Nous avons rencontré ces jours-ci aux environs du Château-d'Eau un marsouin dont la poitrine disparaissait sous les grenades et les épinglettes, prix de tir. Tout le monde se retournait pour voir passer ce brisquard, porteur de deux chevrons. Les chevrons et l'épinglette, c'était toute la vieille armée!
On a pu remarquer, en effet, que nos troupiers n'ont plus sur la poitrine cette chaînette et cette grenade de cuivre ou d'argent qui sont une preuve de l'habileté au tir.
Cependant on continue de remettre chaque année ce prix aux meilleurs tireurs. Mais les colonels ont peu à peu fait retirer ces insignes des poitrines où elles faisaient un si bel effet.
La raison de cet ostracisme venait, parait-il, que l'épinglette n'a plus de raison d'être avec les armes modernes. La tige de cet instrument servait, en effet, à déboucher le canal de la cheminée dans les fusils à piston. Et le fusil Lebel, pas plus que le Gras ou le Chassepot, n'a de cheminée.
C'était jadis un accessoire indispensable pour tout soldat. De là était venue l'idée de donner une aiguillette en argent comme prix de tir.
On a continué, mais l'épinglette reste dans les boîtes. C'est une mesure assez bizarre. Du moment où l'on accorde cette récompense aux tireurs, on ne doit pas empêcher les vainqueurs de s'en parer;
Nous savons bien qu'il y a le cor de chasse, mais on le porte sur la manche, où il ne se voit guère. Mieux vaudrait donc laisser étaler la chaîne d'argent ou d'argent doré; elle signalerait de loin les bons tireurs et serait d'un excellent exemple. C'est ce que l'on a compris dans l'infanterie de marine.
L'épinglette en argent doré coûte 3 Fr. 79, l'épinglette en argent vaut 3 Fr. 44. Ce n'est pas ruineux pour le budget. Comme il n'est pas permis de croire que l'on rougisse de la modicité du cadeau, il faut espérer qu'une décision rendra de nouveau facultatif, pour le soldat, le port de l'épinglette.

Amicalement
Florian