Au détour d'un JMO (8) - accidents de grenades

p Lamy
Messages : 990
Inscription : ven. juin 01, 2007 2:00 am

Re: Au détour d'un JMO (8) - accidents de grenades

Message par p Lamy »

Bonjour,
je rebondis sur cet article...
Sur la photo de la page 1 où l'on voit un élément dépasser de l'allumeur la grenade F1, il s'agit du fil qui permet de tirer le rugueux qui par friction permet la mise à feu de la mèche lente (allumeur à friction).
C'est le même système qui est mis en oeuvre dans les grenades à manche allemandes.
Les bouchons automatiques Billiant modèle 1916 fonctionnent par percussion d'une amorce après que la cuiller soit expulsée par un ressort lors du lancement et lorsque l'on a retiré la goupille de sécurité.
Effectivement la cuiller est très fine à son extrémité et peut facilement s'emboîter dans l'anneau de goupille si les grenades sont mise en vrac dans un étui musette ordinaire, comme c'était souvent le cas.
Pour éviter cet inconvénient on a créé des musettes spéciales porte-grenades avec des alvéoles pour chaque grenade ce qui évitait ce risque d'emboîtement dans l'anneau de goupille. Mas ce type d'équipement n'était je crois pas très répandu dans la réalité.
Il est une question à se poser, est-ce que les poilus étaient suffisamment informés ou formés à l'utilisation de ces engins explosifs qui devaient quand même obéir à certaines règles de sécurité avant leur usage au combat ?
Bien cordialement.
P. Lamy
"C'est le Vin qui a fait gagner la Guerre"
Jean-Louis Billet, agent de liaison au 70e BACP
Avatar de l’utilisateur
IM Louis Jean
Messages : 2817
Inscription : dim. mars 22, 2009 1:00 am

Re: Au détour d'un JMO (8) - accidents de grenades

Message par IM Louis Jean »

Bonjour à toutes et à tous,

Image
Image
La Croix du 16 novembre 1917 sur Gallica

Cordialement
Étienne
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Avatar de l’utilisateur
mic94
Messages : 142
Inscription : sam. nov. 01, 2008 1:00 am

Re: Au détour d'un JMO (8) - accidents de grenades

Message par mic94 »

bonjour,
je cite l'historique du village de Cousances les Forges (55), qui fut un centre d'instruction pour les soldats qui montèrent au front;

-Ces exercices n'étaient pas sans danger. Des soldats furent blessés plus ou moins grièvement. Le 6 mai 1916, René Carpentier,
caporal grenadier au 18e bataillon de chasseurs était mortellement blessé par un éclat de grenade à la vallée de Froifeux,
il avait 24 ans et devait partir le soir pour se marier.
-un garçon de 15 ans, fils du photographe Durand, eut la main gauche emportée par un détonateur d'une grenade qu'il avait ramassé.
-Un autre garçon, Lucien André, eut un oeil crevé, avec un caillou il tapait sur un détonateur qu'il avait appuyé contre un mur.
air339
Messages : 3110
Inscription : mer. janv. 21, 2009 1:00 am

Re: Au détour d'un JMO (8) - accidents de grenades

Message par air339 »

Bonjour,


L"instruction relative aux munitions" du 1er septembre 1917 (source Gallica)prévoit un procès-verbal relatif aux accidents de grenades :

Image

Ceci semble montrer l'importance du problème.

Cordialement,

Régis
Avatar de l’utilisateur
IM Louis Jean
Messages : 2817
Inscription : dim. mars 22, 2009 1:00 am

Re: Au détour d'un JMO (8) - accidents de grenades

Message par IM Louis Jean »

Bonjour à toutes et à tous,
Ceci semble montrer l'importance du problème.
il y en avait aussi pour les obus (75 -page 31- et autres -page 33-) ainsi que pour les cartouches :

Image
source Grand quartier général des armées du nord et du nord-est. Etat-major. 1er bureau. Instruction relative aux munitions : (édition mise à jour au 1er septembre 1917) sur Gallica

Il semblerait donc que ce soit plus destiné à rendre compte de dysfonctionnements que d'accidents proprement dit.

Cordialement
Étienne
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
marpie
Messages : 1985
Inscription : lun. mars 22, 2010 1:00 am

Re: Au détour d'un JMO (8) - accidents de grenades

Message par marpie »

Bonjour à tous ,
Extrait d'un almanach du Combattant (1966 / 1967)

A la date du 16 avril 1917 , à 22 heures :

Image
Image

SGDG pour la fiche MDH :
Image

Bien amicalement
Marpie
patrick billaud
Messages : 200
Inscription : lun. janv. 12, 2009 1:00 am

Re: Au détour d'un JMO (8) - accidents de grenades

Message par patrick billaud »

Bonjour à tous,
Je vous livre un extrait du journal de mon grand-père, un accident de grenade dans une creute à la la Malmaison, le 23/10/1917, au matin de l'attaque. "Nous nous trouvions dans une grande carrière qu'il fallait traverser rapidement pour entrer dans des grottes très profondes et spacieuses. A cet endroit, nous avions empilé des munitions de toutes sortes: caisse de grenades, obus et torpilles. De plus, il nous restait de la place pour faire des abris individuels. Il pouvait y avoir plusieurs centaines d'hommes de toutes armes, Sénégalais, coloniaux et de l'artillerie de tranchée. Nous attendions avec impatience l'heure H qui voulait dire pour nous de grimper dans les tranchées allemandes, à courte distance des nôtres. Il était deux heure du matin et des sections de Sénégalais occupaient les parallèles de départ, le poste le plus proche des boches. Soudain, un fort barrage d'obus adverses vient arroser les parallèles et les noirs ont accouru pour nous rejoindre dans fameuses grottes. C'est alors qu'un noir, en courant, a accroché sa musette à grenades à un poteau d'étriage (sic,étayage plutôt), et que les grenades ont explosées: ce fut l'apothéose. Quelle ne fut pas la surprise de tous les occupants de la grotte en entendant ces coups répétés. Nous avons d'abord cru que c'étaient les boches qui commençaient leur attaque avant nous. Nous étions asphyxiés par l'épaisse fumée noir. Surtout qu'il s'agissait de grenades incendiaires et gazeuses. Nous toussions sans cesse et avions envie de nous rendre.Il a fallu qu'un adjudant de la coloniale sorte de la grotte et nous dise en hurlant qu'il n'y avait pas de boches"...."ce fut effrayant de voir les morts et les blessés étendus dans ce fameux abri".... "pour ce qui est du nombre, je ne peut pas dire, quinze morts peut être et encore plus de blessés".
Mon grand-père était un homme bon, honnête et généreux. Je dit cela afin que l'on se ne formalise pas pour l'emploi du mot "noir", qui dans sa bouche n'avait pas la même connotation qu'aujourd'hui.
Cet accident dramatique se situe dans une creute en contrebas du fort de la Malmaison, le 23 octobre au première lueurs de l'aube, quelque heures donc, avant la grande attaque. Si quelqu'un au détour d'un JMO, a pu lire une info sur cet accident, je suis preneur.
Cordialement. Patrick
Patrick
patrick billaud
Messages : 200
Inscription : lun. janv. 12, 2009 1:00 am

Re: Au détour d'un JMO (8) - accidents de grenades

Message par patrick billaud »

Re-bonjour, une petite précision sur la localisation de la carrière, je pense qu'il s'agir de la carrière de Bohéry.
Cordialement. Patrick
Patrick
Avatar de l’utilisateur
rousseau cath
Messages : 216
Inscription : dim. août 26, 2012 2:00 am

Re: Au détour d'un JMO (8) - accidents de grenades

Message par rousseau cath »

Bonjour à tous,

Découverte insolite dans le JMO « Santé » de la 157e DI, en juin 1916 : « Pêche à la grenade. Des soldats se livrent à la pêche en se servant de grenades et en asséchant les petits cours d’eau pour se procurer plus aisément du poisson. Un chasseur du 32e bataillon est retrouvé noyé dans la Doller, ayant la main droite amputée et de multiples éclats sur tout le corps. »

Bien cordialement,
Eric Mansuy
Bonsoir bonsoir!

J'espère ne pas être trop hors sujet, mais la pêche "violente", mon grand-père René Rousseau a connu, en 1918, dans les Balkans:


"Histoires de chasse évoquées tout à l’heure, mais aussi histoires de pêche. Les lacs montagneux, comme celui d’Okrida, offrent des occasions de s’adonner à cette autre passion.
Il faut avoir l’œil, non seulement sur le bouchon de la ligne, mais aussi sur les petits enfants macédoniens qui avaient souvent tentation de chaparder maints objets convoités, jumelles ou appareils photo.
Ces lacs poissonneux permettent d’effectuer de bonnes prises, brochets ou perches énormes. Mais le jour où l’on voulait améliorer l’ordinaire par du poisson pris en grosse quantité, on employait les grands moyens, grenades ou bouteilles de carbure...

La palme revient à cette pêche miraculeuse accomplie grâce au concours de l’armurier. Ce soldat, artisan passionné par son travail, a récupéré une mine que devait propulser un Minenwerfer autrichien, engin dont le poids approchait la centaine de kilos.
Il convient avec le lieutenant Rousseau de se servir de cet explosif pour se procurer du poisson : une mare de dimensions modestes se trouve à proximité, derrière le village.
On amorce la mine, un, deux, trois ! les deux hommes la projettent dans l’eau. Un geyser jaillit : la moitié au moins de l’eau de la mare est soulevée dans les airs. Une pluie de poissons divers retombe sur le pré voisin, prêts à offrir une excellente friture à la compagnie !
L’ordinaire de singe et de fayots de l’intendance s’en trouve amélioré. Nos soldats savent accommoder non seulement renards et hérissons, mais aussi tortues, serpents dont les filets marinés ressemblent à ceux du hareng."

Bonne nuitée!

Catherine
11ecuir
Messages : 22
Inscription : mer. déc. 17, 2014 1:00 am

Re: Au détour d'un JMO (8) - accidents de grenades

Message par 11ecuir »

Bonjour

Dans le JMO du 340e RI en janvier 1918 une série d'accident à la grenade.

18 janvier
perte de la journée 1 blessé accident de grenade
21e Cie classe 1901 Barnier Alphonse soldat

19 janvier
perte de la journée 1 blessé accident de grenade
28e Cie classe 1917 Camous Claudius soldat

20 janvier
perte de la journée 1 blessé accident de grenade
CM4 classe 1904 Valla Henri soldat

25 janvier
pertes de la journée 2 tués accident de grenade
22e Cie classe 1899 André Augustin soldat
22e Cie classe 1917 Boyer Henri soldat

28 janvier
perte de la journée 1 blessé accident de grenade
14e Cie classe 1917 Grégoire Paul soldat

1 février
perte de la journée 1 blessé accident de grenade
14e Cie classe 1911 Pissety Jean Soldat
Répondre

Revenir à « Sujets généraux »