Carabine et fusil Lee Remington de l'Armée française

cave canem
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Re: Carabine et fusil Lee Remington de l'Armée française

Message par cave canem »

Bonsoir,
dans ses mémoires publiées en 1921, le Général Baquet, ancien directeur de l'Artillerie, cite le chiffre de 29 000 armes courtes négociées aux USA en août 1914
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Cordialement
Philippe
ALVF
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Re: Carabine et fusil Lee Remington de l'Armée française

Message par ALVF »

Bonjour,

Le chiffre cité par le général Baquet est tout à fait exact.
Les 29.000 armes commandées en catastrophe au début de la guerre aux USA ont été, pour la plupart, livrées fin 1914 et surtout au début de 1915.
Les célèbres Winchester 94 en calibre 30 WCF (30-30), appelées "Mousqueton Winchester" par l'Armée française, sont comprises dans ces contrats et représentent plus de la moitié des armes livrées (15.100 exemplaires).
Les autres sont les fusils et carabines Remington en 7 mm et Lee-Remington en 30-40 Krag.
Les gros contrats Remington (100.000 exemplaires pour le fusil Remington modèle 1914 à 1 coup en 8 mm et les 250.000 exemplaires de fusils réglementaires modèle 1907-15) sont postérieurs.
Un point à noter, le grand contrat Remington pour des fusils modèle 1907-15 est annulé en 1916 après de faibles quantités livrées.
Contrairement aux âneries qui traînent un peu partout sur divers sites, ce n'est pas la qualité de fabrication des fusils qui est en cause, même s'il était difficile pour l'industrie américaine de fournir toutes les pièces constituant le fusil modèle 1907-15 avec les normes de tolérance admises en France, du fait des systèmes différents de mesures existant en France et aux États-Unis. La véritable cause est à chercher dans le prix des armes facturé en dollar à la France.
En effet, chaque fusil modèle 1907-15 produit par Remington était facturé un peu plus de 168 francs (je vous fais grâce des centimes) alors que le prix du fusil 1907-15 produit dans les Manufactures de l'état était, au début de la production, de l'ordre de 120 francs seulement.
Dans ces conditions, les officiers contrôleurs français ont reçu consigne de s'en tenir rigoureusement aux termes du marché: parfaite interchangeabilité de toutes les pièces. Pour se faire, on prend un certain nombre de fusils construits, on démonte toutes les pièces que l'on mélange et on vérifie alors si toutes sont bien conformes aux normes françaises (vérificateurs à l'appui). Dans ces conditions, le "déchet" du nombre des pièces construites par des machines américaines devient considérable...et on peut refuser beaucoup de fusils.
Inutile de chercher la lettre des ordres reçus par les officiers d'artillerie contrôleurs, des consignes orales d'appliquer strictement les termes du contrat suffisent.
Bien entendu, la montée de la production dans les Manufactures de l'état coïncide avec le nombre de fusils refusés au contrôle. La "crise des fusils", qui sévit en France de fin 1914 au printemps 1915, est conjurée par la production en masse des Manufactures d’État. Il n'est donc plus nécessaire de commander, à 40% plus cher, des fusils produits aux USA et il convient d'annuler ce contrat au plus vite...par tous les moyens!
Cordialement,
Guy François.
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