Pour aller dans ce sens, je tiens à mon exemple des 90 et 290e RI. Ceux-ci appartenaient au même corps d'armée et ce dès la mobilisation, le parcours combattant est donc pratiquement le même. Ceci est extensible au cas des 68e RI et 268e RI.C'est très sommaire, évidemment, il faudrait approfondir le travail avec un nombre plus conséquent de régiments et, aussi, déterminer, lorsque le régiment de réserve était engagé ailleurs, s'il était effectivement dans un secteur moins meurtier, relativement moins exposé.
En aout 1914, la brigade formée par les 268 et 290e RI, était réserve de CA, donc de tous les trous à boucher sur le front du CA. Eggenspieler, le chef de corps du 290e, se plaint d'ailleurs du manque de reconnaissance des autorités vis à vis du rôle tenu par son unité.
Sur le cas des jeunes classes, il faut préciser que non seulement ils étaient bien jeunes, mais surtout dans la précipation des appels de classe pour boucher les trous dûs aux pertes, ceux-ci eurent une formation à la va-vite. Le jour de leur prise de contact avec la réalité de la guerre, ceux-ci firent une affreuse découverte: la réalité de la guerre, la mort.
Je n'ai pas de référence précise (Genevoix?), mais j'ai déjà lu pas mal de témoignages "d'anciens" parlant d'arrivée au corps de bleus qui le lendemain étaient raides.
Cordialement
Jérôme Charraud