Un poilu sans tombe 104 après sa mort a Moiremont (51)

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gizmo02
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Un poilu sans tombe 104 après sa mort a Moiremont (51)

Message par gizmo02 »

Moiremont: Un poilu sans tombe 104 ans après sa mort


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C’est l’histoire d’un homme, Raoul Maurice Dacquet, né à Abbeville, dans la Somme, le 25 mai 1890. En 1914, comme quasiment tous les hommes de sa génération, il est envoyé au front après le début de la Première Guerre mondiale. Il combat en Argonne, du côté de Vienne-le-Château, puis il redescend à l’arrière, au village de Moiremont. Là, il commet l’irréparable : il se suicide d’un coup de revolver le 27 octobre 1914, à l’âge de 24 ans. Depuis ce jour, cet homme n’a son nom inscrit sur aucune tombe. En 1922, lorsque les tombes du cimetière militaire de Moiremont sont transférées à Florent-en-Argonne ou à Sainte-Ménehould, ses restes demeurent là, loin de ses camarades.

Sur le site internet «Mémoire des hommes», mis en ligne par le ministère de la Défense, la formule ne laisse pas de place au doute : Raoul Maurice Dacquet est « non mort pour la France ». Cette histoire, c’est aussi celle de Patrick Desingly, le maire de Moiremont. Depuis plusieurs années, il tente de faire reconnaître ce soldat. « Lui seul sait pourquoi il a commis ce geste, affirme-t-il. Avait-il vu trop d’horreurs ? » Lorsque l’édile veut créer un carré militaire, dans le cimetière de sa commune, dans les années 90, le secrétariat d’État aux Anciens combattants ne mentionne pas l’existence du soldat picard. « Comme s’il avait disparu, c’est quand même curieux », estime Patrick Desingly.
Une cérémonie pour le centenaire de l’Armistice

Dans le même temps, dans une lettre concernant la remise en état des tombes, le Souvenir français reconnaît l’existence de Raoul Maurice Dacquet et sa présence au cimetière de Moiremont. Sauf qu’il n’a toujours pas de tombe… Dans le cimetière du village, l’Abbevillois est bien enterré, mais n’a ni croix, ni plaque : bref, nulle part où ses descendants éventuels auraient pu se recueillir. En 2013, l’Office national des anciens combattants écrit dans une lettre que le poilu est « MPF », c’est-à-dire « Mort pour la France ».

Fin de l’histoire ? Pas vraiment. Dans la foulée, l’organisme envoie à Patrick Desingly de quoi faire une tombe : une croix et… deux plaques. Sur l’une apparaît la mention « Mort pour la France », sur l’autre non. D’autres différences apparaissent : le jour de la mort n’est pas le même, le prénom n’est pas toujours complet… Que faire ? Alors, en cette année du centenaire de l’Armistice, Patrick Desingly veut marquer le coup : « On va lui poser sa croix et il entrera dans l’histoire, en solidarité avec ses amis de cette guerre. Personnellement, je pencherais pour la plaque avec «Mort pour la France». Il fait partie de l’histoire, on n’a pas le droit de l’occulter et il y a un pardon à avoir. »

http://www.lunion.fr/81953/article/2018 ... es-sa-mort
girodacle
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Re: Un poilu sans tombe 104 après sa mort a Moiremont (51)

Message par girodacle »

Bonjour,
le soldat Dacquet a une tombe, bien sûr. Mais elle n'est pas matérialisée. C'est ce que va mettre en oeuvre Patrick Desingly avec cette question, importante pour lui: "quelle plaque d'emblème apposée sur la croix latine" ?
Même si l'on peut penser que le suicide est consécutif aux conditions de vie les premiers mois de guerre et que le conflit en est responsable, il ne peut pas être apposé la plaque portant la mention. Le maire de Moiremont est mis devant un cas de conscience.
D'aucuns nous rétorqueront que des fusillés (non réhabilités), ont sur leur tombe, la plaque Mort pour la France. Posée par erreur.
Matérialisé la sépulture, Monsieur le maire, entretenez-là.
Déjà, vous accomplissez un grand pas.

Cordialement
Alain
Alain
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