Merci pour ces précisions - c'était le sens de mon commentaire, mais je n'avais pas trop voulu trop rentrer dans le détail, n'étant pas objectif sur la question et manquant de références documentaires.Pour en revenir au sujet initial, il faut se rappeler que cette guerre qui ne devait durer que trois mois, devait être menée tambour battant, baïonnette au canon... Le Gal Ganeval, en la matière, était dans l'air du temps.
Il est inutile de le vouer aux gémonies...
Pour abonder dans le même sens, parler de la "rosalie" amène à parler aussi du fusil modèle 1886 dit Lebel, tant prisé jusqu'au début des hostilités. J'en possède un (dans les conditions autorisées par la loi) ; avant d'avoir tenu l'engin en main je n'avais pas réalisé à quel point sa conception est plus inspirée des guerres napoléoniennes que des conflits modernes. Prolongé de sa baïonnette, il "rassure le fantassin" comme vous dites : lourd, bien en main, long de presque 2 mètres, il donne l'impression de pouvoir démonter un cavalier à la charge, et en tout cas arrêterait un adversaire à pied avant qu'il ait pu venir au contact. Mais par contre, évoluer dans une tranchée ou dans un environnement boisé, ou simplement se jeter à terre avec un truc pareil relève de la gageure. C'était fait pour combattre en ligne d'infanterie en rase campagne. On comprend le succès du mousqueton Bertier à la place, malgré sa capacité limitée à trois coups et son recul violent.
Bref, quand bien même les états-majors auraient immédiatement compris en août 14 la nécessité d'abriter les hommes, que le fusil lui-même n'aurait pas rendu la chose facile... comme ils allaient s'en rendre compte dès l'hiver 14/15.
Merci aussi à Dominique pour la photo de l'enterrement - je suppose que le jeune officier tête nue à côté du prêtre doit être le lieutenant Albert Ganeval, fils du Général ?
De quel livre avez vous tiré cette photo, savez vous s'il est disponible quelque-part ?
JD Mine