les "Joyeux"

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mireille salvini
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Re: les "Joyeux"

Message par mireille salvini »

bonsoir à tous,


par rapport au livre Biribi,les bagnes coloniaux de l'Armée française de Dominique Kalifa..........ICI
livre qui a l'air bien intéressant,j'ai trouvé un lien qui permet de feuilleter virtuellement les 50 premières pages
et donc de les lire... :)

c'est LA
(flèches en bas à droite pour tourner les pages,1ère icône du milieu pour agrandir)

et Geneviève a encore raison,biribi était à l'origine un jeu (cf page 13)...


amicalement,
Mireille
11Gen
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Re: les "Joyeux"

Message par 11Gen »

bonsoir à tous,
par rapport au livre Biribi,les bagnes coloniaux de l'Armée française de Daniel Kalifa..........ICI
livre qui a l'air bien intéressant,j'ai trouvé un lien qui permet de feuilleter virtuellement les 50 premières pages
et donc de les lire... :)

c'est LA
(flèches en bas à droite pour tourner les pages,1ère icône du milieu pour agrandir)

et Geneviève a encore raison,biribi était à l'origine un jeu (cf page 13)...
amicalement,
Mireille
Bonjour à toutes et à tous,

Merci Mireille de m'en apprendre tant.
C'est sûr, dorénavant, ces quelques mots ne seront plus simplement évocateurs d'un doux soir d'été joyeux, au café de Flore, à jouer au biribi, le léger foulard en zéphir retenu par une broche en forme de chardonnet volant au gré de l'agréable zéphir. Chardonnet = petit chardon = artichaut sauvage = ou ?

En ce qui concerne biribi, je n'avais pas "encore raison", mais tout simplement j'avais le souvenir que c'était un jeu de société de hasard, et je ne comprenais pas ce que venait faire "un jeu de hasard" dans ces paroles. En tout cas, j'ai bien fait de poser la question, le deuxième sens, bagne, colle mieux avec centrale.

Bien aussi le lien pour feuilleter le livre Biribi ! Déjà la photo de la couv et ce regard blanc impressionnant, les yeux si clairs avec deux pointes noires évoquent un "revenant" ou à un mot-vivant.
Intéressant, page 13, le passage sur le jeu Biribi, interdit en 1837, où l'on pouvait remporter jusqu'à 70 fois la mise !

J'ai donc continué... et en page 14 : " Aristide Bruant chante "A Biribi", dès 1891".
Je cherche les paroles au lien : http://www.chanson.udenap.org/fiches_bi ... istide.htm
Rien sur cette chanson, mais nous apprenons que:
Aristide Bruant a écrit : "Aux bat' d'af' (*): drame en 8 tableaux. Paris : A. Bruant, 1906? "

Ainsi, pour vous remercier de mieux connaître: "joyeux", "Zéphir", "Chardonnet", "Flore", "Biribi" et ... voici:
[flash=425,344]

Et aussi les paroles: "A Biribi"

Y en a qui font la mauvais' tête
Au régiment,
I's tir' au cul, ils font la bête
Inutil'ment
Quand i's veulent pus fair' l'exercice
Et tout l' fourbi
On les envoi' fair' leur service
A Biribi.

A Biribi, c'est en Afrique
Où qu'le pus fort
Est obligé d'poser sa chique
Et d'fair' le mort;
Où que l'pus malin désespère
De fair' chibi,
Car on peut jamais s'faire la paire,
A Biribi.

A Biribi, c'est là qu'on marche,
Faut pas flancher
Quand le chaouch crie : "En avant ! marche !"
I' faut marcher,
Et quand on veut fair' des épates,
C'est peau d'zebi :
On vous fout les fers aux quat' pattes
A Biribi.

A Biribi, c'est là qu'on crève
De soif et d'faim
C'est là qu'i faut marner sans treve
Jusqu'à la fin !...
Le soir, on pense à la famille,
Sous le bourbi... (une coquille ? plutôt gourbi: habitation rudimentaire en Afrique du Nord)
On pleure encor' quand on roupille,
A Biribi.

A Biribi, c'est là qu'on râle
On râle en rut,
La nuit on entend hurler l'mâle
Qu'aurait pas cru
Qu'un jour i' s'rait forcé d' connaître
Mam'zelle Bibi,
Car tôt ou tard il faut en être,
A Biribi.

On est sauvag', lâche et féroce,
Quand on en r'vient...
Si par hasard on fait un gosse,
On se souvient...
On aim'rait mieux, quand on s'rappelle
C'qu'on a subi,
Voir son enfant à la Nouvelle
Qu'à Biribi.
Paroles et Musique: Aristide Bruant 1891 : "A Biribi" : http://www.youtube.com/watch?v=94gs3HQ2Vt8

Jérôme vous nous avez donné de mémoire les paroles du "joyeux", n'auriez-vous pas envie de lancer un sujet à la catégorie musique, il se pourrait bien qu'un forumeur mélomane nous ressorte une partition, d'époque ! Oui ! Qui ne tente rien n'a rien, dit le proverbe.

Claude, voici quelques mots exotico-greco-latins relevés sur un dico de rhétorique et de poétique :
antanasclase, antéisagoge, antépiphore, anthorisme, anticlimax, antimétabole, antiparastase, antonomase ...
Oui ! ils existent tous ! y'en aurait-il un qui ferait l'affaire ? Moi, j'ai survolé les définitions et j'ai très vite compris que c'était une affaire de spécialiste. Alors je vais patienter, le temps que vous retrouviez votre livre.

Merci à toutes et à tous pour ce fil très instructif.
Amicalement
Geneviève

Wittgenstein Ludwig (1889-1951). "La philosophie est la lutte contre l'ensorcellement de notre entendement par les moyens de notre langage" P.I. § 109
Cat83
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Re: les "Joyeux"

Message par Cat83 »

Quant à l' encadrement officiers des Joyeux, il s' agissait soit de volontaires, soit d' affectations dans le cadre normal du service. Je ne pense pas que l' idée de sanction ait eu cours...ne serait-ce que par la particularité de la troupe. Au contraire je pense que le choix devait se porter sur des officiers "retaillés".
Au début de la GG, le commandant Joseph Audibert conduisit au feu les Joyeux qui, par leur courage et leurs faits d' armes, méritèrent la fourragère rouge de la Légion d' Honneur. En 1953, le 3ème BILA de Tatahouine est commandé par le lieutenant-colonel Audibert, volontaire pour être l' un des successeurs de son père.

Jean RIOTTE.[/quotemsg]

Bonjour à tous et toutes.

Je suis l'arrière petit fils du sus-nommé Joseph Audibert et par la même le petit fils de Louis (le prénom du lieutenant colonel).
Je confirme qu'il ne s'agissait pas pour l'encadrement supérieur d'une mutation "punition" mais bien d'un choix de l'administration dont les critères m'échappent.
Dans le cas de mes ancêtres, il s'agissait de voir du pays, ce n'était pas subi, ils avaient très peu d'attirance pour les ministères et les Etats majors.. BILA et RTM ont été du coup "visités", et puis à l'époque, c'était la classe quelle que soit la réputation ou l'imagerie populaire attachée à tel ou tel bataillon. Parades en cheval blanc, épée sur le côté, costumes de zouaves, palmiers, etc....(j'ai des photos) Parallèlement, il y avait la distribution à certains de la distinction de "l'ordre du cafard" (j'en ai une copie), qui paraît bien moins classieuse mais qui indiquait bien son origine pousse-cailloux.
Pour ce qui concerne mon grand père (il a été le dernier commandant du camp), c'est avec plaisir qu'il a accepté cette mutation puisque comme vous le dites si bien, son père avait en son temps eu la charge de ce commandement. Je crois aussi savoir qu'il était bien noté, donc mutation pas sanction. J'ai d'ailleurs dans mes archives un extrait d'un journal de l'époque parlant de cette nomination car le fait était exceptionnel dans l'armée française, je pense qu'il doit toujours l'être.

Les joyeux : dans la bouche de mon grand père, ça voulait dire "pas la joie" pour les récalcitrants. Il est vrai que certains d'hommes constituant ce bataillon d'Afrique avaient quelques affaires à faire oublier sur le continent en se retrouvant à Tataouine. J'ai dans la mémoire un tel qui avait trempé dans une affaire de vendetta, un autre qui faisait partie d'un gang genre bande à Bonnot, etc.. Certains donc, mais non pas tous, ça n'aurait pas été gérable.

Par un pur hasard qui explique les années qui séparent ma réponse de votre fil, ça m'a fait plaisir de vous lire, ça méritait bien un mail.
Valerie Q
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Re: les "Joyeux"

Message par Valerie Q »

Bonjour à tous,
Mauvais garçons selon les normes de l'époque, j'ai croisé quelques fiches de matricule de ces hommes et parmi eux de pauvres hères condamnés pour mendicité ou vol de nourriture, rien de très criminel mais cela leur a valu un voyage pour l'Afrique. Il y a aussi des enfants placés dans la "Colonie de Gaillon"(http://www.criminocorpus.cnrs.fr/article458.html), ceux-là de par leur entrée dans cet établissement avaient sûrement leur affectation toute tracée. Et puis des hommes dont le casier judiciaire est tel que la fiche de matricule croule sous les rajouts de petits papiers.
Bien cordialement
Valérie
nono26
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Re: les "Joyeux"

Message par nono26 »

Bonjour à tous,
Je viens de découvrir ce fil déja ancien et je n'ai pas encore pris le temps de le lire attentivement et complètement, mais je voulais revenir sur un propos de notre ami Martinez qui nous dit que les enfants de troupe étaient appelés 'brutions".. Inexact , seuls les élèves du prytanée portaient, et portent sans doute encore ce vocable. Et le CEMAT actuel n'était pas un brution, mais bien un enfant de troupe, j'ai partagé le même dortoir avec lui et une cinquantaine d'autres lascars pendant trois ans de 61 à 64 à Autun... Puis lui est resté sur la bonne voie..... No comment... Cordialement..

PS.. Et pendant ce temps là , Achache était aux Andelys... lui !!!

Nono
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Jean RIOTTE
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Re: les "Joyeux"

Message par Jean RIOTTE »

Bonjour à toutes et à tous,
Voir page 1 de ce fil pour les noms donnés aux enfants de troupe et aux élèves du prythanée de La Flèche.
Cordialement.
Jean RIOTTE
nono26
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Re: les "Joyeux"

Message par nono26 »

Bonjour à tous, bonjour Jean,
Comme je le disais, je n'avais lu que très rapidement ce fil. Je viens de le reprendre plus attentivement et je viens , pieds nus et couvert de cendres implorer votre pardon..
Vous rectifiez, en effet , l'approximation de notre ami Martinez et Achache s'empresse de compléter les informations..
En quelques phrase tout a été dit..
Seule remarque tout à fait personnelle concernant le livre de Yves Gibeau: je l'ai lu dans les années 68 70 et j'ai eu la surprise de retrouver beaucoup de scènes, beaucoup de descriptions d'émotions et de sensations que j'avais connues quelques années auparavant..
A noiter que Yves Gibeau a consacré une grande partie de sa vie à parcourir en tous sens le chemin des Dames et qu'il est enterré dans l'ancien cimetière de Craonne où je vais chaque fois lui rendre visite ..
Voici donc un hors sujet qui retombe fort élégamment sur ses pattes ..
Cordialement NONO
christian baroin
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Re: les "Joyeux"

Message par christian baroin »

Bonjour à tous,
La couverture du petit format "A Biribi" (c'est bien "gourbi")

Image



Paroles d'AUX BAT DAF", chanté par Aristide Bruant :

Mon vieux frangin tu viens d'bouffer d'la case,
T'es un garçon comme moi, tu n'as pas l'taf,
J'écris deux mots et j'profite d'l'occase,
Pour t'envoyer le refrain des Bat. d'Af.

V'là l'Bat. d'Af. qui passe,
Ohé ! Ceux d'la classe !
Vivent les Pantinois
Qui vont s'tirer dans quéques mois;
A nous les gonzesses,
Vivent nos ménesses !
On les retrouv'ra
Quand la classe partira.

Depuis que j'suis dans c'tte putain d'Afrique
A faire l'Jacques avec un sac su' l'dos,
Mon vieux frangin, j'suis sec comme un coup d'trique,
J'ai bentôt pus que d'la peau su' les os.

V'là l'Bat. d'Af. qui passe,
Ohé ! Ceux d'la classe !
Vivent les Pantinois
Qui vont s'tirer dans quéques mois;
A nous les gonzesses,
Vivent nos ménesses !
On les retrouv'ra
Quand la classe partira.

Embrasse pour moi ma p'tite femme la Fernande
Qui fait la r'tape au coin d'l'av'nue d'Clichy;
Dis-y que j'l'aime et dis-y qu'a m'attende
Encore quéque temps et j'vas êt' affranchi.

V'là l'Bat. d'Af. qui passe,
Ohé ! Ceux d'la classe !
Vivent les Pantinois
Qui vont s'tirer dans quéques mois;
A nous les gonzesses,
Vivent nos ménesses !
On les retrouv'ra
Quand la classe partira.

Surtout dis-y qu'a s'fasse pas foute au poste,
Qu'a s'pique pas l'nez, qu'a s'fasse pas d'mauvais sang
Et qu'a m'envoye quéqu'fois des timbres-poste,
Pour me payer des figues et du pain blanc.

V'là l'Bat. d'Af. qui passe,
Ohé ! Ceux d'la classe !
Vivent les Pantinois
Qui vont s'tirer dans quéques mois;
A nous les gonzesses,
Vivent nos ménesses !
On les retrouv'ra
Quand la classe partira.

Souhaite el' bonjour au père et à la mère,
Dis à ma femme qu'a tâche d'les aider...
Faut pas laisser les vieux dans la misère,
Car à leur âge on doit rien s'emmerder.

V'là l'Bat. d'Af. qui passe,
Ohé ! Ceux d'la classe !
Vivent les Pantinois
Qui vont s'tirer dans quéques mois;
A nous les gonzesses,
Vivent nos ménesses !
On les retrouv'ra
Quand la classe partira.

Mon vieux frangin, je n'vois pus rien à t'dire,
Dis ben des choses à tous les barbillons,
Dis au daron qu'i' n'oublie pas d'm'écrire,
Dis à Fernan' qu'a n'me fasse pas d'paillons.

V'là l'Bat. d'Af. qui passe,
Ohé ! Ceux d'la classe !
Vivent les Pantinois
Qui vont s'tirer dans quéques mois;
A nous les gonzesses,
Vivent nos ménesses !
On les retrouv'ra
Quand la classe partira.


Cordialement
Christian Baroin
"Pourvu qu'ils me laissent le temps"
christian baroin
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Re: les "Joyeux"

Message par christian baroin »

Rebonjour à tous,
Jamais deux sans trois.

Toujours chantée par Aristide Bruant et qui nous présente les fameux "Joyeux":

LES PETITS JOYEUX

C'est nous les p'tits marlous qu'on rencont' su' les buttes,
Là oùsque le pierrot au printemps fait son nid
Là oùsque, dans l'été nous faisons des culbutes,
Avec les p'tites marmites que l'bon Dieu nous fournit.

C'est nous les joyeux,
Les petits joyeux,
Les petits marlous qui n'ont pas froid aux yeux.

C'est nous qu'on voit passer avec des nœuds d'cravate,
Des bleus, des bancs, des rouges et des couleur cocu
Et si nos p'tites gonzesses traînent un peu la savate,
Nous avons des pantoufles pour leur-z-y fout' dans l'cul.

C'est nous les joyeux,
Les petits joyeux,
Les petits marlous qui n'ont pas froid aux yeux.

Su' l'boul'vard estérieur nous faisons not' mariolle,
Et pis l'soir quand les rosses d' bourgeois sont couchés,
Nous chauffons les morlingues aux bons passants en riolle,
Pendant qu'nos p'tites marmites vident les bourses des michés.

C'est nous les joyeux,
Les petits joyeux,
Les petits marlous qui n'ont pas froid aux yeux.

S'i' veut ben s'laisser faire, on fait pas d'mal au pantre,
Mais quand i' veut r'ssauter ou ben faire du potin,
On y fout gentiment un p'tit coup d'lingue dans l'ventre,
Pour y apprendre à gueuler à deux heures du matin.

C'est nous les joyeux,
Les petits joyeux,
Les petits marlous qui n'ont pas froid aux yeux.

Quand faut aller servir c'tte bon Dieu d'République
Où qu'tout l'monde est soldat, malgré son consent'ment,
On nous envoie grossir les bataillons d'Afrique,
A cause que les marlous aiment pas l'gouvernement.

C'est nous les joyeux,
Les petits joyeux,
Les petits marlous qui n'ont pas froid aux yeux.

Un coup qu'on est là-bas on fait l'peinard tout d'suite,
On fait pus d'rouspétance, on s'tient clos, on s'tient coi
Y en a même qui finissent par ach'ter eun' conduite
Et qui d'viennent honnête homme sans trop savoir pourquoi.

C'est nous les joyeux,
Les petits joyeux,
Les petits marlous qui n'ont pas froid aux yeux.
************************************************

Manifestement, Bruant avait également un "Special One" (trouvé dans la liste de ses chansons au dos du petit format "Biribi" :

Image


Les 3 chansons sont disponibles sur le double CD ARISTIDE BRUANT, "A MONTMERTE", Enregistrements Originaux 1905-1914, édité par EPM (1994)
Cordialement
Christian Baroin
"Pourvu qu'ils me laissent le temps"
DominiqueCamusso
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Re: les "Joyeux"

Message par DominiqueCamusso »

bonsoir,
je viens de découvrir ce fil aussi passionnant qu'émouvant.
Même si nous sommes un peu après la guerre de 14-18, sur ce sujet il ne faut pas oublier les 19 articles d'albert Londres publiés dans le Petit Parisien en 1924 sous le titre "Biribi" et réunis en livre sous le titre "Dante n'avait rien vu".
Cordialement
Dominique
Twitter @camussod
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