Re: Danse

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Inouk44
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Re: Danse

Message par Inouk44 »

Danses modernes.

Pas de quatre - Pas des patineurs

Le pas des patineurs est un pas de danse exécuté en faisant glisser successivement vers la gauche puis vers la droite le pied libre. Ce pas imite justement le pas des patineurs sur glace(Voir le post consacré aux patineurs sur glace). La fin du XIXème siècle voit apparaitre ce pas de danse sans doute sous l'influence de la popularisation du sport de glisse qui existait déjà depuis des siècles. Il est utilisé dans un certain nombre de danses de cette époque (Badoise, Danse des patineurs, Aéroplanes, Ostendaise, Berline, Coquette, Polka Russe, etc).

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Pierre Brueghel le jeune (Bruxelles, 1564 – Anvers, 1637/1638) – Scène de patinage (1613)




  • Dans le "Guide du bon danseur", par le professeur B.-G. Bottallo Paris, Imp. Jouve & cie, 1912, ce dernier décrit le pas de quatre et le pas des patineurs.
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"Le Pas de Quatre se danse sur seize temps (quatre mesures), huit temps pour la première figure, quatre temps pour la pirouette, et quatre temps pour le salut et la révérence.
Danseurs et danseuses sont placés face à la direction à suivre; le cavalier tient de sa main droite la main gauche de la dame et tient sa main gauche posée sur la hanche; la dame pince légèrement de sa main droite sa robe sur le côté, le bras arrondi; le cavalier part du pied gauche, et la dame du pied droit.
Faire trois petits pas marchés en avant par le pied gauche, croiser le pied droit en l'air devant le gauche au quatrième temps, en sautant légèrement sur la pointe du pied gauche.
Répéter les trois petits pas marchés par le pied qui est soulevé. Croiser en l'air devant le pied contraire en sautant légèrement sur le pied qui est à terre au quatrième temps. Le cavalier pose à terre le pied qui est en l'air et se place vis-à-vis de sa cavalière; il lui fait faire une pirouette sur quatre temps (voir pirouette);
Ensuite
- 1er temps: Faire un pas du pied droit en obliquant en arrière.
- 2e temps: Rapprocher le pied gauche du talon droit.
- 3e temps: Saluer sa cavalière.
- 4e temps: Se redresser pour repartir par le pas de quatre en avant.
Pendant ces quatre derniers temps la dame fait une révérence (voir révérence). Pour le Pas de Quatre en avant, la dame fait les mêmes pas que le cavalier en partant du pied droit."
"Le Pas des Patineurs se danse en trente-deux temps (deux figures, huit mesures), quatre mesures pour la première figure en avant et quatre mesures pour la deuxième figure en tournant. Le cavalier et la dame partent du même pied (pied droit); ils font face à la direction à suivre, comme pour le Pas de Quatre; ils se tiennent comme pour le patinage, main droite à main droite, et main gauche à main gauche.
FIGURE EN AVANT
I. -- Faire deux pas de quatre en avant (voir Pas de Quatre).
II. -- Faire quatre pas de patinage (valeur deux mesures).
Exemple.
- 1re mesure,
o 1er temps: Glisser le pied droit en obliquant à droite.
o 2e temps: Rapprocher le tibia gauche du mollet droit.
o 3e temps: Glisser le pied gauche en obliquant à gauche.
o 4e temps: Rapprocher le tibia droit du mollet gauche.

- 2e mesure: Répéter ces quatre mouvements ci-dessus: quatre temps.

Ici se termine la figure en avant qui est de quatre mesures.

FIGURE EN TOURNANT
III. -- La figure en tournant prend quatre mesures. Se quitter la main droite. Le cavalier et la dame se trouveront vis-à-vis, main gauche à main gauche. Dans cette position ils font chacun un pas de quatre du pied droit en tournant sur leur droite l'un autour de l'autre. Ils se quittent les mains et font volte-face par un demi-tour à gauche. Ils se donnent la main droite et font un pas de quatre du pied gauche en tournant sur leur gauche l'un autour de l'autre et en revenant sur leurs pas. Ils se trouveront de cette façon à leur place primitive.

IV. -- Ils font ensuite quatre pas de patinage en tournant l'un autour de l'autre et en se tenant par la main droite; le cavalier alors tient la main gauche posée sur la banche et la dame a saisi légèrement sa robe de sa main gauche sur le côté.

Dans le patinage en tournant, la dame obliquera fortement sur sa droite pour se retrouver face à la direction en avant. On recommence au premier motif.

Je tiens à bien spécifier qu'il ne faut pas faire comme pas de patinage simplement des glissades comme font certains mauvais danseurs; il faut au contraire chercher à bien imiter le patinage; que les pas soient en avant, ou en tournant, ils doivent en garder le cachet."
Extrait de "Guide du bon danseur", par le professeur B.-G. Bottallo Paris, Imp. Jouve & cie, 1912

Source : Site de la bibliothèque numérique américaine An American Ball Room Companion, que je vous recommande.
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  • pour un extrait sonore du "Pas des patineurs", c'est ici ou encore ici
  • "L'Ostendaise" théorie et partition par Savin Balonchard - 1895.
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Source: BNF/Gallica


  • Théorie et partition du "Pas des Patineurs" par Edouard Jouve - 1897
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Source: BNF/Gallica


  • Théorie et partition du "Pas des patineurs" par Gustave Delabre - 1903.
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Source:BNF/Gallica







  • Couverture du magazine "The Ladie's Home Journal" de Février 1915
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- Le Ladies Home Journal était un magazine féminin américain publié par la Meredith Corporation. Son premier numéro a été publié le 16 février 1883, et le dernier le 24 avril 2014. Il a été l'un des principaux magazines féminins du XXe siècle aux États-Unis. Il a été le premier magazine américain à atteindre un million d'abonné(e)s en 1903. Source : Wikipédia


  • Dessin de propagande anti-allemand issu de l'hebdomadaire "Pages de Gloire, de Science et d'Actualités", n°102 du dimanche 12 novembre 1916, intitulé "Le Pas des PAS-DINEURS".
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Source : Gallica
Commentaire: Les restrictions alimentaires en Allemagne ont inspiré ce jeu de mots sur le nom de la danse nommée "le pas du patineur".

Merci à IM Louis Jean pour cette contribution!



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Inouk44
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Re: Danse

Message par Inouk44 »

Danses modernes

• - 1906 : la Croupionnette

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Musique d'Henry José


  • Le disque figure sur le catalogue Pathé Rooster 1917-1918 sous le label Pathé military band 20202
ImageImage



En voici l'air de la Croupionnette trouvé sur Toitube et déposé par Jeremy Passarelli



  • Cette danse est citée dans une chanson, "Le Zipholo" créée en 1907. Paroles d'Eugène Christien - Musique de Henri Christiné
Elle est interprétée ici par Victor Lejal http://www.deezer.com/track/232861
Comme le son n'est pas fameux, je vous retranscris ici les paroles:
Le zipholo - 1907

On peut dire aujourd'hui qu'l'instruction
Est très répandue dans la nation
Car des moutards qui n'ont pas dix ans
Vous renversent à présent par leurs boniments
Hier j'voulais faire une observation
A mon p'tit n'veu qui sort de pension
Il m'a dit, en s'fourrant l'doigt dans l'nez :
T'es trop jeune pour me faire marcher.

Refrain
T'aurais beau connaître la craquette et la liquette
La croupionnette et la danse du bide à roulettes
Et le radada de Miss Ruth
La mouillette et la kuskute,
Mais si tu n'as pas le zipholo du ziboular
Le rondibé de la bistoque du placard
Faut boucler ton bazar
Si tu n'as pas le zipholo du ziboular !

Un vieux marcheur suivait l'autre matin,
Sur le boul'vard un petit trottin ;
- Viens chez moi, lui disait-il tout bas,
J'te promets, mon p'tit rat, qu'tu n't'embêt'ras pas
J'te frai voir quequ'chose qui te f'ra plaisir,
Avec la manière de s'en servir ;
Mais la p'tite qui savait c'que c'était,
Répondit : mon vieux, y a rien d'fait

au Refrain

Venu pour le bal du Président
L'autre soir, un monsieur très élégant
Expliquait à l'agent de planton
Qu'il avait oublié son invitation.
- Ça n'fait rien, laissez-moi donc rentrer !
J'vous dis que j'connais les invités ;
Je connais même Armand, j'suis d'son pays,
Mais grav'ment, l'agent répondit :

au Refrain

Un d'nos plus remarquables savants
Faisait un' conférence dernièrement
Au sujet d'la dépopulation !
- J'ai trouvé, disait-il, le noeud d'la question !
J'ai r'marqué que plus y avait d'cochons,
Et moins on récoltait de lardons
Mais j'connais l'moyen d'empêcher ça !
Lorsqu'un jeune titi lui cria :

au Refrain

Chez une veuve qui voulait se r'marier,
Un monsieur très bien vient s'présenter,
La dame le fait asseoir au salon
Et lui pose des questions sur sa position
- Madame, sans vous donner plus d'détails
J'vous dirai que j'suis gardien d'sérail,
Mais je connais plusieurs langues à fond !
La veuve lui répond : mon colon !

au Refrain

Aujourd'hui les journaux pour un sou
Ont la prétention de savoir tout.
Ils connaissent les d'ssous d'l'affaire Syphon
Les mémoires du curé, l'prénom d'son rejeton !
Ils savent tous les scandales, les potins,
Les histoires de Fez, la guerre de d'main.
Et jusqu'aux bruits d'paix les plus divers
Qui circulent dans tout l'univers !

au Refrain
Source : Les paroles du "Zipholo" ont été empruntées au site "Du Temps des Cerises aux Feuilles mortes".





  • Cette danse était, en son temps, l'une des attractions du Bal Tabarin.
ImageImage



  • Comme beaucoup de danses de son époque, elle est souvent décriée et moquée. Ainsi la retrouve-t-on en 1911, citée parmi d'autres danses jugées ridicules, dans les colonnes du "Rire - journal humoristique" (albums 415 à 438)
Image
Source: Banque de données de la Bibliothèque d'Heidelberg


  • Durant le conflit, les usines allemandes "Krupp" fabriquent des canons pour l'armée allemande. Il n'en faut pas plus pour que nos Pioupious rebaptisent la "Croupionnette" en "Kruppionnette" et ironisent dans le journal de tranchée:
ImageImage
Quoi qu'en disent les journaux français, le
moral de nos troupes d'occupation en Belgique
est excellent. Les musiques militaires se font
entendre presque tous les jours ; une nouvelle
danse, la Kruppionnette, fait les délices de nos
braves combattants.
Source: Journal de tranchée "Ah Bath" - Journal humoristique des poilus du sept six, n°2 du 15 février 1915.
Merci à IM Louis Jean pour cette contribution!


  • J'ai retrouvé cette danse mentionnée dans le journal des prisonniers du camp allemand de Schneidenmühl : Le "Tas de blagues" - début 1918. (Je pense que le titre de ce journal est lui-même un jeu de mots formé sur le terme "Stalag").
Voici cet extrait:
Image
Image
Source: Banque de données de la Bibliothèque de la ville de Berlin.



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Elise49
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Re: Danse

Message par Elise49 »

Bonjour à toutes et à tous

Merci Inouk d'enrichir votre page de danses si surprenantes... ;)

Je propose une autre chanson de ma grand mère (1893-1975) qui pourrait être un quadrille , je ne connais que le refrain

https://fr.wikisource.org/wiki/Discussi ... de_Bastien

J'avais eu la surprise de la retrouver dans un épisode des nouvelles de Maupassant à la TV dans lequel les acteurs esquissent des pas de danse en la chantant , malheureusement l'épisode n'est pas libre de droits :
http://www.programme-tv.net/programme/s ... rie-header

voir aussi ici

http://www.charbon-et-ether.fr/spip.php?article73
"Ce fut d’abord un quadrille : Ah ! il a des bottes, il a des bottes, Bastien ! qui faisait alors les délices des bastringues.." E. Zola, La Curée.
Cordialement.
Elisabeth
"Ne meurent et ne vont en enfer que ceux dont on ne se souvient plus. L'oubli est la ruse du diable." Rigord -historien -moine de l' abbaye de St Denis.XIIs

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IM Louis Jean
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Re: Danse

Message par IM Louis Jean »

Bonjour à toutes et à tous,

Un monument de bourrage de crâne pour illustrer le chapitre "propagande" :

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source Pages de gloire sur Gallica

Cordialement
Étienne
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
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Inouk44
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Re: Danse

Message par Inouk44 »

Bonjour Etienne,
Bonjour à toutes et à tous,

En effet, un magnifique exemple de bourrage de crâne. Encore bravo pour cette trouvaille!
Je le joins illico, à la rubrique "danse et propagande".
  • La maladie fait danser la célèbre "danse de Saint Guy",
Définition
Après avoir été contaminé par un germe généralement entre 5 et 15 ans, l’enfant développe un rhumatisme articulaire.
Une lésion du cerveau, et plus précisément d’une zone appelée le corps strié, apparaît.
Cette pathologie entraîne un œdème et une congestion des méninges, parfois même des lésions de l’écorce cérébrale.
Généralités
Une autre forme de chorée aiguë, appelé chorée électrique, chorée de Bergeron ou syndrome de Dubini, se manifeste par l’apparition de myoclonies.
Les myoclonies sont des contractions musculaires brutales et involontaires, dues à une décharge anormale de neurones (c’est-à-dire de cellules nerveuses).
Ces myoclonies s’observent dans différentes maladies du système nerveux, elles sont généralement d’origine infectieuse, toxique, inflammatoire ou dégénérative.
source : http://www.vulgaris-medical.com/encyclo ... -saint-guy
  • Enfin, la folie, les traumatismes aussi, malheureusement, font "danser" (shell shock).
Cordialement.
Daniel
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Inouk44
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Re: Danse

Message par Inouk44 »

Conclusion


- Le Bilan de la guerre et ses conséquences sur les danses traditionnelles. (article en ébauche)


Les conséquences de la guerre sur la danse traditionnelle ont été considérables :


Le contexte
  • - Les régions Nord et Est de la France, le long de la ligne de front ont été partiellement, voire complètement détruites. Les populations qui y vivaient ont été soit tuées, soit déplacées, soit soumises aux lois de l'occupant. Même si après guerre, un certain nombre est revenu y vivre, ce chamboulement a bouleversé les us et coutumes des habitants de ces régions.
  • - Dans les autres zones, la période de la guerre n'a pas favorisée la danse, même si elle n'était pas interdite. Il était mal vu de danser alors que d'autres se faisaient tuer. On peut supposer que cette censure sociale était sans doute plus forte à la campagne qu'à la ville.
  • - A l'arrière, les femmes sont obligées de prendre en main l'économie du pays (travail dans les champs ou en usine). L'émancipation féminine va commencer à œuvrer.
Bilan humain
Le bilan humain le plus frappant est celui du nombre de morts et de blessés de ce conflit. Cette comptabilité macabre a parfois été l'objet de polémiques (je pense en particulier à certaines allégations faisant état que telles ou telles populations auraient été plus ou moins sacrifiées durant le conflit => Cf un article intitulé :© "14-18. Les mythes bretons au crible" paru dans le journal © Le télégramme du 8 septembre 2014, où Yvan Lagadec, maître de conférences en histoire moderne à l'université de Rennes, chercheur sur l'histoire militaire de la Bretagne, grand spécialiste breton du premier conflit mondial, évoque ce mythe.)

au delà de ces polémiques, ce qui est sûr c'est que :
  • - C'est dans la tranche d'âge des soldats mutilés ou tués que se trouvait la majorité des danseurs et des musiciens.
  • - Les plus jeunes, non-mobilisables ont perdu l'enseignement qui se faisait de façon "traditionnelle", généralement à la maison, en famille, entre voisins ou entre amis, par imitation. Ceux qui auraient pu leur enseigner la danse étaient au front, du moins en ce qui concerne les hommes.
Conséquences:
  • - Un fossé générationnel s'est creusé entre ceux qui ont vécu la guerre et ceux qui étaient trop jeunes. Un grand nombre d'anciens combattants restera à jamais traumatisé par ce qu'ils ont vécu. Beaucoup ressentiront l'impuissance de transmettre leur expérience de la guerre. Le partage et la transmission entre générations ne se fera plus. Il faudra attendre la deuxième guerre mondiale pour que chacun puisse comprendre les souffrances de l'autre.

Bilan culturel
Le "théâtre des opérations" (que ce soit sur le Front Ouest, sur le Front Est ou sur le Front Oriental) a permis la rencontres de populations aux cultures très différentes. Ainsi a-t-on pu voir danser la Bourrée à Salonique, ou le Haka en Picardie.
De nombreuses nouvelles danses sont apparues ou ont été véhiculées par les soldats Anglo-saxons. L'arrivée du Jazz des soldats noirs-américains qui ont combattu dans les armées françaises, a représenté un véritable "choc" culturel. La musique issue des rythmes afro-américains à balayé les rythmes anciens.


A cela viennent s'ajouter les points suivants:
  • - La mixité géographique des tranchées (régions différentes/pays différents), des zones de combats différentes des zones dont sont issus les soldats, la confrontation avec les populations locales ont influés sur les habitudes, la culture des soldats et la perception de leur propre patrimoine culturel.
  • - La mixité sociale des tranchées (ville/campagne), (ouvriers/paysans), (ignares/instruits) a joué en faveur des danses "modernes" (de la ville) et "ringardisé" le patrimoine culturel provincial. La stigmatisation du monde rural commence à opérer (vulgarisation des termes "plouc", "péquenaud", "cul-terreux", bouseux, etc.). Par extension, son patrimoine culturel est sujet à moqueries.
  • - La découverte des sports de balle (football, volley, basket, rugby etc.) promus par le monde anglo-saxon (GB, Etats-unis, Australie...) va détourner beaucoup d'hommes de la danse, qui de facto va devenir davantage "un truc de filles" alors qu'auparavant certaines danses traditionnelles étaient uniquement exécutées par les hommes.

Conséquences
  • - Tous, après guerre, jeunes comme vieux ont le sentiment que "jamais plus rien ne sera comme avant". Ce sentiment relègue les danses traditionnelles, aux danses de l "ancien monde".
  • - La pression de la modernité est d'autant plus forte, que de nombreuses danses nouvelles sont apparues.
  • - Le déficit en homme, pousse nombre de femmes à retrouver rapidement un conjoint. Plus le temps de courtiser et de minauder des mois voire des années durant avant de se marier.
  • - L'émancipation féminine va bousculer les rôles dans le couple, y compris dans les couples de danseurs : les femmes osent inviter un homme, danser langoureusement avec lui, voire mener la danse! C'était inconcevable auparavant.
  • - Les nouvelles danses qui apparaissent, mettent le corps de la femme en valeur. La posture de danse se modifie. On se plie, on se tord. La raideur et la retenue des danses de salon du XIXème siècle fait place à des danses excentriques où tout le corps est en mouvement.
  • - Le besoin d'oublier rapidement la guerre, de tourner la page : dès 1920 ce sont les années folles, avec des danses qui le sont tout autant, qui commencent.
(Notes et références à ajouter)




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Inouk44
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Re: Danse

Message par Inouk44 »

Les danses modernes

  • La Mazurka
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Illustration : La mazurka dans les salons du XIXè siècle.

  • Une très bonne définition et explication figurent sur le site Entre Folklore à Toulouse (Quadrille Occitan) et Bel Canto
    Comme son nom le laisse présager, son origine n’est pas française, mais polonaise. Elle est apparue dès le XVIe siècle. On doit sa création au peuple des « mazurs » qui vivait dans les plaines de Mazovie autour de Varsovie. Elle nécessite de la part des danseurs une allure aristocratique et chevaleresque. Cette danse fut transcendée par la musique dite savante et elle connut une grande vogue dans les salons européens au XIXème (qui n’a pas entendu parler des mazurkas composées par F. Chopin?) pour passer rapidement dans le répertoire populaire et celui des danses de société.
La mazurka* est une danse à rythme ternaire (3/4), de tempo modéré (plus lent que celui de la valse viennoise par exemple), cependant, selon la région, ce tempo peut-être largement modifié. La mazurka se réalise généralement sur 12 temps (deux fois six temps – deux fois un pas de mazurka et trois petits pas).

La mazurka la plus répandue dans les bals folks, ainsi que celle que l’on danse, est d’origine gasconne (elle est dite de Samatan). Elle se danse sur 4 mesures à 3 temps. Les danseurs doivent suivre le tempo des musiciens.
Description des appuis du cavalier, pour la danseuse, il faut inverser :
◾mesure 1 (1-2-3) : 2 pas (G – D), lever pied G
◾mesure 2 (1-2-3) : 3 pas (G – D – G) en effectuant 1/4 de tour dans le sens anti-horaire
◾mesure 3 (1-2-3) : 2 pas (D – G), lever pied D
◾mesure 4 (1-2-3) : 3 pas (D – G – D) en effectuant 1/2 tour dans le sens horaire sur les mesures 3 et 4.

*telle qu'on la danse généralement aujourd'hui.
[/quote]


  • Depuis son apparition en France vers 1830, jusqu'à la première guerre mondiale, la mazurka est restée très populaire et fait partie des danses citées spontanément dans les témoignages, au même titre que la polka et la valse. C'est une danse faisant partie des répertoires des guinguettes.
- Un article paru dans "Limoges - illustré" du 1er février 1905, évoque un bal du syndicat des employés de commerce au cours duquel
"(...)Valses, mazurkas, polkas, quadrilles, etc., ont été successivement joués par un brillant orchestre."
Source : Bnf/gallica


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Début du XXème siècle : groupe de soldat dansant. (la mazurka ?)
Source: Delcampe.net




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1913 - partition de la chanson "Roi de la mazurka", chansonnette comique. Paroles de L. Boucot. Musique de Charles Gonzalez
Source: www.europeana.eu



- Déjà, avant guerre, à l'époque de l'arrivée du Tango, cet article paraît dans le Figaro du 01 janvier 1914:
LE TANGO AU THÉÂTRE DE L'ATHÉNÉE

MONOLOGUE DU TANGO

Je suis le Tango.

Je suis arrivé de la République Argentine en sabots, et j'ai à présent des escarpins extrafins qui servent d'étuis à des chaussettes de soie arachnéenne.

Chez moi, je n'étais rien qu'une danse vulgaire. Mes parents chorégraphiques avaient honte de moi. La polka, la mazurka, la valse et le boston m'interdisaient l'entrée des maisons comme il faut. Je végétais dans les bals populaires, dans les tavernes, dans les bouges.
Un jour j'ai dit : « Les gens d'Europe viennent en Amérique pour s'enrichir. Si moi, danse d'Amérique, j'allais tenter la fortune en Europe ?... J'ai pris mes cliques et mon chapeau à claque et je suis parti...
Source :Bnf/gallica



- et le 1er avril 1914 dans les colonnes du même journal, on peut lire:
Les bals de l'Opéra.

On dansera partout, aussi bien la valse, la mazurka et le quadrille que la maxixe, la trés-moutarde et le tango. On parle aussi d'une surprise étrange, inattendue... et très artistique. Mais le secret a été promis et tenu rigoureusement parmi les organisateurs.
Source : Bnf/gallica



- enfin le 05 avril toujours en page 5 du même journal, figure l'article suivant:
Mais revenons au théâtre Réjane où la maîtresse de céans, retour de brillante tournée, nous a invités à venir juger son spectacle de Pâques, sorte de petit festival Pierre Véber, composé du "Roi du Tango" et du "Concert".

Le "Roi du Tango" est une petite « pochade » plaisante, qui ne semble pas afficher des prétentions exagérées. Elle est actuelle, et cessera d'avoir un sens le jour où le tango aura disparu de nos mœurs. Sera-ce bientôt ? On n'est pas bien d'accord sur ce point. L'auteur demande simplement que la manie du tango dure jusqu'au mois de juillet. Il consent à ce que la vieillotte polka fasse ensuite fureur, ou la mazurka désuète.
Source : Bnf/gallica

- La mazurka, au même titre que la polka et la valse fait toujours référence, même si elle est taxée de "désuète" dans le dernier article.




- A la veille de la guerre, paraît un article dans le journal "Le Temps" du 15 juillet 1914, décrivant le traditionnel bal du 14 juillet et le répertoire de danses d'une guinguette de banlieue.
(...) "sur la place du village, non loin de la vieille église qui dresse dans le ciel nocturne sa haute structure de pierre, devant la mairie illuminée et pavoisée, une estrade a été dressée sur laquelle se sont installés le violon et la clarinette accoutumés. De temps en temps, l'un d'eux, d'une voix de stentor, annonce que l'orchestre va jouer une mazurka ou une valse. Les garçons invitent les filles, et l'on danse sur le pavé des places ou la route sablée, tant bien que mal, aux sons aigres de la clarinette, qui parfois détone. Les Parisiens se mêlent aux villageois et ils essayent les derniers tangos, les plus récentes maxixes et jusqu'aux audacieux lulu-fados et roulis-roulis, au grand ébahissement et amusement des rustiques spectateurs. Et ces aimables distractions se poursuivent tard dans la nuit, suivant la coutume et la tradition."
Source : Bnf/gallica
Commentaire : Ce texte nous montre que la Mazurka a encore droit de cité parmi des danses plus nouvelles, à la mode (maxixe, lulu-fado, roulis-roulis et bien sûr le tango).



Image
Début du XXème siècle: Guingamp (Côtes du Nord) - Fête de la Saint-Loup - La danse mazurka.
Crédit photo: Delcampe.net



- Dans le carnet de notes d'Eugène MARTIN, brancardier au 16ème Régiment d’Artillerie, 21ème batterie, voici l’anecdote qu'il nous conte à la journée du 18 janvier 1915.
"18 janvier (1915)

Rien à signaler.

Calme inaccoutumé : le soir, sur les 8 heures nous sommes réunis en grande partie dans notre cuisine et sur l’initiative d’un de nos camarades nous allons faire bal (Pour imiter les Boches qui dansent tous les soirs à Nouvron paraît il)

D’abord quelques bourrées par le Gros et d’autres auvergnats et peu à peu le goût de la danse prend tout le monde même les moins entraînés.

Polkas, valses même le pas des patineurs sont dansés, et comme musique on siffle où on chante.

A 9h nous montons pour nous coucher, mais ce vent de folie a gagné l’étage supérieur et en haut on danse aussi. Nous nous mettons encore aussi de la partie. Et ici un incident comique. Nous en sommes à une mazurka. Le Gros placé à l’embrasure de la porte chante un tra-la-la-la sur l’air de la Mousmé en battant la mesure avec sa grosse pipe.

Et les danseurs tournent au milieu des rangées de paille. Tout à coup le lieutenant POISSARD (?) commandant l’échelon apparaît ; les danseurs s’esquivent en un clin d’œil et vont sous leurs couvertures se transformer en vrais dormeurs tandis que le Gros qui lui tournait le dos continue toujours sa Mousmé : « Attendez, crie le lieutenant, je vais vous en passer des tra-la-la-la » et il nous fait un joli sermon.

Et en se retirant on l’entendait qui disait au brigadier qui l’éclairait « Quel est dont celui qui entraîne si bien à la danse … Martin. Eh bien vous lui direz qu’il aura 8 jours de prison. Il n’en sera rien car nous avons un bon lieutenant.

Ce petit incident suffit à nous amuser un bon moment, nous rions. Et cela fait passer pour un instant l’ennui et le chagrin qui parfois nous gagnent."
Merci à Jacqueline ACTIS qui a bien voulu autoriser la parution de cet extrait.





- Le 11 janvier 1916, le journal américain "The Omaha Bee" publie un article expliquant comment danser la "Mazurka" en patins à glace.
Image
Ceci pour nous rappeler que cette danse est aussi connue Outre-Atlantique.






- Dans les colonnes du Figaro en date du 22 novembre 1916, figure un feuilleton de Gustave Guiches, intitulé "Les deux soldats", au cours duquel un des protagonistes fait un voyage en automobile dont le chauffeur sifflote imperturbablement des airs de danse.
(...)"La voiture doit être bruyante, mais le chauffeur est silencieux. Il s'appelle Lassègue..C'est un gars imberbe, les joues semées de taches de rousseur, râblé, bas sur jambes, et qui sifflote tout un répertoire de guinguette, les dents serrées. C'est en sifflotant une polka qu'il met le moteur en marche, prend le volant et entend, j'espère, mes recommandations « A La Framy en passant par Calviac et Castelfranc et puis allez-y, mon garçon Roulez Je n'ai pas peur! »
(...)
Nous brûlons Prayssac. Nous dansons une ronde infernale dans Puy-l'Evêque. Nous fendons Castelfranc. Il ne s'interrompt de siffloter que pour désigner les obstacles en les privant d'articles. Il dit « Bœuf. poule. paysan. femme. »
(...)
Lassègue sifflote maintenant une valse, et moi, je suis dans la joie.
(...)
Mais quand, du haut de la côte, je vois en bas pas bien loin de la maison des Massaguel une vache noire et blanche plantée au beau milieu de la route, Lassègue corne éperdument. Elle ne bouge pas. Entre deux mesures de polka, il nomme rageusement la bête en supprimant l'adjectif numéral. Mais je viens de reconnaître Zélia debout tenant la vache par une corde et parlant à une femme qui ramasse des herbes dans un champ voisin. Elle n'entend donc pas notre machine qu'elle ne fasse pas un mouvement pour se garer?
- «Je passe? », chuchote Lassègue.
- «Non, lui dis-je vivement. Ralentissez. Je sais qui c'est. Vous arrêterez là. »
Et, d'une glissade, son chauffeur maintenant sifflotant une mazurka, la voiture stoppe, en douceur le long de l'animal."(...)
Source : Bnf/gallica


- Comme pour beaucoup de danses, il est souvent difficile d'identifier sur un cliché photographique quelle danse est exécutée.
En voici quelques-uns susceptibles d'illustrer la Mazurka.
Image
Sur ce cliché, des soldats italiens dansent entre eux. (la masurca?)
Front Italo-Autrichien
Date: 1916(?)



- ou cet autre:
Image
Légende de la carte postale : " Sur le front, nos soldats... <illisible>....la neige."
Date( >1916?) Lieu(?) Source(?)





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Re: Danse

Message par Inouk44 »

les danses modernes
  • La Likette
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ImageImage
- La partition de "la Likette".
Sources :Delcampe.net
et la version chantée.


Image
- ainsi que le disque paru chez "Columbia" (ici la version russe).
Sources : Bnf/Gallica


  • Cette danse fait partie des nombreuses créations avant guerre du Bal Tabarin. Comme beaucoup d'entre elles, elle sombrera rapidement dans l'oubli.
Image
Sources : Bnf/Gallica et Delcampe.net


  • Créée en 1906, elle sera présentée à Limoges en 1908.
Image
- Ici dans l'édition du "Libre Penseur de Limoges" du 15 novembre 1908.
Sources : Bnf/Gallica


Image
- ou sera citée comme ici dans le journal "Le Gaulois" du 23 janvier 1913.
Sources : Bnf/Gallica


  • Comme beaucoup de danses de son époque, elle est souvent décriée et moquée. Ainsi la retrouve-t-on en 1911, citée parmi d'autres danses jugées ridicules, dans les colonnes du "Rire - journal humoristique" (albums 415 à 438)
Image
Source: Banque de données de la Bibliothèque d'Heidelberg




Comme de bien entendu, le nom de cette danse est mentionné dans la chanson "Le Zipholo" que nous avons déjà évoquée lors de l'article consacré à la "Croupionnette".


L'arrivée tumultueuse du Tango fin 1913, relèguera cette danse dans l'oubli.


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Re: Danse

Message par Inouk44 »

Bals, Cabarets, Music-Halls et Cafés-Concerts. (Article en construction)
  • Le bal Tabarin

Le Bal Tabarin était un cabaret parisien situé au 36, rue Victor-Massé dans le IXe arrondissement au pied de Montmartre.
Fondé en 1904 par le compositeur et chef d'orchestre Auguste Bosc, il est construit sur l'emplacement de baraques de fortune près du cabaret de chansonniers Les Tréteaux de Tabarin.
Le succès est immédiat et le « tout Paris » s'y précipite pour danser au rythme des partitions agrémentées de bruits divers : trompe d'auto, coups de revolver, et participer à des bals costumés, à des batailles de fleurs. L'établissement survivra jusqu'après le seconde guerre mondiale. Il est fermé en 1953 et en 1966 remplacé par un immeuble et un supermarché.
Source : Wikipédia
Image
Illustration : Le Bal Tabarin au début du XXème siècle peint par Louis Abel-Truchet (1857 - 1918)


- L'établissement est connu pour avoir fait de nombreuses créations chorégraphiques et tenté de lancer de nouvelles danses:
Image
Sources : Bnf/Gallica



Parmi elles, citons:

  • La Chichinette (à vérifier)
Citée dans le "Zipholo".
  • La Flachonnette (à vérifier)
  • La Grenouillette (à vérifier)
  • La Kekette
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  • Le Kily Kiwiky 1907
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  • Le King King 1907
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Citée dans le "Zipholo".
  • La Kuskute 1906
Chansonnette ; nouvelle danse montmartroise sur les motifs de "Polo-Pola", paroles de Briollet et Léo Lelièvre, musique de H. Mabille et Jules Legay [Musique imprimée]
Publication : Nice : J. Hyams, [1906]
Citée dans le "Zipholo".
Pas d'autres détail la concernant.
Citée dans le "Zipholo".
  • La Mouyette ou Mouillette
Citée dans le "Zipholo".
Il s'agit d'une reprise de la Matchiche avec des nouvelles paroles, chantée par Fragson: on peut l'écouter ici
  • La Pelikette 1914
ImageImage
Auteur(s) : Rivier, Paul. Compositeur
Titre(s) : Danse des pélicans. Chanson, paroles de Jean Brunon, musique de Paul Rivier [Musique imprimée]
que vous pouvez écouter ici.
Publication : Lyon : J. B. Fontana, [1914]


  • Le Pilou pilou
Image
  • Le Rhadada ou Radada 1907
Image
Citée dans le "Zipholo".

  • La Tabarinette (à vérifier)
  • La Tamponnette (à vérifier)
  • La Tapette (à vérifier)
  • Nombre de ces danses sont citée dans une chanson à la mode, "Le Zipholo", créée en 1907. Paroles d'Eugène Christien - Musique de Henri Christiné
Elle est interprétée ici par Victor Lejal => http://www.deezer.com/track/232861
Comme le son n'est pas fameux, je vous retranscris ici les paroles:
Le zipholo - 1907

On peut dire aujourd'hui qu'l'instruction
Est très répandue dans la nation
Car des moutards qui n'ont pas dix ans
Vous renversent à présent par leurs boniments
Hier j'voulais faire une observation
A mon p'tit n'veu qui sort de pension
Il m'a dit, en s'fourrant l'doigt dans l'nez :
T'es trop jeune pour me faire marcher.

Refrain
T'aurais beau connaître la craquette et la liquette
La croupionnette et la danse du bide à roulettes
Et le radada de Miss Ruth
La mouillette et la kuskute,
Mais si tu n'as pas le zipholo du ziboular
Le rondibé de la bistoque du placard
Faut boucler ton bazar
Si tu n'as pas le zipholo du ziboular !


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Re: Danse

Message par Inouk44 »

Où sont les femmes? (I)


Sous ce titre , en forme de clin d’œil à une chanson des années 70, j’ai voulu aborder le problème crucial pour la danse : comment faire pour danser en absence de femmes ?
Pour des raisons techniques (pas plus de 10 images par page) j'ai coupé cet article en 2 parties
- Partie I : Les hommes
- Partie II : Les femmes

  • 14-18 : La guerre des sexes ?
La mobilisation massive des hommes pour le front, provoque un déséquilibre démographique dès le début de la guerre et durant tout le conflit. Désormais une grande partie de l’économie du pays repose sur le travail des femmes. Je laisserai de côté les hommes réquisitionnés à des tâches techniques dans les transports ferroviaires ou aux transmissions, pour me concentrer sur le travail effectué par les femmes et le renforcement de leur rôle dans la société. Peu à peu, elles vont prendre en charge des tâches qui étaient autrefois principalement dévolues aux hommes (travail aux champs, travail en usine, gestion d’entreprises, conduite d’engins à moteur, pilotage d’avion, mécanique, etc.) Par là même, elles vont s’émanciper et réaliser l’importance de leur place dans la société.
Pour pouvoir effectuer des travaux de force, il faut se libérer du carcan que représentent le corset, les jupons et les robes longues. Les cheveux longs représentent aussi un danger dans les usines. Pour pouvoir être libre de ses mouvements, la femme doit donc changer physiquement et libérer son corps. La guerre en soit n’a pas provoqué ce changement mais l’a considérablement accéléré.
Cette nouvelle donne va se ressentir jusque dans les pratiques de danses.

(*Au passage, Merci braz et bravo à SkellBraz, pour le travail exemplaire qu'elle a consacré à la place des femmes durant ce conflit! Je vous recommande la lecture de ces pages qui sont un trésor à conserver précieusement.)

*********************
  • Partie I - Les hommes
  • Danses traditionnellement dansées entre hommes
Un certain nombre de danses traditionnelles, sont exclusivement dansées par des hommes. Je pense en particulier aux bourrées d’Auvergne, aux Morris dances des Ecossais, aux Hakas des Maoris, aux danses tribales des tirailleurs sénégalais et toutes les danses guerrières en général. L’absence de femmes n’aura pas d’incidence sur les habitudes de danse,


  • Danses des marins
- Comme nous l’avons vu dans le chapitre consacré aux danses de marins, l’absence de femmes sur les bateaux, oblige de facto les hommes à danser entre eux.
Image
Source: L'image de la Guerre N°64 (janvier 1916) sur Gallica.
Légende: "Un pas de valse près des coupoles blindées: Les marins aiment la danse et consacrent de préférence leurs loisirs à valser joyeusement sur le pont du navire au son des fifres et des trompettes."

- Après cette constatation, on peut émettre toutefois quelques réserves et exceptions. Un certain nombre de transports de troupes se sont faits sur des cargos sur lesquels on trouve, en nombre limité, quelques femmes. Certains navires-hôpitaux ont accueilli à leur bord du personnel hospitalier féminin.
Quelques documents attestent de cette présence féminine et de leur participation aux danses, comme sur ce document d'actualités de British Pathe, intitulé "Jolly Jack In Holiday Mood", de 0'26" une scène de marins dansant ensemble.

Source : British Pathé Ref:1906.31
Quelques femmes sont à bord et dansent avec eux. Il s'agit sans doute d'un cargo et non pas d'un bâtiment de la marine de guerre.
La date n'est pas précisée. Le film est donné pour la période 14-18.



  • Danses en couples masculins
En revanche en ce qui concerne les danses de couples, ce « manque de femmes » vient perturber les pratiques. Du fait de l’absence de femmes, la notion de « couple » prend une tournure inattendue. De nombreux clichés montrent des hommes dansant entre eux, de part et d’autre du front.
Je ne sais pas à quel point cette pratique est étonnante ? Peut-être était-elle plus familière qu’on ne le pense ? C’est ainsi, par exemple que s’instruisait le tango argentin. Peut-être en était-il de même pour l’apprentissage d’autres danses. En effet, il était mal vu lorsqu’on allait au bal, de ne pas connaître telle ou telle danse. L’homme devait savoir danser pour pouvoir inviter la jeune femme qu’il désirait. Ainsi s’apprenaient-ils mutuellement des danses en l’absence de leur sœur ou de leur mère qui remplissait autrefois ce rôle ?

- Bal organisé par l'YMCA pour les soldats de la Navy.
Image
Légende : "Female partners were hard to come during thes years."
Légende trad : "En ce temps là, il était difficile de faire venir des partenaires féminines pour danser.
Source : European.eu

- Allemagne - Carte postale humoristique intitulée "DamenWahl" ç'est à dire "Le choix des Dames".
Image
Commentaire: Dans la tradition ancienne de danse, les Dames choisissaient leur partenaire pour le Bal.
En socio-biologie on attire l'attention sur le fait que ce "choix des Dames",correspond au fait que, dans la nature, ce sont presque toujours les femelles qui jouent le rôle décisif (Sélection intersexuelle) lors de l'élection du partenaire.
Ici, bien sûr, le titre de la carte est ironique, puisqu'il n'y a que des hommes...



  • Les travestis
Malgré tout, la présence féminine manque cruellement sur le front et dans les camps de prisonniers. Lors de représentations récréatives, des spectacles sont organisés où apparaissent des hommes travestis en femmes. Je ne connais pas l’origine de ces costumes féminins. Sur le front il est vraisemblable qu’ils résultent du pillage de quelque maison abandonnée. En revanche, dans les camps de prisonniers, qui les a fournis ? Les ont-ils réalisés eux-mêmes ?


Image
Commentaire: Un homme portant un costume de danseuse. Référence à la "Danse de Salomé"? (voir le post concernant "La danse de Salomé")


Image
Extraites des Albums Valois: Camp d'entraînement de Champlieu (près de Compiègne (60)) - Séance récréative à l'occasion du 14 juillet 1917. Couple de danseurs dont l'un est travesti en femme. La danse exécutée semble être un tango.

Merci à Marpie qui m'a signalé ce document.



Image
Représentation dansée du "Jollily theater of Scotland". Quatre hommes ont pris la place des femmes.
Date(?)



Image
Dans le camp de prisonniers de Salzwedelen (1914-1915) - Soldats français et russes.



Image
Soldats allemands dansant. Il est probable que les "femmes" que l'on voit danser de dos, soient en réalité des hommes travestis.



Image
Album souvenir de Peter Langohr - 12 janvier 1918



Image
Marins allemands travestis pour la danse.


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