Ce que le foot ball français doit à la Grande Guerre

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moick
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Re: Ce que le foot ball français doit à la Grande Guerre

Message par moick »

Bonjour à Tous,
À l'occasion de l'Euro de Foot, je vous fais parvenir un article paru dans le plus du Nouvel Obs, concernant le Football et son essor en France.
Je pense qu'il est intéressant de prendre conscient de ces faits.
Cliquez sur ce lien: http://leplus.nouvelobs.com/contributio ... rance.html

Bien cordialement.
Moïck
moick
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Arnaud Carobbi
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Re: Ce que le foot ball français doit à la Grande Guerre

Message par Arnaud Carobbi »

Ce sujet a été déplacé de la catégorie Forum Pages d'Histoire vers la categorie Pages d'aujourd'hui : actualités 14-18 - commémorations par Arnaud Carobbi
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moick
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Re: Ce que le foot ball français doit à la Grande Guerre

Message par moick »

Bonjour,
Quelque soit le sport que l'on aime, il ne faut pas oublier que le monde du football paie un lourd tribut au conflit de 1914-1918. Même s’il est difficile dans le contexte de l’époque, d’établir un état des lieux du football français et de dresser une liste précise des joueurs ayant évolué en équipe de France on recense 89 champions tués aux combats. Dans le journal « Le Matin » du 23 mai 1909, on peut lire : « Il y a en ce moment tellement d’équipes de France qu’on ne sait vraiment plus à laquelle décerner le titre mirifique de « onze national ». Équipe de France USFSA, équipe de France CFI, équipe de France FSAPF, équipe de France indépendants – j’en oublie peut-être - rencontrent des amateurs, des professionnels, des semi-amateurs, des semi-professionnels, sans jamais combattre entre elles. Comment diable choisir la meilleure, la nec plus ultra, la Nationale ! ».
Malgré ce contexte délicat, des noms de joueurs de valeur émergent de cette étrange situation.
René Fenouillère, né le 22 octobre 1882 à Porbail dans la Manche, est tué au combat le 4 novembre 1916 au nord de Reims et repose au cimetière de Sillery dans la Marne. Le stade d’Avranches porte son nom.
André François, né le 13 janvier 1886 à Roubaix, incorporé dans le 162e RI, élevé au grade de sergent, il est tué le 17 mars 1915 à Sainte-Menehould dans la Meuse.
Paul Chandelier et Albert Eloy, membres de l’Olympique Lillois ainsi que Charles Géronimi du FEC de Levallois ont tous les trois joué le 8 février 1914 sous le maillot tricolore contre l’équipe du Luxembourg victorieuse de la France par 5 à 4. Ce fut leur dernier match en équipe nationale. Ils furent tous les trois fauchés sur les champs de bataille : Paul Chandelier le 17 octobre 1915, Albert Eloy le 3 juin 1918 et Charles Géronimi le 9 novembre 1918.
Louis Robillard, né le 16 août 1893 à Saint-Brieuc dans les Côtes d’Armor alors Côtes du Nord, évoluait au poste d’arrière dans l’équipe de Lorette Sport dans le Nord. Pendant le conflit, sergent au 71e RI, il jouait avec son frère Henri dans l’équipe de son régiment. Il fut l’objet d’une citation qui prouve la valeur de son courage : « Enterré jusqu’au cou, entre les parois d’une tranchée éboulée à la suite d’une explosion de mines, sa tête émergeant au-dessus du sol, à 15 mètres de l’ennemi, a donné l’ordre formel aux travailleurs de sauver d’abord les hommes complètement ensevelis et dont on entendait les plaintes. Pendant toute cette opération, lui-même n’a cessé de réconforter ses camarades en chantant des chants patriotiques. » Blessé gravement pendant cette action, Louis Robillard mourut trois jours plus tard le 7 avril 1915 à Habarcq dans le Pas-de-Calais.
Charles Simon est né à Paris le 25 septembre 1882, très investi dans le mouvement sportif français naissant, il devient au sein de la Fédération Gymnastique et Sportive des Patronages de France, président de la commission de football association et d’athlétisme puis secrétaire général. C’est en tant que simple soldat du 205e RI qu’il est tué le 15 juin 1915 à Écurie près de Neuville-Saint-Vaast, dans le Nord. En sa mémoire et sous l’impulsion d’Henry Delaunay est créée, le 15 janvier 1917, une compétition ouverte à tous les clubs de football français, 48 clubs participent à cette coupe Charles Simon. Le dimanche 5 mai 1918, la première finale est remportée par l’Olympique de Pantin qui bat le Football Club de Lyon sur le score de 3 à 0. Au lendemain de la guerre, cette compétition se pérennise sous le nom de Coupe de France de football.
Bien cordialement.
Moïck

moick
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moick
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Re: Ce que le foot ball français doit à la Grande Guerre

Message par moick »

Autre article paru dans la revue: Guerres et conflits: http://guerres-et-conflits.over-blog.com/

Bien cordialement
Moïck
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rugby-pioneers
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Re: Ce que le foot ball français doit à la Grande Guerre

Message par rugby-pioneers »

Bonjour Michel,

Je viens de lire votre article sur le site du NouvelObs. http://leplus.nouvelobs.com/contributio ... rance.html
Lorsque le 12 juillet 1998 Didier Deschamps, capitaine des "Bleus", soulève la coupe Jules Rimet sacrant l’équipe de France championne du monde, les Français réunis par l’événement communient ce jour-là, sans le savoir, avec nos Poilus. Broyés dans un apocalyptique charnier, nos aïeux, pour survivre, ont eu le courage, la volonté et la lucidité de chercher et de trouver à travers le sport une petite lueur d’espoir.
Il me vient, sans aucun esprit de polémique ou de coupage de cheveux en quatre ;-) , une question relative à l'antépénultième paragraphe relevé plus haut dans la discussion : La Coupe soulevée par D.Deschamps est-elle encore la coupe Jules Rimet ? je croyais que c'était le nom de l'ancien trophée gagné définitivement par le Brésil en 1970

@+


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moick
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Re: Ce que le foot ball français doit à la Grande Guerre

Message par moick »

Bonjour André,
Vous avez parfaitement raison car après ses trois victoires, le Brésil a conservé le trophée Jules RIMET et depuis 1974 on parle de "la Coupe du monde de la FIFA".
Mais au regard du contexte de mon article et en hommage à nos Poilus, j'ai repris le nom initial de cette coupe afin de marquer les esprits et renforcer le trait d'union inter-génération.
Amitiés.
Moïck
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moick
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Re: Ce que le foot ball français doit à la Grande Guerre

Message par moick »

Bonjour,
"Broyés dans un apocalyptique charnier, nos aïeux, pour survivre, ont eu le courage, la volonté et la lucidité de chercher et de trouver à travers le sport une petite lueur d’espoir." ...
Si on recense de plus en plus l’hécatombe causée par la Grande Guerre parmi l’élite sportive du pays, on peut penser que le sport n’a pas sa place pendant ce conflit focalisant toutes les énergies.
Contrairement à cette idée, la Première Guerre mondiale a eu comme étonnante conséquence la diffusion du sport dans les couches profondes de notre société: c'est la petite lueur d'espoir.
En effet on peut lire dans La Revue Athlétique du 25 mars 1890 que : « … joué par des mineurs et des ouvriers des grandes usines, gens qui ne passent pas pour avoir l’esprit chevaleresque, le football devient nécessairement brutal et dangereux, joué par des jeunes gens bien élevés, il reste ce qu’il est, un excellent exercice, d’adresse, d’agilité, de force, de sang-froid auquel on peut se livrer sans se départir des règles de courtoisie ». Or on découvre que le football est sur le front l’activité la plus pratiquée par les Poilus.
La guerre a donc permis de passer d’une pratique confidentielle à une pratique de masse dès la fin du conflit.
Cette dynamique amènera, entre autre, la création le 7 avril 1919 de la Fédération Française de Football, le 12 octobre 1920 de la Fédération Française de Rugby et le 20 novembre 1920 de la Fédération Française d'Athlétisme.

Bien cordialement.
Moïck
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Achache
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Re: Ce que le foot ball français doit à la Grande Guerre

Message par Achache »

Bonjour,
le football est sur le front l’activité la plus pratiquée par les Poilus.
La "promotion" qui en était faite n'était pas toujours tout à fait "neutre" ;) :

Image

Extrait du JMO 2e DIC 26_N_468__003 P 269/295



Bien à vous,

[:achache:1]

Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
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moick
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Re: Ce que le foot ball français doit à la Grande Guerre

Message par moick »

Bonjour.
Vous avez tout à fait raison car, comme je le précise dans mon ouvrage "14-18, le sport sort des tranchées", c’est au départ pour remonter le moral et entretenir le potentiel physique des troupes enlisées dans la guerre de tranchées que de jeunes officiers pédagogues, reprenant l’initiative de quelques soldats, eurent l’idée de recourir au sport dès le début de 1915.
Le document que vous présentez est remarquable car il se situe après les mutineries et à ce moment la pratique sportive a reçue l'aval du GQG.
Bien cordialement.
Moïck
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rugby-pioneers
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Re: Ce que le foot ball français doit à la Grande Guerre

Message par rugby-pioneers »

Bonjour
Très intéressant ce document, merci Achache.
Et à votre avis, quand un officier d'état-major écrit "football" en 1917, pense t-il "association" ou "rugby" ?
;-)
@+
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