Baptême du feu

Mercadal P
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Re: Baptême du feu

Message par Mercadal P »

Bonjour.
Les formations d'active présentent en général une bien meilleure cohésion que les unités de réserve, même si, avec le temps, cela s'estompe.
Sur le baptême du feu, on peut jeter un coup d'oeil à " La comédie de Charleroi " de Drieu , qui , par exemple, écrit : " Dès les premières balles ( .... ) je ne connaîtrais plus le monde qu'à l'échelle du pissenlit "
Au revoir
PML
air339
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Re: Baptême du feu

Message par air339 »

Bonjour Gautier,
La démarche visait à démontrer s'il existait une différence fondamentale entre les régiments d'actives et de réserve face à leur baptême du feu
Je reviens sur la définition à donner au baptême du feu, avant de comparer la tenue des unités d'active et de réserve dans cette situation.

Pour le régiment de votre étude, le 248e, quelle date retenez-vous pour son baptême du feu ?

Avant l’engagement dans la bataille de la Marne, dans la nuit du 7 au 8 septembre 1914, son JMO mentionne les rencontres suivantes :

Nuit du 23 au 24 août 1914 :
« A 23h30 une fusillade part de la lisière Est des bois, aux environs de la patte d’oie, suivie bientôt des tirs d’une section de Maxim. Des cris de « en avant » se confondent dans les bois à des cris de Vorwaets. Puis le calme se rétablit après que le feu se fut allumé de la droite à la gauche de notre front.
Quelques coups de canon tirés par l’ennemi dans la direction perpendiculaire à 2700 m , 3000 m à obus explosifs sont sans effet et ne paraissent avoir d’autres but que d’effrayer la population civile
».

26 août 1914 :
« Vers 13h le 248 est envoyé pour défendre la lisière nord du bois de Saint Aignan vers lequel se dirigent les lignes de tirailleurs ennemis ( )Le contact fut presque immédiat. Le combat dura jusqu’à la tombée de la nuit, moment où le 248 reçut l’ordre de se replier ( ) ».

30 août 1914 :
« Vers 6h30 arrive l’ordre de se porter vers Guincourt et d’occuper les hauteurs ( ) Le combat s’engage aussitôt et violent. Vers 11h, le colonel Poirrier est blessé à la cuisse ( ) Vers 12h, le régiment bat en retraite sous une pluie d’obus ( ) ».



Viennent ensuite, comme vous l’indiquez vous-même, les différents facteurs qui conditionnent cette tenue au feu.
Mais je pense qu'il est impossible d'y répondre car il faut prendre en compte de nombreux facteurs...
Avant-guerre, le Haut commandement croit modérément en la valeur des unités de réserve pour la forme de la bataille telle qu’il l’envisage : agir par le mouvement et par le feu implique une forte aptitude à l’obéissance et une robuste constitution physique. Les classes les plus âgées de la réserve sont supposées être moins aptes.
S’ajoute la valeur du commandement, les cadres de réserve ne connaissent pas leurs hommes et réciproquement, et ces cadres ne sont peut-être plus au fait des derniers règlements, comme celui de manœuvre du 20 avril 1914, modifiant celui de 1904... Mais ceci est un autre développement.

Cordialement,

Régis Richard
GautierFerrer
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Re: Baptême du feu

Message par GautierFerrer »

Oui durant mes recherches je peux affirmer que le baptême du feu officiel du régiment se déroule le 26 août 1914 à Saint-Aignan pendant la bataille de la Meuse. Le 23 ce n'est qu'un prémisse.

Effectivement je suis d'accord sur le fait que la plupart ne se connaissent pas. Les périodes d'exercices étaient créés en théorie pour rendre "à jour" les réservistes. Mais il faut reconnaître une chose, seulement une partie d'entre eux sont appelés et de nombreuses dispenses sont accordées. Ce sont des aspects que je tente de développer dans mon mémoire.

Sur la considération des réservistes. Oui, les réservistes avaient un rôle secondaire dans le dispositif du plan XVII. Seulement, Joffre avoue dans ces mémoires que l'armée française a mal anticipé l'emploi des corps de réserve Allemands. C'est-à-dire que les Allemands ont utilisés les corps de réserve comme les corps d'active dès les premiers jours de la guerre. Ce qui de surcroît force l'armée française à utiliser plus rapidement que prévu ses troupes de réserve.

Cordialement,

Gautier Ferrer
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kglbayrRIR2
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Re: Baptême du feu

Message par kglbayrRIR2 »

Bonjour,
GautierFerrer a écrit : mar. mai 24, 2022 2:38 pm ... C'est-à-dire que les Allemands ont utilisés les corps de réserve comme les corps d'active dès les premiers jours de la guerre. ...
Gautier Ferrer
malgré tout, il y avait aussi un certain écart entre les unités d'active et de réserve du côté allemand (ici bavarois !!!). Il y avait apparemment une sorte de « complexe d'infériorité » parmi les réservistes qui a duré jusqu'à la fin de la guerre. Après chaque action réussie, le régiment de mon grand-père devait s'assurer qu'on avait combattu (presque) aussi bien que les actifs [citation au régiment le 18 aout 1914 : « Vous avez ravivé les louanges des Réserves et de la Landwehr de la manière la plus brillante, aucune force de campagne (actif !!!) ne peut vous surpasser ».]. Son régiment* était même un peu privilégié, car le corps des officiers (tous des officiers actifs !) était issu du régiment d’infanterie No. 2 (« Kronprinz »). C'était le régiment propre du prince héritier Rupprecht (!!).
Selon mon grand-père, lorsqu'il combattait au coude à coude avec des unités de la garde prussienne sur la Somme en 1916, il y avait des taquineries constantes de la part des gardes. Après un certain nombre de combats bavarois-prussiens, auxquels mon grand-père a également participé, les commandants ont dû intervenir énergiquement.
Dans les histoires régimentaires des trois régiments de la Garde prussienne, les réservistes bavarois ne sont guère mentionnés, à moins que les Français ne percent ça et là le front chez « les réservistes bavarois ». Selon mon grand-père, c'était exactement le contraire. Malgré leur grande gueule, les Prussiens ne pouvaient tenir Maurepas.

Quant au baptême du feu, le régiment de mon grand-père l'a vécu le 18 août 1914 près de Mittersheim (Lorraine). Ce fut en fait un grand succès pour le régiment (avec des pertes importantes !). Mais le résultat a été que deux jours plus tard, les troupes ont réagi de manière complètement hystérique à l'avancée vers Bisping lorsqu'elles ont essuyé des tirs dans la forêt. Dans des cas isolés, il y a eu des escarmouches avec le régiment sœur de la brigade. C'était probablement un signe que le baptême du feu a été ressenti comme un choc.

Cordialement
Joseph

* Premier corps de réserve Bavarois ; première division de réserve Bavaroise ; première brigade de réserve Bavaroise ; régiment de réserve Bavarois No. 2
.. Les officiers français étaient impuissants. Aucune persuasion n'a aidé, pas même l'avertissement de suivre l'exemple des courageuses troupes bavaroises. ..
Histoire rgtaire du RI Bavarois n°8 : Retraite de Russie (1813); p.380.
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