Les femmes qui venait voir leurs hommes au front

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Maxlie
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Re: Les femmes qui venait voir leurs hommes au front

Message par Maxlie »

Bonjour

et merci pour votre réponse,

Dans le livre "Regards de Soldats" de Marc Combier, il parle de l'arrière du front, une bande d'environ 100 kms de large à l'arrière du front ou les civils n'y avaient pas le droit :heink: .

Votre grand'oncle au 90e RI ? quelle compagnie ? :D
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louis cazaubon
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Re: Les femmes qui venait voir leurs hommes au front

Message par louis cazaubon »

Bonsoir Maxlie,

1) concernant la compagnie de mon GO, je vous ai répondu par MP.

2) je viens de retrouver un autre extrait d'une lettre de mon GO à ses parents, écrite le 7 avril 1915:

"Chers parents,

lettre expédiée par Angèle

Depuis deux jours, je suis avec Angèle, à 20 k. des Boches. Ceci va vous étonner, mais pourtant, c'est exact; avec de l'audace et de la persévérance, on arrive à tout braver..."


On voit bien que, même pour un commandant de compagnie, retrouver son épouse, non loin du front n'est pas une opération simple.

D'après l'historique du 90 RI, le régiment effectue à ce moment-là "une série de marches", entre Zillebeke, d'où il part le 4 avril, et Frévent (non loin de Saint Pol), où il arrive le 13 avril.

Cordialement,


Louis
"Et ils auront peur dans toute leur chair. Ils auront peur, c'est certain, c'est fatal; mais ayant peur, ils resteront." (Maurice Genevoix, Ceux de 14)
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christophe lagrange
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Re: Les femmes qui venait voir leurs hommes au front

Message par christophe lagrange »

Bonsoir,

Merci de m'avoir signalé ce sujet.
En avant première (avant parution sur le blog ;)),voici un épisode relaté par Georges HUBIN dans ses mémoires qui m'avait semblé surprenant :
[...]Dans la troupe, malgré les défenses formelles ou soi-disant telles, de nombreuses épouses légitimes et non légitimes avaient trouvé le moyen de se faufiler dans les villages. Les consignes avaient été faciles à tourner. Il avait suffi d'envoyer aux dames désireuses de venir faire leurs derniers adieux à leurs chéris des lettres d'invitation écrites par des habitants complaisants des villages, les priant de venir passer la guerre chez eux. Et il se trouva que tous les habitants avaient dû être complaisants, car, ce 20 Août 1914, les villages regorgeaient d'invitées élégantes, parfumées, dissimulées derrière les rideaux de grosse toile rustique des maisons paysannes. Cinq, six de ces aimables dames se trouvaient parfois dans la même maison. Et les habitants, qui ne voulaient pas vendre leurs pommes de terre ou leur vin aux troupiers affamés, couchaient dans la paille pour louer avantageusement leurs lits familiaux aux belles dames qui n'y couchaient jamais seules, bien entendu.
A ma Compagnie, une vingtaine de ces dames vinrent partager les loisirs de leurs époux ou amants pendant ces derniers jours. Il y eut Madame Coste, la femme du sergent-major, une très jolie brune qui, disait la rumeur publique partageait ses faveurs entre son mari et monsieur de Verneuil, riche amateur de jolies femmes. Il y eut la femme de l'adjudant Bernard qui, elle, était donnée comme maîtresse en titre du Capitaine Dazy. Elle était jolie aussi, cette femme. Jeune, élégante, bien coiffée, elle était blonde, blonde comme la mienne de femme, qu'elle me fit regretter bien davantage encore, car j'eus le plaisir de prendre un repas en sa compagnie et celle de son mari. Et ce plaisir véritable se nuança de regrets d'être séparé de cette Manette qui pouvait soutenir la comparaison avec cette chaude et jolie blonde qu'on sentait pleine d'ardeurs !
Il y avait aussi quelques autres épouses de sous-officiers et de réservistes. Et puis quelques chics maîtresses de riches jeunes gens, dont un (j'ai oublié son nom), fils d'une grande fabrique de fonte émaillée de Donchéry, tout cousu d'or, était choyé par tout le monde à la Compagnie. Quoiqu'il en soit, ce jour-là, et surtout ce soir-là, il y eut dans l'atmosphère de l'armée, une poussée sentimentale bien sensible. Un tressaillement général, amené par l'élément féminin, se manifestait par des rires nerveux, prolongés qui fusaient de toutes les ouvertures de toutes les maisons. On sentait l'approche des dernières étreintes, des derniers baisers. Ce furent, en effet, les dernières heures amoureuses pour beaucoup de ces jeunes gens qu'on ne revit plus jamais. [...]

Amicalement,
Christophe
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