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bonjour à toutes et tous
Marie Curie,
épisode 2
Note aux lectrices /lecteurs : il n'y a aucune chronologie dans ces épisodes.
Voici maintenant un extrait de texte, ce qui suit vient de nos amis belges, pour en savoir davantage, voici le lien:
www.1914-1918.be/marie_curie.php[i]
"Le 1er août la mobilisation est annoncée et la France se prépare à envoyer ses hommes au front. Le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France.
Le labo de Marie se vide, elle reste avec son mécanicien Louis Ragot qui n’est pas convoqué à cause de troubles cardiaques. Beaucoup de femmes françaises veulent s’engager pour soigner les blessés et deviennent infirmières. Marie Curie choisit de mettre sa connaissance scientifique et technique à la disposition de son pays adoptif. Elle laisse son travail de recherche de côté et fait une parenthèse de quatre années dans sa carrière de chercheur.
Elle se rend compte qu’il y aura beaucoup des victimes et que le service médical de l’armée française n’est pas équipé pour diagnostiquer convenablement tous ces blessés, leur donner les soins nécessaires.Elle est au courant des dangers des blessures par balle ou obus, des fractures compliquées, elle connaît aussi la technique du röntgen qu’elle enseigne à la Sorbonne. Elle sait parfaitement où elle peut se rendre utile: elle décide d’établir un service radiologique pour les hôpitaux militaires. L’armée française dispose à peine de la radiologie, dans les hôpitaux civils il y a peu d’appareils disponibles. Seuls les grands hôpitaux des villes importantes disposent d’un appareil et, il n’existe qu’un seul appareil mobile. Dans un premier temps, Marie rassemble tous les appareils RX qu’elle peut trouver auprès des laboratoires et des producteurs.
Dès septembre 1914, elle crée plusieurs unités-radiologiques dans des hôpitaux, elle y instruit le personnel. Dans le même temps, le Ministère de la guerre la charge,10 jours après l’éclatement des combats, d’enseigner à des techniciens qui devraient être aptes à se servir de ces appareils. Ces unités radiologiques prouveront leur utilité pendant la bataille de la Marne.
Marie découvre qu’il y a grand besoin d’équipements RX "mobiles": certains patients ne peuvent être transportés vers un hôpital éloigné, parce qu’ils sont trop grièvement blessés. L’idée d’aller installer des unités RX mobiles mûrit.
L’armée est défavorable envers un(e) laïc (que), sans grade militaire, une femme qui, de surcroît, veut aller jusqu’aux lignes de front. Marie veut y aller avec un véhicule RX afin d'examiner les patients et donner des instructions au personnel médical militaire qui est sur place. Marie trouve néanmoins des partenaires auprès d'associations comme le Patronage National des Blessés, la Croix Rouge française, l’Union des Femmes de France et quelques autres bienfaiteurs généreux. Les deux premiers véhicules RX mobiles, appelées les "petites Curie" n°1 et n°2, deviennent rapidement une réalité. Le Patronage National des Blessés nomme Marie "directrice technique de la radiologie".[/i] (fin de citation)
Pour atteindre le front avec ses véhicules, Marie doit lutter contre la bureaucratie militaire, elle est ballotée d’un bureau à un autre, à chaque fois plus haut dans la hiérarchie militaire. Le plus haut gradé du service de santé de l’armée française décide que seul, le Ministre de la guerre, le juriste Alexandre Millerand, peut décider... Millerand promet à Marie de demander au général Joffre, commandant en chef de la zone de front, de traiter sa demande avec la rapidité et l’intérêt nécessaires.
Le 1er novembre, Marie Curie peut enfin partir vers l’hôpital de Creil. Il est à peine à 30 km derrière la ligne de front de Compiègne. Grâce à l’importante aide financière du Patronage National des Blessés et aux particuliers qui lui cèdent leurs véhicules, Marie réussit à installer 18 "petites Curies".
Dans ses documents personnels, nous retrouvons un aperçu de ses visites. Mois après mois, Marie Curie note quels sont les hôpitaux qu'elle visite, dans quelle zone de front ou arrière-pays ils se situent. Elle mentionne 45 voyages pour visiter des patients, réaliser des installations, ramener une "petite Curie" sur place ou livrer du matériel. A chaque fois, elle mentionne comment elle se déplace: avec sa voiture personnelle "voiture E", avec une "‘petite Curie’"qui doit être livrée ou encore en train. Elle note aussi méticuleusement qui l’accompagne dans ces voyages. Souvent ce sont les techniciens Louis Ragot, Henri Pillart parfois sa fille Irène. Sur ces 45 visites, 30 se situent à la ligne de front en France ou en Belgique.
Outre les « petites Curies » roulantes, elle prévoit l’installation de 200 unités RX fixes. Elle voyage à Amiens, Verdun, Compiègne, Dunkerque, Calais, Nancy, Abbeville, Boulogne, Reims, Furnes, Poperinge, Hoogstade, La Panne, Adinkerke...
Le service de santé de l’armée comprend enfin que l‘équipement RX est nécessaire, c'est ainsi qu'à la fin de la guerre, la France dispose de plus de 500 unités RX fixes et de plus de 50 véhicules RX légers mobiles.
Tout ceci signifie que Marie Curie a garanti elle-même et toute seule, le fonctionnement de la moitié des appareils fixes et des appareils légers mobiles.
"Pendant les deux dernières années de la guerre, environ 900.000 patients ont été examinés avec des rayons X . Si nous extrapolons avec prudence, pour la durée de la guerre entière, nous pouvons considérer qu’environ 1.200.000 patients furent examinés. Les pertes (blessés ou morts) du côté belge et français ont atteint environ le nombre de 6.000.000 hommes. Cela signifie qu’environ 1 blessé sur 6 ont passé un examen RX. C'est un chiffre phénoménal si on considère que tout cela était dû à l’effort d’une seule dame.
Parallèlement à l’installation des appareils RX, Marie Curie a aussi enseigné au personnel. Quand l’utilisation des appareils RX fut généralisée, se présenta alors le problème d'infirmières bien formées. A l’Institut du radium, 180 femmes environ ont suivi l’enseignement de Marie puis de sa fille Irène afin de devenir des infirmières radiologiques qualifiées.
A côté de cela, Marie a également mis en place, pendant la guerre, la thérapie Curie. Elle s'est mise à la disposition de militaires ou civils souffrant de cancers, de lésions de la peau qui pouvaient être soignés par le radium. Marie notait toujours avec précision les données de tous les patients traités, identifications, genre de lésion, durée de traitement… Ce service était unique en son genre.
article du Figaro :
un lien utile
bien à vous
Brigitte
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