elle s'est pendue dans sa cellule

kakou
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elle s'est pendue dans sa cellule

Message par kakou »

bonjour,
que mettre dans le sujet ?
son mari a été fusillé ? elle a été arrêté par les allemands ?....
bref, voila l'histoire :
mon aagp Théophile CARPENTIER a été fusillé par les allemands le 24/9/1916 par les allemands à Fourmies (soldat caché) (en Belgique semble-t-il). son épouse Modestine DIEU, emprisonnée, s'est pendue dans sa cellule le 26/9/1916.
- peut-on trouver un jugement pour Théophile et où
- pourquoi son épouse a-t-elle été arrêtée et par qui (les allemands ?)
- quel était le sort qui lui était réservé (envoyée dans un camp ?)
merci de vos idées, de votre aide.
martine.
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Annie
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Re: elle s'est pendue dans sa cellule

Message par Annie »

Bonjour,

Voir ci-dessous :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1 ... rk=21459;2
Cordialement,
Annie
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michelstl
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Re: elle s'est pendue dans sa cellule

Message par michelstl »

Bonjour

Quelques informations de base:
Carpentier.jpg
Carpentier.jpg (75.04 Kio) Consulté 6328 fois
http://civils19141918.canalblog.com/arc ... 68544.html

Mémoir des Hommes
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 2bcbc9534f
Sépulture
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 74&debut=0

Fiche Mle / Aisne / Saint-Quentin / 21R118 - 1898 Mle 1445 (vue 442)
http://archives.aisne.fr/archive/result ... =matricule

Salutations
Michel

Édition

Fiche geneanet de T. Carpentier, et de son épouse (acte de décès)
https://gw.geneanet.org/13558?lang=fr&p ... che&n=dieu
https://gw.geneanet.org/13558?lang=fr&p ... carpentier
Dernière modification par michelstl le jeu. avr. 19, 2018 2:43 pm, modifié 3 fois.
Salutations
Michel
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Alain Dubois-Choulik
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Re: elle s'est pendue dans sa cellule

Message par Alain Dubois-Choulik »

kakou a écrit : jeu. avr. 19, 2018 8:24 am- pourquoi son épouse a-t-elle été arrêtée et par qui (les allemands ?)
- quel était le sort qui lui était réservé (envoyée dans un camp ?)
Bonjour
     Pour un autre cas, voir viewtopic.php?f=63&t=62126 pour les conséquences sur les civils "impliqués".
Cordialement
Alain
Les civils en zone occupée
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Les Canadiens à Valenciennes
     "Si on vous demande pourquoi nous sommes morts, répondez : parce que nos pères ont menti." R. Kipling
kakou
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Re: elle s'est pendue dans sa cellule

Message par kakou »

bonjour à toutes et tous,
sincèrement, je ne sais pas comment faire pour vous remercier.
vous me "machez" le travail
bravo pour votre esprit d'entraide.
je me sens bête de n'avoir pas pensé à rechercher par le matricule...
bref, vous me réjouissez le coeur.
je vais bien m'occuper ce we.
merci encore
martine
Rutilius
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Re: elle s'est pendue dans sa cellule

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Petite synthèse.

Le Journal de Fourmies, n° 3.919, Dimanche 5 octobre 1919, Supplément, p. 1.

« — Ainsi que nous l’avons annoncé, M. Charles-Valentin Wiart, ancien maire de Wignehies, a comparu devant le Conseil de guerre d'Amiens, le 24 septembre, pour intelligences avec l'ennemi. Quand arrivèrent dans la commune les allemands, ils n'y trouvèrent pas le maire, M. Mercier, qui avait rejoint son régiment. L’adjoint fut mis à pied et ils nommèrent à la fonction de maire Charles Wiart. Celui-ci fut leur auxiliaire complaisant ; il forma une garde municipale destinée surtout à persécuter ses concitoyens et prit arrêtés sur arrêtés pour favoriser les réquisitions ennemies. Trois soldats se cachaient dans la commune ; il les dénonça. Pour l’un, il fit cerner la maison et le malheureux dut se rendre. Il fut condamné à la déportation. Il tenta d’en affamer un autre pour l’obliger à se livrer lui-même. Comme il n’y réussissait pas, il le fit arrêter, ainsi que sa femme. Le malheureux, désespéré, se pendit.
Pour sa défense, Wiart a prétendu n'avoir agi que par ordre de la kommandantur allemande.
Après la lecture du rapport, de l’acte d'accusation, et l’audition des témoins, le Commissaire du Gouvernement a prononcé un réquisitoire sévère à l’égard de l’accusé. Il a d’abord déclaré que M. Théophile Piéton, herbager rue de Rocquigny, inculpé pour le même fait, restait toujours suspect, mais qu’en raison des charges insuffisantes relevées contre lui, l’instruction a été suspendue jusqu’à ce que d’autres charges fussent révélées par la suite et qu’il bénéficiait d’un non-lieu. L’accusation a développé en termes incisifs et impressionnants tous les actes d’accusation blâmant la conduite de l’accusé Wiart et de ses collaborateurs, en faisant ressortir toutes les coïncidences troublantes qui l’ont amené à terroriser toute une population de 3.000 habitants, dans l’intérêt de l’ennemi, et à provoquer la condamnation à mort du facteur Damerose et du soldat Théophile Carpentier, prisonnier de guerre évadé
(1). Elle a démontré que l’exécution de Carpentier avait entraîné trois autres victimes : sa femme, condamnée elle-même à 3 ans de forteresse pour n’avoir pas livré son mari dissimulé, et qui s’est suicidée dans sa prison, et la mort de deux enfants en bas âge, conséquence de l’évacuation en France libre de 6 orphelins, due à l’initiative de M. Wiart. Elle a fait allusion a une déposition tardive d’Alice Carpentier (2), l’aînée de ces 6 orphelins, transmise en séance, par le tuteur, M. Eugène Carpentier, qui pourrait donner lieu à complément d’enquête, l’instruction étant close.
Cette déposition semble préciser les faits et démontrer que l’accusé aurait agi vis à vis de Carpentier de même que pour Damerose. L’accusation termina en demandant au verdict d’être impitoyable.
Après une chaude plaidoirie dans laquelle le défenseur chercha à réfuter toutes les charges d’accusation, à démontrer l’innocence de l’accusé, et enfin à plaider son acquittement, le Conseil, après avoir délibéré, l’a reconnu coupable, en admettant les circonstances atténuantes et l’a condamné à la peine de 3 ans de prison et les frais, avec le bénéfice de la loi de sursis, en raison de ses bons antécédents. »


__________________________________________________________________________________________

(1) CARPENTIER Théophile, né le 15 avril 1878 à Serain (Aisne), fusillé par l’ennemi le 24 septembre 1916 à Fourmies (Nord). Soldat de 2e classe, 10e Régiment d’infanterie territoriale, matricule n° 15.577 au corps, classe 1898, n° 1.445 au recrutement de Saint-Quentin.

• Fils de Désiré Joseph CARPENTIER, né vers 1846, domestique [Manouvrier en 1903], et d’Adèle Catherine LORQUIN, « ménagère », née vers 1856, son épouse (Registre des actes d’état civil de la commune de Serain, Année 1878, f° 11, acte n° 20).

• Époux de Modestine Blanche DIEU, née le 20 novembre 1877 à Saint-Michel (Aisne) (Registre des actes d’état civil de la commune de Saint-Michel, Année 1877, f° 64, acte n° 185), sans profession [Ouvrière de filature en 1899], avec laquelle il avait contracté mariage dans cette commune, le 24 octobre 1903 (Registre des actes d’état civil de la commune de Saint-Michel, Année 1903, f° 103, acte n° 208).

Fille d’Alphonse Louis DIEU, décédé le 4 avril 1892 à Saint-Michel, ancien « ouvrier en chaussures », et de Reinette Élisa BRASSEUR, née vers 1851, « ouvrière en chaussures » [en 1877], son épouse (Ibid.).

(2) Née le 23 juillet 1899 à Fourmies (Nord) (Registre des actes de naissance de la commune de Fourmies, Année 1899, f° 45, acte n° 175), femme de chambre [en 1927].

Épouse d’Adrien Albert ARIBERT, né le 9 janvier 1882 à Saint-Jean-d’Angély (Charente-Inférieure —aujourd’hui Charente-Maritime —), forgeron, avec lequel elle avait contracté mariage à Paris (XIVe Arr.), le 23 juillet 1927 (Registre des actes de mariage du XIVe arrondissement de Paris, Année 1927, acte n° 1.200).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
kakou
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Re: elle s'est pendue dans sa cellule

Message par kakou »

bonsoir rutilius,
alors là BRAVO
merci, merci, mille fois merci.
je vous embrasse de tout coeur pour cette information.
c'est tout simplement génial
accepteriez vous que l'on communique par mail ou tél ?
si oui, j'en serais très heureuse.
MERCI
bonne soirée
martine
kakou
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Re: elle s'est pendue dans sa cellule

Message par kakou »

bonjour,
je vous enverrai un message privé. je pense que c'est mieux.
bonne journée.
merci et à bientôt
martine
Rutilius
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Elle s'est pendue dans sa cellule.

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Le Journal de Fourmies, n° 3.918, Dimanche 28 septembre 1919, p. 2.

« WIGNEHIES. — Une vilaine affaire. — Au début de 1919, un habitant de Wignehies, ayant rempli des fonctions officielles pendant l’occupation allemande, comparaissait devant le conseil de guerre d’Amiens. Après deux mois de prévention à la prison d’Amiens, il avait été mis en liberté provisoire. Il a été rappelé de nouveau le 24 septembre.
Cet homme aurait dénoncé aux Allemands le soldat Auguste Carpentier, de Wignehies, père de cinq enfants, qui fut condamné à mort et fusillé en 1917. Il aurait dénoncé en outre M. Damerose Arthur, facteur à Wignehies
(*), qui ne voulut pas se rendre à l'autorité alle-mande, fut arrêté et conduit à la Kommandantur de Fourmies où il fut condamné à mort par le Conseil de guerre de Fourmies, le 23 mai 1916. Sa qualité de soldat n’étant pas reconnue, il vit sa peine réduite par le général commandant a Vervins un corps d’armée, à 1 mois de cellule et 45 jours de colonne, et à la détention pendant toute la durée de la guerre. Sa femme fut condamnée à deux mois de prison pour avoir caché son mari.
Voici les noms des témoins qui ont été appelés à Amiens, le 24 septembre, pour déposer : MM. Jules Applincourt, débitant à Wignehies ; Braconnier Augustin ; Désiré Baivie, conseiller municipal ; Joseph Levaux, fermier. »

____________________________________________________________________________________________


(*) DAMEROSE Arthur, né le 29 août 1879 à Wignehies (Nord) et décédé le ... à ... (...).

Fils de Julien DAMEROSE, né vers 1844, tisseur, et d'Aurélie RENELLE- DIDLON, née vers 1844, sans profession, son épouse (Registre des actes de naissance de la commune de Wignehies, Année 1879, f° 17, acte n° 94).

Époux en premières noces d’Irénée Marie BAUDRY, née le 12 juin 1892 à Rainsars (Nord), émailleuse, avec laquelle il avait contracté mariage à Wignehies, le 29 novembre 1902 (Registre des actes de mariage de la commune de Wignehies, Année 1902, f° 27, acte n° 50) ; union dissoute par un jugement rendu le 13 mai 1921 par le Tribunal civil de ... Lors de son premier mariage, exerçait alors la profession d’émailleur.

Fille d’Albert BAUDRY, né vers 1850, journalier, et de Marie Eugénie RATEZ, née vers 1849, « ménagère », son épouse.

Époux en secondes noces de Victorine Catherine MONTULET, née le 24 janvier 1895 à Nessonvaux (Province de Liège, Belgique) et décédée le ... mars 1936 à Fourmies (Nord), avec laquelle il avait contracté mariage à Wignehies, le 22 janvier 1923 (Registre des actes de mariage de la commune de Wignehies, Année 1923, f° 3, acte n° 3).

Fille de Servais Joseph MONTULET, herbager, et de Marie Catherine PARMENTIER, sans profession, son épouse.

**********

Classe 1899, n° 1.345 au recrutement d’Avesnes-sur-Helpe.

Incorporé au 40e Régiment d’artillerie ; arrivé au corps et 2e canonnier servant le 16 novembre 1900, matricule n° 2.711. Envoyé dans la disponibilité le 27 septembre 1901 — « Dispensé art. 21 », ayant un frère appelé au service. Certificat de bonne conduite accordé. Passé dans la réserve le 1er novembre 1903. Classé « Non appelable » le 20 octobre 1910, en sa qualité de facteur local des Postes à Wignehies.

Rappelé à l’activité par l’effet du décret du 1er août 1914 prescrivant la mobilisation des armées de terre et de mer (J.O. 2 août 1914, p. 7.054). Ayant été classé « Affecté spécial » en application du décret du 16 juillet 1910, maintenu le 2 août 1914 à la disposition de son administration.

Rayé de l’affectation spéciale le 1er avril 1927 et classé sans activité le même jour.

**********

Journal officiel du 23 février 1936, p. 2.221.

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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